Le Sabot et le Ciel: Mon chemin de retour à la vie après un accident tragique
Par Carmen Paul
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À propos de ce livre électronique
Pendant l'opération et le coma après Carmen rencontre le Seigneur.
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Aperçu du livre
Le Sabot et le Ciel - Carmen Paul
Carmen Paul
Le Sabot et le Ciel
Mon chemin de retour à la vie après un accident tragique
traduit de l’allemand par Eva Paul
Relecture : Dieter Paul
Original allemand : Pferdefuß und Himmelsglück, KIE-Media, 2019
Tous droits avec la maison d'édition martonius
Copyright © 2020
Martin Korpowski
Albert-Kuntz-Straße 40-42
Allemagne - 04808 Wurzen
www.martonius.org
9783949073014
Inhalt
Préface
1. Marquant
2. Confrontation
3. Klaus
4. Le tournant de 1989
5. Le pépin
6. Chance céleste
7. Une différence colossale
8. Christophe
9. Déménagement au bord de la baltique
10. Aventure à Wiepkenhagen
11. Mère de ma mère à seize ans - le récit de Nicole
12. Sur les genoux de Dieu
13. Le départ de Klaus
14. Adieu Wiepkenhagen
15. Thuringe
16. Les joies d’une mère de famille
17. Merci pour ma vie!
18. Hof mit Himmel
19. Mon nouveau nom est Paul
20. Trouvé - le récit de Dieter
21. Sinistre total
22. Contact avec l’au-delà
Postface : qu’est ce qui serait, si...
Remerciements
Préface
Quelle histoire ! J’ai eu le privilège de rencontrer personnellement Carmen Paul, et aie eu la chance de recueillir le témoignage de son expérience de mort imminente dans une interview pour wunderheute.tv. Des dizaines de milliers de personnes ont été interpellées par son histoire (101 000 visionnages en octobre 2018). Un internaute a répondu : « Dieu, tu es meilleur qu’on ne pourrait l’exprimer par des mots. Je t’aime. »
Une autre internaute a écrit : « Merci beaucoup, Carmen, on se languit d’aller aux Cieux ! Mais plus important encore : nous avons un devoir à remplir ici bas, même si nous nous languissons déjà d’être là-haut
». Pour moi, ce message est un résumé parfait de l’expérience impressionnante de mort imminente que Carmen a eu la chance de vivre. Ce livre parle de la vie après la mort dans un amour et une beauté que l’on ne peut décrire, mais il parle aussi de l’« ici et maintenant » dans lequel nous pouvons avoir un aperçu de la beauté et de cet amour unique que Dieu nous apporte.
Nous le ressentons : l’expérience que Carmen a vécue est une expérience très personnelle de sa relation avec le Créateur. Cependant, un message très clair pour toute l’humanité nous transperce : Dieu prend au sérieux notre décision d’être pour ou contre lui – et : nous devons prendre cette décision ici-bas. Lorsque la mort viendra, il sera trop tard !
Je suis si reconnaissant à Jésus Christ d’avoir réoffert la vie à Carmen, en la renvoyant chez nous, les vivants, avec une mission. Jésus a dit : « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n’était pas, je vous l’aurais dit. Je vais vous préparer une place. Et, lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi. » (Jean 14:2).
Carmen confirme ce qui est écrit dans la Bible : le meilleur est encore à venir si nous prenons la décision de vivre avec Jésus Christ, car nous aurons alors le droit de vivre l’Éternel avec lui. Je veux absolument en faire partie, et je prie pour vous y retrouver aussi. J’espère que ce livre y contribuera.
Une seconde peut tout changer, c’est ce que nous montre l’expérience de mort imminente de Carmen. Si vous ne l’avez pas encore fait, n’hésitez pas un seul instant à vous décider clairement pour Jésus Christ et de l’accepter comme votre Sauveur
Mai 2018, Weinfelden (Suisse)
Andreas Lange, modérateur et producteur de www.wunderheute.tv
Directeur de l’agence média chrétienne Medialog
1. Marquant
Et cela me faisait peur !
