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Petite Histoire de Carcassonne: Tome 2 : la Vicomté
Petite Histoire de Carcassonne: Tome 2 : la Vicomté
Petite Histoire de Carcassonne: Tome 2 : la Vicomté
Livre électronique197 pages3 heures

Petite Histoire de Carcassonne: Tome 2 : la Vicomté

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À propos de ce livre électronique

Petite Histoire de Carcassonne (Tome 2 : la Vicomté) est une oeuvre écrite par Jean-Pierre Cros-Mayrevieille.

Carcassonne, ville située en haut d'une colline dans le Languedoc dans le sud de la France, est célèbre pour sa citadelle médiévale, La Cité, avec ses nombreuses tours de guet et sa double enceinte. Les premiers murs ont été construits à l'époque gallo-romaine, tandis que les principaux ajouts ont été apportés aux XIIIe et XIVe siècles. Le château Comtal, qui date du XIIe siècle, propose des expositions archéologiques et une visite des remparts intérieurs.
LangueFrançais
Date de sortie15 août 2022
ISBN9782322431021
Petite Histoire de Carcassonne: Tome 2 : la Vicomté
Auteur

Jean-Pierre Cros-Mayrevieille

Jean-Pierre Cros-Mayrevieille, né à Carcassonne le 31 août 1810 et mort à Narbonne le 16 octobre 1876, est un historien et archéologue français, emblématique de la sauvegarde de la cité de Carcassonne

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    Aperçu du livre

    Petite Histoire de Carcassonne - Jean-Pierre Cros-Mayrevieille

    Sommaire

    J.-P. CROS-MAYREVIEILLE

    OUVRAGES DE J.-P. CROS-MAYREVIEILLE

    HISTOIRE DE CARCASSONNE livre II : LA VICOMTÉ

    I. ÉTABLISSEMENT DE LA DYNASTIE DES TRENCAVEL

    II. AFFAIBLISSEMENT DE L’AUTORITÉ DES VICOMTES

    III. LES HÉRÉTIQUES ALBIGEOIS. — LES TROUBADOURS

    IV. LA CROISADE CONTRE LES ALBIGEOIS

    V. DÉNOUEMENT DE LA CROISADE. — SIÈGE DE CARCASSONNE

    VI. SIMON DE MONTFORT

    VII. RESTAURATION DES TRENCAVEL

    VIII. RÉUNION À LA COURONNE DE FRANCE

    TABLEAUX CHRONOLOGIQUES DES VICOMTES

    TABLEAU CHRONOLOGIQUE DES ÉVÊQUES DE CARCASSONNE

    J.-P. CROS-MAYREVIEILLE

    CROS-ALAYREVIEILLE (Jean-Pierre) naquit à Carcassonne le 31 août 1810, au pied des remparts de la Cité, dans une maison de la rue de la Trivalle qui porte aujourd’hui le numéro 70. Il était issu, au dire de Mahul, d’une famille ancienne dans la Cité ; Jean Cros, bourgeois de Carcassonne, avait été consul de cette ville en 1459, 1465, 1473, 1482 ; Pierre Cros, marchand, le fut en 1639, et Jacques Cros, marchand, en 1782 ¹ .

    Baptisé dans l’église Saint-Nazaire qui devait être vingt-cinq ans plus tard l’objet de ses études archéologiques, Cros-Mayre-vieille apprenait, dès sa plus tendre enfance et sous les yeux de son père, les premières lettres de l’alphabet dans un livre intitulé Histoire ecclésiastique de Carcassonne.

    Il entendait, sans la comprendre, l’histoire qu’il devait refaire, et il puisa peut-être dans sa naissance non loin des murs de la Cité et dans l’admiration que son père professait pour ces glorieux restes du passé le goût des études historiques et ce zèle qui ne se démentit pas un instant, même au milieu des plus cruelles souffrances et jusqu’au moment de la plus douloureuse agonie.

    Il était bien jeune quand il assista à un spectacle qui produisit sur lui une profonde impression. À deux cents mètres de distance de la maison paternelle s’élevait une construction énorme dite Tour de la Barbacane et communiquant avec le château comtal par un chemin couvert. Quelques auteurs pensent que cette tour était très ancienne et qu’elle existait déjà lorsque les Maures d’Espagne s’emparèrent de la contrée. D’une immense étendue, elle formait à elle seule une véritable forteresse. Après avoir été respectée par les Sarrazins, les Wisigoths, les Albigeois, et alors qu’elle semblait ne devoir attendre sa ruine que du temps, il se trouva en 1816, époque où on tenait le moyen âge en médiocre estime, un maire de Carcassonne qui vendit la tour et ses matériaux. Les dalles séculaires de la Barbacane furent renversées, ses créneaux démolis, et, après avoir pendant bien des années défendu la rive droite de l’Aude, ces ruines du temps passé servirent à bâtir une usine sur la rive opposée.

