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Prisonniers du sort: Saga fantasy
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Livre électronique432 pages5 heures

Prisonniers du sort: Saga fantasy

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À propos de ce livre électronique

Lya entame un périple dangereux et exaltant pour sauver ses amis.

Enfin, Lya sait ce qu'elle doit faire pour sauver ses amis et le mystérieux monde de Lyatora. Grâce à ce voyage à travers les différents royaumes, Lya va en apprendre plus sur elle-même et ce qui l'entoure.
Mais comment mener à bien sa quête lorsque ses amis deviennent, un à un, victimes de malédictions ? L'étau se resserre, la vérité est proche !
Entre amitié, mensonge, amour et trahison, la magie saura-t-elle faire effet ?
Les mystères de Lya n'ont jamais été aussi nombreux, suivez-là dans sa quête des reliques et de la vérité !

Découvrez le deuxième tome de cette saga fantastique addictive !

EXTRAIT

La grande Médistée venait de quitter les lieux, pourtant son aura sacrée semblait encore imprégner la salle du trône. Ses dernières paroles avaient été pour moi une prophétie. La prophétie qui m'avait menée ici, faisant de moi l'élue, celle qui sauverait Lyatora de la malédiction qui consume sa terre, son peuple, son coeur.
Cela faisait environ deux mois, deux mois que ma vie et ma conception du monde avaient changé.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Julia d'Amedor de Mollans habite dans l'Aude. A 15 ans, elle écrit le tome 1 de la série Les mystères de Lya - Au delà de la rivière. Aujourd'hui à 17 ans, elle vous présente le tome 2 de la série Les mystères de Lya - Prisonniers du sort. Quelque part entre Oksa Pollock et Harry Potter, cette jeune auteure a su trouver la porte de son univers et vous invite à le découvrir.
LangueFrançais
Date de sortie28 mars 2018
ISBN9782374641331
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    Aperçu du livre

    Prisonniers du sort - Julia d'Amedor de Mollans

    1-Macabre découverte

    Une fin ? Un début ? Ce jour marquait la fin de mon initiation,

    le début de ma quête mais il s'agissait avant tout de ma

    renaissance.

    La grande Médistée venait de quitter les lieux, pourtant son aura sacrée semblait encore imprégner la salle du trône. Ses dernières paroles avaient été pour moi une prophétie. La prophétie qui m'avait menée ici, faisant de moi l'élue, celle qui sauverait Lyatora de la malédiction qui consume sa terre, son peuple, son coeur.

    Cela faisait environ deux mois, deux mois que ma vie et ma conception du monde avaient changé.

    Je venais enfin de prendre l'initiative de m'intégrer après mes deux ans de coma, chose qui ne fut pas aisée du fait que mon amnésie post-traumatique m'empêchait d'avoir accès à la moindre parcelle de souvenir. Mais à peine réussis-je à apprécier ma nouvelle vie, que je me retrouvai piégée dans un monde caché et relié à la Terre : Lyatora.

    Je me souvenais encore très bien de mon réveil déboussolé à l'hôpital. Alors que je pensais tout espoir perdu de retrouver ma vie d'avant et mes souvenirs, Camélia et Roger, les gens qui m'avaient recueillie près de la rivière Lya, ont décidé de m'adopter. J'ai alors compris que je n'avais pas besoin de retrouver ma vie mais d'en fonder une nouvelle.

    Cependant j'ai rapidement constaté qu'il n'était pas si facile que ça de s'adapter auprès des terriens. Ma différence s'est vite fait ressentir et je n'ai pas réussi à me faire un seul ami de toute ma scolarité.

    Mais ça, c'était avant qu'Alex n'arrive. Lors de mon année de troisième, ce jeune homme a réussi à tout changer autour de moi et en moi. Pour la première fois j'avais l'impression de vraiment me sentir à ma place. J'ai aussi fait la rencontre de Sébastien, un garçon très mystérieux que j'avais appris à aimer, avant qu'il ne parte en me promettant que nos routes se recroiseraient.

