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Du sang sur le sable
Du sang sur le sable
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Livre électronique240 pages3 heures

Du sang sur le sable

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À propos de ce livre électronique

«L’amphithéâtre était un monstre vorace avec ses rangées de piliers et d’arches comme des dents à découvert. Les boucliers polis réfléchissaient la lumière du soleil levant comme une succession d’yeux maléfiques et étincelants.»
LangueFrançais
Date de sortie10 déc. 2015
ISBN9782897526559
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    Aperçu du livre

    Du sang sur le sable - Dan Scott

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    Copyright © 2013 Dan Scott

    Titre original anglais : Gladiator School : Blood & Sand

    Copyright © 2015 Éditions AdA Inc. pour la traduction française

    Cette publication est publiée en accord avec The Salariya Book Company, Brighton, UK

    Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.

    Éditeur : François Doucet

    Traduction : Karine Gaudette-Prud’homme et Sophie Beaume (CPRL)

    Révision linguistique : Nicolas Whiting

    Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Carine Paradis

    Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand

    Photo de la couverture : © Thinkstock

    Mise en pages : Sébastien Michaud

    ISBN papier 978-2-89752-653-5

    ISBN PDF numérique 978-2-89752-654-2

    ISBN ePub 978-2-89752-655-9

    Première impression : 2015

    Dépôt légal : 2015

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    Bibliothèque Nationale du Canada

    Éditions AdA Inc.

    1385, boul. Lionel-Boulet

    Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7

    Téléphone : 450-929-0296

    Télécopieur : 450-929-0220

    www.ada-inc.com

    info@ada-inc.com

    Diffusion

    Canada : Éditions AdA Inc.

    France : D.G. Diffusion

    Z.I. des Bogues

    31750 Escalquens — France

    Téléphone : 05.61.00.09.99

    Suisse : Transat — 23.42.77.40

    Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99

    Imprimé au Canada

    Participation de la SODEC.

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    Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.

    Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.

    Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

    Scott, Dan (Écrivain pour la jeunesse)

    [Gladiator school. Français]

    L’école des gladiateurs

    Traduction de : Gladiator school.

    Sommaire : t. 3. Du sang sur le sable.

    Pour les jeunes de 9 ans et plus.

    ISBN 978-2-89752-653-5 (vol. 3)

    I. Beaume, Sophie, 1968- . II. Scott, Dan (Écrivain pour la jeunesse). Blood & sand. Français. III. Titre. IV. Titre : Gladiator school. Français. V. Titre : Du sang sur le sable.

    PZ23.S385Ec 2015 j823’.92 C2014-942366-7

    Conversion au format ePub par:

    Lab Urbain

    www.laburbain.com

    160717.jpg

    « Voici L’école des gladiateurs, une série de romans qui s’ancre dans le riche univers des arènes poussiéreuses, des combats enflammés, des loyautés farouches et des rivalités plus farouches encore. Suivez le jeune Lucius, dont la vie privilégiée est brusquement chamboulée, ce qui l’amène à chercher des réponses parmi les esclaves et les guerriers qui travaillent et s’entraînent à l’école des gladiateurs de Rome. »

    Commentaires des lecteurs du tome 2 de L’École des gladiateurs, À feu et à sang

    « Il y a des combats dans des arènes ensablées, des traîtres, des disparitions, des histoires de loyauté familiale, des criminels et des jeux gladiatoriaux. Quelle histoire excitante et remplie d’aventures pour les enfants qui aiment les romans où se côtoient l’action et l’histoire ! Mon fils a dit que ces livres étaient très enthousiasmants. »

    Becky Goddard-Hill, Book Reviews for Mums

    « La ville de Pompéi elle-même est décrite avec exactitude… Comme une ville agitée et rebelle, presque une ville frontière… De toute évidence, Scott a bien fait sa recherche sur les étapes de l’éruption du Vésuve et les a intégrées de main de maître dans son histoire. Encore une fois, le suspense propulse la narration, et chaque rebondissement devrait amener les jeunes à tourner les pages avec avidité. »