    Cros-Mayrevieille avait assisté avec la foule, réunie comme pour une fête, à la démolition de cette belle fortification, et cette « barbare » exécution l’avait ému. Plus tard il en parla souvent, et, en voyant le reste des murailles qu’on distingue encore sur les flancs de la colline où est bâti le château, il disait :

    « J’ignore si la postérité élèvera une statue au Vandale qui a vendu la tour de la Barbacane, mais que cette statue ne soit pas placée dans l’intérieur des vieux remparts, les ombres des anciens chevaliers en seraient outragées ».

    Enfin, si l’on admet l’influence des impressions éprouvées par l’enfance, on peut se demander si la destruction de la Barbacane ne changea pas le goût de l’enfant pour ces ruines au milieu desquelles il était né en cette passion qu’il conserva toujours pour tout ce qui lui rappelait le moyen âge.

    Après d’excellentes études, jeune encore, il obtint à la Faculté de Toulouse le grade de docteur en droit. Sa thèse, remarquable par la forme et par le fond, fut insérée dans les journaux de jurisprudence.

    Le jeune docteur pouvait devenir un célèbre jurisconsulte ; il appartenait à l’école des Malpel, des Delpech, savants professeurs dont il était l’ami après avoir été leur disciple. Son esprit élevé abordait hardiment toutes les questions, et sa parole faisait autorité. Mais sa vocation l’éloignait de la Faculté et du Palais ; elle le portait vers les lettres, l’histoire, la philosophie. L’étude du moyen âge avait toutes ses prédilections ; nous verrons que ces tendances du jeune étudiant furent une bonne fortune pour sa ville natale.

    Cros-Mayrevieille donna l’exemple d’une vie laborieuse, exempte de tout relâche et de tout repos. Ses mains ne quittaient pour ainsi dire pas la plume. En 1837 il fondait L'Aude, journal du progrès, qu’il dirigea avec Théophile Marcou pour rédacteur en chef. Dans cette feuille il traita avec de grands développements des questions fort intéressantes pour le département de l’Aude, telles que le commerce des céréales, l’industrie des draps, les ports de mer de la côte maritime du sud-ouest, l’amélioration du sort des ouvriers, etc. ². Ensuite il s’occupa dans des brochures particulières du chemin de fer de l’Océan à la Méditerranée, de l’impôt foncier dans le département de l’Aude, et de diverses autres questions d’intérêt local. La même année 1837 il publiait la Vie de Félix Armand, curé de Saint-Martin, diocèse de Carcassonne, auteur de la route de la Pierre-Lys ³ , et, par un rapprochement qu’il est piquant de constater, au moment même où il racontait par quels efforts et quelle persévérance Félix Armand avait doté d’une belle route un pays impraticable, il s’occupait avec une énergie peu commune des travaux de défense et d’irrigation de la plaine de Mayrevieille, rendant aux intérêts agricoles le plus signalé des services, et arrivant à la double application de la loi du 16 septembre 1807 sur les syndicats et de celle du 1er mai 1845 sur la servitude de passage pour les eaux d’arrosage.

    La plaine qui porte le nom de Mayrevieille est un de ces relais que l’on trouve toujours en grand nombre sur les bords des grandes rivières, dans les plis formés par les ondulations de leur cours. Elle est située sur la rive droite de l’Aude, en face et à une très petite distance de la ville de Carcassonne. Dans son périmètre, qui est d’une superficie totale d’environ 100 hectares, sont comprises deux propriétés importantes : la pépinière de Charlemagne, au grand séminaire de Carcassonne, et les terres des héritiers de Caux et le domaine de M. Cros. Le reste est divisé en un grand nombre de parcelles appartenant à divers propriétaires.

    C’est le sort commun des terres irrigables, placées ordinairement le long des cours d’eau, d’avoir autant à craindre qu’à espérer de cette position particulière, si la main industrieuse de l’homme ne vient pas les protéger contre l’irruption des eaux et les corrosions des courants. Une rivière est pour le riverain un ennemi redoutable, avant de devenir un précieux ami. Avant de féconder un terrain par l’irrigation, il faut d’abord, par des travaux de défense, assurer la conservation de ce terrain. Telle était la situation de Mayrevieille, lorsqu’en 1837, grâce à l’initiative éclairée de M. Cros, les principaux propriétaires de cette contrée sollicitèrent la formation d’un syndicat chargé de faire exécuter les travaux de défense nécessaires pour garantir les terrains exposés. L’association naquit du danger commun ⁴ .

