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Jours tranquilles à Tripoli: Chroniques
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Livre électronique233 pages2 heures

Jours tranquilles à Tripoli: Chroniques

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À propos de ce livre électronique

Plongée dans le quotidien de la capitale libyenne...

Point noir des chancelleries, la Libye est devenu un puzzle: territoire morcelé où chaque région, chaque ville a ses propres règles. Des gouvernements parallèles, l’État islamique, les rivalités tribales et l’enjeu de l’or noir déstabilisent ce pays qui se rêvait, à la sortie de la révolution de 2011, en “Dubaï de l’Afrique du Nord”.
Maryline Dumas et Mathieu Galtier arrivent à la veille de la première élection libre libyenne. Intéressés par la transition démocratique, ils observent la vie quotidienne, parfois absurde souvent tendre, d’un pays autrefois fermé. Avec, en toile de fond, la lente agonie politique et sécuritaire. Ces chroniques retracent, de juin 2012 à l’hiver 2017, les joies, les doutes et les tourments d’un peuple assoiffé de libertés après 42 années de dictature de Mouammar Kadhafi.

Un hommage vibrant à ce pays traversé par l'horreur et l'espoir.

EXTRAIT

Nous arrivons à Tripoli début juin 2012. Notre connaissance de la Libye se résume alors à l’image d’un dictateur égocentrique qui plante des tentes et apprécie la couleur verte. Pour autant, nous n’avons pas choisi ce pays au hasard. Après une année passée au Soudan – avec toutes les difficultés liées à une dictature –, nous aspirons à plus de libertés. Nous avons également l’ambition de vivre de notre travail de journalistes indépendants, ce qui n’est pas encore le cas.
Surtout, nous sommes curieux de voir comment les Libyens vont construire leur nouveau pays. Après 42 années de règne de Mouammar Kadhafi, la Libye est, à présent, dirigée par le Conseil national de transition, organe de 31 membres pour satisfaire toutes les tribus et tendances politiques.
L’ambiance est à l’euphorie. La révolution s’est terminée il y a sept mois, mais elle est partout. Dans chaque esprit. Nous sommes nous-mêmes touchés par cette vague d’enthousiasme qui laisse penser que tout est possible dans un avenir forcément heureux, puisqu’il est entre leurs mains.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

À travers de courtes chroniques, [les auteurs] racontent l’histoire récente du pays, le quotidien à Tripoli et ailleurs, l’espoir, les déceptions... et surtout leur amour de la Libye. - RFI

À PROPOS DES AUTEURS

Maryline Dumas et Mathieu Galtier sont deux journalistes français qui ont vécu à Tripoli de juin 2012 à juin 2015. Aujourd’hui basés à Tunis, ils se rendent encore régulièrement en Libye. Maryline Dumas collabore avec Le Figaro, Afrique Magazine, la Tribune de Genève et des journaux locaux français. Mathieu Galtier signe notamment dans Libération, le Magazine de l’Afrique, Associated Reporters Abroad et Middle East Eye.
LangueFrançais
Date de sortie29 mars 2018
ISBN9782360134779
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    Aperçu du livre

    Jours tranquilles à Tripoli - Maryline Dumas

    Préface

    « Moi-même, quand j’étais jeune, j’ai participé

    à des manifestations pacifiques. Je n’ai rien cassé. »

    Mouammar Kadhafi

    Je suis à peine adulte lorsque je me rends en Libye pour la première fois. Après la Syrie et le Soudan, je poursuis, sac au dos, mon tâtonnement à travers les régimes qui constituent cet « axe du mal » que je cherche à comprendre. Pour m’y rendre, il m’a fallu faire appliquer, sur une page entière de mon passeport, une traduction en arabe. Un visa d’un vert uniforme occupe une seconde page. Nous sommes en 1993. Le pays est alors soumis à des sanctions internationales après les attentats contre le vol 103 de la Pan Am et le DC-10 d’UTA. Les lignes aériennes sont fermées. On entre alors par le poste frontière depuis la Tunisie. Les heures sur la route côtière avant d’atteindre Tripoli sont une mise en bouche. Autoroute lisse comme un billard. Les dunes d’un côté, la plage de l’autre.

