Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

L'Encyclopédie de Fantômas: Etudes sur un classique (Nouvelle édition)
L'Encyclopédie de Fantômas: Etudes sur un classique (Nouvelle édition)
L'Encyclopédie de Fantômas: Etudes sur un classique (Nouvelle édition)
Livre électronique756 pages7 heures

L'Encyclopédie de Fantômas: Etudes sur un classique (Nouvelle édition)

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Présenté sous forme d’un recueil d’articles alphabétique, ce livre analyse l’œuvre de Pierre Souvestre & Marcel Allain

1911
L’éditeur Fayard lance, à grand renfort de publicité, un roman inédit, écrit à quatre mains, qu’il va publier sous forme de gros volumes de sa collection « Le Livre populaire », durant trente-deux mois, et dont le personnage principal va très vite devenir une icône de l’imaginaire du vingtième siècle : Fantômas.

1981
Un jeune chercheur, récemment converti à la « littérature populaire », publie un livre, le premier entièrement consacré à l’étude de ce phénomène littéraire, en n’hésitant pas à entrer dans le détail de l’intrigue et des différentes composantes de l’œuvre : cette Encyclopédie.

2011
Pour fêter dignement le centenaire de Fantômas, une nouvelle version de cette étonnante étude — qui a ravi les uns, en a agacé d’autres — paraît, enrichie d’une iconographie inédite.

Des statistiques sur les lieux, les actions, les personnages, et un article pour chaque personnage central, chaque lieu important ainsi que pour les grands thèmes et composantes de l’œuvre

A PROPOS DE L'AUTEUR

Fondateur d’Encrage, Alfu est un spécialiste de la littérature populaire française. On lui doit, outre L’Encyclopédie de « Fantômas » (1981), L’Encyclopédie de SAS et du Commander (1983).
LangueFrançais
Date de sortie20 nov. 2015
ISBN9782360589395
L'Encyclopédie de Fantômas: Etudes sur un classique (Nouvelle édition)

Lié à L'Encyclopédie de Fantômas

Titres dans cette série (6)

Voir plus

Livres électroniques liés

Encyclopédies pour vous

Voir plus

Articles associés

Avis sur L'Encyclopédie de Fantômas

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    L'Encyclopédie de Fantômas - Alfu

    Alfu

    L’Encyclopédie

    de Fantômas

    Etude sur un classique

    Deuxième édition

    Alfu & Encrage

    — 2011 —

    Je dédie ce livre à Anne

    Je tiens à remercier Francis Lacassin et tous ceux et celles qui m’ont apporté une aide matérielle ou morale indispensable pour la réalisation de cet ouvrage.

    Avant-propos

    Il y trente ans, j’abandonnai, provisoirement pensais-je alors, la rédaction de quelques romans pour me lancer dans une entreprise nouvelle pour moi : la conception d’une étude sur la littérature. Mais pas n’importe quelle littérature, pas la littérature que l’on m’avait enseignée au cours d’une scolarité dont je sortais à peine, mais une littérature « populaire » que je n’avais pas encore baptisée d’« autre-littérature ».

    D’emblée, je misais sur la monographie, conscient que mes connaissances mais surtout mon esprit étaient plus à même de me faire rédiger une étude sur un sujet précis, cerné exhaustivement, que sur un vaste sujet généralisant pour lequel j’aurais dû opter pour le fameux principe de la non-lecture ou discours sur le non-lu.

    Bref, j’optai pour Fantômas, ce vaste roman en trente-deux volumes que je venais de lire en ordre dispersé au gré de mes découvertes chez les bouquinistes. Car, une fois épuisés les cinq volumes parus à l’époque chez Presses-Pocket et reproduisant intégralement les fameux « 65 centimes » de Fayard, il m’avait fallu reconstituer la collection de ces derniers. Nulle bibliothèque n’était à l’époque en possession de cette intégrale, pas même notre célèbre Bibliothèque Nationale de la rue Richelieu, et je ne connaissais aucun collectionneur-amateur possédant cette collection — qu’il eut de toute évidence probablement aucunement consenti à me prêter.

    Le pas fut franchi aussi grâce à l’aide technique et morale que me donna alors Francis Lacassin, dont j’avais fait la connaissance quelques années auparavant. C’était lui qui s’était démené auprès des éditeurs pour que le roman reparaisse dans une version authentique. C’est lui qui obtiendra, partiellement, gain de cause plus tard auprès de Robert Laffont, avec la collection « Bouquins » — la « Pléiade » du roman populaire, comme la nomment certains.

    Restait à trouver un éditeur ! En ma qualité de jeune auteur, encore bien naïf et plein d’espérance, j’adressai un courrier documenté à plus de cinquante maisons d’édition, des plus grandes au plus modestes. Et je n’obtins pas moins d’une cinquantaine de lettres de refus, souvent fort laconiques. Seuls, deux éditeurs demandèrent à lire le manuscrit — que je ne revis jamais, — et, pour finir, m’envoyèrent deux lettres de refus supplémentaires.

    Après le pari sur le contenu, il fallait tenter le pari sur le contenant et se mettre éditeur à son propre compte : je devins dès lors un auteur auto-édité.

    Il faut dire qu’à l’époque, l’édition était fondamentalement moins frileuse qu’aujourd’hui et n’hésitait pas à publier des actes de colloques universitaires en livre de poche, mais les études sur l’autre-littérature ne constituait pas encore une matière digne d’attention — une des raisons pour lesquelles fut créé plus tard Encrage Edition.

    Quoi qu’il en soit, le livre fit sa modeste mais intéressante carrière : il demeure un ouvrage de référence sur le sujet et m’a permis de poursuivre ma quête pour une prise en compte et une reconnaissance de la littérature populaire ou autre-littérature.