    Mary Harrsch, Roman Times

    « L’histoire continue sur sa lancée avec les petits détails historiques qui lui ont valu de si nombreux admirateurs. De l’aventure, de l’action, des gladiateurs romains et bien plus encore, voilà ce à quoi cette série destinée à tous les lecteurs, jeunes et moins jeunes, s’engage. »

    Gerry Mayfield, Our Book Review Online

    Ce que les lecteurs de lovereading4kids ont dit du tome 1 de L’école des gladiateurs, Le serment de sang :

    « J’ai été si accrochée par le début de ce livre que je n’ai pas été capable de le poser. » — Grace Parker, 10 ans

    « J’ai aimé ce livre parce qu’il y a de l’action et que le mystère rend l’histoire excitante. C’est un livre formidable, un mélange des genres qui plaira à tout le monde. Vous allez l’adorer !!! »

    — Christopher Tanner, 11 ans

    « J’ai aussi aimé ce livre, car chaque fois que je le lis, j’ai l’impression d’être dans la Rome antique avec Lucius. Parfois, je lève la tête, et je suis surprise de me trouver dans ma chambre ! »

    — Lucy Minton, 9 ans

    « Ce livre n’a qu’un seul défaut : il a une fin ! »

    — Adam Graham, 9 ans

    « Ce livre est irrésistible ; je ne pouvais tout simplement pas le poser ! J’ai aussi aimé le fait qu’on expliquait ce que signifiaient les mots romains en français. C’était très intéressant. »

    — Carla McGuigan, 12 ans

    « Les combats de gladiateurs étaient très excitants, et parfois, je ne savais pas s’ils allaient survivre ou mourir. Si vous aimez les aventures avec une touche de mystère, vous aimerez ce livre. »

    — Sam Harper, 9 ans

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    ROME, EN L’AN 80

    L’HISTOIRE JUSQU’À PRÉSENT…

    Jusqu’à l’âge de treize ans, Lucius Valerius Aquila avait vécu une vie heureuse et aisée en tant que fils cadet d’une riche famille romaine. Son père, Quintus Valerius Aquila, était un sénateur respecté, et ils vivaient dans une luxueuse villa de Rome.

    Un jour de début juillet de l’an 79, tout avait changé. C’est ce jour où le père de Lucius avait disparu, juste à temps pour éviter d’être arrêté pour trahison. Lucius n’oublierait jamais la vision des soldats entrant dans leur maison et fouillant leurs biens personnels. Les soldats avaient déclaré qu’Aquila était le Spectre — un impitoyable délateur dont les rapports sur les conversations privées avaient mené à la mort de plusieurs personnes sous le règne du précédent empereur, Vespasien. Aujourd’hui, le nouvel empereur, Titus, était résolu à mettre un terme à ces pratiques de délation. Aquila avait toujours détesté les informateurs, et Lucius était convaincu de son innocence. Mais tout le monde, même sa famille, semblait certain que son père était le Spectre.

    Une fois Aquila parti, ainsi que tout son argent, Lucius et sa famille avaient dû faire face à la perte soudaine de leur maison, de leur richesse et de leur statut. L’oncle de Lucius, Gaius Valerius Ravilla, était devenu leur protecteur. Il avait vendu leur belle villa, leurs esclaves et presque tout ce qu’ils possédaient, et il avait installé la famille dans un taudis au-dessus d’un commerce de restauration rapide malodorant dans un quartier mal famé de Rome nommé Suburre. Dans ce nouvel environnement, la mère de Lucius, Caecilia était rapidement devenue la triste ombre d’elle-même, et sa petite sœur Valeria, encore plus frustrée et irritable. Mais son frère aîné, Quintus Valerius Felix (Quin, pour sa famille), avait causé la plus grande surprise en annonçant son intention de soutenir sa famille en devenant gladiateur. Cela signifiait qu’il renoncerait à sa citoyenneté et qu’il prendrait le statut d’esclave. Toutefois, Quin, qui adorait la gloire et le courage des guerriers de l’arène, était réjoui par cette perspective. Il avait persuadé leur oncle Ravilla de lui donner sa chance dans son école de gladiateurs.

