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Les incestueux: Un drame familial
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Livre électronique169 pages2 heures

Les incestueux: Un drame familial

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À propos de ce livre électronique

Trois questions hantent ce roman. La vérité vaut-elle mieux que l’ignorance ? La répétition de l’inceste est-elle une fatalité ? La parole suffit-elle à guérir du silence ?

Ces questions, Louise se les pose depuis 47 ans, depuis le jour de la colère, ce jour funeste où elle osa, contre toute prudence, enfreindre la loi du silence en révélant ce qui aurait dû être tu. Elle n’avait pas 15 ans. Quarante-sept années de mépris et de rejet plus tard, elle s’apprête pourtant à recommencer. Cette fois, pense-t-elle, elle le fera moins brutalement.
Mais les évènements la rattrapent. De découvertes fortuites en retrouvailles inattendues, de confidences en révélations, la vérité de cette famille, par ailleurs lisse et sans histoire, apparaît. Elle est faite de drames anciens et de blessures jamais cicatrisées, de questions sans réponses et de silences contraints, de faux secrets et de curieux mensonges. Apparaissent également la fausseté des sentiments, la tyrannie du silence, le mélange des genres et des générations...

Dans ce livre, où se mêlent intrigue familiale, conte métaphorique et enquête généalogique, l’auteur explore les failles et les problématiques d’une famille incestuelle.

EXTRAIT

C’est Louise qui a décidé de ce dernier combat. Comme un défi à cette histoire qui se répète. Elle sait pourquoi elle a bu. Elle sait pourquoi elle a arrêté. Elle sait ce qui la ferait recommencer, si elle n’y prenait garde.
Les confidences de Lucille l’avait plongée dans un marécage de souvenirs glauques. Et de quatre. Ce n’était pas un hasard. Cela ne pouvait pas être un hasard. Il fallait comprendre, refuser la thèse du fatalisme, ou pire encore, de la coïncidence.
Louise regarde la bouteille posée en évidence sur le coin droit du bureau, à portée de main. Elle a même ajouté un verre, un beau verre à whisky, aux formes avenantes. Une provocation. Un démon.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Jean-Paul Lebel est agrégé de Sciences sociales, et enseigne dans la région nantaise. Il a co-écrit et co-dirigé plusieurs manuels scolaires, aux Editions Hachette. Il est également l’auteur de plusieurs ouvrages parus aux éditions Ellipses, dont Lire Alain Touraine : Sociologie de l’action. Passionné par l’écriture, il publie ici son premier roman.
LangueFrançais
ÉditeurEx Aequo
Date de sortie2 nov. 2017
ISBN9782359629750
Les incestueux: Un drame familial

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    Les incestueux - Jean-Paul Lebel

    cover.jpg

    Table des matières

    Résumé

    PRÉSENTATION DES PERSONNAGES

    PROLOGUE

    Première partie

    LES HALLUCINATIONS DE MIRABELLE

    BLANCHE

    MAUDITE MIRABELLE

    GRÂCE

    INTERMÈDE

    Deuxième partie

    LE CHÂTIMENT DE MIRABELLE

    JULES

    DÉLIVRANCE

    JÉRÉMY

    LUCILE

    REBONDISSEMENT

    Troisième partie

    ANTOINE

    GABRIELLE

    PHILIPPE

    LOUISE

    APARTE

    Quatrième partie

    LE DISCOURS DE MIRABELLE

    LE RETOUR DES ENFANTS

    LA FIN DU VILLAGE

    FLASH-BACK

    Cinquième partie

    NATHANAËL

    PÉNÉLOPE

    CLAUDE

    LA COALITION DES TIERS

    ÉPILOGUE

    Dans la même collection

    Résumé

    Trois questions hantent ce roman. La vérité vaut-elle mieux que l’ignorance ? La répétition de l’inceste est-elle une fatalité ? La parole suffit-elle à guérir du silence ?