    En revanche, ce livre souffrait énormément des conditions dans lesquelles il avait été fabriqué.

    La publication assistée par ordinateur (PAO) était alors inconnue, et le texte fut saisi sur une photocomposeuse d’ancienne génération dans des conditions épiques : non seulement le support sensible n’était pas toujours développé dans les mêmes conditions, d’où des variations importantes de graisses des caractères, mais, de plus, les corrections se faisant par recomposition de la ligne fautive et recollage sur la page entière, on put voir apparaître finalement jusqu’à quatre ou cinq épaisseurs !

    L’impression offset nécessitait encore à l’époque l’étape du montage que fait oublier aujourd’hui le traitement des fichiers numériques. On scotchait chaque page composée sur une forme qui était ensuite photographiée et, parfois, des morceaux de scotch oubliés ont laissé leur empreinte !

    Bref, cela faisait déjà un certain temps que je pensais à rééditer ce livre pour pouvoir le présenter sous un jour plus avantageux. Quelle meilleure occasion pour cela que le centenaire de la publication du premier épisode !

    Mais fallait-il ou non remanier le texte et proposer une édition revue et corrigée ? Après relecture, je n’en ai pas vu la nécessité. Certes, je ne travaillerais pas aujourd’hui, comme je l’ai fait il y a trente ans, mais le long, complexe et minutieux travail de l’époque se suffit à lui-même. Tout au plus ai-je souhaité corriger des fautes, améliorer le style de certaines phrases et surtout ajouter quelques notes de bas de page pour les rares fois où le propos, daté, me semblait devoir être éclairé par une notation plus récente.

    La seule grande modification — outre une mise en page et une impression réalisées dans des conditions bien meilleures, — est l’iconographie absente en 1981 et qui nous montre avant tout le Paris de l’époque et ses protagonistes.

    Je tiens à remercier ici Philippe Mellot, grand spécialiste de la littérature populaire et du Paris ancien, pour son amicale collaboration.

    Pour finir, la lectrice ou le lecteur d’aujourd’hui pourra s’amuser à lire infra la revue de presse de l’époque — une époque désormais révolue où s’exprimaient des publications malheureusement toutes (sauf une) défuntes, fanzines, revues spécialisées et même grand quotidien !

    Fantômas, lui, est bien toujours vivant…

    Amiens, janvier 2011

    Présentation

    Ce n’est pas obligatoire, mais cet ouvrage peut surprendre. Il peut surprendre par sa présentation. Il peut surprendre par son contenu.

    Monographie sur une œuvre à la fois de grande notoriété et quelque peu oubliée. Suite d’articles indépendants en ordre alphabétique, dans la pure tradition des encyclopédies. Les pages qui suivent répondent avant tout à une triple motivation profonde.

    A défaut de les classer chronologiquement dans l’ordre où ils se sont imposés à moi, je les donnerai dans l’ordre logique. Ces trois mobiles fondamentaux sont les suivants.

    Tout d’abord, j’ai eu envie de faire une présentation de l’œuvre de Pierre Souvestre et Marcel Allain. Car cette œuvre a donné naissance à un des grands personnages mythiques de notre époque, un des héros dont le nom est sur toutes les lèvres. Mais c’est une œuvre imposante (32 volumes), peu disponible, et souvent mal connue dans sa réelle nature. Mon premier mobile est donc de faire connaître, dans sa réalité, une œuvre importante de notre héritage culturel.

    En même temps, j’ai pris, ce qui n’est pour moi ni plus ni moins important, un pari méthodologique. Présenter une œuvre mais la présenter efficacement. Partant ne pas se contenter de réflexions munies de quelques références, mais partir de références pour quelques réflexions. Non pas suivre le fil d’une pensée subjective qui, par définition serait seulement mienne, mais guider celui ou celle qui veut me suivre à l’aide d’un propos objectif, sinon parfait ou infaillible, du moins valable le plus souvent pour tous. Mon deuxième mobile est l’emploi, à propos de cette œuvre comme d’une autre, d’une méthode de critique d’inspiration scientifique.

    Enfin, car la chose s’impose d’elle-même, je n’ai pu me garder d’un regard plus poussé, non plus jeté sur une seule œuvre, mais embrassant tout un secteur. Et mon troisième mobile est la réflexion critique sur la littérature dite populaire.

    L’utilité de cet ouvrage ne peut être comprise qu’en référence à cette triple motivation. Car il faut y voir au moins un des trois intérêts suivants.

    Primo, cet ouvrage peut être un outil d’information. Le connaisseur peut, grâce à lui, aider son souvenir et synthétiser ses impressions. Le non-connaisseur peut, avec son aide, rapidement et fort efficacement compléter sa culture générale. Cet aspect documentation est de toute évidence le plus utile d’un point de vue pratique.

    Secundo, cet ouvrage est un modèle, une démonstration. Non que j’ai la prétention d’apporter une « révolution » dans le genre critique. Mais dans la mesure où il sert d’exemple à une approche littéraire encore trop, peu exploitée. Et qui pourtant a vocation d’être la plus utile pour un vaste public. Cet aspect méthodo-

    logique est polémique et interpellera quiconque s’intéresse à la critique littéraire.

    Enfin, tertio, cet ouvrage donne aussi des éléments de réflexion sur ce secteur important que les « lettrés » jugent souvent mal, soit en le sous-estimant, soit en le sur-estimant, et qui est celui de la production littéraire à vocation populaire. Si cet aspect n’est que secondaire, c’est parce qu’il est difficile. Du fait du risque que comporte le saut de l’induction, le fait de tirer d’un seul sujet des théories sur tout un domaine littéraire. Et parce qu’à mes yeux, les deux autres sont provisoirement plus importants.