    Quin adorait sa nouvelle vie au sein de la familia (la troupe) de l’école des gladiateurs et faisait de rapides progrès à l’entraînement. Lucius, comme Aquila, avait toujours détesté les jeux. Il avait désespérément peur que Quin soit tué. Alors, dans l’espoir de tenir son frère à l’œil, il s’était fait embaucher à l’école des gladiateurs pour nettoyer les chambres des gladiateurs et faire des courses pour le laniste de l’école, Crassus. Le travail était à la fois exténuant et monotone. Sa seule consolation était son amitié complice avec une petite esclave égyptienne du nom d’Isidora qui travaillait également à l’école.

    Lucius s’ennuyait immensément de son père et désirait que leur vie reprenne son cours normal. Un jour, à sa grande surprise et à sa grande joie, il avait reçu des nouvelles de son père. Rufus, un nouveau combattant à l’école, s’était révélé être l’esclave personnel d’Aquila. Il avait dit à Lucius que son père avait été forcé de se cacher à cause des allégations faites contre lui. Aquila savait où trouver la preuve de son innocence et avait besoin de Lucius pour la récupérer, car il ne pouvait pas risquer de revenir lui-même à Rome.

    Mais avant que Rufus puisse guider Lucius vers son père, Ravilla l’avait fait mettre à mort. Il s’était avéré que Ravilla n’était pas l’oncle bien­veillant que Lucius avait imaginé. Ravilla détestait son frère, Aquila, et se réjouissait du fait qu’il avait été forcé à l’exil. La dernière chose qu’il voulait, c’était que Lucius prouve son innocence.

    Avec la mort de Rufus, Lucius était maintenant certain que Ravilla était responsable des accusations portées contre son père. Il était résolu à révéler le rôle qu’avait joué son oncle dans cette affaire et à prouver l’innocence de son père. Il aurait seulement aimé savoir où se trouvait son père pour pouvoir communiquer avec lui.

    Pour l’aider dans sa quête, Lucius savait qu’il pouvait compter sur l’amitié et l’aide d’Isidora. Lorsqu’elle travaillait comme esclave chez Ravilla, Isidora avait subi son lot de brutalité de la part de l’homme… Il avait torturé et tué ses parents. Depuis sa rencontre avec Lucius, elle l’avait amené à voir la véritable nature de son oncle.

    Mais avant que Lucius puisse poursuivre sa quête de la vérité, il y avait eu une fâcheuse annonce : le Ludus Romanus avait mérité l’honneur de représenter Rome lors du festival des jeux qui aurait lieu à Pompéi, ville située à une longue semaine de marche au sud… Et Lucius et Quin figuraient au nombre des participants.

    Mais Lucius en avait appris bien plus à Pompéi qu’il ne l’aurait jamais espéré. Lors de sa première journée là-bas, il avait été recruté pour travailler pour le noble local qui commanditait les jeux, Marcus Nemonius Valens. Valens avait d’abord semblé amical, mais Lucius avait rapidement découvert que, comme Ravilla, il avait une face cachée. Au même moment, il avait appris quelque chose de très troublant au sujet de Ravilla.

    Un soir, lors d’une fête donnée chez Valens, il avait entendu une conversation privée entre les deux hommes, au cours de laquelle Valens accu­sait Ravilla d’être le Spectre. À la stupéfaction de Lucius, Ravilla avait admis que c’était bien lui. Lucius savait que son oncle était un homme fourbe et corrompu, mais il n’avait jamais pensé qu’il pouvait être le Spectre. Cela rendait ses accusations contre Aquila encore plus monstrueuses. Il avait assurément accusé Aquila d’être le Spectre pour détruire son frère tout en dissimulant sa propre culpabilité.