J’avais peut-être quatre ou cinq ans. Comme souvent, j’étais chez ma grand-mère et je jouais dans la cour. En face de celle-ci, il y avait une cabane en bois ; ce genre de cabane était dans presque tous les villages, et abritait la LPG, l’organisation syndicale des paysans.
Ce qui se passait là-dedans ne m’intéressait pas ; mais je savais qu’un homme pour lequel j’avais beaucoup de respect — enfin, soyons honnêtes : de qui j’avais peur — était assis derrière cette fenêtre. Il était tellement grand, il parlait fort et ne souriait jamais, personne ne l’aimait. Et pourtant, cette fenêtre m’attirait comme un aimant.
Pas seulement la sienne, bien entendu, les autres fenêtres de la LPG étaient tout aussi attirantes ! Elles étaient si captivantes, on pouvait voir se refléter le ciel bleu et les nuages blancs dans leurs vitres. Je ne pouvais pas m’en défaire. Y aller, non, mais là, avec la raquette de badminton et ces petites pierres, je pourrais peut-être…
Aussitôt dit, aussitôt fait : j’essayais encore et encore de viser une des vitres – ne dit-on pas que c’est en forgeant que l’on devient forgeron – quand soudain, un éclat ! Je présageais le pire, m’accroupissais au sol, dessina une fleur dans la poussière avec le manche de ma raquette et pris l’air le plus détaché possible.
La porte s’ouvrit soudainement et l’homme sortit en courant – justement celui dont j’avais si peur. C’est au plus tard à ce moment-là que mon appréciation se vérifia : il fulminait et hurlait dans la cour. C’était vraiment très bizarre ! Je réprimais un sourire en le voyant sautiller comme ça. Comme le Nain-Tracassin, pensais-je.
Il vint vers moi en courant : « C’est toi qui as fait ça ? C’est toi qui as cassé la vitre ? » Je répondis du tac au tac « Non ! » Il me regarda avec un air perplexe et ne sut pas tout de suite quoi dire. Je me levais et le regarda. Ce n’était pas facile, de faire face à son regard, d’autant que je me rendais bien compte de mon mensonge. Mais il n’y avait pas de retour possible.
Il commença à parler, comme s’il voulait se convaincre lui-même (et me convaincre aussi, bien sûr !) que ce devait bien être moi, puisqu’il n’y avait personne d’autre ici. Je répétais encore et encore que ce n’était pas moi. J’étais déchirée par les sentiments qui se bousculaient en moi : un sentiment de pouvoir, de supériorité, de victoire, mais aussi un sentiment de culpabilité, puisque je savais bien que j’avais menti.
Finalement, il abandonna. Il ne croyait probablement pas un mot de ce que je disais, mais il ne pouvait pas non plus prouver quoi que ce soit. Dans tous les cas, l’homme me laissa tranquille, l’homme de qui j’avais eu si peur auparavant, et je rentrais à la maison auprès de ma grand-mère pour tout lui raconter.
Je n’ai jamais oublié cette histoire, même des années plus tard ; alors que j’étais déjà adulte, il était toujours convaincu que c’était moi qui avais brisé la vitre. C’était il y a cinquante ans, mais j’ai toujours l’impression que c’était hier.
Eh bien fais-le !
Ma mère avait beaucoup de particularités qui étaient souvent blessantes pour moi. Un jour, j’avais peut-être dix ou onze ans, j’en ai eu marre, « la coupe était pleine ».
J’avais enduré son chantage toutes ces années, et toujours avec la même rengaine – à chaque fois que je devais faire quelque chose selon son bon vouloir et que je me rebiffais, elle prononçait cette rengaine : « Je vais me tuer, je vais me pendre, personne ne m’écoute, personne ne m’aime ».
