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Autour du monde sous les ordres de Bougainville: Carnet de voyage
Autour du monde sous les ordres de Bougainville: Carnet de voyage
Autour du monde sous les ordres de Bougainville: Carnet de voyage
Livre électronique145 pages2 heures

Autour du monde sous les ordres de Bougainville: Carnet de voyage

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À propos de ce livre électronique

Sur les traces d'un explorateur célèbre

François Vivez (1744-1828), chirurgien-major de l’Etoile, a accompagné Bougainville dans son voyage autour du monde (1766 à 1769). Ce récit fourmille de détails notés au jour le jour et complète la version officielle — donc nécessairement mesurée — de Bougainville. « Le journal de M. François Vivez est très curieux par les détails qu’il rapporte et que Bougainville a passés sous silence dans sa relation officielle… » — Resté longtemps inédit, ce témoignage original, « pris sur le vif », fut rassemblé en 1892 par un descendant de la famille.

Cet ouvrage présente une version inédite du voyage de Bougainville autour du monde !

EXTRAIT

Sur la fin du mois, M. de Bougainville jugea à propos d’acheter un bâtiment marchand portugais pour nous alléger et porter des vivres pour la traversée de la mer du Ouest ; il en fit la demande au gouverneur, qui le permit facilement et s’en dédit de même, quand le vaisseau fut acheté, ce qui commença à mettre du trouble entre nous. Le vice-roi, ayant peur que nous n’eussions quelque dessein d’attaque à former chez lui, nous défendit, pour cet effet, d’envoyer nos bateaux descendre dans d’autre endroit que devant son gouvernement et défendit de rester à terre passé le soleil couché, faisant arrêter ceux qu’il rencontrait dans les rues après cette heure. Il y avait un officier, Français de nation, à son service, nommé M. Porchet, qui venait nous voir fort souvent ; le vice-roi le fit mettre dans un cul de basse fosse l’accusant d’espion.

À PROPOS DE L'AUTEUR

François Vivez (1744-1828), chirurgien-major de l’Etoile, a accompagné Bougainville dans son voyage autour du monde (1766 à 1769).
LangueFrançais
ÉditeurCLAAE
Date de sortie23 févr. 2018
ISBN9782379110337
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    Aperçu du livre

    Autour du monde sous les ordres de Bougainville - François Vivez

    FRANÇOIS VIVEZ

    Chirurgien-major à bord de l’Étoile

    AUTOUR DU MONDE

    sous les ordres de

    BOUGAINVILLE

    CLAAE

    2006

    Avertissement de l’éditeur.

    Cet ouvrage respecte le texte original. Cependant les coquilles typographiques et quelques fautes d’orthographe ont été corrigées. L’éditeur attire l’attention du lecteur sur le fait que cet ouvrage comporte de très nombreux extraits de textes, parfois anciens. Leur orthographe a donc été respectée bien qu’elle heurte souvent l’usage actuel.

    À propos de 3 passages illisibles dans le manuscrit : ceux-ci sont indiqués comme tels : (illisible). La compréhension du texte de François Vivez n’est cependant pas altérée.

    EAN ebook 9782379110337

    CLAAE

    France

    VOYAGE AUTOUR DU MONDE

    Par la frégate et la flûte du Roy

    la Boudeuse et l’Étoile.

    Sous les ordres de M. de BOUGAINVILLE

    Pendant les années 1766-67-68 et 69.

    _______

    N connaît le « voyage autour du monde » effectué par Bougainville, commandant la frégate la Boudeuse , de 26 canons, et la flûte l’ Étoile , du 15 novembre 1766 au 16 mars 1769. Bougainville a publié en 1771 (à Paris, chez Saillant et Nyon, libraires, rue Saint-Jean-de-Beauvais, de l’imprimerie de Le Breton, premier imprimeur du Roi), la relation officielle de ce voyage ; mais dans l’état-major de l’expédition, se trouvaient quelques officiers qui, au jour le jour, écrivirent la relation des incidents de la campagne, et parmi eux, François Vivez, médecin-major de l’ Étoile .

