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Les chroniques de Feren: Roman
Les chroniques de Feren: Roman
Les chroniques de Feren: Roman
Livre électronique437 pages6 heures

Les chroniques de Feren: Roman

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À propos de ce livre électronique

Quatre criminels décident de s'associer afin d'abattre leur haine et leur colère sur les habitants de Feren...

La tranquillité de la ville de Feren est un soir mise en péril lorsqu’un adolescent harcelé et mutilé par ses camarades décide de se venger. Son acte réveillera alors les horreurs les plus sordides qui se cachent au fond de la ville si paisible : la résurgence des disparitions dans la forêt, jusqu’alors considérée comme hantée, les agissements immoraux d’un professeur de sciences, créateur de monstres, ainsi que la folie meurtrière d’un cannibale, kidnappeur d’enfants. Et lorsque ces quatre menaces décident de se regrouper, une course contre la montre est déclenchée pour tenter de les arrêter, avant qu’ils ne massacrent toute la ville.

Ce roman saisissant offre un mélange particulièrement fort, alliant thriller, horreur, fantasy et aventure. Il captive dès les premières pages grâce aux personnages à la psychologie complexe et à la violence de leurs actions.

EXTRAIT

Il se jette sur elle, la plaque à terre, puis il la retourne et appuie sa main valide sur son front pour la forcer à le regarder elle aussi.
Son sourire acéré ne le quitte pas. C’est comme si cette fuite désespérée l’amusait.
Il pose sa main griffue sur sa gorge, plus pour s’appuyer dessus que pour lui faire du mal ou même pour la menacer. Il sait — ils savent tous les deux — qu’il a déjà gagné.
Elle pleure, elle ne cherche même plus à se débattre. Elle a finalement réussi à se rappeler. Elle sait qu’il dit la vérité, que ce sont effectivement elle et ses amis qui lui ont brûlé la main, un soir où ils étaient tous complètement saouls.

A PROPOS DE L'AUTEUR

Charlotte Bonetto vit au Rouret dans le Sud de la France. Elle a toujours adoré lire, écrire et inventer des mondes et des mythologies. Elle est sortie du lycée titulaire d’un Baccalauréat littéraire option art plastique. Elle écrit les Chroniques de Feren tout en étant dans une phase difficile de sa vie. Elle a besoin d’extérioriser ses craintes et ses angoisses d’où le caractère très sanglant du recueil et la violence des actes qui sont décrits. Elle écrit sur les thèmes bien différents qui vont du thriller horreur à l’héroïque fantaisie en passant par le fantastique.
LangueFrançais
Date de sortie18 nov. 2019
ISBN9791037701756
Les chroniques de Feren: Roman

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    Aperçu du livre

    Les chroniques de Feren - Charlotte Bonetto

    Night-claws

    — « Laissez-moi vous raconter une histoire… Elle parle d’un jeune garçon… Parfaitement normal. Gentil et un peu effacé. Il s’appelait Natas. Natas Cevitim. »

    Sa voix est si posée. On dirait qu’il fait ça sans état d’âme.

    La nuit est sans lune. Il n’y a presque pas de lumière dans la ruelle. Juste un vieux réverbère diffusant une lueur jaune, qui lui donne un teint maladif.

    Mis à part son visage, toute sa personne est noire : ses vêtements, ses cheveux, jusqu’à ses yeux. Deux puits sombres, sans fond et sans ressentiment pour ce qu’il vient de faire.

    Du sang coule de sa main droite, ruisselant sur ses doigts beaucoup trop longs pour être normal. Beaucoup trop longs et beaucoup trop coupants. Il a ouvert la gorge de sa première victime d’un seul mouvement.

    — « Il ne voulait de mal à personne. Il n’avait jamais rien fait aux autres… mais visiblement les autres avaient des choses à lui reprocher. Quoi ? C’est une très bonne question… peut-être allez-vous pouvoir m’éclairer. »

    Il lève sa main étrange jusqu’à son visage pour observer le sang qui y coule. La lumière s’y reflète étrangement.

    C’est à ce moment-là que les quatre autres personnes dans la ruelle aperçoivent l’aspect lisse et métallique de sa main droite. Une sorte d’appareillage squelettique noirâtre enserre fermement son poignet et chacun de ses doigts, s’allongeant pour former ce qui ressemble à de monstrueuses griffes recourbées.

    Sa voix monte brusquement d’un ton.

    Et d’un seul coup, il s’énerve ; son visage, ce masque impassible, se tord d’une grimace de colère pure.

    Sa main griffue fend l’air et une gerbe de sang éclabousse les murs. Une deuxième victime s’effondre : la gorge ouverte.

