Le 10 décembre 1983, l’Argentine renoue avec la démocratie après sept ans d’une sanglante dictature militaire. Contre toute attente, c’est Raúl Alfonsín, un avocat membre de l’Union civique radicale, qui emporte les élections face au péroniste Ítalo Luder. L’un de ses premiers gestes est d’abroger la loi d’autoamnistie que les militaires avaient promulguée en urgence avant de quitter le pouvoir et d’ordonner le jugement des auteurs de crimes politiques. Les témoignages sur les crimes et tortures perpétrés par les militaires recueillis par la Commission d’enquête sur les personnes disparues, présidée par l’écrivain Ernesto Sábato, permettent de condamner à la perpétuité le général Videla et l’amiral Massera.
EN 1986, LA LOI DITE DU « POINT FINAL » MET UN TERME À TOUTE POURSUITE PÉNALE CONTRE LES MILITAIRES
Pourtant, les Argentins déchantent vite. Face aux menaces de mutinerie, le président promulgue en 1986 la loi dite du « point final », mettant un terme à toute poursuite pénale contre les militaires. L’année suivante, celle de « l’obéissance due», exemptant