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Sous un voile d'hérésie
Sous un voile d'hérésie
Sous un voile d'hérésie
Livre électronique263 pages3 heures

Sous un voile d'hérésie

Par LHomme

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À propos de ce livre électronique

Des attentats terroristes sont planifiés pour le mariage de Letizia Ortiz qui sera célébré le 22 mai en Espagne ainsi que pour le 6 juin, soixantième anniversaire du débarquement allié en Normandie. Des cérémonies commémoratives sont prévues avec notamment la reine d’Angleterre et les grands de ce monde. L’équipe que chapeaute le commissaire divisionnaire Emile Mora subit des tracasseries de diverses personnalités. De surcroit, les exigences du commissaire, sa désinvolture et sa morgue agacent ces sommités qui dirigent le pays. Ainsi, des ministres et non des moindres manifestent leurs griefs à son égard en abusant de leur pouvoir. De facto, il n’est pas sûr de mener à bien sa mission…
LangueFrançais
Date de sortie16 juil. 2012
ISBN9782312004167
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    Aperçu du livre

    Sous un voile d'hérésie - LHomme

    978-2-312-00416-7

    Jeudi 29 avril 17h 30 dans un café de Toulouse Mirail (jour où les affaires reprennent)

    Vincent Oursandos lit le journal. Un titre attire son attention : « à l’Assemblée Nationale, Sarletti provoque l’opposition. »

    Intéressé, il parcourt l’article :

    «Suite à une question posée au gouvernement par un député de l’opposition sur la raison de son voyage aux Etats-Unis, Stanislas Sarletti, s’adressant à tous les députés et plus particulièrement aux députés de l’opposition leur a rétorqué de la façon abrupte dont il est coutumier qu’il a été invité par l’ensemble des associations des Juifs Américains. Puis, il les a dogmatisés par des propos choisis sur l’antisémitisme… Comme on dit communément, il a mis le feu aux poudres… Le tollé, l’indignation ont suivi… »

    Une réflexion lui traverse l’esprit :

    «On peut s’attendre à ce que les médias, friands de sensationnel et de scandales, fassent leurs choux gras de cette prestation … »

    Il lève la tête du quotidien… Soudain, son esprit se bloque. L’entrée d’un jeune homme capte son attention. Cette apparition le frappe de stupeur… Cela fait plus de huit mois qu’il vient dans ce café après avoir inopinément saisi des bribes de conversation qui l’avaient à l’époque rempli d’effroi.

    Vincent dirige avec son épouse Sonia une petite agence de détectives, vouée en principe à des affaires mineures. Les meurtres, les attentats… sont exclus de leurs enquêtes puisqu’étant du ressort de la police. Il y a donc quelques mois, par hasard, ils ont surpris une conversation hallucinante et levé un lièvre inattendu. Suite à leurs révélations, la brigade de recherches et d’investigations les a rejoints sur l’affaire. Les éléments recueillis par les deux détectives et les enquêtes menées par la police ont permis de ficeler un dossier béton qui a été remis via le Ministère de la Défense aux services compétents de la DGSE et DST à la mi-janvier. Le ministère a envoyé au boss de la police ses remerciements pour le travail accompli tout en lui mentionnant : « désormais, l’affaire est entre de bonnes mains. Laissez tomber l’enquête. Les pays concernés seront avisés et prendront leurs responsabilités… »

    Par cette missive, Dupeau, la brigade ainsi que l’agence ont été poliment écartés…

    Malgré cette déconvenue, il a constitué en catimini avec quelques personnes de confiance un dossier explosif sur ce jeune et sur certaines de ses nombreuses fréquentations. Ils n’ont pas compté les heures de filatures de planques, d’investigations… craignant toujours d’être découverts.

    Le dossier transmis aux autorités Espagnoles par des responsables Français ont permis certaines arrestations consécutives aux innommables évènements. Avant le drame, malgré le faisceau de présomptions accumulées, l’Espagne n’avait pas jugé nécessaire d’intervenir…

    Vincent est persuadé que le jeune qui vient d’entrer est un des protagonistes des attentats perpétrés en Espagne le onze mars.

