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Une Maison Divisée (Un Thriller Luke Stone—Volume 7)
Une Maison Divisée (Un Thriller Luke Stone—Volume 7)
Une Maison Divisée (Un Thriller Luke Stone—Volume 7)
Livre électronique401 pages5 heures

Une Maison Divisée (Un Thriller Luke Stone—Volume 7)

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À propos de ce livre électronique

« L’un des meilleurs thrillers que j’ai lus cette année. L’intrigue est captivante et vous accroche dès le début. L’auteur a excellé dans la création de personnages bien développés et très attachants. J’ai hâte de lire la suite. »
--Roberto Mattos, Books and Movie Reviews (pour Tous les moyens nécessaires)

UNE MAISON DIVISÉE est le volume 6 de la série de thrillers à succès Luke Stone, qui a débuté par TOUS LES MOYENS NÉCESSAIRES (volume 1), en téléchargement gratuit avec plus de 500 notations 5 étoiles !

Des terroristes armés de lance-roquettes attaquent un avion de ligne en Afrique du Nord par, ce qui provoque d’énormes pertes humaines. Pourtant, les services de renseignement américains signalent que ce n’est qu’une diversion, un prélude à un attentat terroriste bien plus grave.

Un cargo est piraté au large des côtes africaines, et les pirates sont intrigués de ne trouver dans ses vastes cales qu’une caisse mystérieuse. Elle contient une arme qu’ils ne comprennent pas – une arme d’un intérêt vital pour Al-Qaïda. On découvre que cette arme infligera des dégâts catastrophiques aux États-Unis si elle n’est pas stoppée à temps.

L’arme disparaît au fin fond du cœur de l’Afrique, et comme tout espoir semble perdu pour la récupérer, Luke Stone est convoqué. Forcés de traverser des déserts, de s’enfoncer dans la jungle, Luke et son équipe se lancent dans une course folle à travers l’Afrique, pour une mission suicidaire : détruire l’arme avant qu’il ne soit trop tard.

Thriller politique bourré d’action, avec un contexte international dramatique et un suspense haletant, UNE MAISON DIVISÉE est le volume 7 de la série à succès Luke Stone, une nouvelle série explosive, acclamée par la critique, qui vous fera tourner les pages jusque tard dans la nuit.

« Le thriller à son apogée. Les amateurs qui apprécient l’exécution précise d’un thriller inter-national, mais qui prisent aussi la profondeur psychologique et la crédibilité d’un protagoniste qui doit affronter des défis autant professionnels que personnels, y trouveront un récit captivant et difficile à lâcher. »
--Diane Donovan, Midwest Book Review (pour Tous les moyens nécessaires)


Cible Principale: L’Entraînement de Luke Stone, tome 1 (thriller d’action) est déjà disponible en précommande !
LangueFrançais
ÉditeurJack Mars
Date de sortie26 févr. 2021
ISBN9781094342856
Une Maison Divisée (Un Thriller Luke Stone—Volume 7)

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    Aperçu du livre

    Une Maison Divisée (Un Thriller Luke Stone—Volume 7) - Jack Mars

    cover.jpg

    UNE MAISON DIVISÉE

    (UN THRILLER LUKE STONE – LIVRE 7)

    J A C K  M A R S

    Jack Mars

    Jack Mars est actuellement l’auteur best-seller aux USA de la série de thrillers LUKE STONE, qui contient sept volumes. Il a également écrit la nouvelle série de préquels L’ENTRAÎNEMENT DE LUKE STONE contenant trois volumes (pour l’instant), ainsi que la série de thrillers d’espionnage L’AGENT ZÉRO comprenant sept volumes (pour l’instant).

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    Copyright © 2018 par Jack Mars. Tous droits réservés. À l’exclusion de ce qui est autorisé par l’U.S. Copyright Act de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous toute forme que ce soit ou par aucun moyen, ni conservée dans une base de données ou un système de récupération, sans l’autorisation préalable de l’auteur. Ce livre numérique est prévu uniquement pour votre plaisir personnel. Ce livre numérique ne peut pas être revendu ou offert à d’autres personnes. Si vous voulez partager ce livre avec quelqu’un d’autre, veuillez acheter un exemplaire supplémentaire pour chaque destinataire. Si vous lisez ce livre sans l’avoir acheté, ou qu’il n’a pas été acheté uniquement pour votre propre usage, alors veuillez le rendre et acheter votre propre exemplaire. Merci de respecter le dur labeur de cet auteur. Il s’agit d’une œuvre de fiction. Les noms, personnages, entreprises, organismes, lieux, événements et incidents sont tous le produit de l’imagination de l’auteur et sont utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, n’est que pure coïncidence. Image de couverture : Copyright evantravels, utilisée sous licence à partir de Shutterstock.com.