    Le 11 avril 1839 une ordonnance royale en forme de règlement d’administration publique constituait le syndicat de Mayrevieille.

    « Ce syndicat a, du reste, rempli sa tâche. Sans imposer aux intéressés des sacrifices exorbitants, il a fait exécuter tous les travaux nécessaires pour mettre Mayrevieille à l’abri des corrosions de l’Aude, et aujourd’hui il n’a plus qu’à veiller à la conservation des ouvrages. Cet heureux résultat est dû principalement au zèle et à la persévérance de M. Cros, le promoteur du syndicat, qui en a été le directeur depuis l’origine et a supporté la plus forte part des tracas et des ennuis de toute nature, inséparables d’une œuvre exécutée par voie d’association. L’association ne fonctionne d’ordinaire qu’à la condition de se personnifier dans un homme ; M. Cros a été l’homme du syndicat.

    « La plaine de Mayrevieille ainsi mise à l’abri des invasions de l’Aude, il y avait lieu de s’occuper de la mise en irrigation des terrains préservés.

    « Cette situation nouvelle de Mayrevieille n’a peut-être pas encore été comprise par tous les propriétaires intéressés ; mais M. Cros, le zélé directeur du syndicat, n’y a pas failli pour son compte » ⁵.

    En 1846, Cros-Mayrevieille faisait paraître ⁶ le premier volume de l'Histoire du comté et de la vicomté de Carcassonne. Ce n’est plus la légende qu’il nous offre dans cet écrit, mais la vérité historique trouvée à l’aide d’investigations profondes, d’une analyse sûre et d’une appréciation sage de tous les documents fournis par les anciens écrivains, — documents qu’il a été nécessaire de rapprocher, de comparer, et qui exigeaient un réel travail et une incontestable sûreté de méthode et de direction.

    « Lorsqu’un homme de conscience et de talent, écrivai t alors la Revue des Deux-Mondes ⁷ , arrive après plusieurs années d’études et porte sa pierre au grand monument historique, qui sera un jour élevé à la gloire de notre patrie, il faut applaudir à ses patientes veilles.... Les faits rapportés par l’auteur sont complètement neufs et ne faisaient point encore partie du domaine de l’histoire. Si l’on tient compte à l’auteur des erreurs nombreuses qu’il a relevées dans les meilleurs ouvrages, tels que l'Art de vérifier les dates, le Gallia christiana, l’Histoire générale de Languedoc et les travaux récents de Fauriel et de Lelewel, son œuvre courte et substantielle, où ne sont, pour ainsi dire, renfermées que les conclusions de ces longs travaux, mérite une mention particulière. Au milieu d’une époque qui travaille vite et cherche à produire des volumes, l’histoire du comté de Carcassonne nous semble devoir être classée parmi les meilleurs livres qui ont été écrits sur l’histoire de France ».

    Pendant qu’il écrivait et racontait le passé de sa ville natale, Cros-Mayrevieille nourrissait au fond de son cœur un amour filial pour cette Cité qui avait été son berceau et qui fait aujourd’hui l’admiration du monde entier. La Cité ! Quel monde de souvenirs s’éveille à son aspect et fait revivre le passé aux yeux du voyageur ! Nous l’avons visitée souvent, et nous avons toujours été saisi de cette impression qu’un grand orateur romain décrivait et que nous fait éprouver la vue des lieux historiques. Souvent nous l’avons gravie, cette montée de la porte de l’Aude, et, en arrivant aux premières portes, il nous semblait que nous allions voir se dresser devant nous quelque soldat des vicomtes de Carcassonne enveloppé de sa lourde et puissante armure. Nous nous reportions par la pensée aux jours des grandes luttes, et nous nous représentions ces murailles, aujourd’hui dégarnies, endossant leur vêtement d’échafaudages et de toits pointus qui se montrait pendant les sièges et les batailles.

