Elle? 42 printemps, une chevelure brune, presque noir corbeau. Lui? La crinière grisonnante de la cinquantaine passée. Elle, c’est Raquel Garrido et lui, Alexis Corbière. Elle n’est pas lui et lui n’est pas elle, mais les deux députés de La France insoumise fonctionnent ensemble depuis plus de vingt ans, aujourd’hui encore plus qu’hier. Pas simple de décoller la pensée et les envies politiques de l’un ou de l’autre. Qu’importe, ils se suivraient jusqu’au bout du monde tant ils s’aiment ces deux-là. L’avocate et le prof d’histoire-géographie nés à gauche de la gauche avant d’embarquer très tôt dans l’aventure de Jean-Luc Mélenchon; l’insoumise et l’insoumis à ce même Mélenchon désormais.
La politique comme une romance. La politique dans le sang aussi, surtout chez Raquel, née en 1974 au Chili quelques mois après le coup d’Etat de Pinochet. Sa mère, une militante de gauche, vient tout juste de sortir de prison. Monsieur, lui, est un provincial de Béziers comme on n’en fait plus, avec un père comptable chez EDF et une mère aide laborantine qui s’occupe de ses enfants. On est « catho de gauche » chez les Corbière, et de fait plus CFDT que CGT. Le dimanche, le jeune Alexis sert la messe avant d’aller envoyer quelques gnons au rugby. Il rompt avec la religion à la fin des années lycée quand il bat le pavé contre la loi