Infanticides, viols, abandons… La parole est aux romanciers
S’IL Y A BIEN UNE MODE LITTÉRAIRE qui se perpétue année après année, c’est l’appétence des écrivains, confirmés ou néophytes, pour les faits divers, matériau idéal pour évoquer une société à un moment donné ou (et) les maux inhérents au genre humain. Ils hantent la fiction depuis des lustres. Viols, infanticides, meurtres, abandons permettent aussi, au-delà des moeurs d’une époque, de juger de la solidité d’un système judiciaire et d’offrir aux auteurs – et aux lecteurs – une incroyable diversité de traitement, comme l’atteste notre « échantillon » de cette rentrée 2021. Quoi de commun, en effet, entre la fiction riche en tiroirs et en mystères de la célèbre Marie NDiaye, Prix Goncourt 2009 pour Trois femmes puissantes, et le roman « procédurier » du prof d’histoire-géo de banlieue Emmanuel Flesch? Il en est de même pour la scénariste Alexia Stresi et l’avocate Laure Heinich, aux angles de vue si différents… Pourtant, tous mettent en exergue la fragilité de la frontière entre le bien et le mal. A vous de juger
Marie NDiaye
L’ensorceleuse
CELA AURAIT PU ÊTRE L’HISTOIRE D’UN SIMPLE ET SORDIDE Cela aurait pu être l’histoire d’un simple et sordide l’apparence fragile mais finalement beaucoup plus puissante et dominatrice que sa plantureuse patronne.
Petit à petit,: le délitement progressif des êtres et des couples, les défaillances paternelles, les troubles maternels, la banalisation du mal, les chassés-croisés entre les cultures. C’est intrigant, déconcertant, angoissant, passionnant.
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