    Les trois autres reculent encore plus, serrés les uns contre les autres en tremblant. Il n’y a personne dans les rues à cette heure-ci, crier ne servirait qu’à l’énerver encore plus.

    Il repousse d’un simple coup de pied le corps encore convulsant qui le sépare des autres et pointe ses lames sanguinolentes sous le menton du plus proche.

    Ses yeux sont encore plus obscurs que la nuit de laquelle il est sorti, il n’y a encore que quelques minutes. Son long manteau en laine noir posé sur ses épaules claque dans la nuit, comme une cape.

    Puis, son visage se détend, il ferme les yeux et baisse sa main. Un sourire qui n’a rien de rassurant remplace sa face furibonde.

    — « Non… Pas tout de suite… Il faut que vous écoutiez la suite de l’histoire… Il faut que vous découvriez la fin… C’est vous, après tout, qui l’avez commencée hein ? Je suis sûr que vous ne vous souvenez même pas de Natas. Réfléchissez un peu, une seule fois dans votre misérable vie !! Rappelez-vous… au moins cet après-midi… il y a trois mois. Si vous ne daignez pas vous rappeler les huit dernières années… Rappelez-vous juste cette fête... Vous aviez invité tout le monde… pour fêter la fin des cours d’après vous. Ah. Si seulement… »

    Tout en parlant, il recule, laissant un mince espoir aux trois survivants. L’une essaye de sortir son téléphone, afin d’appeler à l’aide.

    Pas de réseau.

    Il a bien choisi son endroit pour attaquer : une ruelle éloignée, isolée de tout, dans un quartier sans réseau ni personne pour les secourir.

    Ils sont sans doute trop effrayés pour essayer de se souvenir ou écouter ce qu’il leur dit. Même trop effrayé ne serait-ce que pour juste essayer de le reconnaître.

    Ce visage si banal, ces cheveux courts, coupés récemment, éclaboussés de sang, ne leur évoquent rien. Tout ce qui retient leur attention, ce sont les corps gisant sans vie de leurs deux amis à leurs pieds.

    — « Maintenant que j’y pense… ça puait le piège à plein nez… Vous ne vous étiez jamais, JAMAIS, intéressé à lui… Du moins, jamais pour faire autre chose que se moquer de lui et le harceler… Alors pourquoi a-t-il accepté l’invitation hein ? Pourquoi Natas ? Pourquoi tu as accepté d’y aller ? Pour passer du bon temps ? Avec des gens que tu ne pouvais normalement pas supporter. Des gens qui ont pourri ta vie pendant huit ans !! Pourquoi tu as fait ça !!? »…

    Maintenant, il marche dans la ruelle, en frappant le vide de ses griffes et le front avec sa main valide. À présent, il semble parler avec quelqu’un d’autre, qui n’existe pas.

    Il ne semble plus s’occuper des trois autres personnes. Malheureusement, il continue de bloquer le passage entre eux et la sortie.

    L’un des trois survivants esquisse alors un mouvement sur le côté, pour longer le mur et échapper à ce fou. Cependant, il n’a pas fait plus de trois mètres que des lames de métal viennent balafrer le mur devant lui.

    Un visage tordu par un sourire détraqué apparaît juste devant lui alors que le tueur le plaque contre le mur de sa main valide.

    — « Quoi, tu nous quittes déjà ? Oh, pourquoi, je ne suis pas encore arrivé au meilleur moment de l’histoire !! Celui où vous avez le plus d’importance. Tu t’en souviens, du barbecue dans la forêt ? Il y avait plein de monde, des gens aussi innocents que Natas, mais qui devaient avoir plus d’importance pour vous. Ou bien le contraire, ils avaient moins d’importance, ils n’étaient pas dignes d’être votre victime pour un soir !! Ou alors vous ne vouliez pas changer de victime !!! Après tout, pourquoi changer quand ça marche si bien hein ?!?! »

    Plus il parle et plus son visage redevient haineux. Sa voix se teint d’une note vengeresse. Il a quelque chose à exorciser, mais il fait durer sa révélation. Devant lui, sa troisième victime tremble, n’osant pas faire un geste… Comme si cela pouvait le sauver.

    L’autre lui présente alors sa main métallique pour lui montrer l’état abîmé dans laquelle elle est : couturées de cicatrices, à tel point que celle-ci ne peut probablement plus s’ouvrir tant les blessures ont endommagé les muscles et les tendons.

