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La zoothérapie - Nouvelles avancées
La zoothérapie - Nouvelles avancées
La zoothérapie - Nouvelles avancées
Livre électronique387 pages6 heures

La zoothérapie - Nouvelles avancées

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À propos de ce livre électronique

Nous constatons l'essor constant de cette technique qui compte de plus en plus d'adeptes enthousiastes. De nombreux professionnels ajoutent cette corde à leur arc et ce , dans des secteurs de travail très diversifiés. Ces textes vous permettront de découvrir les praticiens et les facettes de cette technique aussi efficace qu'enrichissante.

Voyez ce qu'offre un hôpital de Québec aux enfants cancéreux. Constatez l'évolution d'un module de zoothérapie dans un hôpital de Montréal. Apprenez comment la zoothérapie joue un rôle auprès de patients en soins palliatifs à Ottawa. Découvrez comment le cheval constitue le pivot et l'axe de changement dans une démarche d'appropriation de la sensibilité sensorimotrice, affective et sociale. Voyez comment adapter la zoothérapie à diverses démences dégénératives.

En Belgique sont nés plusieurs programmes de zoothérapie suite à des interventions en prévention des morsures et suite à des ... promenades ! Et comment est vue la médiation animale en France ? Elle chemine aussi au Mexique dans un ferme éducative à vocation écologique au milieu de la faune sylvestre. Dans une école de Montréal, zoothérapie et cyno pédagogie servent les enfants déficients. Enfin, amusez-vous de quelques observations : le chien et l'humain sont-ils faits pour vivre ensemble ?

Ces témoignages et ces projets stimuleront la créativité de tout intervenant désireux d'évoluer dans cet univers en ébullition !
LangueFrançais
Date de sortie2 févr. 2013
ISBN9782922598766
La zoothérapie - Nouvelles avancées
Auteur

Georges-Henri Arenstein

Georges-Henri Arenstein, psychologue, a enseigné à l’UQAM durant trente- neuf ans, jusqu’en 2015. Il maintient toujours une pratique privée. Auteur de divers ouvrages portant notamment sur la zoothérapie, la communication authentique entre les humains et les animaux, il anime des groupes de développement axés sur l’expression des émotions, la communication claire et la guérison des blessures d’enfance. Il est aussi superviseur clinique dans un centre de réadaptation pour personnes alcooliques et toxicomanes. Dans cet ouvrage, qu’il cosigne avec Élodie Lavoie, il clarifie la puissance du rebirth comme instrument de connaissance de soi.

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    Aperçu du livre

    La zoothérapie - Nouvelles avancées - Georges-Henri Arenstein

    publication.

    Introduction

    Cet ouvrage est le fruit de la collaboration exemplaire d’une foule d’intervenants qui se dédient aux AAA (activées assistées par l’animal), des deux côtés de l’Atlantique autant en français, en anglais qu’en espagnol. Il est le résultat d’une mise en commun d’une multitude d’expériences riches et variées qui vous permettront de devenir des témoins privilégiés de ce qui se fait ici et là.

    Les exemples se multiplient sans cesse aujourd’hui à un rythme époustouflant. Des recherches afin de valider cette technique nous révèlent que la zoothérapie existe depuis au moins le IXe siècle alors que des animaux assistaient et assistent toujours des personnes malades mentales à Geel¹, en Belgique. Une multitude de personnalités du monde médical ont ainsi fait appel à la zoothérapie : en 1792, William Tuke² s’est aperçu que les patients du York Retreat réussissent à se concentrer et à se responsabiliser dès qu’il leur propose de s’occuper d’animaux. Durant et après la première guerre mondiale (dès 1940), le Pawling Army Air Force Convalescent Hospital (état de New York) requiert des chiens comme source d’aide à la thérapie pour aider les soldats traumatisés³. À la fin du XIXe siècle, Florence Nightingale⁴ fut l’une des instigatrices de la collaboration d’animaux pour améliorer la qualité de vie des patients.

    Le psychiatre américain Boris Levinson va lui aussi découvrir les possibilités du chien dans la thérapie et ce, dès 1953. Et cela s’est fait par hasard grâce à son chien Jingles ! Le Dr Levinson reçoit un coup de fil émanant de parents désespérés car leur enfant autiste doit être interné dans un institut spécialisé. Il accepte de les recevoir et oublie que son chien est resté dans son cabinet (d’ordinaire, l’accès au cabinet lui est interdit). Dès que la famille entre, Jingles se dirige vers l’enfant, le renifle, le lèche et alors là… c’est un miracle : l’enfant, d’habitude replié sur lui-même et refusant toute communication avec le monde extérieur, se met à parler avec le chien⁵. Il demande même à revenir pour le revoir ! C’est ainsi qu’est née la Pet Facilitated Psychotherapy (psychothérapie facilitée par l’animal⁶).