    Quiconque aura admis l’un au moins de ces trois points, ne sera plus étonné, en tournant les pages qui suivent, de trouver une suite d’articles, souvent brefs, parfois munis d’appareil pro-scientifique (tableau chiffré, graphique, etc.). Il ou elle trouvera vite ce qu’il cherche, et qui sera d’une matière solide.

    Ceci dit, cet ouvrage n’a pas vocation d’être exhaustif. D’abord parce qu’il n’est que la première partie de ce qui pourrait être le « Tout-Fantômas » : 1/l’œuvre de Souvestre et Allain ; 2/l’œuvre d’Allain seul ; 3/Fantômas au cinéma ; 4/le mythe de Fantômas ! Ensuite parce que cette partie entre dans le détail, mais ne va pas dans tous les coins. Beaucoup de choses pourraient encore être dites. Elles le seront plus tard, ailleurs, ou jamais.

    Et puis cet ouvrage n’a pas vocation non plus d’être parfait. D’abord parce qu’il est encore expérimental, et que certains systèmes d’analyse qu’il propose sont encore perfectibles. Ensuite parce que, comme tout pro-scientifique, je revendique le droit à l’erreur.

    Mais pour être modeste et fragile, cet ouvrage n’en prétend pas moins être valable et utile.

    Indications pour la lecture

    Dans les articles

    Les renvois sont généralement intégrés au texte et désignent clairement l’article concerné.

    Les différents épisodes (ou volumes) de l’œuvre sont désignés par leur numéro (en chiffres romains) — on peut en consulter la liste complète à l’article FANTÔMAS-Roman.

    Les extraits cités portent référence de l’édition originale.

    Pour les épisodes

    Les données comprennent :

    I. Construction : cf.

    CONSTRUCTION

    II. Personnages : cf.

    PERSONNAGE

    a) principaux = liste des personnages importants dans l’épisode — intervenant dans au moins trois séquences (cf.

    SÉQUENCE

    ), — avec, entre parenthèses, le pourcentage de l’importance du personnage dans l’épisode et, pour les membres du « noyau » (cf.

    NOYAU

    ), la différence par rapport à leur importance globale dans le roman.

    b) apparaissent = liste des personnages importants dans le roman, mais non importants dans l’épisode.

    III. Lieux : cf.

    LIEU

    a) zone = répartition entre les grandes zones géographiques, avec, entre parenthèses, le pourcentage de leur importance.

    b) principaux = comme pour les personnages.

    c) apparaissent = comme pour les personnages.

    IV. Actes : cf.

    ACTE

    a) est cité, entre parenthèses, le pourcentage de l’importance de chaque grande catégorie d’actes par rapport à sa moyenne globale.

    Kiosque.tif

    ACCESSOIRE

    Instrument, parfois très original, fréquemment employé dans le roman.

    Nature

    Le plus souvent mais pas toujours, aux mains de Fantômas, l’accessoire peut être un objet ordinaire, ou bien très particulier. Il peut s’agir aussi, dans une acception plus large, d’un lieu plus ou moins préparé à des fins précises.

    Objet

    L’accessoire est d’abord un objet.

    Objet normal : L’objet normal peut parfois jouer un rôle important. Tels la monnaie ou les bijoux qui, outre leur utilité évidente, peuvent être des dénonciateurs (cf. IV, V, IX, X, XXI), voire présenter des particularités cruciales (monnaie incomplète aux II, XVIII, XXVIII ; bague-ustensile politique au XXVI). Il peut aussi être placé dans un cadre spécial. Comme le crâne-coffret au VIII, la baignoire emplie d’acide et le canon pour contrebande au XVI, ou encore le film relatant la capture de Juve (cf. CINÉMATOGRAPHE) au XVII.

    Objet anatomique : L’objet peut être objet tout à fait exceptionnellement, puisque partie coupée du corps humain. Ainsi les mains de Fortuné au X, et les oreilles de Backefelder au XVII.

    Objet transformé : Parfois l’objet perd sa nature première, le plus souvent pour devenir arme, d’attaque ou de défense. Tels les articles piégés des Paris-Galeries au IX, le chapeau-poignard au XIV, ou les vêtements coupants au XXI. Tel le fauteuil creux au IV.

    Gadget : J’appelle ainsi l’objet très particulier transformé ou construit pour être utile mais aussi spectaculaire. C’est le cas, par exemple, des bras postiches au II, ou du vêtement rétrécissant (et meurtrier) au XXIII.

    Gadget anatomique : Le corps humain peut aussi être utilisé dans ce but. C’est le cas avec les gants en peau humaine au III.

    Outil : Objet courant, fréquemment employé dans son utilisation normale mais liée à la nature du roman, l’outil est essentiellement l’arme (cf. MEURTRE) et l’accessoire de police, comme les valises de Juve, ses scies, etc.

    Substance : Apparaît aussi la substance liquide. Principalement la fameuse drogue cataleptique de Fantômas, utilisée avec succès aux VII et XXV, et l’encre sympathique au XIV.

    Construction : Enfin l’objet peut être une construction faite par un personnage, tels les machines infernales aux V et VII, le faux-spectre au XVII, le cavalier en feu au XXIII.

    Espace

    Lieu privé : Ainsi apparaît la pièce truquée. Totalement, comme le salon ascenseur au II, ou la chambre au plancher électrifié au III, le bureau équipé d’une soufflerie au XIV.

    Voire une habitation entière spécialement équipée, comme l’immeuble de la rue de Monceau au V.

