Via Podiensis Sur les pas d’un poète pèlerin
Du Puy à l’Aubrac
« Des quatre chemins de Compostelle, j’ai choisi celui qui, glissant le long de la Bourgogne, fit jadis passer par Le Puy mon compatriote Adalard de Flandre ». Nous sommes en août 1926, et la voie du Puy que nous connaissons n’existe pas encore. Mais le poète et journaliste André Mabille de Poncheville a lu le Guide du pèlerin, qui évoque bel et bien un chemin passant par « Sainte-Marie du Puy, Sainte-Foy de Conques et Saint-Pierre de Moissac ». Et natif de Valenciennes, il rêve d’emboîter le pas d’un légendaire personnage issu des mêmes contrées…
La est assez récente: réalisée grâce à la fonte de 213 canons issus de la bataille de Sébastopol, elle fut inaugurée en 1860. Elle témoigne de l’importance d’un culte à la Sainte Vierge promu dès le X siècle par Godescalc, évêque de Sainte-Marie d’Anis, ancien nom du Puy-en-Velay. Il fut l’un des premiers à prendre la route de Compostelle – d’après l’ancien conservateur du patrimoine Humbert Jacomet, en descendant le Rhône puis en remontant le cours de l’Ebre. Et il s’arrêta en chemin au monastère d’Albelda, pour consulter la copie d’un ouvrage louant la virginité de Marie et inconnu de lui. Le culte marial prit de l’ampleur et connut un succès tel qu’en 1407, année de jubilé, 200 personnes auraient péri écrasées par la foule. Elles se pressaient alors autour d’une autre statue de la Vierge. Infiniment plus petite, dotée d’yeux en perles de verre et d’une couronne décorée de pierreries, elle aurait été volontairement noircie aux XIV et XV siècles pour lui donner l’aura d’un objet venu de la Terre sainte.
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