    Puis tout s'est gâté. Alex m'a fait entrer dans son monde et a avoué m'avoir manipulée afin que je sauve son peuple. Mon coeur meurtri n'a malheureusement pas eu le temps de se remettre de cette trahison puisqu'il m'a vite fallu faire un choix dont la vie de mon ami dépendait. Mon attachement pour le jeune homme n'avait pas disparu comme je me l'imaginais et Yasmine, la très jeune protectrice du quatrième royaume comptant sur moi, je n'avais que très peu hésité sur la bonne décision à prendre.

    Un entraînement intensif s'en est suivi, durant lequel j'ai appris à maîtriser mon énergie et découvert des dons tels que la mélodie du coeur ou bien ma vue cachée, ainsi que ma lame de coeur qui n'est autre qu'une épée.

    Après une attaque surprise des coudas, des créatures qui se nourrissent de l'énergie des lyatois, nous avons dû quitter le repère des montagnes Gratte-ciel. Mes deux amis et moi avons rejoint le palais dans le but qu'Alex retrouve son autorité sur le premier royaume à l'aide de sa relique.

    A présent, nous en étions là. Après s'être battue contre Dagydia, la créature protectrice du palais, Yasmine s'était blessée à la jambe et Alex et moi étions encore déroutés par les révélations faites par la Grande Médistée.

    La vérité était que même elle qui était sensée tout savoir, était incapable de nous révéler le moyen de stopper la malédiction. Nous devions, selon elle, réunir les cinq protecteurs de chaque royaume ainsi que leur relique respective afin de munir Lyatora d'un minimum de protection. Malheureusement, cela faisait sept ans depuis l'apparition de cette étrange malédiction que les habitants de Lyatora se cachaient, éparpillés dans des repères, et les reliques, pour la plupart étaient perdues.

    Nous avions cependant un indice donné par la Grande Médistée pour retrouver le grimoire recenseur, relique du deuxième royaume qui serait sans doute notre prochaine destination.

    A ce moment-là, Alex et moi arpentions les couloirs du palais à la recherche de vivres ou de tout autre objet qui pourrait nous être utile durant notre quête, car nous ignorions ce qui allait nous arriver par la suite.

    Alors que nous passions devant un pan de mur richement décoré de rideaux et de tentures de soie, il me sembla percevoir de faibles gémissements qui me firent sursauter de stupeur.

    — A…Alex… il y a quelque chose de l'autre côté! bégayai-je en me rapprochant timidement de lui.

    — Qu'est-ce que tu racontes ? souffla-t-il.

    — J'ai entendu des bruits ! Il y a quelque chose de l'autre côté de ce mur, insistai-je.

    Le jeune homme arqua un sourcil sceptique mais s'approcha cependant de la paroi tout en la frôlant du bout de son sceptre. Un instant plus tard, un passage se dessina dans le mur, nous révélant un affreux spectacle.

    Dans la semi-obscurité de la pièce, éclairée par la simple lumière que répandait le cristal du sceptre d'Alex, nous pouvions entrevoir une vingtaine de corps, meurtris, étendus sur le sol.

    Alors qu'Alex restait figé devant la scène, je me précipitai aux côtés d'une jeune femme pour vérifier si elle était toujours en vie. Je lâchai un soupir de soulagement en la voyant remuer faiblement. Après inspection, nous fûmes rassurés en découvrant plusieurs survivants, auxquels nous apportâmes quelques couvertures pour qu'ils se sentent plus à l'aise, n'ayant pas la force pas se déplacer. Nous étions affolés de les voir dans un tel état. Ils étaient incapables d'effectuer le moindre mouvement, ne serait-ce qu'ouvrir les yeux. Je me mis en quête d'indices, qui me permettraient d'expliquer leur état, tandis qu'Alex fouillait les pièces annexes.

    Les meubles étaient retournés et mis en pièces par ce qui semblait être des griffures. Du sang éclaboussé tachait les murs et des cendres noires traînaient sur le sol.

    — Des Coudas… murmurai-je abasourdie.

    — Il semblerait en effet, répondit Alex dont je venais de constater la présence à mes côtés.

    — Mais, ils sont restés sept ans enfermés avec des Coudas ? N'auraient-ils pas dû mourir depuis longtemps ? Et puis il n'y avait aucune créature de leur espèce dans le palais lorsque nous sommes arrivés.