    Lieu public : Le phénomène touche aussi l’extérieur, le lieu public. Au V, Fantômas investit les dessous de la place de la Concorde qui lui servent de prison pour un roi. Au VI, c’est le Bois de Boulogne dont il détourne les allées ou fait flamber le lac. Plus tard, au XVII, c’est le cimetière Montmartre qui subira sa loi et sera faussement hanté.

    Véhicule

    Enfin l’accessoire peut exceptionnellement être un véhicule.

    Voiture blindée : Au XXVII, Fantômas dispose à Domène d’une voiture à chevaux dont la particularité est d’avoir des panneaux constitués de solides parois d’acier, et qui est donc une véritable « forteresse roulante ».

    Fantômas et les autres

    Il n’y a pas de monopole pour l’utilisation de l’accessoire.

    Fantômas d’abord : Toutefois le grand utilisateur d’accessoires est bien sûr Fantômas. Objets transformés, gadgets, substances sont à lui, de même que la quasi-totalité des espaces trafiqués et le véhicule.

    Les autres aussi : Mais il a malgré tout des concurrents. Juve qui possède ses outils, ses gadgets (scie dans la mâchoire au XXIX, bottine truquée au XXIII), voire un appartement muni d’un appareil photographique de surveillance (cf. XIX). Ou les apaches qui volent à Saint-Calais grâce à une chambre d’hôtel préparée (cf. XI) !

    Et surtout ses deux grands rivaux, Dick Valgrand, possesseur d’une tête postiche et constructeur d’une chambre à gaz, au XVIII. Et Vladimir qui use d’un billot truqué au XXII et se cache dans un cheval creux au XXIV !

    ACTE

    Elèment de base primordial du roman dont il définit la nature première (cf. FANTOMAS-Roman).

    Etude

    Son étude indispensable vient compléter celle du personnage et celle du lieu, mais se heurte à de grosses difficultés.

    Difficultés : En effet, la définition de l’acte pose une première difficulté. Car l’acte peut avoir une définition claire ; par exemple : Fantômas tue l’acteur Miquet = meurtre. Mais il peut aussi en avoir une plus difficile : si l’on poursuit l’exemple : Fantômas tue Miquet puis coupe la tête du corps et va la jeter dans la Seine. Car il faut dénommer l’acte et surtout le limiter.

    Autre difficulté donc, comme pour le lieu, le problème des limites de l’acte. Dans l’exemple proposé, combien d’actes sont donnés ? Et à la limite, il faut se garder de confondre acte et action (= série d’actes) !

    Enfin, comme pour le personnage, apparaît la difficulté posée par le nombre, car bien souvent un acte n’est pas seul !

    Il est donc impensable de trouver la norme de l’« acte de Fantômas ». Il faut bien sûr poser le problème d’une autre manière.

    Résolution : Devant ces multiples questions, j’ai décidé de m’en tenir aux seuls actes représentatifs. De faire une analyse partielle mais significative.

    Je n’ai retenu tout d’abord que les actes dominants, que j’appellerai actes-moteurs. Ainsi seront exclus par exemple : le dialogue qui n’est que secondaire par rapport à un acte proprement-dit, ou l’inverse, ou l’acte accessoire se rattachant à un acte plus important. Mais seront conservés deux actes simultanés, s’ils ont tous deux une fonction importante.

    D’autre part, ces actes-moteurs seront étudiés grâce à un regroupement thématique, le plus cohérent possible.

    Etude : Ainsi peut s’établir un tableau de la répartition thématique des actes, groupés selon les fonctions essentielles nécessaires au roman.

    Je n’ai pas fait de relevé d’actes principaux, car il m’apparaît peu évident, et que pour son aspect intéressant ce relevé se rattache aux personnages et renvoie à l’étude de ceux-ci.

    Il n’en reste pas moins que le tableau doit permettre de mieux comprendre la composition immédiate du roman.

    Bilan

    Ce tableau, comme les autres, se lit fort bien sans beaucoup de commentaires. Quelques remarques seulement.

    Le parlé : La place du parlé, comme acte dominant, est importante (près de la moitié !), et cela déjà est un trait caractéristique du roman.

    L’agir : On y remarque trois grands secteurs :

    a) Le mouvement : total (47 à 53), demi = arrivée ou départ (54 à 58), nul (59). Qui confirme l’aspect dynamique du roman.

    b) L’acte calme : enquête, découverte, écoute (30 à 42), préparation du forfait (43 à 46). Qui confirme le côté réflexion, préméditation.

    c) L’acte violent : violence sur les personnes ou les choses (4 à 15), ou enrayement (16 et 17), catastrophe naturelle ou presque (18 à 21), et maîtrise de l’individu (22 à 26) ou contre (27 à 29). Qui confirme la renommée de brutalité de Fantômas.

    Mais les secteurs comme les liaisons (par message, téléphone, etc.) ne sont pas négligeables.

    L’acte-moteur : La nature fondamentalement criminelle du roman ressort fortement. Par exemple, le sentimental semble se réduire au parlé ou au criminel !

    Il est remarquable de voir que 20 groupes sur 72 ont une importance de plus de 1%, 10 de plus de 2%, et 4 seulement de plus de 3%. Et que les dix principaux groupes sont : conversation, monologue, interrogatoire (tout le parlé), meurtre, arrestation (le fond du criminel), découverte diverse (d’objet, de machination, d’identité), trajet, fuite (mouvement), réunion (rassemblement volontaire et opérant de personnages), message.

    Remarque

    Pour ne pouvoir tout dire, l’étude de l’acte aide malgré tout énormément à la vision de la dynamique du roman.

    Ses grandes lignes seront donc reprises lors de l’étude de chaque épisode, et permettront de voir les variations importantes de cette dynamique.