    L’Étoile avait été armée à Rochefort, François Vivez était Rochefortin, – comme on disait alors – et son équipage avait été pris tout entier dans notre port. Elle est donc bien à nous, l’œuvre que nous publions ici, et nous nous empressons de dire qu’elle ne fait pas double emploi, à beaucoup d’égards, avec celle de Bougainville. La relation que l’on doit au grand navigateur était officielle, c’est à dire prudente, mesurée, pleine de réticences ; le récit de Vivez est plus familier, tout rempli de détails, et de détails tels que parfois, sans rien altérer d’ailleurs, de la forme générale ni du fonds, nous avons dû pallier certaines scènes, certaines expressions, que le lecteur curieux pourra toujours retrouver en se reportant au manuscrit.

    Ce manuscrit, fait de la main même de l’auteur, est déposé à la Bibliothèque de la Société de géographie de Rochefort. Il nous a été donné par Mme Chessé, et un second exemplaire, de la main de Vivez aussi, mais plus éloigné, bien que copié sur le nôtre, appartient à M. Peyremol, pharmacien en chef de la marine, qui possède également les portraits de Vivez et de Mme Vivez. « Le journal de M. François Vivez, nous écrivait-on, est très curieux par les détails qu’il rapporte et que Bougainville a passés sous silence dans sa relation officielle ». Il est resté inédit jusqu’à ce jour.

    François Vivez était le fils de Jean-Baptiste Vivez, chirurgien-major des armées navales à Rochefort, où il est mort le 18 septembre 1780, âgé de 80 ans environ. Né à Rochefort, le 14 septembre 1744, François fut mis à la retraite en qualité d’officier de santé de 1ère classe de la marine, et mourut le 3 septembre 1828, à l’âge de 84 ans. Sa mère était Magdeleine Salomon, son épouse dame Chevillard. M. Chessé était son neveu et a signé comme tel à son acte de décès.

    Quand il partit à bord de la flûte l’Étoile, en qualité de chirurgien-major, pour le voyage de circumnavigation dont nous donnons ici la relation, il rencontra en rade de l’île d’Aix, son frère aîné, chirurgien comme lui, embarqué sur un navire allant aux Antilles, Jean-Raymond Vivez. Celui-ci était né le 6 août 1741 ; il fut par la suite, nommé démonstrateur à l’École de médecine de Rochefort, à la mort de son père. (Lefèvre. – Histoire du Service de santé de la marine.)

    Il existe encore à Rochefort, des vieillards qui ont connu François Vivez. Dans un âge avancé, il avait gardé la verdeur et la gaîté de la jeunesse, mais aussi la galanterie et les modes de l’ancien régime. L’un de ces dignes et bons vétérans de nos armées de mer qui forment ce que nous appelons familièrement ici « la compagnie du soleil », se rappelle parfaitement le sémillant vieillard, alerte, aimable, qui se promenait par le Jardin public, au premier quart de notre siècle, en habit à la française, culotte courte et claque, ses deux montres à breloques au gilet.

    Il nous a paru intéressant de faire revivre, à cent vingt-cinq ans de distance, les impressions de cet ancêtre, prises sur le vif, et qui de plus, offriront un véritable régal aux amateurs de géographie.

    J.S.

    vers 1892.

    VOYAGE AUTOUR DU MONDE sur la flûte l’Étoile, commandée par M. Chesnard de la Giraudais, capitaine de brûlot, sous les ordres de M. de Bougainville, capitaine de vaisseaux, commandant la frégate la Boudeuse, par moy, Vivez jeune, chirurgien-major de la dite flûte, pendant les années 1767, 68, 69.

    ____

    ’ AN 1763, M. de Bougainville, capitaine d’infanterie, commandant deux bâtiments nommés l’ Aigle et le Sphinx , fut au nom du roi de France, former un établissement aux îles Malouines avec quelques familles acadiennes qui s’étaient munies à cet effet, lesquelles furent sustentées et augmentées dans plusieurs voyages que firent les mêmes bâtiments, les années suivantes, munis d’approvisionnements de guerre et de bouche.