    Valens faisait chanter Ravilla en menaçant de révéler son secret s’il ne le payait pas. Lucius avait découvert bien vite que Valens connaissait les secrets de tout le monde à Pompéi et que c’était comme ça qu’il gagnait de l’argent.

    Lucius avait tout raconté à Quin, mais son frère avait refusé de croire que Ravilla était le Spectre et avait plutôt décidé que Valens était un vil menteur. Il était déterminé à le dénoncer devant la foule rassemblée à l’arène cet après-midi-là, mais il avait été entendu par l’un des espions de Valens. Après avoir gagné un combat gladiatorial, il avait été poignardé par l’homme qu’il venait de vaincre (un autre des espions de Valens) avant de pouvoir dire quoi que ce soit d’incriminant. Plus tard, alors que Quin était soigné par un chirurgien, l’une des brutes de Valens l’avait empoisonné.

    Entre-temps, une jeune prophétesse nommée Atia les avait prévenus que les dieux étaient sur le point de détruire Pompéi. Ses avertissements, combinés à une série de tremblements de terre terrifiants, avaient suffi à convaincre Ravilla de sonner le départ précipité de Pompéi pour ses gladiateurs. Mais avant qu’ils puissent partir, le mont Vésuve était entré en éruption, et ils avaient dû se mettre à l’abri de la pluie de pierres volcaniques en se réfugiant dans des baraques. Le bombardement avait causé l’effondrement d’un mur, et Quin, déjà blessé et empoisonné, avait été enterré vivant sous les pierres. Miraculeusement, lorsqu’on l’avait tiré de là, Quin semblait avoir recouvré une santé parfaite, ou presque — la pierre volcanique absorbante avait peut-être aidé à purger son système du poison. Lucius, Quin, Ravilla et le reste de la familia des gladiateurs avaient réussi à s’échapper de Pompéi avant que la ville soit engloutie par un déferlement enflammé de lave du Vésuve. Valens, toutefois, avait péri avec tous ses sombres secrets. Ravilla, semblait-il, était de nouveau en sécurité… Et la preuve que Lucius cherchait pour laver l’honneur de son père paraissait désormais plus hors d’atteinte que jamais…

    PROLOGUE

    l’éléphante rebelle

    ROME

    1ER MARS DE L’AN 80

    Helmet_4.jpg

    L ucius avait passé la matinée entière à essayer de faire s’agenouiller une éléphante devant la statue de l’empereur Titus. Il n’avait pas de chance. Il leva son ankus , un bâton d’entraînement long comme le bras d’un homme, et le fit glisser sur la patte de devant de la bête, mais l’éléphante resta obstinément droite comme un piquet. Elle s’était volontiers agenouillée quelques minutes auparavant et avait reçu un seau plein de délicieuses racines comme remerciement pour ses efforts. Mais, pour une raison inconnue, devant le visage anguleux de l’homme le plus puissant du monde, elle choisissait toujours de rester debout.

    Personnellement, Lucius trouvait difficile de blâmer l’animal qui refusait de témoigner du respect à l’homme. Après tout, c’étaient ses agents impériaux qui l’avaient arrachée à son village natal en Afrique et l’avaient emmenée ici dans cette ville étrangère et effrayante. L’éléphante, selon ce que l’on avait dit à Lucius, avait été guidée dans la carrière par des chasseurs numides, puis avait été nourrie avec du jus d’orge durant des jours pour la soumettre. Affaiblie, elle avait été transportée dans une cage fermée à travers mer et continent vers le port d’Ostie, d’où elle avait remonté le Tibre sur une barge jusqu’à Rome. Comme ces quais bruyants et bondés avaient dû paraître terrifiants à ce doux animal élevé dans les paisibles étendues des plaines africaines !