    — Je ne sais quoi te dire. Tout ceci est étrange et puis… tu n'as rien remarqué d'autre ? me demanda-t-il d'une voix tout à coup rauque.

    Je lui lançai un regard intrigué avant de le reporter sur la pièce autour de moi. A part des bibelots cassés et des corps il n'y avait rien… Mon souffle se coupa lorsque je compris où il voulait en venir.

    — Aucune de ces personnes n'avaient de canaliseurs sur elles !

    — Exactement. Alors même en imaginant qu'il n'y ait jamais eu de Coudas dans les parages, bien que je sois convaincu du contraire, compte tenu de l'état de la salle, ces personnes devaient déjà être mortes à cause des crises d'énergie.

    — Ou de faim et de soif !

    — Il se trouve que j'ai justement découvert une réserve de nourriture plus loin, à laquelle elles ne semblent pas avoir touché!

    — Mais alors que s'est-il passé? lui demandai-je la voix tremblante d'incompréhension.

    — Je l'ignore… nous devrons le leur demander lorsqu'elles seront rétablies. Pour le moment, il faut rejoindre Yasmine, elle doit s'inquiéter de ne pas nous voir revenir.

    Sans même nous retourner nous quittâmes la salle afin de retrouver Yasmine qui s'était endormie d'épuisement, ce que nous ne tardâmes pas à faire également.

    Si seulement nous avions su que nous venions de laisser passer notre seule chance d'en savoir plus…

    2- Minus

    Un mot peut avoir bien plus d'impact que n'importe lequel des

    discours, s'il est prononcé par la bonne personne.

    Le lendemain, ce fut avec désespoir que nous découvrîmes que toutes les personnes que nous avions retrouvées dans la fameuse salle, avaient succombé à leurs blessures. Il était maintenant impossible de les interroger et Alex avait beaucoup de mal à digérer cela:

    — Je suis leur protecteur et je les ai laissé mourir ! aboya-t-il hors de lui.

    — Tu ne pouvais plus rien pour elles ! C'était comme si elles étaient déjà mortes quand nous les avons retrouvées ! tentai-je de le calmer.

    Je n'aimais pas le voir ainsi et Yasmine non plus. La petite fille s'était réfugiée dans mes bras, tandis que nous le regardions fulminer en faisant des allers-retours incessants à travers la salle du trône.

    — Argh, je ne sers véritablement à rien ! hurla-t-il de nouveau.

    — Mais bien sûr Alex, tu es juste le protecteur d'un royaume avec des supers pouvoirs, mais tu as raison, tu ne sers vraiment à rien ! lui lançai-je agacée.

    — Même avec tout ça je ne sers à rien ! Je ne suis même pas fichu de les aider !

    Il contracta les muscles de sa mâchoire et serra de plus en plus les poings, prêt à défoncer la première chose qui lui passerait sous la main. Je commençais à m'inquiéter sérieusement de son état, et je réalisais à peine à quel point cette histoire le touchait. Sans cesser de marcher, il émit des rugissements de rage et finit par se laisser glisser contre le mur en entourant ses genoux de ses bras.

    Jamais je n'aurais imaginé qu'il puisse s'en vouloir autant… Il n'avait que dix-sept ans et se sentait déjà responsable de la vie de tout un royaume. A le voir si faible face à la situation, je compris que tout ceci l'effrayait bien plus qu'il ne voulait l'admettre.

    Aaaaah ! Mais moi je fais quoi pour l'aider ? Je le prends dans mes bras ? Je le réprimande ? Je le secoue comme un prunier ou bien ? Je n'en savais strictement rien. Bien avant tout cela, j'aurais sûrement su quoi faire mais… le Alex qui était là à présent n'était plus celui que j'avais connu. Il n'était plus obligé de faire semblant de vouloir se rapprocher de moi. Et même s'il n'était pas si différent qu'avant, je ne savais strictement plus comment réagir avec lui. Il fallait que je fasse quelque chose, mais quoi ?

    — Laisse-moi faire Lya !

    — Yasmine ? murmurai-je à la fillette qui se détacha de moi pour atteindre le corps recroquevillé du garçon. Yasmine se posta devant lui, les mains sur les hanches et la mine sévère.