    LIVRES DE JACK MARS

    SÉRIE DE THRILLERS LUKE STONE

    TOUS LES MOYENS NÉCESSAIRES (Volume #1)

    PRESTATION DE SERMENT (Volume #2)

    SALLE DE CRISE (Volume #3)

    LUTTER CONTRE TOUT ENNEMI (Volume #4)

    PRÉSIDENT ÉLU (Volume #5)

    NOTRE HONNEUR SACRÉ (Volume #6)

    UNE MAISON DIVISÉE (Volume #7)

    L’ENTRAÎNEMENT DE LUKE STONE

    CIBLE PRINCIPALE (Tome #1)

    DIRECTIVE PRINCIPALE (Tome #2)

    MENACE PRINCIPALE (Tome #3)

    UN THRILLER D’ESPIONNAGE DE L’AGENT ZÉRO

    L’AGENT ZÉRO (Volume #1)

    LA CIBLE ZÉRO (Volume #2)

    LA TRAQUE ZÉRO (Volume #3)

    LE PIÈGE ZÉRO (Volume #4)

    LE FICHIER ZÉRO (Volume #5)

    LE SOUVENIR ZÉRO (Volume #6)

    L’ASSASSIN ZÉRO (Volume #7)

    LE LEURRE ZÉRO (Volume #8)

    UNE NOUVELLE DE L’AGENT ZÉRO

    TABLE DES MATIÈRES

    CHAPITRE UN

    CHAPITRE DEUX

    CHAPITRE TROIS

    CHAPITRE QUATRE

    CHAPITRE CINQ

    CHAPITRE SIX

    CHAPITRE SEPT

    CHAPITRE HUIT

    CHAPITRE NEUF

    CHAPITRE DIX

    CHAPITRE ONZE

    CHAPITRE DOUZE

    CHAPITRE TREIZE

    CHAPITRE QUATORZE

    CHAPITRE QUINZE

    CHAPITRE SEIZE

    CHAPITRE DIX-SEPT

    CHAPITRE DIX-HUIT

    CHAPITRE DIX-NEUF

    CHAPITRE VINGT

    CHAPITRE VINGT-ET-UN

    CHAPITRE VINGT-DEUX

    CHAPITRE VINGT-TROIS

    CHAPITRE VINGT-QUATRE

    CHAPITRE VINGT-CINQ

    CHAPITRE VINGT-SIX

    CHAPITRE VINGT-SEPT

    CHAPITRE VINGT-HUIT

    CHAPITRE VINGT-NEUF

    CHAPITRE TRENTE

    CHAPITRE TRENTE-ET-UN

    CHAPITRE TRENTE-DEUX

    CHAPITRE TRENTE-TROIS

    CHAPITRE TRENTE-QUATRE

    CHAPITRE TRENTE-CINQ

    CHAPITRE TRENTE-SIX

    CHAPITRE TRENTE-SEPT

    CHAPITRE TRENTE-HUIT

    CHAPITRE TRENTE-NEUF

    CHAPITRE QUARANTE

    CHAPITRE QUARANTE-ET-UN

    CHAPITRE QUARANTE-DEUX

    CHAPITRE QUARANTE-TROIS

    CHAPITRE QUARANTE-QUATRE

    CHAPITRE QUARANTE-CINQ

    CHAPITRE QUARANTE-SIX

    CHAPITRE QUARANTE-SEPT

    CHAPITRE QUARANTE-HUIT

    CHAPITRE QUARANTE-NEUF

    CHAPITRE CINQUANTE

    CHAPITRE CINQUANTE-ET-UN

    CHAPITRE CINQUANTE-DEUX

    CHAPITRE CINQUANTE-TROIS

    CHAPITRE CINQUANTE-QUATRE

    « …une maison divisée contre elle-même ne peut subsister. »

    Matthieu 12:25

    CHAPITRE UN

    28 janvier

    11:05, heure du Sinaï (04:05, heure normale de l’Est)

    Près de l’aéroport international de Charm el-Cheikh

    Péninsule du Sinaï

    Égypte

    — Il arrive, déclara le jeune guetteur d’un ton empreint d’inquiétude. L’avion arrive.