    Cf. : CALAMITÉ, COERCITION, ENQUÊTE, LIAISON, MACHINATION, MOUVEMENT, PARLÉ, VIOLENCE.

    Répartition thématique des actes

    Lecture du tableau :

    Colonne 1 : Intitulé du groupe thématique, précédé d’un numéro repris dans l’article.

    Colonne 2 : Pourcentage de l’importance du groupe par rapport à l’ensemble des actes.

    Colonne 3 : Pourcentage de l’importance du groupe par rapport à l’ensemble des actes à l’exception du parlé.

    Colonne 4 : Pourcentage de l’importance du groupe par rapport à l’ensemble de la catégorie dans laquelle il est intégré.

    Colonne 5 : Idem (total partiel).

    Nota : L’importance tient compte de la place prise par l’acte dans les différences séquences où il intervient, indépendamment du nombre de celles-ci (= fréquence).

    Précisions : 24 maîtrise = maîtrise corporelle d’un personnage par un autre personnage ; 37 test = opération permettant de mettre à l’épreuve une hypothèse policière ; 43 mise en scène = machination ou opération criminelle (ou policière) visant à aiguiller l’adversaire sur une fausse piste ; 44 obsèques = dans le roman, acte à rattacher au précédent ; 56 rencontre = considérée dans le seul cas significatif d’une rencontre imprévue entraînant une modification réelle de l’action. — La tentative a été prise comme l’acte lui-même.

    ACTUALITÉ

    Elément assez influent sur la conception du roman

    Une double fonction

    La place de l’actualité dans la composition du roman correspond à sa double fonction d’inspiration pour l’auteur et de référence pour le lecteur.

    L’auteur y trouve matière à la fiction, de même qu’il la trouve d’une manière plus générale mais moins spectaculaire dans l’ensemble de la société. Tandis que le lecteur voit grâce à elle une liaison d’intérêt entre les événements concrets qui le préoccupent et l’œuvre littéraire qu’on lui propose.

    Cet aspect double de l’utilité de l’actualité est une donnée fondamentale pour la littérature populaire depuis toujours et aujourd’hui encore.

    Plusieurs actualités

    On peut voir plusieurs secteurs d’actualité dans l’actualité en général.

    Le fait divers : Le fait divers reste sans doute pour la majorité sinon la totalité des romans populaires de l’époque, l’élément majeur de l’actualité.

    L’auteur avait créé pour l’exploiter l’« armoire aux trucs », recueil de coupures de presse d’où il ressortit entre autres l’aventure d’un officier de marine menaçant de bombardement le casino de Monaco (cf. X).

    Toutefois l’événement le plus marquant, de loin, dans ce domaine reste le naufrage du Titanic survenu en avril 1912, mais exploité seulement en septembre 1913 pour La Fin de Fantômas !

    Nombreux seraient à relever les faits divers ayant, sous une forme ou sous une autre, pris place dans le roman. Je n’ai malheureusement pour lors que trop peu d’informations à ce sujet.

    L’événement politique : Mais l’auteur utilise aussi l’actualité politique. Des personnages très concrets côtoient Fantômas, comme la reine Wihelmine, Guillaume II ou Nicolas II (cf. HISTOIRE).

    Un fait, comme exemple, est assez savoureux. Au XXV, intervient le président de la République, nouvellement élu, qui s’appelle Pans. Au XXIX, le même président réapparaît mais avec le nom de Loincaré. En réalité, le XXV est paru le 20 février 1913, et les élections donnèrent leurs résultats le 18. L’auteur dans ces conditions fut obligé d’anticiper, et il misa sur Pams (Pans) qui, hélas pour lui, n’obtint que 296 voix contre 383 à Poincaré (Loincaré) !

    Là encore maints autres détails seraient à retenir.

    Le fait social : Enfin l’auteur, quoi que ses préoccupations soient souvent ailleurs, ne peut ignorer qu’il vit une époque de fortes luttes sociales. Les syndicats existent, la presse syndicale apparaît, les conflits se multiplient. Et Fantômas en est témoin.

    Le plus marquant est situé au XXI. L’année 1912 a été entre autres marquée, en France et dans d’autres pays voisins, par une importante grève internationale dans les ports. Aussi cette grève isole-t-elle Fantômas et les apaches en Angleterre, et empêche-t-elle Hélène de quitter, comme prévu, la Belgique pour l’Afrique !

    Preuve que l’actualité est largement retenue dans le roman.

    Le reste : Enfin, d’autres régions de l’actualité peuvent plus modestement intervenir. Le succès d’un air de musique (cf. Passionnément au XXIII). Voire le temps qu’il fait ! Mais là le repérage devient très difficile.

    AFFAIRES

    Secteur socio-économique qui intervient moyennement dans le roman.

    Quatre postes

    Les affaires, qui occupent 2,8 % de l’ensemble pour les personnages et 1,5 % de l’ensemble pour les lieux, comptent quatre postes essentiels :

    La banque : Qui joue de loin le premier rôle par ses personnages, mais surtout par ses lieux.

    Elle compte comme figures notoires : au III, les associés Barbey et Nanteuil, dont le second n’est autre que Fantômas ; et au XIII, Nathaniel Marquet-Monnier.

    Objet de la part de Fantômas d’attaques directes, comme au XVIII, ou indirectes, comme au XXX, la banque est essentiellement représentée par le Comptoir National aux XVIII et XX. la Banque Helvétique au XXX, et deux établissements officiels : la Banque de France et l’Hôtel de la Monnaie, respectivement aux XVIII et XXVIII.

    Les assurances : Plus modestes, les assurances ne comptent qu’un lieu notoire mais discret, l’Epargne au XIX, et deux personnages importants, H. Martel au XIV et M. de Keyrolles au XIX.

