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SS Français: Récits, lettres et témoignages inédits de la SS Charlemagne
SS Français: Récits, lettres et témoignages inédits de la SS Charlemagne
SS Français: Récits, lettres et témoignages inédits de la SS Charlemagne
Livre électronique171 pages2 heures

SS Français: Récits, lettres et témoignages inédits de la SS Charlemagne

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À propos de ce livre électronique

Le récit de Français engagés dans la Waffen SS durant la Seconde guerre mondiale.

Cet ouvrage captivant présente les récits inédits de Waffen SS français ayant lutté contre l’armée soviétique en 1944-1945. Dans la neige, le froid, contre des adversaires implacables nettement plus nombreux et mieux armés, ils ont été engagés dans des opérations souvent suicidaires, de véritables missions de sacrifice ultime.
Chez beaucoup d’engagés français dans la Waffen SS, on retrouve la quête d’un « idéal » fasciste, porté par la camaraderie indestructible du front, la nostalgie fraternelle des tranchées, le culte de la force virile, la fascination pour l’univers militaire allemand, la haine du communisme et du capitalisme, le goût de l’aventure et de l’épopée guerrières, la volonté de restaurer l’héroïsme militaire français dans un cadre européen... Ils rêvent d’un ordre militaire nouveau, hérité de la chevalerie médiévale. Un ordre fondé sur la discipline, l’honneur, la fidélité, le sens du sacrifice, le mépris de la mort. Un ordre quasi religieux, où se retrouvent des catholiques traditionalistes et des païens convaincus. Tous ne sont pas antisémites, mais avant tout anticommunistes.
Cet ouvrage ne se veut en aucun cas une réhabilitation déguisée de ces combattants d’une cause perdue.

L’auteur se contente de relater le plus fidèlement possible leurs témoignages, tout en écartant toute forme d’apologie du nazisme.

Découvrez l'histoire de ces Français qui ont choisi de suivre un idéal. Loin d'être une réhabilitation, l'ouvrage se veut être une analyse d'un mouvement de combattants qui aura marqué au fer rouge l'Histoire du XXe siècle.

EXTRAIT

Chez beaucoup d’engagés français dans la Waffen SS, on retrouve la quête d’un idéal fasciste, porté par la camaraderie indestructible du front, la nostalgie fraternelle des tranchées de 14-18, le culte de la force virile, la fascination pour l’univers militaire allemand, la haine du communisme et du capitalisme, le goût de l’aventure et de l’épopée guerrières, la volonté de restaurer l’héroïsme militaire français dans un cadre européen... Pour de nombreux Waffen SS français, il faut purger la France de ses ennemis, qui sont pour eux les responsables de la défaite de 1940, à savoir les francs-maçons, les communistes et les démocrates.
Ils rêvent d’un ordre militaire nouveau, hérité de la chevalerie médiévale. Un ordre fondé sur la discipline, l’honneur, la fidélité, le sens du sacrifice, le mépris de la mort. Un ordre quasi religieux, où se retrouvent des catholiques traditionalistes et des païens convaincus. Les volontaires disent s’engager « contre le communisme, l’égoïsme bourgeois, l’individualisme, la franc-maçonnerie, la dissidence gaulliste, le capitalisme international ; pour la civilisation chrétienne, le paganisme européen, la hiérarchie, la discipline, la justice sociale, la solidarité, le corporatisme, l’unité et la pureté françaises ». Tous ne sont pas antisémites, mais avant tout anticommunistes.

A PROPOS De L'AUTEUR

Historien et écrivain, membre de l’Institut Jean Moulin, prix de la Légion d’Honneur, Dominique Lormier est l’un des meilleurs spécialistes de la Seconde Guerre mondiale.
LangueFrançais
ÉditeurJourdan
Date de sortie17 déc. 2018
ISBN9782390093282
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    Aperçu du livre

    SS Français - Dominique Lormier

    FRANÇAIS

    INTRODUCTION

    Comment expliquer l’engagement de plusieurs milliers de Français dans cette armée maudite, celle de la Waffen SS ? La terrible saignée de 14-18 plonge une partie de la France dans un pacifisme béat, cherchant par tous les moyens à s’entendre avec l’Allemagne, même devenue hitlérienne... C’est ainsi que des hommes de gauche vont s’engager dans la collaboration. Spécialiste de l’antisémitisme, l’historien israélien Simon Epstein a constitué au fil des ans un socle informatif considérable sur les itinéraires contrastés de deux catégories de Français, à travers notamment un livre remarquable, Un paradoxe français, antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance, publié aux éditions Albin Michel en 2008 : « Ceux qui protestèrent contre le racisme et l’antisémitisme dans les années 1920 et 1930, avant de s’engager dans la Collaboration ; et ceux qui exprimèrent une hostilité ou un préjugé à l’égard des Juifs, puis qui se retrouvèrent, l’heure venue, dans la Résistance (…). Les principaux chefs de la Collaboration ont traversé, chacun à sa manière, une phase de dénonciation de la haine antijuive ; beaucoup furent même militants de la Ligue internationale contre l’antisémitisme (LICA). Réciproquement, de nombreux résistants, et non des moindres, sont originaires d’une extrême droite nationaliste qui, dans les années 1930, fut fertile en prises de position hostiles aux Juifs. »¹