    Depuis quelques temps, il passe donc régulièrement dans ce bar dans le but de surprendre le retour de cette immonde personne. En ce moment, il pense avec tristesse aux victimes et se remémore un titre de la presse : «L’Espagne traumatisée, meurtrie, assassinée… » Si cette Espagne-là pouvait voir à cet instant ce beau garçon souriant, avenant, l’air sympathique… Si les morts, les victimes innocentes pouvaient assister à l’accueil chaleureux fait à l’enfant qui revient au bercail après deux mois d’absence suite à un stage en entreprise…Si les hommes et les femmes du monde entier outrés par les évènements apocalyptiques du 11 mars, pouvaient voir ce jeune homme faire son entrée comme une petite star…

    Vincent en est sûr à cent pour cent : l’individu âgé de vingt-quatre ans est un des instigateurs, peut-être un des auteurs des attentats perpétrés en Espagne. Ce petit monstre fait donc son numéro comme si de rien n’était, plein de vie et sans remords.

    Rachid Ouali se trouve toujours à l’entrée du bar entouré de copains heureux de le revoir. Tous le congratulent. Il se prête de bonne grâce au plaisir des retrouvailles sans oublier qu’il est là pour se montrer et poursuivre la mission qu’il s’est fixée…

    Tout en échangeant des amabilités avec ses amis d’enfance, il en profite pour saluer au passage les habitués de l’endroit. Installé à une table près de l’entrée, Vincent doit jouer le jeu. Il dit en échangeant une poignée de main :

    - j’ai plaisir à vous revoir. J’espère que le stage que vous avez effectué s’est bien passé et que vous en tirerez profit.

    Rachid Ouali répond, sourire aux lèvres, découvrant ses dents blanches :

    - je vous remercie, c’est gentil.

    Et amorçant son départ vers une autre table, il poursuit :

    - bonne fin de journée ! Votre amie n’est pas là ?

    - Elle ne devrait pas tarder à arriver. Je me languis d’elle.

    Rachid s’éloigne, ne réplique rien, se contentant d’un geste de la tête voulant peut-être dire : je comprends ! De toute manière, pour lui, les apparences sont sauves.

    Vincent, penaud, reste là, pensif. C’est son premier contact verbal avec Rachid, ce monstre qui fait partie de la lie du monde. Jusqu’alors, ils se disaient bonjour, point barre ! L’individu vient de lui démontrer qu’il a de la mémoire, qu’il est physionomiste et qu’il s’intéresse à ce qui se passe autour de lui… Il est possible qu’il ait pu mémoriser des choses pendant qu’il enquêtait avec ses amis…

    Rachid joue le rôle d’un garçon avenant, brillant, sympathique et bien élevé. Il accomplit les civilités nécessaires à son image. Vincent n’a rien d’autre à faire qu’à suivre son manège. Il n’est d’ailleurs pas le seul…

    Rachid se trouve à présent devant une table occupée par trois jeunes filles. Il en embrasse deux rapidement. Il serre affectueusement la troisième contre lui, lui glissant quelques mots à l’oreille.

    La prénommée Stéphanie est aux anges. Tous la savent follement amoureuse du beau Rachid, un amour jusqu’à présent à sens unique. La donne change et in petto, Vincent pense : il y a anguille sous roche !

    L’arrivée de Sonia, sa petite femme chérie le distrait un instant de ses observations. Maintenant, comme tous les jours depuis quelques lunes, ils jouent aux amoureux avec un plaisir jamais démenti tout en buvant un verre. Ils attendaient ce jour fatidique…

    Entre deux baisers, deux regards tendres, quelques mots ont suffi pour mettre sa moitié au courant du retour de l’enfant démoniaque.

    Le travail reprend. Sonia fait des photos avec son mini appareil, regrettant qu’il ne soit pas numérique. Un nouveau dossier s’ouvre et Rachid en est le personnage clé. Le soir même, un résumé sera fait sur sa réapparition avec date et tout le toutim…

    Il a bien fallu une heure à celui-ci pour saluer convenablement toutes ses connaissances et amis présents. Il faut ce qu’il faut pour renouer les contacts, revenir à un train-train régulier, donner l’apparence d’un homme sérieux et sans problème. A l’instant, au cas où un policier des renseignements généraux ou autre délateur serait dans les parages, l’essentiel, c’est que l’on entende : Rachid Ouali est de retour de son stage fait en entreprise.