    J’y retourne quelques années plus tard. Dans une « lettre de Tripoli », publiée dans Le Point, je parle d’une jeunesse lassée des exubérances de Kadhafi. Le « guide » est partout, souvent représenté dans cette posture burlesque, se tenant le menton comme un artiste cherchant l’inspiration, donnant surtout l’impression qu’il se presse la mâchoire pour lutter contre une rage de dent. La Libye, drôle de pays. Et drôle de régime. « Il n’existe aucune démocratie au monde, si ce n’est la Libye », prétendait Kadhafi. Régime orwellien, fusionnant islam et socialisme, considérant que « l’éducation obligatoire est par nature coercitive et supprime la liberté. Imposer un enseignement spécifique est une décision dictatoriale », fustigeant la démocratie comme la dictature de la majorité, et la politique parlementaire comme la tyrannie des représentants. Le peuple seul pouvait gouverner. En ligne directe, ou presque puisque le pouvoir dans cet « Etat des masses » inventé par Kadhafi, le guide concentrait pouvoir et fortune.

    Les tyranneaux arabes cherchent souvent à s’entourer de précaution pour sauver les apparences, donner bonne figure à l’étranger. Pas Kadhafi. Celui qui s’était proclamé « doyen des dirigeants arabes, roi des rois d’Afrique et imam des musulmans » manipulait la menace terroriste ou les flux migratoires pour faire chanter ses partenaires européens. Qui déclarait même le jihad contre la Suisse après que son fils Hannibal y avait été arrêté pour mauvais traitement envers ses domestiques. Kadhafi qui avait fait croire à la mort de sa propre fille Hana dans un bombardement américain.

    Il faut attendre la révolution, qui éclate à Benghazi le 15 février 2011, pour que je revienne en Libye. Après des décennies de dictature lobotomisante et d’isolement, je crains le pire. D’autant que la révolution de Tahrir m’a échaudé, avec sa violence sourde et le malaise général de la société égyptienne. Ce que je découvre à Benghazi est enthousiasmant ; alors que la ville est menacée par des colonnes de chars, la population de la ville a inventé, seule, en quelques jours, une nouvelle forme de gouvernance. Elle débat, tâtonne, mais comble tous les vides laissés par la disparition du régime. Elle se prend en charge en expérimentant un système politique basé sur la justice et la représentativité.

    Les années ont passé. Leur petite histoire est décrite, entrecoupée de la grande, dans les pages de ce livre. L’Histoire libyenne continue de s’écrire, et la révolution de tâtonner. Que sera la Libye demain ? Connaîtra-t-elle, comme l’Egypte voisine, un dramatique retour à la dictature ? Les nostalgiques de Kadhafi, mais aussi son fils Saïf el-Islam, sont en embuscade et misent sur le désordre actuel pour promouvoir un retour à l’ordre ancien. Nos diplomaties, nos opinions publiques, semblent n’avoir rien appris de leurs erreurs, qui ne voient dans la Libye qu’une cagnotte pétrolière et un double péril : terroriste et migratoire. Mais les Libyens, eux, continuent d’être ignorés.

    Pauvres Libyens, qui n’existent dans les médias que lorsqu’une star en carton-pâte de la télé spectacle se fend d’un tweet de commisération, repris des milliers de fois malgré son orthographe : « Lybie ».

    La Libye est peut-être, de nos plus proches voisins, le pays que nous connaissons le moins bien, sur lequel nous plaquons le plus de clichés. C’est une règle qu’il me semble avoir remarquée que plus la couverture médiatique d’un pays multiplie les poncifs, plus ses habitants sont sympathiques, ouverts vers l’étranger, avides de partager leurs histoires et leur culture. Les Libyens sont clairement de ceux-là. C’est un bel hommage que Maryline et Mathieu leur rendent en publiant le récit des jours tranquilles qu’ils ont partagés avec eux.

    Nicolas Hénin

    Introduction

    Nous arrivons à Tripoli début juin 2012. Notre connaissance de la Libye se résume alors à l’image d’un dictateur égocentrique qui plante des tentes et apprécie la couleur verte. Pour autant, nous n’avons pas choisi ce pays au hasard. Après une année passée au Soudan – avec toutes les difficultés liées à une dictature –, nous aspirons à plus de libertés. Nous avons également l’ambition de vivre de notre travail de journalistes indépendants, ce qui n’est pas encore le cas.

    Surtout, nous sommes curieux de voir comment les Libyens vont construire leur nouveau pays. Après 42 années de règne de Mouammar Kadhafi, la Libye est, à présent, dirigée par le Conseil national de transition, organe de 31 membres pour satisfaire toutes les tribus et tendances politiques.

    L’ambiance est à l’euphorie. La révolution s’est terminée il y a sept mois, mais elle est partout. Dans chaque esprit. Nous sommes nous-mêmes touchés par cette vague d’enthousiasme qui laisse penser que tout est possible dans un avenir forcément heureux, puisqu’il est entre leurs mains.