    À quelques mètres, Hassan al-Malik était assis en tailleur sur le sol raboteux, tirant les dernières bouffées d’une cigarette turque. Ses longs doigts fins et sombres étaient tellement incrustés de crasse qu’il ne pourrait plus jamais les laver. Il avait des traits tannés et burinés et portait une épaisse barbe blanche où demeuraient quelques fils noirs, mais ses yeux étaient vifs et son regard acéré. Il avait déjà longuement vécu, et ce n’était pas par accident.

    Dans le monde des guerriers itinérants d’Allah – les martyrs, les moudjahidines –, il était connu sous le nom d’El-Cheikh, un mot arabe signifiant « le Vieux ». Aujourd’hui, il ressentait chaque minute de toutes ces années. Il était certainement trop âgé pour cela. Il avait les mains froides – presque glacées – et son corps n’allait pas mieux. Il était en train de geler sur place.

    Il leva les yeux sur le guetteur, un Bédouin à la peau noire coiffé d’un turban bleu clair, qui avait passé toute sa courte vie à parcourir ces montagnes arides et désertiques. Le garçon était pieds nus dans ses sandales. Ses joues étaient douces et glabres – il ne pourrait y faire pousser de barbe même si Allah lui-même le lui demandait. Debout, il scrutait les lointains, ses jumelles puissantes braquées sur le nord-ouest.

    — Est-ce que tu peux lire le logo ? demanda Hassan.

    — Un instant… hésita le garçon. Dans un instant… Oui.

    Hassan entendait tout juste l’avion à présent, le bruit de ses réacteurs luttant pour surmonter les sifflements du vent. Il crut même entendre le bruit du train d’atterrissage qui se déployait.

    — Qu’est-ce qui est écrit ?

    — Heuh… TUI ? répondit le garçon d’un ton interrogateur. (Puis, plus confiant :) Oui, c’est ça. TUI.

    Hashan consulta la montre à son poignet osseux. C’était quelque chose, cette montre. Noire et lourde, avec un épais bracelet, son grand cadran protégé par du verre trempé. Elle était résistante aux chocs, à l’eau, au froid et à la chaleur extrêmes, et parfaitement précise en haute altitude. S’il vendait la montre, les bénéfices permettraient de nourrir toute une famille de paysans pendant un an – mais la montre était plus importante que la famille. La famille pouvait mourir de faim, mais un homme comme Hassan devait savoir l’heure.

    Il se trouvait que l’heure était juste. En fait, l’avion avait vingt minutes de retard.

    — C’est lui, dit Hassan. C’est le bon.

    Il tira une ultime bouffée de sa cigarette, puis l’expédia au loin d’une chiquenaude. Il se leva et se débarrassa de sa lourde et râpeuse couverture de laine. Il s’accorda quelques secondes pour admirer les pentes déchiquetées tout autour et les montagnes plus hautes juste à l’ouest, saupoudrées de neige. Deux secondes, peut-être trois – il n’avait pas beaucoup de temps. Déjà, il distinguait la tache noire qui bougeait dans le ciel, grandissait en se dirigeant vers eux.

    Il souleva le lance-roquette vert et brun qui gisait par terre. C’était un bel engin : un Strela-2, un système de missile sol-air de fabrication russe libéré des stocks personnels du larbin des Occidentaux récemment disparu, Mouammar Kadhafi.

    Hashan s’empressa de procéder aux préparatifs du tir. Le Strela pouvait être rechargé, mais pas sur le terrain. Il n’allait faire qu’un seul essai, alors il valait mieux qu’il soit fin prêt. Il ôta les couvertures et déplia les viseurs, puis hissa le tube sur son épaule. Il activa l’alimentation électrique de l’électronique du missile et attendit quelques secondes que la puissance se stabilise.

    Le lanceur pesait lourdement sur ses vieux os – c’était le garçon qui l’avait porté jusqu’ici. Mais les soixante-deux ans de Hassan pesaient plus lourdement sur lui que la roquette elle-même. Il avait participé à de nombreuses guerres en de nombreux endroits, et il était fatigué. Être envoyé ici ressemblait plus à une punition qu’à un honneur. Hier, il avait traversé ces montagnes sans pistes avec ce jeune garçon du coin comme guide, et ils avaient passé la nuit sans nourriture et sans feu, blottis l’un contre l’autre sur le sol gelé pour se réchauffer.

