GAZA A L’ÉCOLE DE LA SURVIE
« Je déteste la politique ! Mes passions, ce sont les enfants, la langue française et le sport ». Attablé dans une brasserie parisienne, Waleed Abu Dbaa, 35 ans, keffieh autour du cou, sourire lumineux, est un « grand frère » de Gaza, une figure populaire sur ce bout de terre damné du monde. 363 kilomètres carrés et une densité de population hors normes avec près de 2 millions d’habitants dont la moitié vit sous le seuil de pauvreté. « Une prison à ciel ouvert » selon la formule consacrée, coincée entre Israël, l’Egypte et la mer (lire l’interview de Gilles Kepel page suivante). Un emblème de l’interminable conflit israélo-palestinien, et dont les civils sont les éternelles victimes.
Waleed est né en Egypte, de parents palestiniens réfugiés, et arrive à Gaza à 15 ans, en 2000. Son père est militaire dans l’armée de l’OLP dirigée par Yasser Arafat. Sa mère élève huit enfants, Waleed est le septième de la fratrie, solaire, brillant, l’amour de sa terre chevillé au cœur. Il sera le seul à poursuivre des études. « Mes parents sont analphabètes raconte-t-il. Son credo : « La résistance par l’éducation. Mon arme, c’est un stylo ! Je veux lutter contre cette image du Palestinien sauvage, terroriste et mal éduqué. »
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