    — Non mais tu arrêtes de faire ta crise d'ado là? ! Tu as mieux à faire que de te lamenter sur ton sort non ? Tu veux aider ces gens ? Alors remue-toi un peu et aide Lya dans sa quête et surtout… ARRÊTE DE TE COMPORTER COMME UN MINUS ! hurla-t-elle d'une voix à l'autorité insoupçonnée.

    Outch ! Je n'aurais pas apprécié être à la place d'Alex… Sous ses airs de petit ange blond et de fillette innocente, Yasmine savait frapper là où ça faisait mal.

    Le jeune homme leva son visage en direction de la blondinette et esquissa un faible sourire.

    — Tu as raison… lui lança-t-il en ricanant.

    Yasmine sembla se détendre et lui tendit sa petite main pour l'aider à se relever. Celui-ci la saisit et la tira fortement vers lui. La jeune fille tomba dans ses bras et Alex en profita pour la serrer contre lui.

    — Tu as raison… répéta-t-il.

    Et tout en commençant à la chatouiller, il cria sous ses éclats de rire :

    — Tu as raison sur tout sauf sur le fait que je suis un minus !

    — Mais… tu…tu…es… un… minus ! pouffa-t-elle entre chaque hoquet.

    — Je serais toi, je retirerais tout de suite ce que tu viens de dire ! la menaça-t-il.

    — En même temps elle n'a pas tort, ripostai-je en rigolant devant la scène qu'ils m'offraient depuis un bon moment à présent.

    Alex stoppa alors d'un coup net ses chatouilles, et après s'être lancés un regard complice, Yasmine et lui me fixèrent, un sourire malicieux sur le visage.

    Houuuuu ! je n'allais pas tarder à y passer…

    Plus tard, Yasmine m'expliqua que si Alex agissait de nouveau ainsi, le surnom Minus saurait lui rappeler qu'il n'en était pas un, et que je ne devais pas hésiter à l'employer. A ce moment là, j'eus vraiment l'impression de ne pas les connaître aussi bien que je l'avais cru.

    3-La salle des cristaux

    La confiance que nous avons en nous-même, se nourrit de celle

    que les autres nous accordent.

    Nous avions dû attendre encore quelques jours avant de pouvoir passer à la suite, étant donné que Yasmine était blessée à la jambe. Heureusement, après une bonne exposition à la lumière de notre énergie, elle se régénéra très vite. Après avoir récupéré la nourriture qui restait consommable dans la réserve, Alex scella l'entrée de la pièce dans laquelle reposaient les corps, afin que personne ne les touche avant son retour.

    Tout semblait réglé et nous n'avions plus qu'à partir mais un problème restait sans solution.

    — Comment allons-nous faire pour regagner le second royaume ? demandai-je alors que nous étions, Yasmine et moi, dans la salle du trône.

    — Il y a bien le passage de la rivière, suggéra timidement la jeune fille.

    — Mais c'est bien trop loin ! m'exclamai-je désespérée.

    — Il est vrai que le royaume du savoir, ce n'est pas la porte à côté!

    — Et bien détrompe-toi Yasmine ! dit Alex qui venait de nous rejoindre.

    Nous le regardâmes, interloquées, en attendant qu'il poursuive.

    — Il se trouve qu'un passage est caché dans le palais. Il nous permettra de rejoindre le second royaume en un rien de temps !

    — Mais c'est génial ! répondons-nous en choeur.

    — Si vous êtes prêtes, nous pouvons y aller dès à présent.

    Ni une ni deux, nous suivîmes Alex dans les dédales de couloirs qui devaient nous mener à cette fameuse salle.

    La pièce en question semblait être cachée au fin fond du palais, puisque c’est seulement après un quart d'heure de marche que nous l’atteignîmes.

    Enfin Alex s’approcha d’un mur dénudé de toute décoration, contrairement aux autres, et tout en récitant une étrange formule, il exécuta des gestes complexes à l’aide de son sceptre.

    Nous retînmes notre souffle quand le mur s’effaça pour nous laisser passer. Et nous ne fûmes pas déçus de découvrir dans la pièce, quatre énormes blocs de pierres énergétites disposés en cercle. Au milieu de ce cercle, se trouvait un gros trou, aussi large que les cristaux autour.