    Voici la tour carrée de l’Évêque, à cheval sur les deux enceintes ; puis la tour Saint-Nazaire au pied de laquelle s’ouvre un puits communiquant avec l’intérieur et par où le malheureux Raymond Roger, prisonnier de Simon de Montfort, chercha à s’évader. Saluons, en passant, l’imposante tour de l’Inquisition, témoin de tant de misères, et, si nous entrons, n’oublions pas de déchiffrer ces inscriptions, respectées par le temps, qui ont porté jusqu’à nous l’écho des souffrances des infortunées victimes du redoutable tribunal. Ici, la porte Narbonnaise, formant tout un système de défense militaire ; — là, le château ; — enfin, la belle église de Saint-Nazaire avec son gracieux clocheton. Vous pourrez chercher en France, vous trouverez bien ailleurs des monuments riches en souvenirs, mais vous ne trouverez nulle part ailleurs une ville entière aux murailles intactes, et portant écrite sur ses remparts l’histoire de plusieurs siècles.

    C’est à la conservation de cette vieille ville que Cros-Mayrevieille, né dans un de ses faubourgs, consacra ses efforts. Laissons-lui la parole.

    « Dès 1836, dit-il dans ses Monuments de Carcassonne ⁸ , nous commençâmes à appeler l’attention du gouvernement sur les monuments de la Cité. Nommé en 1839 correspondant du ministre de l’instruction publique, et en 1840 correspondant du ministre de l’intérieur, avec le titre d’inspecteur des monuments historiques, nous nous adressâmes au ministre de la guerre pour la réparation et la conservation des monuments militaires entièrement sous sa dépendance. Le maréchal Soult nous répondit, à la date du 31 décembre 1840, que la restauration que nous demandions ferait l’objet d’un article des projets de la place de Carcassonne pour l’année 1841. Ces réparations étant insuffisantes, nous renouvelâmes nos réclamations, soit auprès des comités historiques, soit auprès des deux départements de l’intérieur et de la guerre. Sur nos incessantes demandes, les ministres de l’intérieur et, de la guerre se concertèrent et décidèrent qu’un architecte du gouvernement serait envoyé sur les lieux pour dresser un plan détaillé et un nivellement complet de la Cité de Carcassonne, afin que, l’opération faite, il pût être dressé par les soins de la commission des monuments historiques un projet de restauration générale qui serait soumis au comité des fortifications.

    « Par une dépêche en date du 25 octobre 1844, M. Duchatel, alors ministre de l’intérieur, nous informa qu’un architecte du gouvernement avait été désigné et qu’il viendrait sous peu remplir la mission qui lui avait été confiée et dans laquelle nous étions invité à le seconder ».

    Bientôt un décret du 8 juillet 1850 déclasse la Cité. Cros-Mayrevieille provoque la réunion de la Société des arts et sciences, et celle du conseil municipal de Carcassonne. Il montre que ce décret c’est la perte de ces remparts et de ces tours qui, désormais considérés comme inutiles, seront livrés au domaine et vendus par lui ; le meilleur moyen de conserver ces monuments, c’est de faire rester la Cité dans les attributions du ministère de la guerre. La Société des arts et sciences et le conseil municipal prennent une délibération conforme aux vœux de Cros-Mayrevieille, et le décret est rapporté.

    Aujourd’hui les monuments militaires de la Cité de Carcassonne sont toujours sous la tutelle du ministre de la guerre et en fait sous la direction de la commission des monuments historiques qui est passée successivement du ministère de l’intérieur au ministère d’état et de ce dernier département à celui de l’instruction publique et des beaux-arts qui ne néglige pas la Cité et poursuit toujours le cours de ses réparations.

    Cros-Mayrevieille fut par sa science profonde un précieux auxiliaire pour ceux qui avaient entrepris la restauration de la vieille Cité, et souvent, usant des droits que lui conférait son titre d’inspecteur des monuments historiques, il prit une part active à leurs travaux. Le premier il avait, à la date du 20 novembre 1840, adressé une monographie complète de l’église Saint-Nazaire au ministre de l’intérieur, en lui signalant le déplorable état du monument. Quelques réparations urgentes furent faites sous la direction de Cros-Mayrevieille, elles permirent d’attendre l’arrivée de l’architecte du gouvernement.

    « Saint-Nazaire, écrivait en 1839 Viollet-Leduc à Didron, rédacteur des Annales archéologiques, est une mine inépuisable, et vous me permettrez de vous en parler encore. On peut faire dans ce monument un cours complet de l’architecture et de l’ornementation du XIVe siècle. M. Cros-Mayrevieille a déjà sauvé bien des parties de cette cathédrale, et grâce à son zèle et à sa persévérance il est à croire que Saint-Nazaire sera garanti de la ruine qui le menace. Cette jolie église est extérieurement dans un état de délabrement qui fait peine à voir ; ses belles verrières si complètes se détachent chaque jour de leur réseau de fer. Il est temps de penser à la conservation de tout

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