    Ces questions, Louise se les pose depuis 47 ans, depuis le jour de la colère, ce jour funeste où elle osa, contre toute prudence, enfreindre la loi du silence en révélant ce qui aurait dû être tu. Elle n’avait pas 15 ans. Quarante-sept années de mépris et de rejet plus tard, elle s’apprête pourtant à recommencer. Cette fois, pense-t-elle, elle le fera moins brutalement.

    Mais les évènements la rattrapent. De découvertes fortuites en retrouvailles inattendues, de confidences en révélations, la vérité de cette famille, par ailleurs lisse et sans histoire, apparaît. Elle est faite de drames anciens et de blessures jamais cicatrisées, de questions sans réponses et de silences contraints, de faux secrets et de curieux mensonges. Apparaissent également la fausseté des sentiments, la tyrannie du silence, le mélange des genres et des générations…

    Dans ce livre, où se mêlent intrigue familiale, conte métaphorique et enquête généalogique, l’auteur explore les failles et les problématiques d’une famille incestuelle.

    Jean-Paul Lebel est agrégé de Sciences sociales, et enseigne dans la région nantaise. Il a co-écrit et co-dirigé plusieurs manuels scolaires, aux Editions Hachette. Il est également l’auteur de plusieurs ouvrages parus aux éditions Ellipses, dont Lire Alain Touraine : Sociologie de l’action. Passionné par l’écriture, il publie ici son premier roman.

    Jean-Paul Lebel

    Les incestueux

    Roman

    ISBN : 978-2-35962-975-0

    Collection Blanche

    ISSN : 2416-4259

    Dépôt légal octobre 2017

    © couverture Ex Aequo

    © 2017 Tous droits de reproduction, d’adaptation et de

    traduction intégrale ou partielle, réservés pour tous pays.

    Toute modification interdite.

    Éditions Ex Aequo

    6 rue des Sybilles

    88370 Plombières les bains

    www.editions-exaequo.fr

    Effectivement tu es en retard sur la vie,

    La vie inexprimable,

    La seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t’unir,

    Celle qui t’es refusée chaque jour par les êtres et par les choses,

    Dont tu obtiens péniblement de-ci de-là quelques fragments décharnés

    Au bout de combats sans merci.

    Hors d’elle, tout n’est qu’agonie soumise, fin grossière.

    René Char, Le marteau sans maître

    Présentation des personnages

    La famille

    Louise : le personnage principal

    Antoine : son père

    Gabrielle : sa mère (épouse d’Antoine)

    Marcel : son grand-père (le père d’Antoine)

    Lucile : sa grand-tante (sœur de Marcel)

    Blanche : sa grand-tante adoptive (fille adoptive de Guillaume)

    Guillaume : son arrière-grand-père (père de Marcel et de Lucile ; père adoptif de Blanche)

    Grâce : sa sœur

    Philippe : son frère

    Eléonore, Arthur, Chloé : les autres frères et sœurs de Louise

    Jérémy : son fils

    Jules : son petit-fils (fils de Jérémy)

    Lucille : sa nièce (fille de Grâce)

    Ludovic : son neveu (fils de Grâce et frère de Lucille)

    Marianne : épouse de Ludovic

    Pénélope : ex-épouse de Jérémy, mère de Jules

    Les autres personnages

    Claude : juge, ami d’Antoine

    Marie-Geneviève : religieuse

    Nathanaël Delattre : prêtre, confesseur de Marie-Geneviève

    img1.png

    PROLOGUE

    Louise regarde la bouteille.

    Que pourrait-elle faire de plus ? L’ouvrir, lui soufflent Lucifer, Bacchus et tous les autres. Ce serait tellement plus réaliste, plus convaincant.