    — « Tu vois ça ?! C’est ce que vous lui avez fait !! Ça !! Tu t’en souviens !? Non ? Alors, laisse-moi te le rappeler !! Tu te souviens de ce barbecue à couvercle que vous aviez ramené ? Celui dans lequel vous aviez entassé toutes les braises après avoir fait cuire vos stupides saucisses. Celui que vous aviez chargé Natas de surveiller pendant que, vous, vous vous amusiez !!? Vous l’avez laissé seul… et vous avez eu le culot de lui demander s’il n’avait pas froid, tout seul dans son coin. Pourquoi s’intéresser si gentiment brusquement à lui, comme ça, si ce n’est pas pour préparer quelque chose d’affreux ? Non !! Non, je le répète, il n’avait pas froid !!! Il n’avait pas froid !!! »

    Sa voix monte en puissance au fur et à mesure qu’il parle, de même que sa colère, pour finir par exploser à la fin.

    Lorsqu’il hurle sa dernière phrase, sa main griffue frappe et entaille la main de sa victime qui pousse un hurlement. Hurlement stoppé lorsque son agresseur lui enfonce sa main valide dans la bouche.

    Son regard est fou et il paralyse les deux autres survivants dans leur coin. Le tueur frappe encore de sa main monstrueuse, encore et encore le bras de sa victime en même temps qu’il assène ses phrases vengeresses.

    — « Il vous avait dit de le laisser tranquille, qu’il n’avait pas froid et qu’il ne voulait pas d’ennui, mais l’avez-vous écouté ?! Non !! Il a tenté de se défendre, mais à un contre cinq, que pouvait-il faire ? RIEN !! Alors… alors… qu’est-ce que vous avez fait ? Qu’est-ce que vous avez fait, DIS-MOI !!!! Vous lui avez enfoncé la main dans les braises !!! »

    Il hurle sa dernière phrase puis recule d’un pas et enfonce ses griffes dans le ventre de sa troisième victime.

    Il revient alors, agrippe son cou de sa main valide pour rapproche son visage de celui de l’autre. Celui-ci n’a, en dernière image, que ce visage à moitié fou et à moitié furibond. Il tourne sa griffe dans le corps de sa victime pour en ressortir un morceau de chair sanguinolent, qu’il jette négligemment derrière lui.

    — « Ça fait mal hein ? Tu crois que Natas n’a pas ressenti autant de douleur ?! Oh, que si, il a eu mal !! Très mal !! Il a hurlé, mais vous.... vous n’avez fait que rigoler !! Vous avez ri, du malheur et de la douleur de l’autre !! Alors, allez-y, rigolez !!! »

    Il s’est adressé aux deux derniers survivants, se tournant vers eux comme s’il ne les avait jamais oubliés. Devant ces yeux fous, cette face éclaboussée de sang, les deux autres ne peuvent que reculer de peur.

    Cependant, incapables de s’échapper, ils écoutent et l’un des deux, une fille, semble enfin se souvenir. Elle est cachée derrière son ami depuis le début, mais, là, elle ose enfin parler. La peur donne des ailes non ?

    — « N.. Natas, c’est toi...?

    — Alors, ça y est, vous me reconnaissez !! Il vous faut trois morts pour faire fonctionner vos minables petites cervelles !! Combien va-t-il en falloir pour que vous vous décidiez enfin à réagir ? À réaliser ce que vous avez fait !!! »

    Le corps de la troisième victime glisse jusqu’au sol ; ses jambes ne peuvent plus le soutenir.

    Le tueur s’avance, enjambe les deux corps pour se retrouver en face des deux derniers. Celle qui a parlé recule encore, se cache derrière son ami, alors que le tueur brandit sa main devant leur visage pour qu’à leur tour, ils observent l’étendue des dégâts des brûlures.

    — « Vous voyez ça !!! ÇA, c’est ce que vous avez fait !!! C’est ce que vous m’avez fait !!

    — Tu es fou… tu es complètement fou…

    — Oh, tu voudrais bien hein !! Tu voudrais tellement mettre ça sur le compte de la folie !! Mais non, je sais parfaitement ce que je fais !! Ça, c’est le résultat de tant d’années à subir !! À encaisser sans se battre !! Maintenant que je me bas, vous avez peur hein !!??

    — Il faut que tu voies un docteur… Il.. Il faut… On peut t’aider si tu veux…

    — Un docteur ?! Oh, mais j’en ai vu des docteurs !! Pleins de docteurs !! Pleins !! Ils m’ont tous dit que VOUS m’aviez retiré ma main !!! Ils m’ont tous dit que VOUS m’aviez détruit !! Ils ont bien essayé de m’expliquer… de me dire que j’allais aller mal… que je ne me reconnaîtrai plus ! Mais non. NON !! Je sais parfaitement qui je suis, ce que je suis, ce que je fais et pourquoi je le fais !!!

    — Natas, écoute… »

    Il hurle. De colère, de folie, personne ne peut dire.

    Il la frappe avec le dos de sa main métallique. Sa tête heurte le mur derrière elle et elle s’écroule, à moitié assommée. Il n’a pas cherché à la tuer, juste à la faire taire.

