Dans l’enfer taliban où tout leur est interdit. Elles sont les premières victimes de la crise alimentaire. Reportage
C’est un monde sans femmes où seules les fillettes sont encore tolérées. Lieu de rendez-vous autrefois prisé, le parc Wazir Akbar Khan est désormais réservé, en fonction des jours, aux hommes ou aux familles. Les femmes seules n’ont accès ni aux jardins ni aux bains publics. Les trajets de plus de 70 kilomètres sans chaperon masculin leur sont interdits. Les écolières de plus de 12 ans sont privées d’instruction, les facultés refusent les étudiantes. La santé et l’éducation sont désormais les seuls secteurs où les Afghanes peuvent travailler. Les promesses des premiers mois de règne se sont envolées : l’obscurantisme de l’aile dure talibane l’a emporté.
Une fête de l’Aïd sans manèges ni bonbons. Seule attraction : les guerriers
L’unique hôpital pédiatrique de Kaboul est en état d’urgence absolue
Tout manque. Les antibiotiques, les microscopes, le matériel ORL… Même le lait en poudre est devenu rare. Ces nourrissons sous-alimentés, que leurs mères elles-mêmes affamées ne peuvent allaiter, ont pourtant la chance d’être pris en charge. Dans le reste du pays, où la plupart des établissements hospitaliers ont fermé faute de salaires versés, des enfants meurent en silence. Selon Human Rights Watch, 90 % de la population est en insécurité alimentaire. Les femmes enceintes de filles courent le risquent d’avoir encore moins à manger et d’être battues.
Ici, les hommes sont toujours servis en premier, les femmes doivent se contenter des miettes
De notre envoyée spéciale en Afghanistan Manon Quérouil-Bruneel