    En 1765, les Anglais formèrent un établissement sur ces îles, qu’ils nommèrent Falkland, dans la partie du S.-E., sous le nom de port d’Egmont ; ils vinrent ensuite, dans les années suivantes, à notre établissement, sur une frégate commandée par Macbride, pour chercher à nous en expulser.

    En 1766, l’Espagne revendiqua ces îles comme dépendantes du continent de l’Amérique méridionale, ou continent qui lui appartient et dont la possession était antérieure à la découverte du détroit de Magellan 1.

    Ces trois couronnes aspirant après un établissement de ces îles, prouvent assez leur valeur ; mais comme elles ont été cédées par droit à la nation la moins propre à les faire valoir, je ne désespère pas que, n’en retirant nul succès, elles ne soient abandonnées par une inutilité supposée ; de même que toutes les richesses de l’histoire naturelle perdent leur valeur entre les mains du laboureur, de même ces îles, susceptibles de fertilité, ne se trouveront qu’à charge sous les bras d’un peuple nourri dans la mollesse.

    Un commerce laborieux dans ces îles les rendrait florissantes, les enrichirait sous peu de temps ; situées dans un climat froid et éloigné, sous le passage des vaisseaux destinés pour le Chili, un marchepied pour les découvertes de la mer du Ouest, en y établissant un commerce de salaison qui s’exécutera facilement, envoyant pendant trois ans, deux navires qui feront le trajet de la rivière La Platte, chargés de bœufs et vaches qui y valent une piastre ou cinq livres pièce, valeur de France ; lesquels bâtiments porteraient chacun trente bestiaux par voyage, qu’ils pourraient récidiver six fois par an, produiront au bout de trois ans, non compris la population, au-delà de milles bêtes à cornes. D’après un pareil approvisionnement, on pourrait facilement entretenir une branche de salaison dans cette colonie, qui serait assurément d’une excellente qualité ; la nourriture du bétail, qui y est fort commune ainsi que le sel de roche, faciliterait ce projet.

    Si on eût plus tôt établi cette branche de secours, les navigateurs de la mer du Ouest n’eussent pas perdu jusqu’à nos jours une quantité considérable de marins, si difficiles à former. Pendant notre séjour à la rivière La Platte, il y arriva deux bâtiments qui, ayant été pour doubler le cap Horn, avaient perdu la moitié de leurs équipages, majeure partie de la moitié restante sur les cadres et affaiblie au point qu’à leur atterrage, ils nous firent des signaux de nécessité, auxquels nous satisfîmes, les prenant à leur manoeuvre pour des vaisseaux dégradés. Il résulterait donc de cet établissement que les vaisseaux destinés à passer dans la mer du Sud prendraient à leur départ d’Europe beaucoup plus de marchandises, ayant une bien moindre quantité de bois, d’eau et salaison ; ils iraient toucher aux Malouines, où ils complèteraient leurs salaisons nécessaires, se déferaient de quelques marchandises utiles au pays et au cabotage de la rivière de La Platte. Après avoir reposé et rafraichi leurs équipages dans un pays aussi sain, ils profiteraient d’un vent favorable pour traverser le détroit de Magellan, y faisant pendant ce trajet la provision d’eau et de bois sans fatiguer leurs équipages.

    Les fréquents passages de ce détroit, en faisant connaître toutes ces richesses en adouciront le séjour et la sûreté, qui est déjà supérieure et hors de comparaison avec le cap Horn.

    Je vois avec regret que les Espagnols n’ont point de pareils projets d’établissement dans cette colonie, qu’ils n’y envoient jusqu’à ce jour que fort peu de monde, même leurs malfaiteurs, ce qui annonce la décadence d’un établissement très peu solide.

    Armement de LA BOUDEUSE. — Sur la fin de l’année 1766, M. de Bougainville fut à Nantes prendre le commandement de la frégate la Boudeuse, d’où il est parti le 15 novembre ; toucha à la rivière La Platte pour y prendre deux frégates espagnoles allant aux îles Malouines pour en prendre possession au nom du roi d’Espagne, d’après l’arrangement passé entre les deux nations. M. de Bougainville avait ordre, après la cession des dites îles, de traverser le détroit de Magellan et d’entreprendre le tour du monde en traversant la mer du Ouest ; qu’on lui enverrait, à cet effet, une flûte pour l’accompagner dans sa mission et lui porter des vivres. Son état-major était composé de MM. Duclos, pour second, capitaine de brûlot d’un mérite distingué, qui avait plusieurs fois été aux îles Malouines ; Bournant, du Bouchage, d’Oraison, Suzannet et Queruais 1, gardes de la marine faisant fonctions d’enseignes ; de plus le prince de Narceau 2 que la curiosité y avait conduit, et 196 hommes d’équipage.