    Il attrape le suivant par la tête et pointe ses griffes sous sa gorge, la pointe vers le haut, là où il n’y a pas d’os, mais juste de la chair et de la peau. Il le tient fermement pour l’empêcher d’agir et pour le contraindre à rester immobile, mais il ne le regarde même pas.

    Il regarde l’autre, la fille. Elle se relève en pleurant, se tient la joue abîmée par le métal de l’arme du tueur.

    Les yeux de celui-ci sont fous, il n’est plus calme, il n’est plus posé.

    — « JE-NE-SUIS-PAS-NATAS !!! Je ne le suis plus !! Natas, vous l’avez tué !! Il est mort dans cette forêt, la main carbonisée !! Abandonné !! Vous l’avez abandonné !! Tout le monde l’a abandonné !! »

    La fille reste à terre. Elle pleure et tremble.

    Lui se tourne alors vers le dernier survivant, qui ne dit et ne fait rien depuis le début. Trop stupide, pour réagir ? Trop paralysé par la peur ? Peu importe.

    Le même sourire fou réapparaît sur son visage alors qu’il concentre son attention sur sa future victime. Il le repousse dans le coin de la rue pour dresser sa main abîmée entre eux, comme s’il voulait la lui montrer.

    Sa voix s’apaise, calme, baisse d’un ton, mais reste perturbée. Son regard est toujours fou, ses yeux sont écarquillés et il respire trop vite.

    — « T’as vu ça ? Elle est belle hein ?! C’est mon père qui me l’a faite. Mon père… le seul qui ne m’a pas abandonné. En même temps, il n’avait jamais rien fait d’autre pour moi… Comme quoi, la culpabilité fait parfois faire des choses étonnantes… Il… n’arrêtait pas de boire, mais… ce n’était pas un si mauvais inventeur finalement. Un type nul avec un bon fond… Il n’avait… pas assez d’argent pour payer de vrais bons soins… Enfin, si… peut-être que si, mais il dépensait tout pour acheter à boire… Du coup… Il ne pouvait pas me rendre ma main. Alors… il m’a fait ça. Enfin, il a fait l’exosquelette. Je peux tendre mes doigts maintenant… Et si je desserre ça… cette toute petite vis… regarde ce que ça va faire… »

    Son sourire s’élargit encore plus alors qu’il tourne une vis sur son poignet. Les câbles en fer qui tendent ses doigts se relâchent alors et sa main se recroqueville sur elle-même.

    Il sourit largement maintenant, comme s’il ne s’était jamais énervé. Il regarde l’autre avec le regard d’un enfant fier de lui. Il secoue sa main inerte devant lui, les yeux écarquillés par la folie et le sourire crispé sur ses lèvres.

    Et brusquement, son visage se referme. Il perd son sourire. Son regard redevient furieux. Il se retourne soudainement et frappe violemment la tête de la fille derrière lui, qui se relève, croyant pouvoir profiter du fait qu’il est occupé par le dernier pour s’échapper.

    — « Pas bouger, toi !!! Tu restes à ta place !! Je n’ai pas fini de parler !! »

    Maintenant, il est de nouveau en colère. Il se retourne vers l’autre survivant qui semble enfin réagir : il regarde avec inquiétude son amie à terre.

    Le tueur s’avance, plaque sa main brûlée contre le visage de celui-ci. Elle semble complètement désarticulée ; il n’y a plus de muscles assez forts pour l’ouvrir et faire bouger les doigts, eux-mêmes difformes et consumés par le feu.

    Le tueur s’appuie contre sa victime tandis qu’il resserre la vis sur son poignet pour tendre à nouveau ses doigts. Les griffes se lèvent à nouveau et il les pointe à nouveau vers la gorge du survivant, tout en gardant sa main valide plaquée contre son visage pour le forcer à le regarder dans les yeux.

    — « Elles te plaisent ? Les griffes...? C’est moi qui les ai rajoutées. Je ne sais pas du tout en quoi elles sont faites d’ailleurs… Il aurait fallu que je demande à papa, mais… il a été le premier à les tester. Ce n’était pas intentionnel, au fait !! Il était juste… là au mauvais moment… Il… il ne m’avait jamais vraiment rien fait de mal juste… Il était juste… tellement pas là… encore moins depuis que maman est partie… Alors… ce n’est peut-être pas plus mal qu’il ne soit plus là… plus là du tout… J’espère qu’il est avec maman maintenant… »

    Il tremble presque pendant qu’il parle. Des sentiments contradictoires passent sur son visage. C’est impossible de savoir s’il est désolé ou s’il s’en fiche.

    Son sourire est faux, crispé, comme découpé dans du carton et collé sur son visage.