    L’itinéraire de Jacques Doriot et de Marcel Déat, deux personnalités importantes de la gauche pacifiste des années 1920, devenues des admirateurs du régime fasciste durant les années 1930, puis des collaborateurs actifs durant l’occupation, est révélateur de cette évolution.

    On pourrait multiplier les exemples à ce sujet. Il convient cependant de ne pas généraliser. La collaboration compte également dans ses rangs de nombreux militants nationalistes d’extrême droite, anticommunistes viscéraux, déjà très engagés politiquement bien avant la Seconde Guerre mondiale. La défaite militaire de la France en mai-juin 1940 ne fait que grandir en eux la haine de la

    IIIe République, qu’ils estiment entièrement responsable de cette humiliation nationale. Ils cherchent alors un idéal politique rédempteur dans les régimes totalitaires allemand ou italien, finissent pour certains dans la Waffen SS. Car il s’agit de trouver des boucs émissaires à l’effondrement de mai-juin 1940. À partir de juin 1941, la guerre de l’Allemagne contre l’Union soviétique pousse les ultras de la collaboration à la lutte militaire aux côtés de l’occupant. L’ennemi est alors clairement identifié : le bolchevisme. L’habile propagande nazie pousse à la mise en place d’une armée européenne contre le bolchevisme. La Waffen SS, avec notamment des divisions de diverses nationalités, devient l’élément fondateur de cette armée dite européenne.

    Chez beaucoup d’engagés français dans la Waffen SS, on retrouve la quête d’un idéal fasciste, porté par la camaraderie indestructible du front, la nostalgie fraternelle des tranchées de 14-18, le culte de la force virile, la fascination pour l’univers militaire allemand, la haine du communisme et du capitalisme, le goût de l’aventure et de l’épopée guerrières, la volonté de restaurer l’héroïsme militaire français dans un cadre européen... Pour de nombreux Waffen SS français, il faut purger la France de ses ennemis, qui sont pour eux les responsables de la défaite de 1940, à savoir les francs-maçons, les communistes et les démocrates.

    Ils rêvent d’un ordre militaire nouveau, hérité de la chevalerie médiévale. Un ordre fondé sur la discipline, l’honneur, la fidélité, le sens du sacrifice, le mépris de la mort. Un ordre quasi religieux, où se retrouvent des catholiques traditionalistes et des païens convaincus. Les volontaires disent s’engager « contre le communisme, l’égoïsme bourgeois, l’individualisme, la franc-maçonnerie, la dissidence gaulliste, le capitalisme international ; pour la civilisation chrétienne, le paganisme européen, la hiérarchie, la discipline, la justice sociale, la solidarité, le corporatisme, l’unité et la pureté françaises »². Tous ne sont pas antisémites, mais avant tout anticommunistes.

    « La Waffen SS recrute des idéalistes, des braves types, des moins braves types, des fanatiques, des fourvoyés, des malchanceux.³ » Les promesses de l’aventure, la possibilité de satisfaire les sensations les plus fortes, la quête pour certains d’une respectabilité reconquise sous l’uniforme jouent dans cet engagement. Les motifs idéologiques sont bien présents, comme l’anticommunisme et le fascisme ; mais ne sont pas toujours déterminants. Des Waffen SS français sont d’authentiques héros de 14-18, des guerres coloniales et de la campagne de mai-juin 1940 : germanophobes au début, mais également très anticommunistes, finalement persuadés de servir la grandeur de la France en luttant contre le bolchevisme. On y retrouve toutes les classes sociales de la France de l’époque : aristocrates, bourgeois, fonctionnaires, ouvriers et paysans.