    Ici, les Français ont la cote. Personne n’en doute, les deux pays construisent une amitié indestructible fondée sur ce qu’il y a de plus important, la liberté. Les Libyens nous remercient sans cesse. Les taxis refusent de faire payer la course : « Vous êtes Français. On vous doit tant. » Comme si le simple fait d’être nés dans l’Hexagone suffisait pour nous considérer comme un acteur à part entière de la révolution libyenne.

    Nous avons un véritable coup de foudre pour Tripoli. Il y fait chaud, mais le vent venant de la mer turquoise apporte une brise fraîche et agréable. Le soleil tape sur les murs blancs du centre-ville portant des tags révolutionnaires. Ici, c’est Bob l’éponge qui brandit le nouveau drapeau libyen. Là, c’est un poing sur lequel apparaissent les profils de combattants et de chars. La ville semble si gaie. Les voitures s’entremêlent dans un joyeux bazar. Il n’est pas rare de croiser des véhicules de luxe. Ferrari, Hummer et autre Lamborghini sont les signes de richesse préférés des Libyens. Une fois leur joujou rutilant garé, les hommes peuvent passer la journée entière à discuter à la terrasse du café. Pas besoin de travailler : l’État verse un salaire, et ceux qui ont leur business emploient des étrangers pour faire tourner la boutique. Femmes et familles entrent et sortent des magasins jusqu’à tard dans la soirée. Une vision mercantile assez éloignée de ce que laissaient suggérer les principes de la Jamahiriya, « l’État de masse », de Kadhafi. Mais la Libye n’est pas à un paradoxe près. Les combats ont pris fin, pourtant les détonations retentissent quasiment chaque fin de semaine. Pour un mariage, ou une fête quelconque. La révolution a apporté la liberté, mais aussi le goût des armes à feu.

    En ce mois de juin, le pays se prépare à ses premières élections libres. Jusqu’ici, la Libye n’a connu que la colonisation et la dictature, avec une brève parenthèse monarchiste (1951-1969). L’avenir ne peut être qu’aux lendemains qui chantent. Une assurance qui ne cessera de s’ébrécher. Au gré des reportages, une constatation s’impose : le pays n’est qu’un ensemble de territoires disparates aux mœurs, aux visions et aux cultures différentes. Aussi, avons-nous choisi de ne pas cantonner nos chroniques à Tripoli comme le suggère le titre de la collection.

    Chroniques

    30 mars 2012. La production de pétrole atteint 1,45 million de barils par jour. L’or noir est la principale ressource de la Libye. Avant la révolution, la production était de 1,6 million. Le secteur avait été fortement touché, avec une baisse de plus de 60%, pendant la chute du régime en 2011.

    11 juin 2012. Plus de 23 personnes ont trouvé la mort en moins de deux jours lors d’affrontements ethniques à Koufra, au sud-est de la Libye. Les Toubous s’opposent aux forces du Bouclier, des brigades arabes de Benghazi envoyées par le pouvoir central en février dernier pour mettre fin aux tensions entre Toubous et Zweys.

    Le pouvoir du post-it rose

    Des blessés provenant des affrontements à Koufra sont arrivés ce matin à l’hôpital d’Abou Salim à Tripoli. Les rivalités qui se jouent dans cette région sont aussi ténébreuses vues de Paris que de Tripoli. 1380 km séparent les deux villes libyennes, un gouffre culturel les éloigne : Koufra est davantage tournée vers ses voisins du sud.

    La tribu arabe des Zweys et l’ethnie toubou se disputent le contrôle du territoire. Les Toubous sont historiquement un peuple nomade et pastoral, à cheval sur le Tchad, le Niger et la Libye. Parler à ces blessés permettrait d’avoir une vision plus claire de la ligne de front et surtout de voir si les armées égyptienne et soudanaise ne profitent pas du chaos pour s’immiscer en terre libyenne et semer encore un peu plus le trouble, comme l’affirment certains responsables nationaux et internationaux.

    Les combattants toubous ne sont pas seuls dans la chambre d’hôpital. D’autres patients, qui n’ont rien à voir avec l’affrontement, sont là. Des infirmières vaquent à leurs tâches. Personne ne trouve rien à redire à ma présence.