Un jour, je n’en pus plus. Je me sentais tellement mise sous pression, ce n’était pas tenable à la longue. Ce jour donc, elle se plaignit à nouveau. Sans dire un mot, je me levai, pris un banc en bois et une corde à linge, posa le tout devant elle et lui dit : « tiens, voilà, maintenant fais-le, comme ça nous aurons enfin la paix. »
Cette scène m’a poursuivie pendant des années, et encore aujourd’hui j’y repense parfois. Dans ces moments-là, je revois ce banc en bois, que mon oncle avait lui-même construit ; il était peint dans un bleu moyen clair avec des bordures bleu foncé. Il avait dessiné un personnage de bande dessinée au milieu, une sorte de scène comique entre un homme et une femme ; je pense que je n’ai jamais vraiment compris cette scène, ce qui explique surement pourquoi je ne m’en souviens pas en détail.
Je mis longtemps avant de comprendre pourquoi ma mère et moi avions une relation perturbée ; c’est seulement des années après mon accident que Dieu m’a aidée à y voir plus clair sur notre relation et à l’arranger — en tous cas en ce qui me concerne.
Je me suis sans cesse posé la question de savoir pourquoi je me donnais encore et toujours la peine de répondre à tous ses souhaits, d’être toujours là pour elle (oui, avec le temps j’appris à contenir mon entêtement), et puis Dieu me donna la réponse dans un rêve, à l’époque où je vivais à Schmalkalden. En me réveillant, je me souvins de tous les détails de ce que j’avais vu dans mon rêve, et cela me donna beaucoup à réfléchir. J’appelais donc Friede-Renate, qu’entre-temps je connaissais bien, pour lui demander si je pouvais passer chez elle pour que nous puissions écouter ensemble ce que Dieu avait à me dire.
Friede-Renate était notre ancienne pasteure, et j’ai momentanément vécu dans la même maison qu’elle. C’est une personne affectueuse et extrêmement empathique, qui sait être présente pour les gens — et qui sait encore mieux les écouter ! Jusqu’à aujourd’hui, elle a été pour beaucoup de personnes dans le besoin un point de repère. C’est aussi elle qui m’a inspirée à développer et à proposer un séminaire sur « la guérison interne ». Je lui racontais donc mon rêve, puis nous portâmes cela devant Dieu — et ensuite nous restâmes silencieuses. Ce fut la première fois pour moi que je bénéficiais de la « prière contemplative ». Cela peut paraître simple comme ça, mais ça ne l’est pas du tout : après deux minutes, on a l’impression qu’une demi-heure s’est écoulée !
Mais ce fut différent ce jour-là : je m’adossais et fermais les yeux, et vit soudainement un film défiler devant moi : une pièce, un peu sombre, avec quelques personnes. Je reconnus mon grand-père et ma grand-mère, mais ils avaient l’air très jeunes.
Et puis ma mère : jeune, jolie, très distinguée avec ses cheveux noirs mi- longs. Elle souriait sans arrêt à un homme que je ne connaissais pas, mais il ne m’était pas vraiment étranger. Au bout d’un moment, ma mère et l’homme se retrouvent seuls dans la pièce, ce qui a pour conséquence de les rapprocher davantage. C’est seulement après que ma mère et l’homme inconnu eurent couché ensemble qu’ils se séparèrent.
Je lus ensuite dans ce « film » qu’il y avait écrit sur un panneau « 2 août 1958, 19 ans ». Cela me prit un moment avant de comprendre qu’il s’agissait du 19e anniversaire de ma mère, et qu’elle m’avait accueillie ce jour-là – de l’homme inconnu.
Je vis ensuite que ce fut bien plus tard cet été là qu’elle avait comprit qu’elle était enceinte. Cela ne la réjouit pas vraiment – et je pèse mes mots. (Mais quel que soit l’endroit où ses pensées dérivèrent : Dieu m’aima et me voulut déjà à ce moment-là, quand j’étais encore toute petite dans le ventre de ma mère.)