    Depuis, elle coulait ses jours ici dans le vivarium du district de Trastevere¹, sur la rive ouest du Tibre. Elle avait été entraînée à effectuer des tours : jeter des lances dans les airs, se tenir sur des seaux renversés et se battre contre des taureaux. Et elle avait dû s’habituer à un monde beaucoup plus bruyant et peuplé que celui où elle était née. Son enclos était une cage aux barreaux étroits où elle pouvait à peine bouger. Cette cage était semblable à la centaine d’autres que l’on retrouvait dans le vivarium, contenant des bêtes provenant des quatre coins de l’Empire. Pour l’éléphante, l’endroit devait sembler assourdissant, malodorant et terriblement étranger. Pensait-elle parfois à ce qu’elle avait perdu, aux forêts, aux lacs vaseux, aux grands espaces et à son troupeau qu’elle avait dû quitter ?

    Lucius sortit de ses rêveries. Il ne devait pas s’attacher aux animaux dont il prenait soin. Il était allé jusqu’à donner un nom à certains d’entre eux (il avait décidé que l’éléphante s’appelait Magnentia). Il aurait aimé avoir le cœur plus dur. Après tout, il n’y aurait pas de fin heureuse pour ces bêtes, et il devait s’y faire. Elles avaient été amenées ici pour une seule raison : donner un spectacle, se battre et, finalement, mourir dans l’arène. Dans quatre jours, on allait assister aux jeux inauguraux de l’amphithéâtre flavien. La nuit précédente, les animaux du vivarium de Trastevere et de tous les autres vivariums dispersés aux confins de la ville seraient embarqués sur des chariots renforcés et transportés vers les voûtes souterraines derrière l’amphithéâtre pour attendre le début du spectacle.

    Lucius allait donner un petit coup à Magnentia lorsque la porte de l’enclos s’ouvrit brusquement. Silus, le patron de Lucius, y entra. Le maître de la bête était un homme trapu avec une tête chauve qui étincelait, une barbe fournie et des yeux sombres et furieux. Comme toujours, il attrapa une longue corde torsadée de sa main droite — un fouet —, prêt à en frapper tout animal qu’il aurait envie de blesser à cet instant. Silus aimait faire du mal aux animaux — du moins, c’est l’impression qu’avait Lucius. Il se servait de son fouet au gré de ses envies et sans raison particulière. Il était violent et imprévisible, et tous les animaux avaient peur de lui. Lorsqu’il entra, Magnentia, terrifiée, barrit et courut à l’autre bout de la cage. Ce faisant, elle renversa la statue de Titus, qui tomba au sol et se brisa en mille morceaux.

    — Stupide créature ! beugla Silus.

    Il déploya son fouet et l’en frappa. La pointe de fer émit un fort claquement lorsqu’elle toucha son flanc. Magnentia barrit de douleur. Il la flagella une deuxième, puis une troisième fois. Chaque fois, elle rugissait de souffrance et essayait de s’enfoncer plus loin dans le coin. Lucius se hérissa lorsqu’il vit les marques rouges sur sa peau.

    Visiblement satisfait de la punition qu’il venait d’infliger, Silus essuya la sueur de son front, enroula le fouet et le coinça dans sa ceinture.

    — Cette stupide brute n’a aucune idée du coût d’une telle statue ni du crime qu’elle a commis en la cassant.

    Il se tourna vers Lucius.

    — Toi, mon garçon, tu vas devoir la réparer, même si tu y consacres le reste de ta journée. Compris ? L’as-tu déjà fait s’agenouiller devant ?

    — Euh… Non, monsieur.

    Les narines de Silus se dilatèrent d’impatience.

    — Par Jove², que se passe-t-il avec cet animal ? Ces Numides ont juré qu’elle était la plus intelligente du troupeau. Et c’est vrai que c’est la plus habile

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