    Le trajet avait été difficile, mais Hashan avait déjà eu froid et faim à plusieurs reprises. Il était bien plus difficile d’abattre des avions de ligne avec de vieux missiles soviétiques tirés à l’épaule. Il fallait être un expert pour y parvenir, ce qu’était Hassan, mais même alors…

    Même alors…

    Il secoua la tête. Vieil imbécile. C’était Allah qui aiguisait sa vue. Allah qui raffermissait ses mains. Allah qui guidait le missile vers sa cible.

    Hassan était même trop épuisé pour prier. Une image passa dans son esprit : Allah baignant dans une pure lumière et l’appelant au Paradis. Il soupira. Ça devrait le faire. Le Parfait savait tout, y compris les intentions de son serviteur le plus inadéquat.

    — Donne-moi la force, marmonna Hassan dans sa barbe.

    Il plaça son œil droit derrière les mires métalliques, cala le tube avec sa main gauche et appuya à moitié sur la détente de la droite. Il agissait presque automatiquement, comme si le lanceur le faisait tout seul. Hashan voyait maintenant l’avion assez clairement : un gros appareil, tel un énorme bourdon qui volait lentement de gauche à droite, descendant pour atterrir à l’aéroport à une trentaine de kilomètres au sud d’ici. Le soleil d’hiver scintillait sur les vitres du cockpit.

    Peu importe ce que Hassan voyait. Le missile déciderait si le tir était propre. Soudain, une lumière apparut dans les mires métalliques et un bourdonnement se fit entendre. La roquette avait acquis une signature infrarouge de l’avion. Hassan pointa le lanceur dessus, le guida juste un peu. Bien planté sur ses pieds, il appuya à fond sur la détente.

    Le missile s’éjecta du tube avec un WOOOUCH dont la puissance fit basculer la frêle charpente de Hassan. Il le regarda partir, les ailerons avant et arrière se détachant aussitôt. Il parut s’envoler au ralenti, et le vieux crut presque le voir tourner.

    — Allah est grand, lança le garçon derrière lui.

    — Oui, acquiesça Hassan.

    C’était bien vrai, que le missile trouve ou non sa cible.

    ***

    Le membre du Congrès Jack Butterfield, du Texas, se prélassait dans un siège près du hublot en première classe en sirotant une vodka tonic, contemplant les montagnes qui défilaient en dessous et écoutant le milliardaire anglais aux cheveux blancs Marshall Dennis bavarder à ses côtés à propos de quelques aventures hédonistes qu’il avait vécues à Ibiza dans sa jeunesse.

    — C’est génial, Marsh, dit Jack.

    Il le pensait vraiment. Jusqu’ici, tout le voyage avait été génial. C’était la fête dans l’avion. Ils avaient tous commencé à picoler dans un salon VIP de l’aéroport avant de quitter Gatwick. Tout le monde avait vadrouillé çà et là dans la cabine pendant tout le vol, comme s’il n’était qu’un long cocktail aérien.

    Et la jeune hôtesse rousse venait de lui servir un autre verre, alors même qu’ils allaient atterrir. Jack la suivit des yeux tandis qu’elle avançait dans l’allée centrale et s’arrêtait devant le consul général égyptien. Bon sang, Jack adorerait avoir quelque aventure avec cette hôtesse.

    Il fallait qu’il trouve un prétexte pour la faire revenir vers lui.

    — Si ça te va, reprit Jack, je ne vais sans doute pas raconter cette histoire pendant l’inauguration.

    — Oh, je doute que quiconque en soit surpris, répondit Marsh. J’ai été sportif toute ma vie.

    — Je le sais bien. Mais crois-moi, j’ai suivi tes…

    À cet instant, l’avion vira sec sur l’aile et fit une violente embardée sur la gauche. Une voix se fit entendre dans les haut-parleurs, dans laquelle Jack reconnut l’accent traînant de l’Oklahoma du pilote, un vétéran de l’US Navy qu’il avait brièvement rencontré en montant à bord. Mais le ton était différent à présent : l’homme parlait vite et fort.

    — À tout l’équipage ! Préparez-vous à un atterrissage d’urgence.