    — Whaou ! s’écria Yasmine toute émerveillée.

    — Ça tu l’as dit ! Mais euh, où est le passage qui doit nous permettre d’aller au second royaume ?

    — Juste devant toi, déclara-t-il en désignant les cristaux.

    — Je t’avoue que je m’attendais plutôt à des portes, tu sais comme pour le passage de la rivière !

    — Les passages n’ont pas tous la même forme, sinon ils seraient trop faciles à trouver. Ils ont des formes communes pour se fondre dans le paysage.

    — Oui, c’est vrai, une porte sous l’eau et des blocs de pierres précieuses ça passe inaperçu !

    — Réfléchis, des portes il y en a partout sur la Terre mais si nous nous étions contentés de la mettre n’importe où, tout le monde aurait pu y passer par hasard.

    — Il faudrait savoir, je croyais que seul le possesseur d’une relique pouvait passer !

    — On n'est jamais trop prudent.

    Je n’osai pas en ajouter davantage à ce sujet, vu le regard sombre qu’il me jeta. Mais rien ne m’empêchait de parler des cristaux.

    — Et pour les…

    — Cristaux ? Et bien si tu veux savoir, le premier royaume est le seul endroit où l’on trouve les cristaux énergétites, et il y en a un peu partout dans le palais.

    — Pourtant nous n’en avons pas vu un seul, enfin à part pour la décoration.

    — C’est parce qu’ils ont dû être volés après La Fuite.

    — La Fuite ?

    — Oui, c’est comme ça que nous appelons le moment où tout le monde a dû fuir le royaume quand la malédiction s’est propagée.

    — Wahou original comme surnom… Mais sinon, pourquoi ces cristaux n’ont ils pas été volés ?

    — Bon, c’est la dernière question. Maintenant, je te rappelle que nous devons partir au plus vite. Ces cristaux sont protégés par des sortilèges très puissants et tellement anciens qu’il faut des dons disparus pour les utiliser. Donc autant dire que même si le ciel s’écroulait, ils ne bougeraient pas.

    — OK, donc si on utilise ces cristaux, ils nous conduiront au deuxième royaume ?

    — Tu as mis du temps à comprendre mais le résultat est là.

    — Passe à l’action au lieu de discuter, ajoutai-je sous le regard amusé de Yasmine.

    Il passa entre les cristaux et les examina tour à tour puis il déclara :

    — Vous allez rire, mais on a un problème tout bête…

    — Et lequel ? répliquai-je exaspérée.

    — Je n’ai absolument aucune idée sur la façon dont je dois procéder pour ouvrir le passage !

    — Attends, attends ! Tu es en train de nous dire que nous avons les portes mais pas la clef ?

    — Euh ouais ! On peut dire ça comme ça, mais tu crois vraiment que c'est le moment de sortir des métaphores sur le sujet ?

    Je m’assis sur le sol poussiéreux, désespérée par cette horrible nouvelle qui allait faire échouer tout notre plan.

    — Ce n’est pas grave, on va trouver une solution, me chuchota Yasmine d’une voix réconfortante, ça nous prendra plus de temps mais…

    — Mais justement ! Le temps c’est tout ce qui nous manque, soufflai-je en jetant un regard inquiet sur la marque à mon poignet.

    Il me restait à présent moins de onze mois pour convaincre les Lyatois de s’excuser auprès des créatures et de les laisser vivre normalement. A côté de cela, je devais annuler la malédiction qui pesait sur les cinq royaumes de Lyatora.

    Mais maintenant tout tombait à l’eau. Si nous ne pouvions pas ouvrir le passage, il était impossible d’accéder au deuxième royaume qui était pourtant une étape incontournable de notre quête.

    — Tu n’as vraiment aucune idée de la façon dont on ouvre le portail ?

    — Non, en fait ma formation de protecteur n’est pas complète, je ne sais donc pas ouvrir les passages.

    — Mais comment as-tu fait pour ouvrir celui de la Terre ?

    — C’est Rengorn qui me l’a appris, c’était essentiel pour te ramener chez nous, m'expliqua-t-il désolé.

    — Réfléchissons : les portails doivent tous avoir la même base de fonctionnement ? Comment marche celui de la Terre ?

