« L’humain d’abord ». Il y a une décennie, Jean-Luc Mélenchon avait érigé ces quelques mots en slogan de sa première campagne présidentielle. Alexis Corbière et Éric Coquerel étaient déjà là, aux avant-postes. À l’époque, c’étaient eux qui répondaient aux journalistes, eux qui défendaient jour et nuit leur champion, avec lequel ils cheminaient depuis plusieurs années. À leurs côtés, Clémentine Autain, électron plus libre, se muait en porte-parole du candidat. En décembre dernier, à la faveur d’une réorganisation de La France insoumise, ce noyau de fidèles plus quelques autres se sont retrouvés écartés de la « coordination des espaces », sorte de direction exécutive du mouvement. Sans ménagement. La politique d’abord, l’humain après ?
Pour certains, la chute a été brutale. À la hauteur confiait avant les fêtes la députée Raquel Garrido, une “historique”, elle aussi. [Ruffin], [ Coquerel], [Autain], [ Corbière], Autain, par exemple, ambitionnait de gérer le pôle communication. Garrido, elle, songeait à travailler sur les dégoûtés de la politique… Début octobre, Corbière avait adressé un e-mail au député Manuel Bompard, le lieutenant de l’Insoumis en chef, qui pilotait la restructuration du mouvement. Il y précisait le rôle qu’il envisageait d’occuper, notamment sur la formation des militants. regrette Garrido, qui est à la ville la compagne de Corbière. Comme une première cassure. À partir du 8 décembre, ces camarades de combat, médusés, découvrent petit à petit, par bribes et le plus souvent par la bande, la nouvelle architecture du mouvement. Pour la première fois, au sein d’une garde rapprochée irréductible, à la parole traditionnellement verrouillée, les langues se délient et les critiques fusent. Certains écartés évoquent une Mais c’est aussi un long compagnonnage qui semble jeté par-dessus bord. souffle l’un des intéressés. Un proche de ce petit groupe ajoute :