    Sous les yeux étonnés de Sonia et Vincent, Rachid, arborant son plus beau sourire, rejoint Stéphanie qui est à présent seule à sa table. Avant son départ, il avait pour elle un comportement distant, tout juste amical. Aujourd’hui, c’est différent… Sans grande difficulté, jouant au don Juan, il fait la conquête de la belle en lui offrant en prime le plus beau jour de sa vie.

    La métamorphose d’Ouali gêne les deux détectives qui, professionnels, prennent sur le vif ces instants de tendresse afin de les coucher plus tard sur du papier glacé. C’est pour eux un élément de taille à prendre en considération. L’amour conduit trop souvent aux pires extrémités...

    Ils sortent bras dessus bras dessous, en ayant en main un dossier qui vient de se rouvrir…

    Vendredi 30 avril Toulouse Mirail – L’ETA fait aussi son retour

    Les terroristes d’ETA luttent pour un Pays Basque libre, indépendant… Ils veulent en faire une nation souveraine. En admettant qu’un jour ils arrivent à leurs fins en gagnant la partie, qui sera l’homme à la tête de ce nouveau pays, qui seront les hommes forts qui gouverneront, que deviendront les terroristes, les poseurs de bombes ?

    En attendant, certains individus à l’esprit faible sont manipulés, d’autres profitent volontiers de certaines largesses en se mettant aux ordres de manipulateurs qui procurent argent, armes et explosifs. C’est toujours le même processus : les nantis façonnent le monde et la multitude subit…

    Sonia et Vincent ont filé Hamed Belloumi, contact furtif de Rachid Ouali. Au cours de leur filature, ils ont acquis la certitude que ce monsieur et ses amis devront être surveillés au plus près. Il va falloir du renfort…

    C’est tardivement qu’ils arrivent à la brasserie habituelle qu’ils trouvent bondée. C’est l’heure de l’apéro… Ils sirotent une bière fraîche. Dès qu’ils l’auront terminée, ils retrouveront leur nid douillet où ils feront le point.

    Ils repèrent et reconnaissent au premier coup d’œil les quatre jeunes avant même qu’ils n’entrent. Ils ont déjà eu l’occasion de les voir dans ce café en compagnie d’un Marocain parti récemment en Espagne pour y perpétrer des actes ignobles.

    Immédiatement sur le qui-vive, Vincent observe les personnes présentes tandis que Sonia part vers les toilettes. Rachid Ouali est là avec Stéphanie. Ils sont assis à une table derrière un mur de refend d’au moins un mètre cinquante de long. En se levant, Stéphanie attire le regard de Vincent qui cible ce qu’il cherche sur le miroir du mur d’en face.

    Elle se dirige à son tour vers les toilettes, suivie de peu par la fille qui vient d’entrer. Il croit se rappeler que cette dernière se prénomme Nathalie…

    Sonia échange quelques banalités avec les filles puis, elle s’éclipse gentiment pour ne pas être le trouble-fête et surtout pour ne pas éveiller les soupçons. Ces minettes ne sont pas là pour rire. Elles ont une mission à mener à bien : mettre les hommes en contact.

    Comme si les lieux d’aisance étaient l’endroit pour faire des rencontres, elles en ressortent les meilleures amies du monde. Tout naturellement, elles entraînent vers la table d’Ouali les garçons restés debout. C’est aussi simple que ça !

    Sonia et Vincent chuchotent. De mémoire, ils se désignent les derniers arrivants : Jérôme Etchereborde, activiste présumé de L’ETA, Nathalie Etcheverry, sa petite amie acquise à la cause, Frédéric Lagarde, reconnaissable à ses cheveux roux qui lui donnent plus le look irlandais que celui d’un activiste Basque et Laurent Villeneuve qui fait penser à un soixante-huitard avec ses cheveux un peu longs. Ils savent que Jérôme dirige le groupe et que ses acolytes se moquent du Pays Basque comme de leurs premières chaussures. Ils le suivent dans ses débordements parce que cela pigmente leur vie. Leur but est de créer le désordre, d’épouvanter la population…

    Suite à leur rétrospective, les deux détectives remarquent qu’ils sont mal placés pour glaner des informations, pour surprendre quelques mots ou pour prendre des photos. Ils profitent que le journal de vingt heures débute pour se rapprocher et essayer de se placer au mieux.

