Sylvain Prudhomme LES ORAGES
Les Orages rassemble treize nouvelles écrites entre mai et septembre dernier. Nous menant de la Casamance à… une simple baignoire, en passant par un service d’urgences pédiatriques, un appartement, ou même un film. À cette diversité d’espaces s’ajoute celle des nombreuses émotions que ce livre nous fait ressentir. Celle de la souffrance d’un père qui veille son enfant de 5 mois dans une chambre d’hôpital (Souvenir de la lumière, dont nous proposons un extrait ci-contre), celle d’une sœur qui se mobilise pour que son frère puisse être opéré comme il se doit (Awa Beauté). On y mesure ce qui se passe pendant que le temps, justement, passe (L’Appartement et Balzac). Dans une autre histoire, on rira pour des questions de voisinage. On assistera au dialogue renoué entre un homme et ses parents, le tout à l’occasion d’une cérémonie d’enterrement qui entraîne une discussion aussi grave que cocasse. Un tel recueil permet d’apprécier la manière avec laquelle son auteur varie les voix, les mises en scène, les débuts et les chutes. Chaque nouvelle raconte une bribe de vie, en cherchant la substantifique moelle d’un destin. Qui passe par la certitude de « se trouver au bon endroit comme jamais jusqu’alors ». Et ce « sentiment d’être utile. D’être fort. D’agir comme il fallait ». Les Orages donne ainsi de bonnes nouvelles de Sylvain Prudhomme.
SOUVENIR DE LA LUMIÈRE
C’est le 20 septembre 2013 qu’il fut donné à Ehlmann de vivre la scène qu’il me raconta la seule fois où je le vis, et dont il m’affirma d’emblée qu’elle avait changé sa vie – qu’elle allait la changer à jamais désormais, c’était du moins le serment qu’il se faisait à lui-même, qu’il venait de se faire, puisqu’elle s’était déroulée quelques jours à peine avant notre rencontre.
J’ai visité il y a peu la pièce où tout s’est passé. Une petite chambre d’un service d’urgences pédiatriques, au huitième étage d’un
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits