ANNE SINCLAIR L’HEURE DE VÉRITÉ
À New York, elle défend bec et ongles celui qu’elle quittera un an plus tard
Sur les bancs du tribunal de New-York, elle veille sur l’homme qu’elle aime, au risque de l’accompagner dans sa chute. Le scandale du Sofitel vient d’éclater. Les Français connaissaient la ténacité de la journaliste. Ils découvrent la pugnacité de la femme. Droite dans la tempête, Anne Sinclair protège DSK, épousé vingt ans plus tôt, dépense sans compter – il la remboursera en quasi-intégralité. Aujourd’hui, elle s’interroge: «Comment avais-je pu ne pas voir?»
Anne Sinclair :
« Aussi fou que cela puisse paraître, et malgré tout ce qu’on a raconté sur moi, je ne savais rien »
Dix ans pour trouver les mots. Longtemps, ils furent impossibles, coincés dans la gorge, enfermés dans son coffre-fort après avoir jailli dans la sidération post-Sofitel, sur 250 pages noires qu’elle n’a jamais voulu relire. Le silence, c’était le choix d’Anne Sinclair, sa façon de surmonter ce qu’elle appelle pudiquement le «cataclysme». Il fallait tenir debout, soutenir les regards inquisiteurs, faire comme si de rien n’était. Travailler puis doucement réapparaître, parler musique sur France 3 dans « Fauteuils d’orchestre », écrire, sur la campagne de 2017 et sur le passé, le vrai, le noble, celui de ses grands-pères, Paul Rosenberg, célèbre marchand d’art du « 21 rue La Boétie » (Grasset, 2012), et Léonce Schwartz, miraculeux rescapé de « La rafle des notables » (Grasset, 2020). Surtout, motus sur le reste.
Au premier confinement, pour meubler le temps, l’idée lui a pris de commencer ses Mémoires, et Anne Sinclair espérait encore pouvoir esquiver, glisser sur les
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