    Si Rachid et Jérôme discutent, les autres ne disent mot. Ils sont sages comme des images. A une table voisine, Stéphanie et Nathalie discutent entre filles. Elles ne savent donc pas ce qu’ourdissent les garçons.

    Experte comme un paparazzi, Sonia, se déplaçant habilement, photographie ces jeunes sous divers angles.

    Tandis que nos détectives sortent de la brasserie, ils entendent les propos de Charic sur la nomination du premier ministre :

    « C’est un privilège que je ne veux pas laisser entamer… »

    L’air frais les ravigote. Ils ne sont pas mécontents de quitter ce lieu de débauche où l’alcool coule à flots…

    Vendredi 30 avril 23h - appartement de Sonia et Vincent à Toulouse

    Dring-dring ! La sonnette de la porte d’entrée a à peine retenti deux fois que Vincent d’un bond s’empresse d’aller ouvrir. Il sait qui lui rend visite. C’est son ami Milou !

    C’est moi, Emile Mora, commissaire divisionnaire et patron de la brigade de recherches et investigations, ex-antigang, qui suis attendu avec impatience et fébrilité. J’ai réussi à me libérer…

    Hier soir, Vincent m’a appelé pour me mettre au courant de la réapparition de Rachid Ouali. Connaissant le personnage, il est persuadé de sa participation aux attentats en Espagne. Son implication est quasi sûre dans les explosions qui se sont produites dans la gare d’Atocha. L’avenir dira si nos supputations sont exactes ! Maintenant, on ne va plus le lâcher…

    L’information valant son pesant d’or, j’ai averti ma hiérarchie, c'est-à-dire mon supérieur et ami Etienne Dupeau, directeur de la police judiciaire au 36, Quai des orfèvres.

    Le fait d’apprendre le retour de Rachid Ouali, qui est peut-être connu ailleurs sous une autre identité, a créé dans le bureau directorial un malaise, un écœurement… A priori, à en croire le rebondissement, l’affaire revient à son point de départ comme un boomerang…

    Julien Lecort m’accompagne pour essayer de résoudre au mieux cette affaire embrouillée. Par son expérience, il est incontournable. Avec les années, grâce au matériel de pointe existant, il est devenu un expert de l’espionnage. Sa compétence est un atout.

    En entrant dans l’appartement, je m’écrie :

    - alors, mes petits détectives chéris, vous avez encore dégoté du travail au noir ? Un gros coup ? Je sais que vous avez plus besoin d’aide que de conseils. C’est pourquoi j’ai une bonne nouvelle pour vous : je viens avec du renfort… Julien, notre ami commun m’accompagne. C’est un atout non négligeable puisqu’à la brigade, on le surnomme, monsieur gadget…

    Après la joie des retrouvailles, un échange de gestes affectueux, nous nous retrouvons tous au salon où boissons fraîches et plateaux d’amuse-gueules sont là, somme toute pour agrémenter une soirée de travail…

    Pour aller d’emblée au cœur du sujet, j’énonce :

    - j’ai mis dans le coup la police toulousaine. Je suis tombé sur un de mes bons amis qui la dirige. Des hommes triés sur le volet sont prêts à planquer. Nous leur désignerons les cibles. Il attend mon appel pour savoir combien de policiers il nous faut ce soir sur le terrain.

    Vincent réplique, gêné :

    - pour l’instant, nous n’avons repéré qu’Ouali et Hamed Belloumi. En ce qui concerne ce dernier, nous sommes convaincus qu’il est dans le coup. Toutefois, nous n’avons aucune preuve.… D’autre part, nous avons vu ce soir Rachid Ouali en réunion avec Jérôme Etchereborde et ses acolytes. Bien que la presse épisodiquement fasse allusion au rapprochement entre ETA et Alcaïda, cela est troublant. Les fiches concernant leur rencontre sont prêtes. Les photos sont à développer. Décidément, il nous faut un appareil numérique pour être plus rapides.

    Un petit silence s’instaure, le temps de digérer l’information. Puis, tout en réfléchissant, je demande :

    - tu les as filés pour les loger ?