    La finance : Qui est surtout représentée par ses personnages. Car elle compte dans ses rangs, outre Minas alias Fantômas au XXV, l’Américain Backefelder (cf. AMÉRIQUE), personnage revenant n°4. Intervient aussi Pedro Coralés, au XXV.

    La Bourse est le seul lieu notoire (et modeste) !

    Le notariat : Une seule famille donne son importance au notariat, les Gauvin. Le père dont l’étude est à Vernon (cf. XX), et le fils Théodore qui s’installe à Grenoble (cf. XXVII).

    Rôle

    Même si tous ces personnages ne sont pas uniquement victimes de l’appétit de Fantômas — ou autre (cf. Backefelder qui se fait complice du bandit, ou Théodore Gauvin qui commet des délits pour son propre compte), — les affaires sont bien la cible privilégiée pour le crime, comme en témoigne la faiblesse de ses actes (dominants) spécifiques (cf. ACTE).

    AFRIQUE

    Continent qui intervient très modestement dans le roman.

    Apport

    L’Afrique intervient surtout par le cadre qu’elle propose pour un des épisodes du roman. Mais l’on peut considérer aussi qu’elle donne à celui-ci deux de ses personnages fondamentaux : Fantômas et Hélène.

    Lieu

    Le pays d’Afrique concerné par le roman est le Natal (14,4 % de l’espace géographique étranger, cf. LIEU).

    Le Natal : Pays découvert par Vasco de Gama un jour de Noël, qui devint une des quatre provinces de l’Afrique du Sud par la Constitution commune signée en septembre 1909. Une de ses principales villes, le port de Durban, sert de cadre au VIII, avec le veld.

    La société : A cette occasion, l’auteur nous montre une société de type colonialiste, possédant par exemple un cercle pour la haute société masculine et blanche, et aimant à l’occasion « casser » du Noir (cf. RACE).

    Personnage

    Lors de l’épisode, le « noyau » est entouré d’autochtones. Mais tous n’ont pas des origines précises.

    Fantômas/Hélène : Si Fantômas conserve durant tout le roman l’étiquette d’ancien Boer trahissant sa cause, Hélène finit par être considérée comme d’origine indienne (cf. HÉLÈNE).

    D’autres : Si Elders semble être indigène, Ribonard et Gérard qui réapparaîtront en Europe, semblent plutôt des cosmopolites.

    Juve : Enfin, il ne faut pas oublier que si Juve est le frère jumeau de Fantômas, il a de grandes chances d’être lui aussi africain (cf. JUVE).

    ÂGE

    Facteur secondaire concernant les personnages.

    Etendue

    Il est plus que difficile, dans la très grande majorité des cas, de situer précisément l’âge des personnages. D’autant que, pour ceux qui « font carrière » dans le roman, l’élément est très fluctuant.

    Mais l’on peut dire que si la plupart des personnages sont d’âge adulte en pleine activité, les extrêmes ne sont pas absentes. Quelques bébés, enfants ou adolescents jouent des rôles non négligeables (cf. ENFANT). De même que quelques vieillards, comme Bedjapour. Sans oublier que Bouzille et la Toulouche, par exemple, ont la cinquantaine.

    Bref, tous les âges sont représentés sans qu’une particularité hors du commun soit à signaler.

    Capacités

    Par ailleurs l’âge est rarement un obstacle aux capacités du personnage. Débrouillard, physiquement capable, futé, Zizi (quinze ans) l’est autant que Bouzille (cinquante ans). L’amour enflamme le jeune Gauvin ou le jeune Rambert, mais Bouzille et la Toulouche n’y ont pas renoncé. Etc.

    L’AGENT SECRET

    Quatrième épisode du roman, publié en mai 1911, et réédité sous le titre Une ruse de Fantômas en juillet 1932.

    Présentation

    Prémisses : L’espionnage (en littérature) est aussi vieux que la conscience populaire des tensions internationales ! Mais, en France, il ne prend un réel essor qu’avec la Première Guerre mondiale. Aussi cet épisode, sans être vraiment une œuvre pionnière, est une œuvre assez ancienne dans le genre1.

    Définition : Il s’agit donc d’un épisode marginal, par son thème fondamental, par rapport à l’ensemble du roman (cf. ESPIONNAGE). Mais n’y sont pas moins présents les exploits de Fantômas pour qui le Renseignement n’est rien de plus qu’une autre source de revenu financier. Et la diplomatie une sécurité contre la justice.

    Cependant l’univers du roman s’élargit encore pour prendre la dimension que l’on retrouvera souvent. En effet, apparaît dans l’épisode la Province — déjà vue — mais aussi l’Etranger. Et, pour la première fois, s’y développe une action sentimentale extérieure au « noyau » ; enfin, pour la première fois également, est pris en considération un grand secteur socio-économique, ici l’Armée.

    Des personnages réapparaissent (Bobinette, Thérèse Auvernois), d’autres sont provisoirement absents (les apaches, Lady Beltham). Ce qui là aussi crée la dynamique logique du roman.

    Opinion : Plus amateur d’espionnage que de policier, je n’ai pu qu’être enthousiasmé par cet épisode. D’autant qu’il présente un caractère très pur d’espionnage proche du réel !

    Cela dit, l’intrigue reste conduite par Fantômas qui, à la fin, déroge totalement au genre. Mais les figures de Bobinette, Vinson, Nichoune sont de bonne facture.

    Ce qui frappe le plus, et me plaît, c’est la capacité du roman à changer de décor. Le « noyau » est certes toujours présent, mais ne nage pas toujours dans la même eau. Ici, pas d’apaches, mais Fantômas dans un autre circuit. Mélange continuel de connu et de nouveau !

