Envoyée spéciale
Tripoli, Beyrouth (Liban)
Le petit sac rouge Longchamp est rangé précieusement dans une armoire. Les amies de Zeina Daoud le lui avaient offert lors de l’ouverture de sa première boutique franchisée La Vie claire à Beyrouth, il y a cinq ans. Dedans, il y a son passeport, les cartes d’identité de toute la famille, les titres de propriété de son appartement, quelques bijoux. « Si je dois partir en catastrophe, il y a tout ce qu’il faut, souffle de sa voix douce l’entrepreneuse de 51 ans. Mes parents avaient toujours une valise prête pendant la guerre [civile entre 1975 et 1990]. Mais aujourd’hui, la situation est pire. Pendant la guerre, c’était clair. On se cachait dans les abris quand ça bombardait, on sortait quand ça s’arrêtait. Avec la crise, nous sommes dans l’incertitude totale. Que va devenir le Liban ?