    — C’est assez facile en fait, elle ne s’ouvre qu’au contact d’une relique.

    — C’est aussi simple que ça ?

    — Oui, mais c’est parce que sur Terre personne n’a de relique.

    — Tu devrais essayer de faire réagir les cristaux avec ton sceptre, suggéra timidement Yasmine.

    — On peut essayer.

    Alex s’approcha des cristaux et tenta de mille et une façons de les faire réagir, d’abord en les touchant de la pointe de son bâton, puis en lançant des sphères d’énergie, en levant haut son sceptre et d’autres choses dont je n’ai pas vraiment compris l’utilité.

    Je n’osai imaginer le temps qu’il passa à tenter de découvrir la clef du passage.

    — Rien ne fonctionne, j’ai beau tout essayer, ça ne sert à rien !

    D'un geste de fureur, il jeta le sceptre sur le sol de pierre.

    — Essaye « sésame ouvre toi ! », dis-je pour l’amuser.

    — Qu’est-ce que tu racontes ? cria-t-il encore plus énervé.

    — Je vois, tu ne connais pas…

    — Ecoute, ce n’est pas grave !

    — Bien sûr que si, c’est grave Yasmine ! Si nous ne pouvons pas accéder au deuxième royaume, notre quête s’arrête là ! s’énerva Alex.

    — Ne t’énerve pas contre elle. Ce n'est quand même pas sa faute si tu ne sais pas comment ouvrir le passage !

    — Qu’est-ce que tu insinues ? Que c’est de ma faute ! me dit-il furieusement.

    — Ce n’est pas de la mienne en tout cas !

    — C’est bien toi, la « tant attendue héroïne" qui doit sauver Lyatora ! C’est à toi de nous sortir de là !

    — Parce que tu crois que je l’ai choisi ! Je te signale que c’est toi qui m’as emmenée ici et que je ne fais que risquer ma vie ! Et à ton avis pour qui je fais ça ?

    Je sortis de la salle talonnée par Yasmine toute aussi déçue que moi par l’attitude d’Alex.

    Mais à la seconde où je sortis de la pièce, je me retournai et la porte se referma alors sur le visage abattu du jeune homme.

    — Non !

    — Qu’est-ce qu'il y a ? demanda Yasmine toujours à mes côtés.

    — Rien…

    En fait si. Je m’inquiétais car seul Alex connaissait le « code » pour entrer dans la salle des passages. Donc s’il ne sortait pas par lui-même…

    — Pourquoi Alex s’est-il énervé comme ça ?

    — Tu sais Yasmine… je crois que tout ça le stresse bien plus qu’il ne le laisse paraître.

    — Il est déçu de lui-même et c'est un sentiment qu'il a beaucoup de mal à gérer. D'abord tous ces morts et à présent cela…

    — Nous devrions nous installer dans la chambre la plus proche de la salle, je ne sais pas combien de temps Alex restera fâché, la coupai-je avant qu'elle ne se laisse gagner par l'angoisse à son tour.

    — Alors on devrait lui laisser un message, suggéra Yasmine.

    Mais le pire dans tout cela était que je le comprenais. Même s’il essayait de me faire porter le chapeau, il culpabilisait car tout ce qu’il désirait, c’était se rendre utile pour la survie de Lyatora. Et l’endroit où il avait le plus de maîtrise était bien son royaume, mais même ici il ne pouvait pas nous aider. En plus il se sentait responsable de Yasmine qui avait décidé de se joindre à nous. S’il lui arrivait quoi que ce soit, il s’en voudrait à jamais.

    La fillette grava alors un message dans le mur en face de la pièce des passages. Celui-ci disait : « NOUS T'ATTENDONS DANS LA CHAMBRE D’OR. »

    Puis nous repartîmes toutes les deux en direction de cette fameuse chambre.

    Il n’était pas difficile d’imaginer pourquoi elle portait le nom de chambre d’or. Je n’aimais pas l’or. Pour moi cette couleur représentait le superflu, les strass, les paillettes, tout ce qui ne servait qu’à nous faire briller. Les gens qui ont besoin de se faire briller n’ont pas confiance en eux.

    Mais je me fichais de la couleur de cette chambre. La seule personne à qui je pensais était Alex. Et s’il restait énervé encore longtemps, nous ne pourrions pas poursuivre notre quête.