    Il secoue la tête, ferme les yeux, serre ses doigts valides sur le visage de sa victime. Il semble se battre contre quelque chose, comme si la folie qui le gagne peu à peu lui semblait soudain terrible et qu’il cherchait à s’en dépêtrer.

    Mais elle doit être maintenant trop forte en lui pour qu’il y résiste.

    Son regard est à nouveau fou lorsqu’il ouvre à nouveau les yeux. Il fait un pas en arrière, relâche sa victime.

    La nuit creuse des ombres terribles sur son visage et son sourire semble un instant disproportionné.

    — « Je les ai faites spécialement pour vous… les griffes. Elles sont faites juste pour vous. Je… je les ai bien préparées pour ce soir… Je voulais… qu’elles puissent m’ouvrir tout… tout… absolument tout....Ça a bien fonctionné jusqu’à présent.... mais il faut… il faut que je les essaye sur de la viande plus… coriace. Tu permets...?

    — Que… quoi...? »

    Ce sont les seuls mots que sa quatrième victime prononcera de toute la soirée. Au moment où il réalise peut-être enfin ce qu’il se passe, le tueur frappe.

    Il met toute sa force dans son coup, à tel point qu’il finit par se retourner en terminant son geste. Ses lames ouvrent le ventre de sa victime sur toute sa largeur.

    Le regard dans le vague, dos à la scène, le tueur écoute son avant-dernière victime émettre de pitoyables gargouillis tandis que ses entrailles se répandent à ses pieds. Son sourire s’accentue de plus en plus alors qu’il l’entend s’écrouler par terre.

    Un rire dérangé sort alors de ses mâchoires serrées par un sourire devenant acéré. Le fou rire secoue un instant son corps, comme si celui-ci était encore tendu et qu’il se décrispait lentement, comme si la tension retombait finalement en lui.

    Il lève sa main monstrueuse, la pose sur son visage, laissant le sang goutter sur lui.

    C’est un mouvement devant lui qui le sort de ses pensées. Il reste une victime, toujours en vie. Une personne coupable dans cette ruelle qu’il reste à punir. Et justement elle tente de s’enfuir.

    Très certainement horrifiée par la mort horrible de son ami, elle ne pense plus qu’à s’enfuir, la terreur et l’adrénaline lui ayant fait oublier qu’il n’y a personne pour la sauver aux alentours.

    Elle essaye quand même.

    Elle se lève, court sur quelques mètres, mais le tueur la rattrape sans difficulté.

    Il se jette sur elle, la plaque à terre, puis il la retourne et appuie sa main valide sur son front pour la forcer à le regarder elle aussi.

    Son sourire acéré ne le quitte pas. C’est comme si cette fuite désespérée l’amusait.

    Il pose sa main griffue sur sa gorge, plus pour s’appuyer dessus que pour lui faire du mal ou même pour la menacer. Il sait — ils savent tous les deux — qu’il a déjà gagné.

    Elle pleure, elle ne cherche même plus à se débattre. Elle a finalement réussi à se rappeler. Elle sait qu’il dit la vérité, que ce sont effectivement elle et ses amis qui lui ont brûlé la main, un soir où ils étaient tous complètement saouls.

    — « Natas s’il te plaît…

    — S’il te plaît ? Tu crois vraiment que je vais t’épargner TOI ? J’aurais, à la rigueur, pu épargner les deux premières, ce n’était que des suiveuses. Des petites pestes sans identité qui copient la première personne un peu plus populaire en espérant le devenir elles aussi… mais pas toi. Toi, je ne te t’épargnerai pour rien au monde. Toi… je sais que tu t’en souviens. C’était ton idée. Depuis le début, depuis huit ans, c’est toi qui hantes mes cauchemars. C’est toi qui as tout déclenché. Je le sais… et tu le sais.

    — Non, je…

    — ARRÊTES DE MENTIR !! C’est toi !! C’est toi qui es venu me dire que je pouvais venir !! C’est toi qui m’as dit où c’était !! C’est toi qui m’as accueilli comme si j’étais un ami, avec ton sale petit air de princesse égocentrique !! Comme si c’était normal !! Je me souviens très bien moi !! Comment tu es partie en riant suivie des quatre autres !!

    — Mais…

    — TAIS-TOI !! C’est aussi toi qui es revenue, bien plus tard, me dire de surveiller le barbecue… ce foutu barbecue… C’était juste pour vous foutre de moi depuis le début hein ?! Avoue, c’était pour ça !! Dis-le !! DIS-LE !!!

    — Oui… oui, c’était… Ça…

    — Et ne dis rien… C’était aussi TON idée de me foutre la main à l’intérieur des braises hein ??!!! Je sais que c’était ton idée !!!