    Résumé

    Le capitaine Brocq, attaché au Deuxième Bureau de l’Etat-Major, s’aperçoit que Bobinette, sa maîtresse, vient de lui dérober un document important. Il la poursuit en taxi, mais est pris d’un malaise mortel place de l’Etoile.

    Peu après, Juve constate dans les papiers de l’officier qui a été tué — prouve-t-il — par balle, la disparition d’un document qu’au même moment le vagabond Vagualame reçoit de Bobinette.

    Fandor s’apprête à partir en congé quand Dupont de l’Aube, son patron, lui confie une enquête sur la mort de Brocq. Le journaliste se rend d’abord à l’hôtel du baron de Naarboveck, employeur de Bobinette et ami du capitaine. Là, il parle avec la jeune femme et le lieutenant de Loubersac. Puis, il rentre chez lui, content d’être sur une affaire d’espionnage. Ce qui ne tarde pas à l’opposer à Juve qui ne songe qu’à Fantômas.

    Au moment de quitter son domicile, Fandor reçoit la visite du caporal Vinson qui confesse sa trahison. Il renseigne l’ennemi à cause de son amour pour la chanteuse Nichoune. Il a demandé sa mutation pour l’arrière, mais vient d’être nommé à Verdun ! Il est prêt à se tuer, mais le journaliste lui propose quelque chose.

    Rue Saint-Dominique, au ministère de la Guerre, le colonel Hoffermann reçoit le remplaçant de Brocq, puis appelle de Loubersac au sujet de l’affaire V. ! Peu après, au Jardin des Plantes, le lieutenant retrouve Vagualame qui réclame 50.000 francs en échange du document disparu.

    Au « beuglant » de Châlons-sur-Marne, Vagualame retrouve Nichoune après le spectacle et lui remet une enveloppe à faire parvenir. La jeune femme veut abandonner le « métier » et le vagabond lui promet qu’il s’agit de sa dernière mission. Mais le lendemain, il revient incognito et s’aperçoit que Nichoune a écrit au juge d’instruction. Quand elle arrive, il lui conseille — pour sa beauté — de dormir les bras en l’air, sachant qu’elle a le cœur fragile !

    Au ministère, Juve, qui pense Wilhelmine de Naarboveck maîtresse de Brocq et Bobinette complice de Fantômas, s’oppose au colonel Hoffermann. Or, peu après, le capitaine Loreuil se rend incognito à Châlons, trouve Nichoune morte et découvre quelque chose qui permet bientôt à Hoffermann de contrecarrer Juve.

    Fandor se prépare à partir à la place de Vinson. En quittant son domicile, il évite de justesse deux hommes qui ne tardent pas à se retrouver en présence : Juve et Vagualame. Ce dernier fuit en abandonnant la cagoule de Fantômas ! Bientôt le journaliste prend le train et rejoint le 257e de ligne à Verdun.

    Juve, déguisé en Vagualame, rencontre Loubersac et joue les imbéciles. Il s’informe mais met l’officier en colère en prétendant Wilhelmine maîtresse de Brocq ! Aussi, peu après, le lieutenant aborde-t-il la jeune femme, accompagnée de Bobinette, et lui fait-il part de ses soupçons. Ils entrent tous deux dans le cimetière Montmartre où est enterré Brocq, tandis que Vagualame alias Juve aborde Bobinette. Le policier, pénétrant à son tour dans le cimetière, suit des traces de pas jusqu’à la tombe de Lady Beltham — que peu savent être encore en vie !

    Fandor se voit accorder une permission d’office et se rend à un rendez-vous donné. Il est guidé vers une imprimerie où on lui remet de l’argent. Plus tard, au bal de l’Elysée, Loubersac et Hoffermann d’une part, d’autre part Fandor et Havard parlent des soupçons qui pèsent sur Vagualame.

    Au Cinéma-Concert Moderne, Vagualame alias Juve retrouve Bobinette qui lui parle d’un débouchoir qui doit être livré au Havre quand Vinson en aura fourni les plans. Le policier demande à voir. Mais chez les Naarboveck, arrivent deux agents du Deuxième Bureau — déguisés, — puis deux inspecteurs de police. On arrête Vagualame.

    Fandor arrive à Paris avec une nouvelle permission d’office. Il a encore un rendez-vous auquel il se rend d’abord incognito pour ne voir que Bobinette. Puis normalement pour tomber sur un prêtre déjà rencontré à Verdun. Le journaliste se retrouve bientôt en automobile, en direction de Rouen, avec le débouchoir. Mais, arrivés à Rouen, l’abbé reçoit un télégramme et change la direction vers Dieppe. A la nuit, dans une auberge de campagne, Fandor, qui sait son compagnon être une femme, voit celle-ci prendre des précautions pour ne pas dormir.

    Se retrouvant à Dieppe pour la même affaire, Juve et Loubersac décident de faire la paix. Ils veillent toute la nuit pour rien. Puis Juve renouvelle sa calomnie vis-à-vis de Wilhelmine ! Au matin, Fandor fuit au volant de l’automobile. Le mécanicien alerte la gendarmerie qui retrouve son véhicule et le débouchoir.

    Dans le même temps, Juve apprend que Vinson est à Londres et, tandis que Loubersac rentre a Paris, il traverse la Manche. Dans le train, Loubersac repère Bobinette qui est encore en ecclésiastique. Mais, à Paris, la police arrête Vinson à la descente du train. Pendant ce temps, à Londres, Juve et le capitaine Loreuil — déguisés — enivrent Vinson que le policier ramène en France et arrête. Le caporal avoue tout.

