« J’AI TOUJOURS RENÂCLÉ À SUIVRE LE TROUPEAU »
Avertissement: si vous aimez les personnalités lisses aux discours policés, qui s’abstiennent d’évoquer les sujets qui fâchent et se répandent en banalités, Lionel Shriver pourrait vous énerver. La romancière américaine installée à Londres est du genre à mettre les pieds dans le plat. Aucun sujet ne lui fait peur : elle s’exprime sur le Brexit (elle est pour), l’immigration (elle reconnaît aux pays occidentaux le droit de contrôler leurs frontières), l’Europe de Bruxelles (elle ne la porte pas dans son cœur), le mouvement MeToo (pareil) ou la Covid (elle se demandesur la BBC où une musulmane lui reproche d’avoir cautionné la déclaration de Boris Johnson selon laquelle les femmes en burka ressemblent à des boîtes aux lettres. demande-t-elle, étonnée qu’on puisse faire tout un plat de ce qui n’est pour elle qu’une image un peu franche. Quatre ans plus tôt, elle provoquait une polémique dans le milieu feutré des festivals littéraires en prenant parti contre le concept d’appropriation culturelle, et en soutenant des étudiants américains épinglés pour avoir arboré des sombreros lors d’une tequila party…