    Plus excitant, aussi…

    Louise regarde la bouteille, et lui sourit. Une belle bouteille en vérité, achetée le matin même au caviste du coin, un amateur qui lui avait conseillé un Aberlour de 12 ans d’âge, un bon compromis, avait-il dit, pour une débutante, en insistant sur le féminin. Elle n’avait rien répondu… Dix-neuf années d’abstinence, forcément, il ne pouvait pas savoir.

    Louise regarde la bouteille, et la bouteille regarde Louise. Elles se toisent. Elles se connaissent. Elles se sont déjà affrontées et successivement vaincues. La dernière fois, c’était il y a dix-neuf ans. Aujourd’hui, c’est la belle…

    C’est Louise qui a décidé de ce dernier combat. Comme un défi à cette histoire qui se répète. Elle sait pourquoi elle a bu. Elle sait pourquoi elle a arrêté. Elle sait ce qui la ferait recommencer, si elle n’y prenait garde.

    Les confidences de Lucille l’avait plongée dans un marécage de souvenirs glauques. Et de quatre. Ce n’était pas un hasard. Cela ne pouvait pas être un hasard. Il fallait comprendre, refuser la thèse du fatalisme, ou pire encore, de la coïncidence.

    Louise regarde la bouteille posée en évidence sur le coin droit du bureau, à portée de main. Elle a même ajouté un verre, un beau verre à whisky, aux formes avenantes. Une provocation. Un démon. Elle sourit. Dans Tintin au Tibet, Milou finit par céder à son démon rouge au grand désespoir de l’ange bleu de la raison après une courte bagarre intérieure. C’est bon ça, l’alcool ! Ça donne du cœur au ventre ! Mal lui en prend, évidemment. Cela se termine mal, et la morale est sauve. Elle, elle résistera. Du cœur au ventre, pourtant, elle en aura besoin. Elle avait choisi, dix-neuf ans auparavant, de passer à autre chose. De faire comme si… Il lui faut aujourd’hui replonger dans la réalité, affronter sa propre histoire, comprendre ce qu’elle en sait, découvrir ce qu’elle ignore.

    L’alcool avait été le prix du silence, l’abstinence celui de l’oubli. Puisque l’oubli s’efface, reste le cri. Il faut qu’elle parle.

    On ne l’écoutera pas. On ne la croira pas. Elle est celle qui jure dans le paysage ordonné de la légende familiale. Le mouton noir, la brebis galeuse, la tache… La honte. Elle avait fini par y croire elle-même. Elle s’était longtemps sentie coupable. Elle était coupable. D’être partie. D’être revenue. Sept ans d’absence, et revenir trop tard.

    C’était il y a quarante ans. Septembre 1969. Elle revenait de l’île de Wight où elle avait vécu trois jours de folie. Elle y avait couché à même le sol dans des duvets d’emprunts. Elle y avait dansé à moitié nue sur la musique des Who, fumé des pétards enlacée de bras inconnus, fait l’amour sur l’herbe humide des matins endormis. Elle s’y était senti libre comme jamais. Elle ne regrettait rien. Et surtout pas d’être partie, sept ans plus tôt. La fugue. Les foyers. L’internat. Tout pour ne pas revenir. Elle s’était battue pour devenir institutrice. Elle était fière. Sa première rentrée ! Elle allait pouvoir reprendre son fils, placé en famille d’accueil depuis six ans, s’occuper de lui, enfin. Une renaissance…

    Elle se demandait encore ce qui avait bien pu pousser sa mère à la supplier de revenir. Il faut que tu rentres. Vite. Tu dois savoir. Maman. Mais elle était rentrée. Trop tard. Une heure trop tard. Elle était déjà morte. Quarante années plus tard, cette heure manquée lui manque encore. Il n’y avait là que son père et son frère Philippe resté réviser ses examens. Les autres étaient partis faire le tour du lac – une tradition familiale. Il était bien sûr hors de question que quiconque apprenne que Gabrielle de Richebourg s’était suicidée. Ils jurèrent de se taire. Pour tous, elle sera morte d’une crise cardiaque. Le mot même disparut du vocabulaire familial.