    Quelqu’un hoqueta, deux rangées derrière Jack.

    La jolie hôtesse de l’air rousse était tombée sur les genoux du consul général. L’avion avait viré si brusquement qu’elle avait culbuté et se retrouvait jambes en l’air, incapable de reprendre pied.

    Jack Butterfield se tourna vers Marsh Dennis. Tout semblait ralentir et prendre une tournure surréaliste. Les yeux injectés de sang de Marsh étaient écarquillés, deux billes emplies d’une peur soudaine. Pour la première fois, Jack remarqua les rides profondes sur son visage, de longs sillons étroits qui ondulaient le long de ses joues.

    Jack baissa les yeux sur sa main qui tenait sa vodka dans un gobelet en plastique. Malgré toute cette agitation, il n’en avait pas renversé une seule goutte. Cela lui procura un élan de fierté absurde – il buvait depuis longtemps. C’était un Texan, quoi.

    — Projectile à droite ! hurla-t-on dans les haut-parleurs. Extrême droite, même. Mon Dieu, il nous traque !

    Jack chercha sa ceinture, la boucla et la sangla serrée.

    Un moment s’écoula.

    — Préparez-vous à l’impact, déclara quelqu’un.

    L’impact ?

    À ses côtés, Marsh Dennis posa ses mains tannées sur le siège devant lui.

    Quelque part derrière eux, loin dans la cabine principale, un bruit retentit. Jack ne sut pas ce que c’était – il était si énorme qu’il ne pouvait pas le comprendre. C’était comme un coup de tonnerre multiplié par mille. L’instant d’après, la trajectoire du vol changea radicalement. L’avion tombait dans un plongeon à retourner les tripes. Un bruit d’aspiration se fit entendre... il n’y avait rien à quoi le comparer.

    Tout se mit à voler, aspiré vers l’arrière. La jolie rousse en faisait partie, son chariot à boissons aussi. Une autre personne disparut après elle, un gros homme en costume.

    — En position de crash ! tonna une voix.

    Jack hurla, mais il ne pouvait s’entendre. Il lâcha son verre et se plaqua les mains sur les oreilles.

    Devant lui, la cabine de l’avion avait l’air d’un tunnel étroit. Quand elle se retourna, il serra fort les paupières. Au sein de sa terreur, il ne lui vint aucune pensée, sinon le vague sentiment que ce qui allait se produire, il ne voulait pas le voir.

    ***

    — Il arrive, déclara Liz Jones.

    Elle se tenait avec son comité d’accueil dans la zone d’arrivée des passagers VIP internationaux au Terminal 1 de l’aéroport de Charm el-Cheikh. Toute son équipe portait les uniformes noirs et or de Dennis Hotels Worldwide. Elle-même était vêtue d’un costume brun-roux.

    La baie vitrée, haute de quatre étages, offrait une vue imprenable sur les montagnes environnantes et le désert qui cernait l’aéroport.

    Elle sentait un frisson de nervosité courir le long de sa colonne vertébrale. C’était une affaire importante. Un avion rempli de gros bonnets, dont Sir Marshall Dennis lui-même, et la plupart d’entre eux allaient être fin soûls à présent. Mais Liz savait gérer ça. Elle se connaissait bien. Elle avait fricoté avec les élites, partout dans le monde, pendant des années et des années.

    — Soyez classe, vous tous, avertit-elle.

    Soudain, un jeune Irlandais parmi le groupe émit un hoquet de surprise. Puis une jeune femme hurla. Puis d’autres gens dans le salon se mirent à crier.

    Liz regarda par la fenêtre, son joli minois de quadragénaire figé, son cerveau gelé par le choc. Pendant un long moment, elle ne comprit pas ce qui se passait là-dehors. Cela n’avait aucun sens. Ces données inconnues n’étaient tout simplement pas traitables.

    D’autre part, en son for intérieur, elle avait stocké des images de ce qui venait d’arriver. Si elle se les repassait, elle savait ce qu’elle verrait : l’avion approchant au-dessus des montagnes, puis un flash de lumière sur son flanc droit, juste derrière l’aile. Elle l’avait vu en temps réel, mais n’avait pas pu le traiter. Elle se préparait mentalement pour le débarquement et n’avait pas réalisé ce qu’elle regardait.