    Le cas de Robert Lambert est révélateur d’un parcours typique menant à la Waffen SS. Né le 10 février 1918 à Grand-Verly, dans l’Aisne, il suit ensuite sa famille qui s’installe à La Roche-Guyon en Seine-et-Oise. Il dévoile très jeune un caractère affirmé tourné vers l’action. Intrépide, il traverse la Seine en kayak, entre un temps au séminaire, puis décide de s’engager dans l’armée. Ses idées nationalistes et son anticommunisme viscéral le poussent dans un premier temps à rejoindre les troupes franquistes durant la guerre civile d’Espagne. Revenu en France, il signe le 9 septembre 1937 pour 3 ans au 3e régiment de spahis marocains (RSM), en garnison à Meknès. Il rêve de grands espaces, d’aventures viriles en plein désert. Déjà familiarisé avec quatre langues, il apprend également deux ou trois dialectes du Maghreb.

    Jusqu’à la fin juin 1940, le maréchal des logis Robert Lambert assure la surveillance de la frontière commune avec le protectorat espagnol au Maroc. En effet, son régiment, le 3e RSM, ne rejoint pas la Métropole en septembre 1939. Par la suite, l’armée d’armistice le maintient en activité au Maroc. Le déclenchement de l’offensive allemande contre la Russie soviétique, le 22 juin 1941, est pour lui l’occasion de s’engager dans cette lutte titanesque, au sein de la Légion des volontaires français (LVF) contre le bolchevisme, fondée dès juillet. Il se présente à la caserne Borgnis-Desbordes, à Versailles, parmi les premiers, sans doute dès le 25 août, recevant le matricule numéro 74. Il rejoint ensuite le camp militaire de Deba, en Pologne occupée, endosse l’uniforme allemand de la Wehrmacht, reçoit une formation militaire. Dès la fin octobre, son régiment, le 638e d’infanterie, rejoint le front russe, en partie par voie ferroviaire, à pied, puis en camions. Le sergent Lambert combat avec son régiment dans la zone des opérations de la 7e division d’infanterie bavaroise, opposée à la 32e division sibérienne. Les soldats français de la LVF participent notamment à l’attaque victorieuse du 1er décembre 1941 devant le village de Djutkowo. Les lourdes pertes et la température polaire provoquent la relève rapide des Français. Lambert, victime de la faim et du froid, voit sa santé se dégrader rapidement. Évacué le 12 avril 1942 vers Breslau en Allemagne, siège du dépôt régimentaire, il est finalement réformé, lors de son retour à Versailles le 14, où son engagement est résilié. Il sera par la suite décoré de la Médaille de l’Est, réservée aux combattants du premier hiver de la campagne de Russie. Les mois suivants, il se rapproche du Parti franciste, dont le chef Marcel Bucard est l’un des fondateurs de la LVF en juillet 1941.

    Une loi du 22 juillet 1943 autorise les Français à s’engager dans la Waffen SS. Comme deux ans auparavant avec la LVF, Robert Lambert est l’un des premiers à rejoindre les rangs de cette armée d’élite. Il se présente en août 1943 au conseil de révision à Paris, subit avec succès la visite médicale, où 50 % des postulants sont refusés. Certains de ces recalés rejoindront par la suite la Résistance, l’armée de Lattre, voire la division Leclerc ! On évoque le cas d’un Bordelais, refusé dans la Waffen SS, qui rejoindra la brigade FFI Carnot sur le front du Médoc et sera gravement blessé au combat contre les Allemands en avril 1945 ! Le 17 octobre 1943, Robert Lambert rejoint le camp de Sennheim. Les Français y découvrent l’univers mystique de la Waffen SS, sa discipline et son esprit européen différent de celui de la LVF, nettement plus tricolore. Ils doivent se mettre à l’allemand. À leur arrivée, Robert Lambert et les autres volontaires détenant un grade d’officier ou de sous-officier dans l’armée française redeviennent simples soldats.

    Du 10 janvier au 11 mars 1944, Lambert suit finalement les cours pour élèves officiers de la Waffen SS à l’école de Bad Tölz, au pied des Alpes bavaroises. Après l’obligatoire serment de fidélité au Führer, il est nommé sous-lieutenant, puis envoyé fin mars avec ses principaux compagnons faire du ski en Italie, à San Martini di Castrozza, à titre de récompense. Il est par la suite promu au grade de lieutenant. En août 1944, au sein de la brigade d’assaut des Waffen SS français, il combat avec bravoure en Poméranie, où il est tué le 22, à Mokré. Il est enterré à l’hôpital de campagne de Lipigny, à une quinzaine de kilomètres au nord de Tarnow. La Croix de fer lui sera attribuée le 21 septembre 1944.