    D’autres chercheurs comme Friedmann⁷, Katcher⁸, Lynch⁹ et Thomas¹⁰ ont mis en évidence les effets de l’animal sur la santé : le simple fait de caresser un chien fait baisser la tension artérielle et permet de diminuer la mortalité chez les cardiaques. Louise Serpell, de l’Université de Cambridge, a démontré que l’animal familier permet à son propriétaire de vivre plus vieux et en meilleure santé. Elle a mis en évidence que les personnes âgées ayant un animal connaissent une diminution des fractures du col du fémur. Volker va prouver que l’animal suscite des réactions psychoaffectives positives et motive les personnes handicapées physiques, par exemple en le soignant. Il résulte une amélioration des capacités psychomotrices et un soutien psychologique. Des expériences d’introduction de chiens dans les prisons aux États-Unis ont eu comme résultat des détenus plus calmes, avec moins de dépression et d’agressivité.¹¹

    Bref, la zoothérapie a une histoire. Histoire qui continue de s’écrire et de s’enrichir, année après année, jour après jour, dans tous les coins du globe.

    Voyons donc voir ensemble un tout petit morceau du grand portrait contemporain de la zoothérapie…

    Chapitre

    1

    La Magie d’un rêve

    Pierre Verret

    Depuis maintenant 10 ans, le Centre Mère-Enfant du centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ) offre une thérapie remplie d’espoir et de joie pour les enfants atteints de cancer : « La magie d’un rêve ». Il s’agit d’un programme de zoothérapie unique en Amérique. En effet, il n’existe aucun autre programme québécois ou canadien relativement à la zoothérapie auprès de la clientèle d’oncologie pédiatrique et aucun en Amérique ne favorise une journée complète de l’enfant auprès de l’animal dans un milieu de soins aigus.

    Cependant, ce programme de zoothérapie se déroulant dans un contexte particulier (présence d’un chien pour une durée de huit heures auprès d’enfants malades et d’adultes étrangers, sans la présence du maître), la sécurité et la qualité des soins ont nécessité des discussions en équipe multidisciplinaire regroupant des spécialistes en santé et comportement animal ainsi qu’en soins de l’enfant. Toutes les règles de fonctionnement et d’octroi des soins ont été étudiées, documentées et ajustées afin d’aménager un environnement sécuritaire et de qualité pour l’enfant, sa famille et l’animal.

    Un protocole vétérinaire strict et des examens comportementaux sévères administrés par un vétérinaire et un expert en comportement canin assurent un contrôle très rigoureux sur le choix des chiens qui se doivent d’agir de façon irréprochable dans toutes les situations que leur feront vivre les enfants.

    Afin de participer au programme de zoothérapie, les enfants et le personnel doivent également se soumettre à un protocole immuno-allergique. Pour assurer la protection des autres enfants présents sur l’unité de soins durant une journée de zoothérapie, une chambre a été aménagée spécifiquement pour la zoothérapie.

    Le programme élaboré au CHUQ a démontré qu’il était possible d’offrir un service de zoothérapie sécuritaire, efficace et de qualité auprès d’une clientèle pédiatrique dans un milieu de soins aigus sans que la santé des enfants ou celle des animaux en soit affectée. Les résultats d’une recherche portant sur ce programme destiné aux enfants traités pour un cancer ont d’ailleurs fait l’objet d’une publication en 2004.

    Ce chapitre abordera donc les effets de la zoothérapie observés sur la clientèle d’oncologie pédiatrique, mais discutera également de chacun des aspects liés à la sécurité et à la qualité du programme mis en place pour favoriser la réalisation de ce projet initialement fort contesté dans le milieu médical.

    Pierre Verret, inf., M.Sc., CSIO est infirmier clinicien pivot en oncologie pédiatrique au Centre Mère Enfant du CHUQ (Centre hospitalier universitaire de Québec). Pierre est coresponsable du programme de zoothérapie « La Magie d’un Rêve ». Il est également chargé de cours à l’Université Laval, au premier cycle en science infirmière, et au deuxième cycle dans le programme « Infirmière praticienne spécialisée ».

    1. Introduction

    Depuis quelques années, de plus en plus d’organismes offrent des services de zoothérapie dans différents établissements de santé (centres de réadaptation physique, hôpitaux, centres d’hébergement publics et privés, centres jeunesse). Au Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ), le programme de zoothérapie « La Magie d’un rêve » a été développé spécifiquement pour les enfants atteints de cancer. Ses principales caractéristiques reposent d’abord sur la présence de l’animal avec un enfant durant une journée complète et sur son aspect hautement sécuritaire pour cette clientèle.