    - Non, répond Sonia, il était préférable pour ne pas éveiller leurs soupçons de ne pas croiser à nouveau leur route. Il fallait qu’on déguerpisse pour ne pas être repérés comme enquêteurs. Souvent, à vouloir en faire trop, on prend des risques préjudiciables. Ces gens sont susceptibles. Ils ont les nerfs à vif et leur sixième sens est toujours en éveil.

    - Tant pis ! Dis-je déçu. Malgré tout, vous avez bien fait. Il faut y aller petit à petit, surtout que les arrestations qui se sont produites en Espagne doivent les faire cogiter plus que nécessaire. Demain est un autre jour !

    Le programme du lendemain est défini.

    Nous avons des atouts, du matériel de haute technologie et la volonté d’arrêter des détraqués qui se préparent à commettre le pire.

    Samedi premier mai – Toulouse - la traque commence

    En descendant de voiture, Sonia ne peut s’empêcher de dire en ricanant :

    - des micros qui ressemblent à des punaises, c’est fort !

    Elle entre avec Julien dans le café où tant de choses se trament. Ils viennent là pour déposer des micros et une caméra miniature de la dernière génération. Ainsi, ils vont mettre des yeux et des oreilles dans ce lieu afin de recueillir un maximum d’informations. Par cette astuce, ils vont tenter d’empêcher des pervers de commettre à nouveau l’irréparable…

    Avec dextérité, les micros sont vite installés sous les tables stratégiques selon le plan établi. C’est un peu plus compliqué pour déposer la caméra sans que quiconque ne le remarque. Ils ne veulent pas devoir se justifier et surtout ils ne veulent mettre personne dans la confidence.

    Ils trouvent l’endroit idéal dans une plante verte grimpant contre le mur, plante synthétique de décoration. La caméra est placée de façon à avoir l’image la plus large possible de la salle. L’angle est trouvé et sous ma directive, elle y est dissimulée.

    Depuis une camionnette aménagée, je dirige la manœuvre. Je suis installé devant un écran avec une micro-oreillette. Tout est ok ! Micros et caméra fonctionnent.

    Comme si de rien n’était, mes amis sortent après avoir bu le petit noir. La journée sera longue…

    Je donne quelques consignes :

    - Julien, reste dans le véhicule. Ecoute et regarde ce qui se passe dans ce café même si les jeunes ne s’y pointent pas. On ne sait jamais ce qu’on peut entendre ou voir. Fais particulièrement attention aux individus de type méditerranéen. Allez ! A bientôt ! Au pire, à ce soir !

    Sonia et moi partons à pied. Nous allons vers le domicile de Rachid Ouali qui habite dans la cité HLM voisine de la brasserie. Je libère au passage le policier toulousain en faction depuis cinq heures du matin. Je l’ai retrouvé grâce à l’immatriculation de la voiture. Après lui avoir montré rapidement ma carte, je lui dis :

    - je prends la relève !

    Prompt, ce dernier réplique :

    - RAS, aucune activité suspecte. Le lapin est dans son terrier.

    Après une franche poignée de main, ce fonctionnaire zélé s’esbigne rapidement au volant de sa voiture pour fêter le premier mai en famille…

    Devant le bloc où demeure Ouali, je n’ai pas le choix. Je ne peux surveiller que la porte principale. Si le gibier passe par derrière ou par les caves, j’aurai poireauté pour des prunes ! Ce sont les impondérables du métier.

    Quant à Sonia, elle s’est réfugiée dans un hall d’entrée proche de chez Stéphanie en ayant modifié son apparence. Il faudrait être un physionomiste exceptionnel pour la reconnaître sous son accoutrement, son maquillage et sa perruque d’un roux presque rouge. Les personnes qui la regardent ne remarquent que son extravagance.

    Quant à Vincent, il est parti remplacer le policier en poste devant le domicile d’Hamed Belloumi. La voiture du zigue n’est pas dans la rue. Il reste un instant pantois ne sachant que faire. Un vieux de la vieille d’une cinquantaine d’années, bedonnant, l’allure débonnaire dit en passant près de lui :

    - êtes-vous Vincent ?

    L’homme continue son chemin. Vincent le suit sans réfléchir, les neurones bloqués. Le type entre dans une boulangerie. Il en

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