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Le chant des cigales: Recueil de contes
Le chant des cigales: Recueil de contes
Le chant des cigales: Recueil de contes
Livre électronique98 pages1 heure

Le chant des cigales: Recueil de contes

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À propos de ce livre électronique

Un recueil de contes philosophiques, pour les enfants… Et leurs parents. Le chant des cigales entend guider ses lecteurs dans leurs questionnements les plus actuels – et existentiels…
Du poids des responsabilités, du silence et du secret à la quête d’identité, du besoin de liberté à l’écologie moderne, de la voix du milieu plutôt que des extrêmes… Autant de thèmes critiques, universels ou personnels, passés au crible de la fiction… Et de l’enquête personnelle ! 

À PROPOS DE L'AUTEUR

Julie Fontaine est née en région parisienne en 1987. Elle choisit d’abord de poursuivre des études en Littérature et Sciences Humaines et obtient un Master à l’UPEC (Université Paris-Est, Créteil). En parallèle, elle poursuit tout de même ses études et obtient un Doctorat en Philosophie et Sciences Sociales (EHESS / IJN, Paris). Aujourd’hui, elle enseigne au Maroc et anime pour les Instituts Français des ateliers de Philosophie pour enfants.
Avec deux collègues marocains, elle crée l’Association Sève Maroc, une antenne de la Fondation Sève, sous l’égide du Philosophe français Frédéric Lenoir, afin de former d’autres intervenants potentiels. Sa passion reste l’écriture.
LangueFrançais
Date de sortie29 nov. 2019
ISBN9791037703583
Le chant des cigales: Recueil de contes

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    Aperçu du livre

    Le chant des cigales - Julie Fontaine

    Première partie

    Des contes accessibles dès 7 ans…

    Le chant des cigales

    C’est l’histoire d’une fourmi, qui rêvait d’être une cigale. C’est-à-dire, de chanter tout l’été, ne vous déplaise, et de danser maintenant. Ce qui n’était pas franchement du goût de sa maman…

    Sa maman n’y prêtait point l’oreille.

    « C’est de son âge ! » disait-elle. « Il faut que jeunesse se passe… » ajoutait son papa. Mais la fourmi s’obstina. Elle était têtue comme une mule !

    On espéra la convaincre, on lui fit des sermons. On pensait que ce n’était qu’un caprice, qu’elle entendrait raison. Quand la brise fut venue… Mais rien n’y fit. La petite fourmi n’en faisait qu’à sa tête, et passait le jour entier à rêvasser à tue-tête, et chantonner joyeusement. On fourmillait d’impatience, on avisa… Et de décider que la fourmi n’aurait pas le choix.

    C’était Pa’.

    Sa maman, prise à court, alla prier Grand Ma’ de lui tenir un discours.

    Et Grand Ma’, à son tour, alla trouver la petite fourmi, pour l’entretenir sans détour… Des vertus du travail, et de la nécessité (qui fait loi !), du plaisir de la vertu, de la communauté, des efforts et du devoir, et du bien que l’on ressent, quand on a satisfait à toutes ses obligations…

    Mais la fourmi n’en avait cure.

    Alors, elle prit la nuit pour y songer encore et, au petit matin, sa décision était prise : elle quitterait la fourmilière.

    Ce qu’elle fit, assurément. Ferme et résolue, la petite fourmi ramassa ses affaires, prit son baluchon, ses précautions, ses clics, ses claques, et dans le secret le plus intime, en toute discrétion, elle se carapata.

    Ce qui fit grand bruit !

    Mais la fourmi n’en savait rien : elle était déjà loin, si loin, si loin, qu’il était hors de propos, hors de question, en si bon compte, de rebrousser chemin.

    Elle arpenta les champs, les routes, le sable, les pierres et les cailloux, découvrit des sentiers, méconnus de tous, emprunta des allées, fleuries et parfumées, trébucha quelquefois, et chanta tout le jour.

    Elle brava tous les dangers, affronta les renards, les mules, les scarabées, sans crainte ni labeur, ne redoutant rien, redoublant d’effets, sans effort ni contrainte, et chanta tout le jour. Elle esquiva les serpents, les buses et les mulots, se réjouit des obstacles qui lui barraient la route, et chanta tout le jour.

    Elle traçait sa route, sans cesse, sans arrêt, se faufilait, entre les racines, les branches, les troncs et les fissures, se faufilait entre les gouttes de pluie, bravait le ciel et ses intempéries, et chanta tout le jour.

    Elle était libre, enfin ! Libre de courir après les rochers ! Libre de scruter l’horizon ! Libre de se prélasser au soleil ! Et de chanter tout le jour.

    Mais la nuit vint.

    La fourmi, épuisée maintenant, fit une halte près d’un lac. Elle avait sommeil et n’y voyait plus rien. Tout était sombre et tout était calme. En fait, il régnait un tel silence que la fourmi n’osa le rompre.

    Elle s’était installée, confortablement, face au lac, que rien ne troublait d’abord… Et trouva un peu de répit. Mais un répit sans repos : la fourmi n’était pas tranquille. Tout était si calme, si paisible !

    Elle resta là, inerte au-dehors, inquiète au-dedans.

    La petite fourmi fut prise d’une méchante mélancolie. Et la nuit n’en finissait pas !

    Elle se laissa quelque temps, reprit son souffle… Elle se sentait épuisée, tout à coup. La journée avait été longue ! Un soupir lui vint.

    Tout de suite, face au lac, la petite fourmi pensa… Au sourire de Ma’, au sourire de Pa’, aux paroles de Grand Ma’, leurs remontrances… Des vertus du travail, et de la nécessité (qui fait loi !), du plaisir de la vertu, de la communauté, des efforts et du devoir, et du bien que l’on ressent, quand on a satisfait à toutes ses obligations… Elle n’y comprenait pas grand-chose, ce n’était qu’un galimatias, des mots savants et perchés, mais là, tout de suite, face au lac, elle était curieuse.

    Et seule. Infiniment seule.

    Si seule que, dans ce silence éthéré, ses pensées la gênaient : elles faisaient trop de bruit. La fourmi ne chantait plus.

    Elle déchantait.

    Quand la nuit fut passée, et que le jour fut venu, elle enfourcha son baluchon et, sans perdre une minute de plus, reprit son chemin.

    Sur le sable, à la pointe des pattes, elle traça un demi-tour précis et décidé. Il fallait se rendre : retrouver la communauté.

    Elle arpenta les champs, les routes, le sable, les pierres et les cailloux, foula les sentiers, méconnus de tous, emprunta les allées fleuries et parfumées, trébucha souvent, et pensa tout le jour… Au sourire de Ma’, au sourire de Pa’, aux paroles de Grand Ma’, ses mots perchés et savants, à leurs remontrances…

    Elle brava tous les dangers, fuyait les renards, les mules, les scarabées, ignorait la crainte, ignorait le labeur, effrayée parfois, mais redoublant d’effets, d’efforts et de contrainte, et pensa tout le jour… Au sourire de Ma’, au sourire de Pa’, aux paroles de Grand Ma’, ses mots perchés et savants, à leurs remontrances…

    Elle esquiva les serpents, les buses et les mulots, fatiguée des obstacles, qui lui barraient la route, et pensa tout le jour… Au sourire de Ma’, au

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