    Cette nuit-là, nous avons donc dormi dans la chambre d'or, mais notre esprit obnubilé par le jeune homme tarda à trouver le repos.

    4-Les rêves

    On dit que la personne qui apparaît dans nos rêves, est celle

    qui a pensé à nous avant de s'endormir. Chaque nuit, même si

    tu oublies, tu dois rêver de moi.

    Il était là, le beau jeune homme aux cheveux corbeau, ses yeux dorés noyés des larmes amères de la culpabilité. Il se sentait inutile, il croyait pouvoir les amener en toute sécurité vers le monde qu’il désirait pour elles.

    Celles pour qui il aurait tout donné.

    Mais voilà qu’il s’arrêtait au premier obstacle que lui seul pouvait déjouer.

    Les deux jeunes filles étaient tellement plus admirables que lui, et si chères à son coeur… Il n'était décidément pas digne d'être à leurs côtés. Seul, dans cette salle, il s’était promis de ne pas sortir sans la solution, il ne voulait pas affronter leurs regards chargés de déception.

    Il allait faire comme le lui avait enseigné son maître, il allait écouter la voix des cristaux.

    Haletante, je repris mes esprits. Pour la première fois, je me rappelais de mon rêve. Avais-je toujours ce genre de vision ?

    — Lya, tu vas bien ?

    — Euh, ouais.

    — T’es toute rouge. Tu as couru ou quoi ?

    — Pas vraiment… J’ai dormi longtemps ?

    — Je dirais deux ou trois jours. D’après les baisses de luminosité que je ressens, j’arrive à évaluer le temps qui passe. Tu devais être très fatiguée ! Je suis allée faire un petit tour près de la salle…

    — Alex est toujours à l’intérieur, n'est-ce pas ?

    — Oui, tu, crois qu’il sortira un jour ?

    — Bien sûr, il ne nous abandonnera pas.

    — Je sais mais…

    Elle partit alors en courant en direction de la salle des passages où je ne pus que la suivre.

    Je la retrouvai en train de tambouriner contre le mur de la salle.

    — Alex ! Sors s’il te plaît !

    — Yasmine, ça ne sert à rien.

    — Ne dis pas ça, on ne va pas le laisser se débrouiller tout seul ! Il doit croire qu’on le déteste !

    — Ne dis pas ça non plus ! Il sait ce qu’il a à faire !

    — Et qu’est-ce que tu en sais ? !

    — Laisse tomber. Epuise-toi si tu veux, même si tout ce que tu as à faire c’est de lui faire confiance.

    Je repartis dans la chambre, contrariée. Je n’allais quand même pas lui dire que j’avais rêvé d’Alex. C’était un peu gênant tout de même.

    Pourquoi ne me rappelais-je pas entièrement de mon rêve ?

    Quelque chose m’échappait: je ne me rappelais que de l’avoir vu dans la salle, je… j’avais entendu ses pensées, mais tout ce dont je me souvenais c’était la fin, il avait décidé d’écouter « la voix des cristaux ».

    C’est sûr, Alex avait un plan.

    Mais je me souvenais aussi de sa souffrance. Je comprenais sa douleur, même si je ne me souvenais pas de ce qui l’animait.

    Il me manquait encore plus, je savais qu’il était proche mais insaisissable et le voir dans mon rêve n’avait rien arrangé.

    Cela me fit repenser aux longues et interminables périodes pendant lesquelles Alex disparaissait. En ce temps-là, j’étais loin de me douter du lourd secret d’Alex.

    Dès qu’il partait je me sentais seule, j’avais peur, je doutais et… Sébastien revenait. Mais Sébastien cette fois ne reviendrait pas, il ne me soutiendrait pas, il était parti, pour de bon.

    Et maintenant c’était à Alex de se sentir seul, de douter et d’avoir peur.

    Mais moi, ce que je ressentais, ce sentiment de ne rien pouvoir faire pour lui montrer ma présence, ce manque, cette impuissance, les ressentait-il ?

    En tout cas, lui, il était au courant de tout, je n’avais pas de secrets. Pourtant j’avais l’horrible impression de me mentir à moi-même.

