Il tient son verre de vin d’une main encore tremblotante. Heureusement, cela n’empêche en rien de trinquer. Son visage, en revanche, s’est adouci, quand bien même la buvette de l’Assemblée est remplie à ras bord d’Insoumis. La pression, d’un seul coup, est retombée. Vendredi 17 février à minuit, entouré de membres de son cabinet, de Gabriel Attal et de quelques députés, il est « KO mais soulagé », disent tous ceux qui l’ont chaudement félicité. Ce n’est plus l’Olivier Dussopt qui réglait, quelques minutes plus tôt, ses comptes avec les parlementaires LFI, le teint écarlate, la mâchoire serrée, maltraitant un pauvre micro doré qui n’avait rien demandé : « Vous m’avez insulté quinze jours ! Vous chantez mais vous m’avez insulté ! Personne n’a craqué ! Personne n’a craqué ! »
Le lendemain matin, on ne résiste pas à l’idée de lui demander : a-t-il, lui, craqué ? Est-ce le contrecoup de quinze jours de rancoeurs accumulées ? « Non, c’est de la fatigue. Beaucoup de fatigue. Et je ne supportais pas de voir des députés battus – car ils ont été battus – quitter l’hémicycle en chantant “On est là !”» répond-il, en début de soirée, après avoir dormi une partie de la journée. Pourtant, il le reconnaît, il a été frappé par les débats dans l’hémicycle, les parlementaires de La France insoumise qui « parlent de tombe, de crever au