    L’avion s’était brisé en plein vol. Il y avait d’abord eu deux morceaux, puis trois, puis quatre. L’arrière du fuselage fila en tourbillonnant comme un boomerang. La partie avant plongea vers le sol. Elle se retourna et, à pleine vitesse, s’écrasa sur les contreforts des montagnes et se pulvérisa en mille morceaux. Les ailes se désintégrèrent en virevoltant vers le sol.

    Liz ne pouvait détacher son regard. À présent il y avait des feux partout dans les collines. Tout autour d’elle, son équipe se tenait silencieuse, des statues en Dennis noir et or. Derrière elles, dans le terminal, les gens criaient encore, et maintenant ils couraient. Plusieurs d’entre eux s’étaient effondrés par terre.

    — C’était vraiment l’avion ? lança Liz à personne en particulier.

    CHAPITRE DEUX

    04:35, heure normale de l’Est

    Résidence de la Maison-Blanche

    Washington DC

    Le téléphone sonna.

    Il faisait un drôle de bruit, moins une sonnerie qu’une sorte de bourdonnement ou fredonnement. Et à chaque sonnerie, il illuminait de bleu l’obscurité du petit matin, tel un gyrophare de la police. Luke Stone détestait ce téléphone.

    Il divaguait quelque part entre le sommeil et le réveil. Des images flashaient dans son esprit, issues de ces dernières années : une explosion à l’ancienne Maison-Blanche, l’imposante colonnade soufflée, des débris volant dans les airs ; une bataille à coups de fusils et de roquettes dans un vaste stade ouvert en Corée du Nord ; les yeux féroces d’Ed Newsam, un porte-conteneurs en flammes derrière lui ; Mark Swann, maigre et barbu dans une combinaison orange, les yeux vides, enchaîné à un groupe d’autres prisonniers de Daech ; les yeux de Becca pleins de souffrance et de colère, son visage émacié, sa peau comme du papier... Les grands yeux inquiets de Gunner le regardant fixement, regardant Luke pour...

    Il ouvrit ses propres yeux. À côté de lui, sur la table de chevet, dans l’obscurité de la chambre présidentielle, ce téléphone infernal ne cessait de sonner. Un réveil numérique était posé sur la table à côté. Il consulta ses chiffres rouges : 04:35.

    À cet instant, il clignota et afficha 04:36.

    — Bon Dieu, soupira Luke.

    Il ne dormait que depuis trois heures.

    Une voix féminine ensommeillée lui parvint :

    — Ne réponds pas.

    Une touffe de ses cheveux blonds dépassait de sous les couvertures. Les lourds stores étaient baissés, et sans le téléphone, il ferait un noir d’encre dans la chambre, juste comme Luke l’aimait. Mais l’appareil continuait à projeter sa folle lumière bleue dans la pièce.

    — On se croirait dans une discothèque…

    Il décrocha le téléphone. Par bonheur, la vive lumière bleue cessa.

    — C’est pour toi, dit-il en lui tendant le combiné.

    Une main fine serpenta au-dehors, s’empara de l’appareil et le fourra sous les couvertures. Elle le porta à son oreille à moitié découverte, les yeux toujours clos.

    — Susan Hopkins, lança-t-elle d’un ton ferme – comme si elle était levée depuis une heure, avait déjà pris son petit-déjeuner et était interrompue dans quelque important travail de bureau – la présidente des États-Unis ne dort jamais.

    Une pensée vint à Luke : Combien de fois ?

    Combien de fois avait-il – ou elle – été réveillé-e en pleine nuit car quelque chose d’horrible était arrivé, ou se passait en ce moment même, ou était sur le point de se produire ? Combien de moments d’intimité, de normalité, de vie tout simplement – ce que beaucoup de gens tiennent pour acquis – avaient été écourtés voire démolis par des appels téléphoniques de ce genre ?

    À moitié endormi, il se laissa aller à imaginer un autre monde, un monde où ils n’auraient pas ces boulots. Le téléphone ne sonnait pas au milieu de la nuit, porteur de terribles nouvelles. Elle travaillait à la télé. Il était professeur d’université. C’était une vie bien remplie, mais les choses pouvaient être programmées, des plans pouvaient être élaborés, et ils n’avaient pas à cacher leur relation.