    C’est sur ces horribles pensées que je m’endormis de nouveau ce soir-là, épuisée par mon trop plein d'émotions.

    Il était de nouveau là. Le garçon qui hantait les pensées de la jeune fille sans qu’il le sache.

    Elle, ne l’avait pas appelé comme l’autre l’avait fait, ce n’était pas elle qui ne dormait plus et qui campait devant ce mur qui les séparait.

    Peut-être était-elle moins démonstrative que la fillette. Peut-être était-ce sa façon à elle de lui montrer qu’il lui manquait. Ça, il en doutait.

    Quoi qu’il fasse, il la décevait toujours, tandis qu’elle ne cessait de l’impressionner, de se sacrifier, et d’affronter ce que lui n’était pas capable de surmonter.

    Alors qu'elle n'avait fait que du bien autour d'elle, dans ce monde, Lui avait brisé le sien, en l'emmenant de force. Il ne se pardonnerait jamais de l’avoir entraînée ici, s’il lui arrivait quelque chose…

    Cependant pour l’instant, il devait sortir de cette salle, mais pas avant de trouver la solution.

    Il commençait, il le sentait, il ne tarderait pas à comprendre le message des cristaux…

    5-Le bon cristal

    Il n'y a de secret pour celui qui admet, que la richesse d'une

    phrase ne se mesure pas avec la complexité des mots employés,

    mais avec le nombre de sens qu'elle cache derrière…

    Une semaine s’écoula et nous n’avions toujours aucune nouvelle d’Alex, je le voyais seulement dans mes rêves chaque fois que je m’endormais.

    Je le sentais proche du but et j’espérais à chaque fois le voir revenir triomphant, avec la solution.

    J’étais désespérée, mais était-ce à cause de l’absence d’Alex ou de cette impasse qui nous barrait la route ?

    Je retrouvai Yasmine, devant la salle, les yeux inondés de larmes.

    Je m’assis à côté d’elle en silence.

    — Il va revenir Yasmine, crois-moi. Il va y arriver.

    — Qu’est-ce que tu en sais, tu dis ça rien que pour me rassurer, dit-elle entre deux sanglots.

    — Viens, tu as besoin de repos.

    A ma grande surprise, elle se leva sans opposer de résistance et me suivit docilement dans la chambre d’or avant de s’asseoir sagement sur le lit.

    — Dis-moi une chose, lâcha-t-elle d’un ton calme.

    — Oui ?

    — Je sais pourquoi Alex fait tout ça, mais je me demande souvent pourquoi, toi, tu veux nous aider. Après tout ce qu’on t’a fait subir…

    Je m’assis à côté d’elle, et je réfléchis longuement à ce que j’allais répondre.

    — Tu sais Yasmine, dans mon monde, je n’ai jamais eu de vrais amis. j’étais souvent seule. Tout simplement parce que j’étais différente, bien que personne ne sache pour mon adoption et tout le reste, les humains ressentent ces choses-là. La différence, le fait que je n’arrivais pas à m’intégrer, que je ne pensais pas comme eux, ils n’aimaient pas ça. Alors, quand Alex est arrivé, j’avais l’impression de… de vivre enfin pour quelqu’un. Et quand Alex disparaissait… j’étais perdue, c’était comme un manque, une partie de moi-même qui s’échappait, je venais de comprendre ce que voulait dire « tenir à quelqu’un ». Alors, lorsqu'Alex m’a avoué que tout ceci n’avait été qu’une mise en scène pour m’attirer ici, je me suis sentie trahie. Je voulais croire que dans notre amitié il y avait quelque chose de vrai, mais la blessure était trop profonde. Aujourd’hui encore je ne sais pas si elle est guérie.

    — Mais pourtant tu n’as pas hésité à te sacrifier, pourquoi ?

    — Parce que, pour la première fois, j’ai une raison de vivre, je veux gagner votre amitié à toi et Alex. Je me suis souvent demandé pourquoi j’étais revenue sur cette terre. Mais ici j’ai trouvé mon utilité! Je peux vous aider tous les deux. C’est peut être pour ça que je suis revenue. Je tiens énormément à vous et j'aimerais plus que tout que ce soit réciproque… J'aimerais tellement qu'Alex revienne, je me sens si

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