    Armement de l’ÉTOILE. — Dans les derniers jours de la même année, il fut aussi ordonné à M. de la Giraudais d’aller à Rochefort armer la flûte du roi l’Étoile ; d’y prendre pour deux ans de vivres pour son navire et pour dix-huit mois pour la Boudeuse, un chargement en barres de fer pour suppléer aux dépenses des relâches et avaries ; d’aller aux îles Malouines joindre M. de Bougainville et, sous ses ordres, le suivre dans une mission particulière.

    M. de Bougainville, à son départ de Nantes, reçut un coup de vent où il cassa son grand mât, ce qui l’obligea de relâcher à Brest, où il se répara, changea ses canons de 12 pour du 8 et, d’un vent favorable, en partit le 4 décembre.

    Je fis un voyage de Rochefort à Toulon en 1763, allant enlever les effets du roy à Mahon et céder cette place aux Anglais. Je trouvai mille ouvrages dans cet endroit, qui me flattèrent beaucoup, d’autant qu’il est peuplé de toute espèce de nations. Désarmé à Toulon, je retournai par terre à mon département ; les beautés que je rencontrai dans la route, m’inspirèrent la curiosité de voyager le plus qu’il me serait possible, afin de voir pendant ma jeunesse au moins les colonies les plus fréquentées. Il suffisait que j’eusse l’amour du voyage pour avoir le malheur de faire deux campagnes à Cayenne, qui furent peu propres à me satisfaire. J’avais aussi fait, dans un premier voyage, une traversée à Brest, sans aller presque plus loin. Enfin, désirant beaucoup rencontrer un armement qui fît le tour des colonies, pour me dédommager du temps que j’avais perdu à Cayenne, il plut à mes supérieurs de m’embarquer pour ma première campagne de chirurgien-major, sur la flûte l’Étoile, de 20 canons de 8, 115 hommes d’équipage, de 480 tonneaux de port. M. Chesnard de la Giraudais, de Saint-Malo, lieutenant de frégate, ayant commission de capitaine de brûlot et étant marin recommandable par sa bravoure, sa prudence et sa pratique dans la navigation, ayant donné des preuves de tous ces faits et jouissant d’une santé inaltérable ; MM. Caro, second capitaine, ancien lieutenant de la Compagnie des Indes ; Donnat, Landais, de Saint-Malo, La Fontaine, de Paris, pour enseignes ; l’abbé Buet, aumônier ; MM. Le Moine, Riouffe, volontaires.

    La rareté du voyage et l’utilité qu’il pouvait porter aux connaissances de la nature et des arts y firent embarquer, par ordre du roi, M. de Commerson, médecin naturaliste, d’une connaissance fort étendue ; M. Véron, astronome, élève de M. de Lalande, d’un travail infatigable.

    Nous fîmes notre armement dans la fin du mois de décembre et le commencement de celui de janvier. Il nous fut impossible de pouvoir prendre tous les effets qui étaient destinés soit pour nous ou pour la Boudeuse, notre navire n’étant jaugé qu’à 14 pieds ; mais le désir de M. la Giraudais, pour ne rien laisser manquer à M. de Bougainville dans sa mission, le surchargea jusqu’à 16 pieds 15 pouces derrière et 15,8 devant.

    Le 9 janvier, on passa l’équipage en revue, à qui on donna six mois d’avance pour pourvoir à leurs vêtements, et fûmes nous mettre à l’ancre à l’avant-garde, d’où nous partîmes le lendemain pour nous rendre à l’île d’Aix, où nous avons trouvé la flûte du roi la Barbue, armée pour la Martinique, sur laquelle j’avais un frère qui y était embarqué en qualité

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