LA RAFALE ET LE ZÉPHYR
« On le souhaite, on l’implore ou bien on l’injurie. Il est présence ou absence regrettées. Parfois, quand il s’arrête, s’installe une sensation d’absence. » Non, il n’est pas question d’amour mais… de vent. Nous n’avions pas vraiment réalisé combien ce dernier était objet de discussion, de littérature, de recherche scientifique avant de lire La Rafale et le Zéphyr de l’historien Alain Corbin. La promenade est enchantée. Le vent est partout! Et il a sa propre poésie : « Chaque vent a sa manière tactile de se faire sentir. Il est des vents qui chantent, d’autres qui sifflent. » Signe divin dans la Bible, il est, dans la seconde moitié du xviiie siècle, au coeur des épopées des grandes navigations. « Les navires sont totalement asservis aux vents, qui décident du moment de l’appareillage [...]. Le “vent contraire” gêne le déplacement, ainsi que“En revanche, les navigateurs apprécient quand il se calme, puis quand le vent « donne », quand il y a « bon vent », « vent favorable », qu’il est possible de « courir avec le vent ». Plus tard, au xix , les voyages en ballon fascinent. La météo devient peu à peu une tocade nationale. Les écrivains n’y échappent pas, notamment ces évoqués par l’auteur, comme Victor Hugo ou Chateaubriand. Pendant longtemps, le vent a été incompris, un élément subi qui sera cependant mieux cerné au cours du xix siècle grâce à la science. Mais la connaissance scientifique n’a jamais altéré sa dimension onirique et poétique, dessinée avec talent dans cet ouvrage.
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