    Mon interlocuteur aborde les discriminations dont il se dit victime à Koufra (insultes dans la rue – la couleur noire de la peau des Toubous est l’objet de toutes les violences verbales possibles –, difficultés d’accès au travail, d’ouvrir un compte bancaire, etc.), lorsqu’un homme portant une kalachnikov fait irruption. Il demande ce que je fais là. Je réponds en montrant ma carte de presse émanant du ministère de l’Information. Peu convaincu, il me fait monter dans son 4x4. Pas vraiment le choix. Le trajet est très court. Nous nous garons dans une cour où stationnent plusieurs pick-up surmontés de mitrailleuses. L’angoisse monte un peu. Dans le bâtiment, le ton est, lui, très léger : « Que veux-tu boire ? Prends un gâteau. »

    Le chef arrive, béret de cuir sur la tête, il est petit et trapu, la barbe en broussaille. Abdul Ghani Al-Kikli, plus connu sous le nom de « Ghaniwa », me fait la leçon : comment ai-je pu me permettre d’entrer dans l’hôpital sans autorisation spéciale ? J’argue que j’ai ma carte de presse sans trop de véhémence car je sais qu’il a raison sur le fond : l’hôpital n’est pas censé être ouvert à tous les vents. Je prépare mes excuses, m’attendant à une sévère remise en place. Sans mot dire, le maître des lieux gribouille une note sur un post-it rose puis s’adresse à un de ses hommes qui décampe pour revenir armé d’un tampon. L’homme au béret tamponne le post-it et me le tend, un grand sourire aux lèvres et dans un anglais appliqué : « Voici le laissez-passer, la prochaine fois viens directement ici. Mes hommes t’aideront. »

    Ghaniwa, boucher de profession, accusé par ses détracteurs de tremper dans le trafic de drogues et chef de l’une des plus importantes brigades de la capitale, vient de me donner ma première grande leçon d’art de vivre libyen : toujours se référer à la milice du lieu où l’on se trouve. Son tampon, même sur post-it rose, vaut toutes les accréditations officielles.

    Mathieu, Tripoli, 16 juin 2012

    Les squatteurs de Bab al-Aziziya

    Djellaba beige et barbe grise, Moustapha m’émeut. Assis devant sa maison, au milieu d’un tas de ferraille, ses yeux d’un vert gris offrent un regard vague, triste et en même temps perçant. Il s’est installé ici il y a quatre mois.

    Ici, c’est Bab Al-Aziziya, l’ancien quartier général de Mouammar Kadhafi. Il y a encore 16 mois, aucun Libyen ne pouvait y entrer sans invitation du Guide. En fait, très peu de Libyens souhaitaient y pénétrer. Passer sur la route qui longeait le haut mur de Bab Al-Aziziya était déjà un acte de courage : il se dit qu’avoir une simple panne de voiture à ce niveau pouvait coûter très cher. Les gardes étaient réputés pour avoir la gâchette facile.

    Mais Kadhafi est mort, laissant derrière lui ce vaste espace où l’on trouve des maisons de gardes, les villas de ses proches et la sienne, reconstruite non loin des ruines de son ancienne demeure bombardée par les Américains en 1986.

    Les combats, puis l’entrée des révolutionnaires en août 2011, ont mis à mal certains bâtiments qui menacent de s’effondrer. Les hauts murs ont été détruits, les maisons pillées. Même la faïence de la piscine du Guide et le marbre qui recouvrait sa maison ont été pris. Chacun voulait garder un souvenir du faste déchu du dictateur. Les souterrains, qui ont probablement permis à Kadhafi de s’exfiltrer de la capitale à l’été 2011, sont aujourd’hui le terrain de jeu de bandes de jeunes et de dealers.

    Les bâtisses qui ont tenu le coup ont été prises d’assaut par des familles pauvres, dont celle de Moustapha. Avec une retraite de major de l’armée de quelque 800 dinars libyens ou LYD (476 €), le père de famille n’a pas les moyens de payer un loyer. Comme beaucoup de ses voisins, c’est par le bouche-à-oreille que Moustapha a appris que des maisons étaient libres ici. Il fait un repérage. Ni une, ni deux, il décide de s’installer avec ses quatre enfants. Dans cette guérite de soldat, il a aménagé trois pièces. Il a également installé l’eau courante et l’électricité avec les moyens du bord. Des câbles rafistolés rejoignent, un peu plus loin, un poteau électrique. Pour améliorer ses fins de mois, il amasse de la ferraille qu’il tente de vendre.

    « Je vais rester ici, jusqu’à ce que le gouvernement fasse quelque chose. Je suis ici chez moi. Kadhafi avait confisqué cet endroit. En tant que Libyen, je me le réapproprie. »

    Maryline, Tripoli, 19 juin 2012

    Le vote : mode d’emploi

    Salem est heureux. Ce jeune étudiant à l’Institut français de Tripoli est particulièrement fier de me montrer le prospectus de la Hnec (acronyme anglais de Haute commission nationale aux élections) : « Regarde, cela indique comment il faut voter. C’est tellement nouveau que j’avais besoin de ces explications. » Le jeune homme se replonge dans le prospectus pour m’expliquer ce qu’il a retenu de plus important parmi les 14 étapes détaillées : « Il faut venir avec sa carte

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