    — Oui, j’avoue !! C’était mon idée, mais j’étais bourrée… et… et je ne pensais pas que tout ça finirait comme ça… S’il te plaît, Natas je… »

    Il hurle en entendant sa réponse. Un cri de colère, de douleur et de désespoir.

    Il se redresse et frappe. Avec sa main valide, poing fermé. Il frappe puis frappe encore. Et encore. Et encore.

    Il n’essaie même pas d’utiliser ses griffes. Il ne fait qu’utiliser sa fureur.

    Il s’était contenu pendant tout le dialogue, pour la faire avouer, mais en entendant la vérité de la bouche de sa victime, sa colère explose. Elle emporte avec elle toute la douleur qu’il a pu ressentir, toute la tristesse, toute la souffrance et l’humiliation qu’il avait ressenties en perdant l’usage de sa main, tout le dégoût qu’il a éprouvé pour ceux qui lui avaient fait ça. Et il utilise ce torrent de sentiments pour frapper.

    Il ne s’arrête que lorsque son poing scintille de rouge vermeil.

    Devant lui, sa dernière victime n’était toujours pas morte. Elle gémit, son nez est cassé, du sang coule, mais elle est encore en vie.

    Il l’attrape par les cheveux et relève sa tête, pointant cette fois ses griffes sur son menton.

    Dans ses yeux se mêlent alors toutes les émotions contradictoires qu’il a éprouvées depuis l’incident : la colère, la douleur, la peur, le dégoût, le désespoir, la folie, l’humiliation, la peine.

    Celles-ci ont depuis longtemps englouti la part d’humanité qui n’a pas été consumée par les braises.

    Mais étrangement, sa voix est calme lorsqu’il parle.

    — « Non, tu ne pensais pas. Tu n’as jamais pensé… À rien du tout. Qui est le méchant dans cette histoire...? À qui la faute ? À moi, qui ai subi vos actes, les effets de l’alcool, vos délires et votre stupidité. Qui a perdu une partie de moi-même. À moi qui suis revenu vous trouver un soir pour vous tuer. Ou bien à toi et tes amis. Qui vous êtes amusés à une soirée, qui avait bu et eu une idée encore plus stupide que d’habitude pour le simple plaisir de s’amuser sur le dos d’un innocent. À vous qui vous retrouvez maintenant dans cette ruelle à baigner dans votre sang. À qui la faute ? Il faudrait un juge dans cette affaire, quelqu’un qui lirait cette histoire et qui déciderait de qui il veut voir en victime et de qui il faut blâmer en tant que coupable. Mon histoire s’arrête là… Si Natas n’est pas mort il y a trois mois dans cette forêt, il meurt ce soir… Je le tue en même temps que je te tue toi. »

    Il se tait. Il regarde sa dernière victime dans les yeux une dernière fois.

    Puis son visage se ferme — définitivement ? – et il tire sur les cheveux qu’il tient pour faire basculer sa tête en arrière.

    Lorsqu’il enfonce ses griffes sous son menton, il n’y a pas d’émotion sur son visage. Ni satisfaction, ni culpabilité, ni colère, ni dégoût, ni honte, ni joie, ni peur, ni rien.

    Il reste immobile jusqu’à ce qu’elle cesse de convulser devant lui. Alors seulement, il lâche ses cheveux et arrache ses griffes de sa chair. Le corps retombe lourdement sur le sol et lui se relève.

    Sa main est écarlate et dégouline de sang.

    Il reste un bon moment immobile, au milieu de la ruelle, entre les corps de toutes ses victimes. Il respire calmement, lentement, plusieurs fois, la tête baissée, les yeux fermés.

    Il réfléchit. Que faire maintenant ? Maintenant que sa vengeance est accomplie. Mais l’est-elle complètement ?

    Il ouvre les yeux, relève la tête. Il oublie les corps, le sang, il avance.

    Il sort enfin de la ruelle. Au loin, le soleil se lève timidement comme s’il ne voulait pas éclairer les crimes passés durant la nuit. Ses rayons orange-rouge découpent les silhouettes noires des arbres au loin, comme des couteaux ou des dents pointées vers le ciel.

    Le tueur inspire une nouvelle fois l’odeur épouvantable qui sort de la ruelle derrière lui. Sa vengeance n’est pas accomplie. Il y en avait d’autres, à cette soirée. Des inconnus qui n’ont rien fait pour lui. Des gens qui sont passés devant lui sans s’inquiéter, sans essayer de s’intéresser à lui. D’autres gens qui devraient écouter son histoire.

    Il lève sa main, regarde ses griffes rougeâtres. Sous la couche de sang, le métal sombre brille doucement.

    Lentement, à nouveau, son sourire fissure son visage sans émotion. Il a trouvé. Il sait ce qu’il doit faire maintenant.