    Il s’inquiétait toujours pour cet aspect-là, peut-être plus que jamais. Le monde semblait leur avoir donné un laissez-passer ces dernières semaines. Peut-être était-ce dû à l’influence des vacances : les gens devaient penser à leur propre vie et à leur famille. Les filles de Susan étaient arrivées de la côte Ouest. Gunner et lui avaient passé beaucoup de temps à la résidence pendant quelques jours. Au début, ç’avait été un peu délicat – Gunner était un peu plus jeune que Michaela et Lauren, et n’avait aucune expérience de ces oiseaux rares qu’étaient les enfants de riches. Malgré tout, ils s’étaient tous plus ou moins installés ensemble et avaient vécu une sorte de Noël bizarre à la Brady Bunch{1}. Il avait même neigé pour le réveillon.

    Et pourtant, d’une façon ou d’une autre, tout cela était resté en dehors des médias. Quand Luke avait ramené Gunner chez ses grands-parents, aucun fourgon n’était garé à l’attendre. Aucun journaliste n’appelait Luke à son bureau pour le presser de questions sur sa relation avec la présidente en tant que proche conseiller. C’était tranquille sur le front des médias – trop tranquille. Chaque fois qu’il demandait à Susan comment tout ça pouvait rester secret, elle lui répondait simplement, avec un sourire mystérieux : « Ne t’inquiète pas. Nous avons nos méthodes. »

    Mais il était inquiet. Cette situation le rongeait. Il s’inquiétait surtout pour Gunner. Le garçon grandissait, et Luke voulait qu’il mène une vie à peu près normale. Il le méritait bien après tout ce qu’il avait enduré. Il était toujours chez les parents de Becca, et ça se passait bien – ou plutôt, ils avaient été un peu plus cordiaux que d’habitude ces derniers temps. Rien ne comptait plus à leurs yeux que l’ascension sociale, et leur ex-gendre fréquentait en douce la présidente…

    En vérité, Luke aurait adoré récupérer Gunner. Mais il grenouillait toujours dans le monde de l’espionnage, et dirigeait sa propre agence à présent. C’était une excuse pourrie, mais il n’avait simplement pas le temps d’élever un fils en ce moment. Si Gunner emménageait avec Luke, il passerait beaucoup de temps seul. Pour l’instant, Luke faisait tout son possible pour être présent dans la vie de Gunner.

    Il secoua la tête pour chasser ces pensées disparates. Sous les couvertures, Susan écoutait attentivement. Luke caressa un moment l’espoir que cet appel ne soit pas si mauvais, après tout. Mince, c’était peut-être même de bonnes nouvelles – un truc si chouette que ça ne pouvait pas attendre jusqu’au matin. Mais quel genre de truc ?

    — Mon Dieu, fit Susan, sur un ton qui balaya en lui tout espoir. (Elle prit son souffle et laissa échapper un long soupir.) Très bien. Écoute, je dormais jusqu’à il y a une minute. Laisse-moi une demi-heure pour prendre une douche et manger un morceau. En attendant, commence à rassembler les suspects habituels.

    Elle marqua une pause, laissant parler la personne à l’autre bout du fil.

    — Okay. Merci.

    La main serpenta de nouveau dehors et tendit le combiné à Luke, qui le reposa sur son support.

    — Mauvaises nouvelles ?

    — Ouais.

    Pour autant, elle ne fit pas la moindre tentative d’émerger des couvertures. Les yeux de Luke s’étaient raccoutumés à l’obscurité, et elle lui parut comme un petit enfant là-dessous, qui ne voulait pas se lever pour aller à l’école.

    — Un crash d’avion dans la péninsule du Sinaï, expliqua-t-elle. Un vrai bordel. Jack Butterfield était à bord, ainsi que Sir Marshall Dennis et une soixantaine d’autres personnes d’importance variée. On n’a pas encore toute la liste des passagers.

    Elle rabattit les couvertures. Sa tête reposait sur son coude et ses yeux étaient ouverts, qui le fixaient. Elle avait des yeux bleus bordés de cils épais. Ses cheveux commençaient à s’allonger. Disparu le classique (et fameux) « carré Hopkins », ou « casque Hopkins », selon qu’on aimait ou détestait cette coiffure.

    Elle devenait peut-être juste un peu audacieuse pour le Washington officiel, affichant sa féminité plus que jamais.

    — Des survivants ? s’enquit Luke.