Le rêve continua : dans la maison dans laquelle vivaient mon grand-père, ma grand-mère et ma mère, il y avait encore un vieux couple marié. L’homme s’appelait Paul, il était très grand et très maigre. Sa femme, qui était petite, ronde et très aimable, s’appelait Pauline. Amusant, mais vrai !
Pauline réconforta ma mère, et la convainc de ne pas désespérer et d’aller au terme de cette grossesse — c’est ce que je vis dans le « film », et cela me fit pleurer.
(Je n’ai jamais rencontré Paul ni Pauline, ils décédèrent l’un peu après l’autre alors que je portais encore des couches ; mais je suis très reconnaissante à eux deux, qu’ils aient été là au bon moment. Ma mère me confirma plus tard que Paul et Pauline avaient effectivement existé ; aujourd’hui je m’appelle moi-même Paul, bien que ce ne soit que mon nom de famille. C’est plutôt approprié, d’une certaine manière, on peut considérer Paul et Pauline comme mes grands-parents aidants !)
Je racontais bien entendu à Friede-Renate ce que j’avais vu, et nous priâmes de nouveau ensemble. Nous portâmes ensemble tout ce chaos devant la croix de notre Seigneur et je pus réellement ressentir qu’un poids me fut pris des épaules.
Tout à coup je compris ce qui se passait. Je compris pourquoi la mère s’était engagée avec cet homme, je compris pourquoi elle avait été aussi atterrée en découvrant sa grossesse, et je compris aussi pourquoi elle voulait se débarrasser de moi. Jésus prit tout à lui, ma douleur, ma peine, il était avec moi chaque seconde. Mais qu’est-ce que je devais faire maintenant ? Je ne pouvais même pas m’imaginer de discuter de cette histoire avec ma mère. Mais ce n’est pas ce que je devais et pouvais faire, car notre Seigneur le fait beaucoup mieux que moi, et de toute manière les choses ne vont pas si vite.
S’il me fallut peu de temps cet après-midi là pour tout découvrir, il me fallut environ une demi-année pour tout accepter. Ma mère dut sentir que quelque chose n’allait pas, mais elle n’osa pas me demander. Je suis reconnaissante pour cette prise de distance ; j’en avais besoin pour faire face, pour remettre cette chose en moi sur la bonne voie.
Peu à peu, le souhait de lui en parler devint plus grand. Dieu fit son travail et me fit comprendre que je devais appeler ma mère pour l’inviter à venir passer quelques jours chez moi. Cela n’était encore jamais arrivé et je doutais fort que ma mère accepte cette proposition ; mais cela devait être ainsi : quand Dieu prend les choses en main, le résultat est souvent différent de ce que l’on aurait pu penser.
J’appelais donc ma mère qui ne mit pas longtemps avant de me dire « Oui » ! J’étais très étonnée, mais je compris tout de suite que Jésus était aux commandes. Lorsqu’elle vint quelques temps plus tard, elle me dit qu’elle voulait rester deux semaines ! Bien, comme ça nous aurions tout le temps pour nous « apprivoiser».
Au début de la deuxième semaine, je pris donc le temps d’aborder la question de notre relation, et de ce que j’avais vu dans le « film », afin d’éclaircir et d’enterrer cette douloureuse histoire. Ce que nous abordions fut difficile ; ma mère passa par tous les états de la résistance : colère, remords, et à la fin le désarroi et les larmes du laisser-aller.
Ce jour-là, je sentis la proximité et l’amour de Dieu comme jamais je ne l’avais ressenti ; ce jour-là, le problème avait pu être réglé pour moi, et ma mère commença à remettre de l’ordre dans sa vie. Malheureusement, elle est restée à mi-chemin, mais c’est une chose avec laquelle je ne peux pas l’aider, elle doit le voir elle-même. Elle sait ce qu’il y a à faire, elle connaît le chemin et elle sait également qu’elle peut demander à être accompagnée sur celui-ci ; mais elle doit faire les pas par elle-même, et pour cela, personne ne peut l’aider.
Je ne peux que conseiller à quiconque :