    Alors il se remet en route, laissant derrière lui le début d’une nouvelle histoire. Une histoire qu’il conte aujourd’hui à chaque fois qu’il déniche une nouvelle victime.

    — « Laissez-moi vous raconter une histoire… Elle parle d’un jeune garçon… Parfaitement normal. Gentil et un peu effacé. Il s’appelle Night. Night-Claws »

    Le diable de la forêt

    Il paraît que notre forêt est hantée.

    En tout cas, c’est ce que disent toutes les personnes que j’ai croisées depuis que je vis ici.

    Ils décrivent tous la même chose. Une bête monstrueuse, et noire. Avec des yeux injectés de sang, de longues dents et des griffes crochues.

    Les trucs habituels, quoi. Certains disent que ce monstre peut courir plus vite qu’un cheval et qu’il a la force d’un ours… D’autres disent qu’il peut se changer en loup, en rat ou en chauve-souris.

    Plus je les écoutais et plus je me disais que la peur y était certainement pour beaucoup dans les rumeurs de cette forêt. Dans le noir, on peut confondre un marcheur avec un monstre, et pour peu qu’il ait un chien, on peut croire l’avoir vu se changer en loup.

    Pourtant, la forêt de la ville de Feren n’a pas de quoi inquiéter, même pendant la nuit. La végétation a beau y être dense, il y a de belles clairières, des sentiers en terre. En cette période, en plus, le sol est recouvert de feuilles mortes, c’est vraiment agréable pour les balades.

    Je n’avais jamais cru à l’histoire du Diable de la forêt de Feren. Je ne crois pas aux légendes, rumeurs et autres contes effrayants pour attirer l’attention. Je n’y ai jamais cru…

    Jusqu’à cette nuit.

    Lorsque j’ai ouvert les yeux, la première chose que j’ai vue c’était un museau.

    Noir, balafré, avec une truffe, et des babines retroussées sur des crocs ivoire, beaucoup trop proche de moi. Deux yeux presque blancs, injectés de sang, étaient fixés sur moi, deux billes claires au milieu d’un visage couvert de fourrure hirsute et noire.

    J’avais mal au front. J’avais dû trébucher et m’assommer contre le sol. Mais aussi gênante que fût la douleur, elle ne représentait rien à cet instant, où je réalisais qu’en face de moi se dressait un énorme loup noir.

    Un grognement sauvage sortait de sa gorge. Il semblait à deux doigts de se jeter sur moi. J’étais assis par terre, appuyé contre quelque chose de dur et lisse ; un mur. En fait, j’étais dans ce qui ressemblait à une cabane en bois. Pendant plusieurs longues secondes, moi et le loup nous nous sommes défiés du regard, lui sauvage et furieux et moi terrifié et perdu, jusqu’à ce qu’une voix râpeuse ne retentisse dans la pièce.

    — « Ne bougez pas… si vous tentez de fuir, Alpha vous arrachera le visage… »

    J’ignorais totalement qui parlait, et comment il pouvait savoir cela, mais je ne me suis absolument pas posé de questions sur le moment et j’ai obéi. J’aurais voulu m’abaisser, pour me soumettre au loup, mais je craignais qu’il n’attaque vraiment au moindre mouvement, même un de soumission. Alors, j’ai essayé de détailler l’endroit.

    Je ne pouvais pas bouger ma tête, tout ce que je voyais c’était les murs en mauvais état d’une cabane en bois. Il faisait très sombre, il n’y avait de lumière que grâce à un trou dans le plafond qui laissait entrer les rayons de la lune et des étoiles. J’ai deviné que la cabane devait continuer sur ma droite, de là où venait la voix, car à gauche, il n’y avait rien.

    J’ai dû involontairement faire un mouvement de la tête, car brusquement le loup a fait claquer ses mâchoires devant mon nez en grognant encore plus fort. Il avait une lueur furieuse dans le regard, mais également une étincelle d’intelligence. C’était la première fois que je voyais un tel regard chez un animal. Même s’il s’agissait d’un loup de plus d’un mètre au garrot, à la fourrure hérissée et couverte de cicatrices.

    Il s’est avancé encore, ce qui m’a forcé à reculer, à me tasser contre le mur. J’ai essayé de protéger mon visage, car je craignais à tout moment de sentir ses crocs s’enfoncer dedans comme l’avait dit la voix. Celle-ci, d’ailleurs, retentit à nouveau, toujours râpeuse et lente, comme si celui qui parlait le faisait sans conviction.

    — « Alpha, Ça suffit… »

    Le loup a grogné de plus belle, toujours à crocs découverts.