    — Non, répondit-elle en secouant la tête. (Elle soupira.) J’ai connu Hatchet Jack Butterfield il y a quinze ans. C’était un idiot, un alcoolique et un bon vieux gars – pas ma combinaison préférée. Mais c’était aussi un homme honnête, très malin, et très proche des agences de renseignement et du Pentagone.

    — Je sais qui il est, remarqua Luke.

    — Et je connais Marshall Dennis depuis mon adolescence. C’était aussi un idiot alcoolique, qui passait beaucoup trop de temps à peloter des adolescentes, mais… (Elle s’interrompit.) Hé, oublie. Marsh Dennis ne va manquer à personne. Ses ex sont probablement toutes au téléphone avec leurs avocats maintenant, à leur ordonner de s’informer sur le testament. (Elle indiqua le téléphone.) C’était Kurt Kimball.

    — Évidemment, opina Luke.

    Soudain, Susan se glissa hors du lit. Dans la pénombre, il la regarda se déplacer nue, à pas feutrés, à travers la pièce. Une dernière image fugace d’une vie différente lui traversa l’esprit, une vie où il n’était pas encore temps de se lever.

    — J’ai besoin de toi à cette réunion, avertit-elle. Bien que je déteste avoir à dire ça, la Special Response Team devrait être impliquée dans cette affaire.

    — À cause de Jack Butterfield ? demanda Luke.

    Oui, Butterfield était proche de la communauté du renseignement dans le sens où il aimait visiter leurs bureaux, écouter leurs histoires et jouer avec leurs jouets. En échange de pouvoir jouer dans la cour des grands, il faisait passer leurs demandes de budget au Congrès. La hache dans Hatchet Jack venait de sa passion pour la réduction des activités parascolaires et des programmes sociaux pour les pauvres.

    Luke avait attendu un appel suivi d’une visite de Hatchet Jack un de ces jours. Il n’avait guère envie de faire du pied à Jack Butterfield, mais il le fallait bien. La SRT avait beau être l’agence chouchou de la présidente, c’était quand même le Congrès qui prenait les décisions budgétaires.

    Eh bien, cette visite particulière n’aurait plus lieu maintenant. Luke sourit intérieurement. Il n’aurait jamais souhaité de mal au membre du Congrès Butterfield, et encore moins aux autres passagers, mais...

    Il se leva, se dirigea vers la baie vitrée et tira un coin des lourds rideaux. La météo avait annoncé de la neige, et elle avait prévu juste. Elle tombait abondamment, soufflée par des rafales de vent. Il semblait y en avoir déjà plusieurs centimètres au sol.

    — Il neige, dit Luke. (Il souriait à présent.) Selon l’expression consacrée, le trajet du boulot ce matin va être un vrai bordel.

    — L’avion a été abattu, Luke. Kurt pense que c’était un assassinat ciblé. Pire, il croit que ça pourrait être le début d’un truc bien pire.

    CHAPITRE TROIS

    05:17, heure normale de l’Est

    Salle de crise

    Maison-Blanche, Washington DC

    — J’ai déjà vu les photos, dit un stagiaire. Horrible. Des cadavres et des fragments humains éparpillés dans les collines. Dire que Marshall Dennis en fait partie… Mon Dieu. On l’a étudié dans un cours d’entrepreneuriat quand j’étais à Wharton. Il était étonnant – une vraie force de la nature. On ne pense pas qu’un type comme ça puisse mourir un jour. Je veux dire, il ne l’aurait pas permis, quelque chose du genre.

    Luke montait dans un ascenseur rempli d’employés de la Maison-Blanche et des services de renseignement. Il jeta un œil à celui qui venait de parler. Le gars était très jeune, grand et mince, en veste de costume bleue et chemise à col ouvert, avec une flopée de cheveux blonds qui lui cachait presque la figure. Il rappelait à Luke les groupes de new-wave des années 80.

    Le jeune n’avait pas parlé à quelqu’un en particulier, mais aux occupants de l’ascenseur en général. Il avait fait une sorte d’annonce : il avait déjà vu les photos. L’espace d’un instant, Luke se demanda de quel riche donateur de la campagne il était le fils ou le neveu.

    L’ascenseur s’ouvrit dans la salle de crise, de forme ovoïde. Ceux qui y mettaient le pied pour la première fois étaient souvent surpris de ses petites dimensions. Quand survenait une crise – comme maintenant, par exemple – et que l’endroit devenait peuplé, cela pouvait

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