    La vie reprit son cours, le deuil passé, sans un mot, sans que jamais ne soient évoquées les raisons de sa si longue absence. Louise avait encaissé. Mal. Comment avait-elle pu être si égoïste ? La culpabilité fit son œuvre. La rumeur aussi. Et le silence.

    Vingt ans d’alcool et autant d’abstinence plus tard, elle se retrouve au point de départ, à l’origine de son monde à elle, et sans doute de sa famille…

    Aujourd’hui, il faut qu’elle parle. Ou plutôt qu’elle écrive, puisque c’est ainsi qu’elle s’exprime. C’est ça, ou le whisky.

    Elle sourit une dernière fois à la bouteille, et fixe le clavier.

    Première partie

    LES HALLUCINATIONS DE MIRABELLE

    Il était une fois…

    Louise prit une profonde inspiration. Elle avait choisi le conte plutôt que la confession. Une facilité peut-être. Une nécessité, sans doute. Il lui fallait en passer par là. Elle écrivait d’abord pour elle-même, et la métaphore l’aiderait bientôt, elle l’espérait, à clarifier ce qui n’était encore qu’une intuition.

    Elle éteignit France Musique, trop bavarde en ce dimanche après-midi, et elle avait besoin de concentration. Elle choisit Radio Classique, qui présente l’avantage (ou l’inconvénient, selon l’état d’esprit dans lequel elle allumait la radio), de proposer de la musique accessible, sans prise de tête inutile, sans commentaire superflu, juste ce qu’il faut pour un contexte sonore propice au vagabondage intérieur. Elle la surnommait parfois radio adagio pour sa propension à proposer des pièces chargées d’émotions, les mouvements lents des concertos ou des symphonies, ceux qui vous plongent dans la nostalgie, dans la méditation mélancolique ou sereine… Elle ne fut donc pas surprise de reconnaitre les premières mesures du deuxième mouvement du quintet en Ut majeur de Franz Schubert.

    Elle se félicita de ce choix. C’était exactement ce qu’il lui fallait.

    Il était une fois, dans une contrée lointaine que même les explorateurs les plus téméraires n’avaient jamais atteinte, un village, paisible comme une chatte au soleil, lumineux comme un matin d’été, gracieux comme un baiser sur le front d’un enfant endormi.

    Il faisait bon vivre au village. Les gens du village se saluaient matin d’un joyeux Bonjour ! et s’affairaient ensuite à leurs tâches habituelles. Chacun savait ce qu’il avait à faire, et chacun le faisait, sans hâte et sans murmure. Monsieur le Maire, un homme affable et populaire, veillait avec bonhomie à la tranquillité de tous, sous l’œil bienveillant de la Doyenne à qui il rendait, et à elle seule, des comptes.

    Ce jour-là était un mardi, jour de ménage pour Mirabelle, comme tous les autres jours d’ailleurs, sauf le dimanche évidemment, jour de repos et du Seigneur. Mais le mardi, Mirabelle balayait la place de l’Église, comme tous les mardis après-midi depuis cent-soixante-treize semaines exactement. Mirabelle était méticuleuse. Chaque mardi après-midi se déroulait selon une immuable routine. Elle consacrait les deux premiers tiers de son temps à balayer la moitié Nord de la place de l’Église, parce que c’était la plus difficile, du fait des obstacles, vasques et arbres, qui la parsemaient. Elle s’octroyait alors une pause de dix minutes et entamait alors la partie Sud qui occupait alors la dernière heure de son travail.

    Ce mardi-là pourtant ne ressemblait à aucun de ceux qui l’avaient précédé. Elle avait le matin même pris une initiative dont elle ne se serait jamais sentie capable, et avait fait une curieuse découverte. Elle en était toute chamboulée, de sa découverte comme de l’audace invraisemblable dont elle avait fait preuve. Personne ne l’avait vue – elle en était presque

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