    Loubersac a une nouvelle explication avec Wilhelmine qui lui révèle sa véritable identité : Thérèse Auvernois ! Mais l’officier ne revient pas sur son sentiment.

    Lorsque le commandant Dumoulin qui préside le Conseil de guerre à la prison du Cherche-Midi, convoque le caporal Vinson, on lui amène Fandor que Juve reconnaît. Mais on lui apprend aussi la mort du vrai ! Ce qui vaut à Fandor d’être gardé prisonnier.

    Bobinette retrouve son frère, rue Monge. Puis Vagualame qui lui propose la fuite à l’étranger et lui donne rendez-vous sur la route de Versailles. En attendant, ils vont tous deux à une librairie qui ne tarde pas à être investi par la police dirigée par Juve. Vagualame use d’un passage secret que le policier emprunte après lui pour tomber sur une assemblée clandestine de nihilistes russes dont il se déclare le chef ! Assemblée qui se plaint de Fantômas. Bientôt Juve apprend de l’inspecteur Michel qu’il a laissé passer Vagualame en le prenant pour son chef, et qu’il a entendu parler de la route de Versailles.

    Devant le tribunal, Fandor est trahi par l’argent reçu à Verdun. Cet argent appartenait à Brocq ! Pendant ce temps, Bobinette retrouve Vagualame alias Fantômas qui parle de trahison et la condamne à un tête à tête dans une roulotte avec un ours. Juve arrive in extremis pour la sauver.

    Naarboveck, déguisé en avocat, fait évader Fandor. Mais il le conduit dans une mansarde où il le déguise en Fantômas ! Or, tandis que Loubersac demande son pardon à Wilhelmine, les Russes arrivent près de Fandor pour tuer Fantômas ! Leur chef reste seul pour l’exécution, mais surgit le baron qui délivre le journaliste. Ils vont pour maîtriser le Russe alias Juve, quand ce dernier accuse Naarboveck d’être Fantômas. Le bandit fuit tandis que les deux amis s’expliquent. Puis Fandor regagne sa prison et Juve va trouver le roi Frédérick-Christian II de Hesse-Weimar qui bientôt veut le suivre en France.

    Le procès de Vinson s’ouvre. Tout à coup, à la barre, Bobinette avoue tout. Elle a agi par dépit amoureux contre Loubersac. Le huis-clos est prononcé. Mais la jeune femme s’empoisonne. Fandor est acquitté.

    Le baron de Naarboveck donne une grande réception pour fêter ses lettres de créances comme ambassadeur en France du royaume de Hesse-Weimar et les fiançailles de sa fille. L’assistance est nombreuse. Mais Juve demande un entretien et, en présence du roi, accuse Fantômas qui tente en vain de corrompre le souverain avec des documents secrets. Alors le bandit fuit. On le cherche vainement dans la pièce. Il en est sorti dans un fauteuil creux !

    Données

    Construction

    RELEVÉ :

    C.1 = Fantômas dirige un réseau d’espionnage dans le but de vendre pour son compte des informations militaires.

    1/Bobinette vol un document — 2/Juve enquête — 3/Fandor débute aussi une enquête — 4/Vinson se confesse Fandor — 5/Loubersac traite avec Vagualame — 6/Vagualame élimine Nichoune — 7/entretien Juve-colonel Hofferman — 8/Fandor part pour Verdun — 9/Juve alias Vagualame enquête — 11/on paie Fandor — 12/bal à l’Elysée — 13/arrestation du faux Vagualame — 14/Fandor part avec Bobinette — 15/Juve et Loubersac à Dieppe — 16/arrestation des deux Vinson — l8/l’un meurt, l’autre est jugé — 19/Bobinette retrouve Vagualame — 20/Fandor est confondu — 21/Juve sauve Bobinette — 22/Fantômas tente de se débarrasser de ses ennemis — 25/procès Vinson.

    C.2 = Fantômas tente de devenir ambassadeur de Hesse-Weimar.

    3/Fantômas usurpe l’identité du baron de Naarboweck — 24/Juve est reçu par Frédérick-Christian II — 26/Fantômas est confondu.

    S.1 = Amours du lieutenant de Loubersac pour Wilhelmine de Naarboveck.

    3/Loubersac fréquente l’hôtel de Naarboveck — 7/entretien Juve-colonel Hoffermann — 9/Juve alias Vagualame enquête — 10/Loubersac aborde Wilhelmine — 15/Juve et Loubersac à Dieppe — 17/explication entre Loubersac et Wihelmine — 23/Loubersac demande son pardon — 26/fête pour les fiançailles.

    SYNTHÈSE :

    DÉFINITION :

    Episode construit sur une trame essentiellement criminelle mais aussi sentimentale. Trame composée d’une action très longue parallèle à une action moyenne peu emboîtée et à une action très courte emboîtée quasi-in fine.

    Personnages

    RELEVÉ :

    Principaux = Juve (12,4%/+3,9), Fandor (10%/+1,7), lieutenant de Loubersac (7,8%), Bobinette (6%), Fantômas (5,4%/–2,7), Thérèse Auvernois (4,9%), caporal Vinson (3,5%), commandant Dumoulin (2,6%), capitaine Loreuil (2,4%), colonel Hoffermann (1,6%), inspecteur Michel (1%).

    Apparaissent = Dupont de l’Aube, Frédérick-Christian II, Geoffroy la Barrique, Havard, Lépine, Mme Oudry.

    DÉFINITION :

    Episode où se distinguent onze personnages directeurs (–3/4 P, 2 R, 5 E) — dont cinq militaires ! — conduits par le trio fondamental, déséquilibré aux dépens de Fantômas, assisté d’un éphémère et de deux revenants importants. Et où interviennent six

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1