    L’anticommunisme et « l’idéal européen » ne suffisent pas à expliquer que des milliers de Français aient volontairement porté l’uniforme de la Waffen SS. Les raisons sont multiples : la rupture avec l’ordre ancien, le rêve d’un « socialisme européen », faire partie du dernier carré de la Waffen SS contre le bolchevisme, militant d’un parti fasciste, plutôt au front qu’au stalag, pour avoir fréquenté les Allemands, des chantiers de jeunesse à la Waffen SS, devenir soldat d’un corps d’élite, pour ne pas abandonner ses camarades...

    Voici quelques exemples :

    « En 1943, raconte Jean-Pierre, je suis en classe de philo et furieusement romantique comme on l’est à dix-sept ans. Je découvre un livre qui me fascine, La Gerbe des forces, d’Alphonse de Châteaubriant. Ce vieux gentilhomme breton prophétise la résurrection de Siegried, héros de la mythologie germanique, exalte le pangermanisme, ordonne que nous apportions en renfort toute la spiritualité du vieux monde celtique. C’était très exaltant ce rêve de réconcilier les Allemands et les Français dans cette quête mystique.

    Après avoir été scout avant-guerre et dévoré les livres de la collection Signe de Piste, du style Prince Eric de Serge Dalens, j’ai lu l’œuvre de Nietzsche et écouté la musique de Wagner. Je commence à croire que Parsifal se trouve aux commandes d’un char Tigre et qu’il roule sur les pistes du front de l’Est. L’uniforme et le casque allemands me fascinent comme une armure médiévale. Je rêve de chevalerie, de combat légendaire. Je décide de partir à mon tour pour cette folle aventure. Je m’engage dans la Waffen SS. J’ai lu Les Réprouvés de l’écrivain combattant Ernst von Salomon. Je veux rompre avec le monde bourgeois qui m’entoure, celui de ma famille. Je crois au mythe de la révolution fasciste. Cet engagement dans la Waffen SS est pour moi une rupture avec le monde ancien. »

    Michel témoigne ainsi : « Mon père était instituteur. Un homme honnête et droit, avec des idées socialistes. Attaché à la paix, à l’amitié entre les peuples, à la juste répartition des richesses, à la lutte contre la pauvreté. Grâce à lui, je découvre l’écrivain pacifiste Romain Rolland et l’Allemagne. Je crois qu’il faut éviter un nouveau bain de sang équivalent à celui de 14-18. L’amitié avec l’Allemagne à tout prix ! Je m’inscris dans les auberges de jeunesse. Je découvre l’Allemagne national-socialiste en plein été : l’air pur de la montagne, le soleil, la camaraderie franco-allemande, la beauté esthétique des défilés militaires et hitlériens...

    Mobilisé en 1939, je subis la défaite de 1940 comme un traumatisme cataclysmique. Je vois autour de moi la veulerie, la lâcheté, même si les hommes de mon régiment luttent avec courage contre un ennemi mieux équipé et mieux commandé. Je retourne à Angers. Mon père, dégoûté par cette défaite, rejoint le Rassemblement national populaire de Marcel Déat, un socialiste converti à l’idéal fasciste. Je trouve qu’il a raison, mais cette mascarade sans combat ne me tente guère. Les chemises de couleur, les bottes et les bérets basques cela me semble ridicule. Ce qui m’intéresse, c’est l’Europe nouvelle. Un socialisme à la dimension de tout un continent. Je ne suis pas particulièrement militariste, mais je pense qu’il faut gagner la guerre contre le bolchevisme soviétique que je n’ai jamais aimé, contre le capitalisme apatride que j’ai toujours détesté. La LVF ne me tente pas à cause de son côté tricolore. On y trouve trop de militaires de carrière. À la Waffen SS, j’espère trouver une armée européenne, une sorte de socialisme chevaleresque dans la pauvreté, le courage, la discipline volontaire. Je m’engage dans cette chevalerie moderne. »

    Paulin s’exprime ainsi : « J’étais à dix-neuf ans en première année de droit et je m’ennuyais terriblement, j’avais l’impression d’y perdre mon temps alors que le monde était en guerre. En 1940, les soldats allemands m’avaient à la fois rempli d’horreur et d’admiration. J’étais fasciné par la beauté esthétique de leurs uniformes, de leur armement, du casque d’acier à la forme médiévale. En 1943, ils me firent pitié. Ils luttaient contre le monde entier, je savais qu’ils risquaient désormais de perdre la guerre. Après El Alamein et Stalingrad, on ne voyait plus guère de grands athlètes blonds de cette armée d’occupation. Je croisais dans Paris des adolescents pâlichons de seize ou dix-sept ans, avec des casques trop grands et de vieux fusils Mauser de l’autre guerre, voire des fusils Lebel français capturés. Parfois aussi des vieillards avec des yeux tristes. Mais

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