Un naufrage aux îles du Cap-Vert: Par un passager à bord du navire belge "Le Rubens"
Par Ligaran et Edmond Plauchut
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Avis sur Un naufrage aux îles du Cap-Vert
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Aperçu du livre
Un naufrage aux îles du Cap-Vert - Ligaran
EAN : 9782335054439
©Ligaran 2015
I
Le vendredi 7 novembre 1850, de midi à six heures, les bassins dont le génie de Napoléon a doté le magnifique port d’Anvers présentaient une activité inaccoutumée.
Quelques grands vaisseaux marchands, prêts à prendre la mer, allaient quitter la rade, afin d’attendre à Flessingue, petite ville hollandaise située à l’embouchure de l’Escaut, les vents favorables à la traversée des mers du Nord et de la Manche.
Le temps était affreux.
De gros nuages, dont un vent violent de nord-est roulait et entassait les masses opaques, s’entrouvraient par moments pour laisser tomber les larges gouttes d’une pluie glacée, et l’Escaut, ce fleuve si sombre à l’époque des équinoxes, lançait avec un bruit sinistre les vagues de ses eaux boueuses contre les parapets des bassins.
Souvent des explosions de lourdes et bachiques chansons flamandes se mêlaient brusquement aux rafales de la tempête.
C’est que, des petites rues qui débouchaient au port, faisaient irruption sur le quai des escouades de matelots avinés conduisant un camarade qui allait s’embarquer pour les Indes ou les Amériques. Le partant, ivre-mort, était jeté plutôt que déposé sur les bastingages de son navire ; étendu stupidement sur des cordages fraîchement goudronnés, on lui souhaitait avant de le quitter, et sans que l’infortuné parût comprendre un seul de ces vœux, bon vent, bonne mer et de joyeuses fortunes aux pays où l’on croit qu’un soleil de feu fait éclore autant de passions que de fleurs embaumées.
Ailleurs, c’étaient les rires cyniques des vieux loups de mer, qui, en voyant un des leurs composer hypocritement son visage pour recevoir les adieux d’une amante surannée, cherchaient, par d’effrayants brocarts, à faire dégénérer en dispute des adieux difficilement larmoyants.
À côté de ces scènes tragi-comiques, on en surprenait d’autres plus discrètes et bien plus douloureuses. Une mère étreignait, en le couvrant de baisers, l’enfant dont elle se séparait pour la première fois. Un père laissait éclater, au moment suprême de la séparation, les pleurs brûlants qu’il s’était efforcé de contenir pour ne pas affaiblir le courage d’un fils. Des frères, des sœurs, des amis, embrassaient en silence celui dont l’absence allait leur causer au cœur un vide cruel.
Certes, ils sont tristes, ces moments où le marin se sépare d’une mère, d’un père, d’une femme aimée ; mais combien ils sont plus douloureux encore pour celui qui ne connaît de la mer que ce qu’il en a lu dans les livres !
Le marin s’élance presque toujours joyeux sur cet élément dont il s’est épris dès l’enfance. Il le connaît, il l’aime comme un hardi cavalier aime le cheval fougueux que sa main a su dompter. Mais quelle différence pour le passager qui met le pied à bord d’un navire pour la première fois !
Tout va être pour lui nouveauté, surprise, effroi.
Les cris de commandement lui paraîtront des cris d’alarme.
Qu’une mer houleuse fasse bondir le vaisseau, qu’une voile se déchire et fouette l’air de ses lambeaux ; que les pieds des matelots frappent en désordre, au milieu de la nuit, les planches de la dunette sous laquelle il cherche en vain le sommeil, aussitôt l’idée d’une affreuse agonie se présentera à son esprit, et on le verra, pâle d’insomnie, brisé par le mal de mer, interroger d’un œil inquiet le visage de son capitaine, comme pour y lire son salut ou sa perte.
Et si, comme celui qui écrit ces lignes, le passager en est à son premier voyage sur l’Océan, sans un compagnon de route auquel il puisse confier ses impressions, ses terreurs, ses regrets, ne le laissez pas partir, vous qui l’aimez !
II
Le Rubens, nom du vaisseau qui devait me conduire jusqu’à Singapore, fut le dernier à sortir, et comme à regret, des bassins.
L’heure du départ était irrévocablement arrivée. Je me jetai, en les mouillant de mes larmes, dans les bras des seuls amis qui m’accompagnassent. Mes yeux se tournèrent du côté de la France, et, l’âme brisée, je montai à bord.
Un moment après, un bateau à vapeur survint, qui prit le navire en croupe et le remorqua jusqu’à Austrouville, petit village sur l’Escaut, à quelques lieues d’Anvers.
Le Rubens était, de la marine belge, le plus élégant, le plus audacieux, le plus fin voilier. Construit dans les chantiers d’Anvers en 1846, sous les yeux de M. Louis Meyer, l’habile capitaine qui devait lui faire courir ses premières bordées dans le monde, il ne démentit pas une seule fois les espérances qu’il avait fait naître.
Nous croyons – et beaucoup d’autres le croient avec nous, – qu’il en est des navires comme des hommes : ils sont prédestinés.
Le Rubens pouvait jauger cinq cents tonneaux. Neuf vastes cabines et un salon décoré comme une salle d’armes offraient un large espace aux passagers, qui, cette fois, lui faisaient défaut.
En prévision d’attaques fort possibles dans les mers de Chine, quatre canons