    Pendant un instant, j’ai cru que le loup n’obérait pas, mais, finalement, il a refermé ses mâchoires. Il m’a littéralement fusillé du regard, comme pour me reprocher d’être là, et s’est ensuite détourné. Tremblant de peur, le visage caché dans mes bras, j’ai observé sa démarche raide de colère alors qu’il s’est éloigné en direction du coin que je n’avais pas détaillé.

    J’ai attendu un peu avant de me décider à lever la tête. D’abord pour tenter de me calmer, pour être en mesure d’analyser la situation, mais aussi pour pouvoir guetter les bruits suspects. Malheureusement rien, à par le bruit ténu d’une respiration légèrement rauque. J’ai donc dû me résoudre à tourner la tête.

    Le coin droit de la pièce était plongé dans les ténèbres, mais mes yeux s’étaient suffisamment habitués à la faible luminosité pour que je distingue une silhouette humaine assise — ou plutôt accroupie — sur une chaise, à côté de ce qui ressemblait de très loin à une table. Le loup était allé s’asseoir à ses pieds, mais son regard n’avait en rien changé et sa fourrure restait hérissée.

    J’ai d’abord pensé que la personne en face était noire, mais en y regardant de plus près, j’ai remarqué que sa peau était recouverte de saletés, mais blanche et livide en dessous. À moitié dissimulée par le col d’un long manteau, lui-même assez sale, et par ses longs cheveux — noirs comme sa veste —, le visage de l’individu semblait maigre et allongé, mais aussi bien plus jeune que j’aurais pu m’y attendre ; il ne devait pas avoir plus de 20 ans. Ses yeux, enfoncés dans ses orbites, brillaient dans le noir, presque aussi pâles que ceux du loup.

    Intimidé, mais aussi effrayé par l’apparence de ce personnage, j’ai eu du mal à articuler quelques mots. Je ne savais plus trop où j’étais, pourquoi j’y étais et ce que j’y faisais. Alors que je cherchais désespérément quelque chose à dire, quelque chose qui ne pousserait pas le loup à se jeter sur moi ou à l’individu à bouger de sa place, mon regard est lentement tombé sur les mains de l’étrange personnage. Maigres et couvertes de saletés également, elles étaient pourvues de longs ongles brisés semblables à des griffes.

    Des griffes teintes en rouge.

    Et qui faisaient lentement tourner ce qui ressemblait beaucoup trop à de la viande.

    Un courant froid a alors parcouru mon dos. Brutalement, toutes les légendes — que je qualifiais alors d’absurdes et d’infondées — me sont revenues en tête.

    Le monstre de ses bois… on racontait parfois que des habitants disparaissaient là où on le voyait apparaître. Serait-ce possible que…

    — « Est-ce que vous savez où vous êtes ?, demanda soudainement l’inconnu de sa voix râpeuse et étrangement lente.

    — Je.... je… Dans la forêt de Feren, ai — je balbutié.

    — Et… est-ce que vous savez… qui je suis ? continua l’autre.

    — Vous.... vous êtes le Diable de la Forêt… »

    J’ai eu beaucoup de mal à répondre cela. Pas parce que j’ignorais la réponse à donner, mais plutôt parce que je craignais la réaction de celui-ci. Avec sa posture courbée, replié sur lui-même et caché par son manteau, l’étrange personnage dégageait une aura malsaine.

    C’est en essayant de parler, en cherchant mes mots, que j’ai pu identifier d’autres éléments dans la cabane : des couteaux sales accrochés sur les murs, des planches sur les fenêtres, ce qui ressemblait à une trappe sur le sol, sous la table, des traces suspectes et sombres un peu partout, comme des éclaboussures…

    J’ai également remarqué qu’il y avait un gros rat tapi dans un coin, qui me fixait avec les petits yeux sombres aussi furieux que ceux du loup. Il y avait également une énorme chauve-souris accrochée tête en bas à un restant d’étagères.

    — « C’est donc ainsi que me vous me surnommez… dans la ville, marmonna le Diable en dérivant son regard jusqu’à son morceau de viande, bien… »

    Suivant son regard, j’ai vu qu’il avait cessé de le faire tourner entre ses doigts et s’appliquait maintenant à planter ses ongles dedans pour faire suinter le sang.

    De plus en plus terrifié, j’ai regardé le liquide rouge glisser sur ses doigts, sur sa main puis son poignet avant de goûter sur le sol, aux pieds du loup. Le Diable ne reprit la parole qu’une fois le sang en plus grande partie pressé hors de la chair.

    — « Et… savez-vous… comment vous vous êtes retrouvé ici ?

    — Je… »

    C’est à ce moment-là que mon cerveau a consenti enfin à me redonner mes souvenirs.

    J’étais allé dans la forêt pour relever un défi avec mon meilleur ami, Joshua Idanve, qui, comme moi, considérait que les rumeurs n’étaient que des histoires. On

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