«Mon Liban»
Le 4 août 2020. Je suis à la villa Aurelia, à Rome, qui accueille des événements organisés par l’American Academy. Tout le monde est passé par là, de Getty à Hemingway. Dans une loge, je suis filmé pour une interview et, soudain, je vois mon téléphone s’éclairer devant moi. Beaucoup de messages; des photos, des vidéos comme une avalanche. Au début, je n’y crois pas, je pense que c’est une nouvelle application simulant une explosion sur le port de Beyrouth – nous sommes tellement habitués à la manipulation des images... Mais c’est réel. D’un seul coup, alors que je suis dans un temple du glamour, des traumatismes d’enfance, liés à la guerre, à l’impermanence du confort et de la stabilité de la vie quotidienne résonnent en moi. Je comprends alors qu’on est façonné par nos ressentis enfantins. Ma réaction est très intense, très silencieuse : une immense tristesse, plus que de la peur, s’abat sur moi. L’injustice de ces images me frappe de plein fouet
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