Andréa Bescond est une boule d’énergie créatrice et de colère. Souriante mais intraitable avec les hommes qui continuent de s’attaquer aux femmes et aux enfants. Dans « Les chatouilles », son seule-en-scène (pour lequel elle a reçu un Molière en 2016) porté à l’écran en 2018, la danseuse et comédienne racontait comment un ami de ses parents avait abusé d’elle de 9 à 14 ans. Depuis lors, Bescond ne cesse de dénoncer le poids de la domination masculine, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans des films, coécrits avec Éric Métayer, le père de ses deux enfants. Mais ses coups de gueule peuvent parfois provoquer des ruptures, comme récemment avec son producteur, Jean-Marc Dumontet, à qui elle reprochait sa complaisance envers le comédien Richard Berry, accusé d’inceste, et sa proximité avec un gouvernement dont elle fustige l’inaction contre la pédophilie. Aujourd’hui, son combat prend une forme radicalement… littéraire, à travers l’histoire de Louisette, Hervé et Lio. Un récit, des années 1960 à nos jours, où il s’agit d’avoir le courage de libérer des secrets familiaux, même les plus douloureux.
Paris Match. Votre livre est inspiré de votre arrière-grand-mère, qui a tué son mari brutal. Pourquoi en avoir fait un livre plutôt qu’une pièce ou un film ?
À l’origine, c’est Caroline Marson, éditrice chez Albin Michel, qui est venue me chercher,