    2. L’origine du programme de zoothérapie

    Les hospitalisations fréquentes font partie de la réalité des enfants atteints de cancer et de leur famille. Celles-ci peuvent durer quelques jours, mais parfois elles peuvent se prolonger durant des semaines. En plus d’être hospitalisés pour recevoir leurs traitements, les enfants le sont aussi en raison des effets secondaires. Le caractère répétitif de ces hospitalisations, avec tout ce qu’il comporte de stress et d’anxiété, met l’enfant en retrait de sa « vraie vie », créant ainsi un isolement social. Les professionnels de la santé travaillant auprès de cette clientèle se sentent parfois impuissants face au stress, à la peur et à la douleur que les enfants et leurs familles éprouvent au cours de ces hospitalisations. C’est de cette réalité que l’idée de développer un programme de zoothérapie est née.

    Le programme « La Magie d’un rêve » vise à utiliser les rapports privilégiés que les enfants entretiennent avec l’animal pour aider au processus thérapeutique (psychologique, physique et social). Ces liens accélèrent et facilitent le contact avec le monde médical et permettent à l’enfant d’accepter plus facilement les périodes d’hospitalisation. La présence d’un chien, par exemple, sa sensibilité au contact humain, ses besoins élémentaires donnent à l’enfant un sentiment de sécurité émotionnelle dans un monde instable où tout évolue en accéléré. Ce programme de zoothérapie se veut une expérience d’amour et de sécurité pour l’enfant hospitalisé (Landry 2002).

    3. Les effets de la zoothérapie

    Les recherches réalisées en Amérique et en Europe démontrent les effets bénéfiques de la présence d’un animal en ce qui concerne les effets tant physiques que psychologiques de cette approche sur la santé et le bien-être de la personne malade. Plusieurs importants projets de zoothérapie en milieu hospitalier ont été élaborés aux États-Unis. The Prescription Pet Program de l’hôpital pour enfants de Denver, au Colorado, a démontré d’excellents résultats (Dolton, 1997). La Delta Society, l’une des plus grandes organisations dans le domaine de la zoothérapie en milieu hospitalier, est responsable de la compilation des recherches en zoothérapie effectuées un peu partout dans le monde. Des règles, critères, protocoles et procédures ont été publiés et sont appliqués dans de nombreux centres américains (Delta Society 1996). Therapet, un organisme situé au Texas, offre un soutien aux hôpitaux et aux professionnels de la santé qui désirent intégrer la présence d’un animal dans le traitement de leurs patients. Il a publié des manuels d’éducation et des critères d’évaluation des animaux utilisés en zoothérapie (Price 1996). Au Canada, la Pet Therapy Society of Northern Alberta soutient l’implantation de la zoothérapie dans certains hôpitaux auprès de diverses clientèles adultes et pédiatriques (Bernard 1997).

    Lorsqu’un animal est présent au chevet d’un enfant, cela soulage l’anxiété et la solitude de ce dernier. Le simple fait de voir et de parler à l’animal l’encourage, l’aide à surmonter la dépression, à mieux accepter l’hospitalisation, et le rend plus réceptif aux traitements, parfois très douloureux (Ruckert 1994). Ces interventions difficiles, comme l’installation d’une aiguille pour un traitement ou la prise de médicaments pas toujours agréables au goût, se trouvent facilitées par la présence de l’animal, qui détourne l’attention de l’enfant tout le motivant à collaborer pour avoir plus de temps à jouer avec lui. Mais ce qui est merveilleux, c’est qu’un enfant capable de maîtriser sa peur ou ses difficultés à ce moment-là demeurera plus réceptif par la suite. Il sait dorénavant qu’il peut « bien faire ça », se contrôler. Il y gagne en confiance et en estime de soi. (Landry 2004)

    La zoothérapie procure également une source inconditionnelle d’affection et d’attention ainsi qu’un sentiment « d’être essentiel à quelqu’un » (Ruckert 1994 et Saylor 1998). Cette approche thérapeutique encourage l’expression des émotions tant positives que négatives comme la peur, la joie, la fierté, la douleur et l’inconfort (Ruckert 1994 et Saylor 1998).

    Enseigner à l’enfant à brosser un chien ou à le promener dans le corridor de l’hôpital peut non seulement l’amener à développer des habiletés de coordination et à faire de l’exercice physique, mais peut aussi contribuer à augmenter sa motivation et favoriser ses interactions sociales (Ruckert 1994, Perelle et Granville 1998, Nebbe 1998, Jorgenson 1997 et Fick 1993).

    La présence de l’animal dans la chambre d’hôpital permet aussi un partage entre les membres de la famille qui se fait autour de la relation avec l’animal plutôt que d’être centré sur les malaises ou les symptômes que peut ressentir l’enfant. Ces derniers ne disparaissent pas toujours pour autant, mais prennent une place beaucoup moins grande. (Landry 2004)

    La résolution de problèmes, la communication, la prise de décision et le partage avec les autres sont d’autres bénéfices tout aussi importants (Ruckert 1994). Ainsi, la relation enfant-chien permet d’observer des changements selon plusieurs aspects fonctionnels :

    l’aspect biologique et psychologique: entraîne une diminution du stress, de l’anxiété, de la douleur, des nausées, des vomissements, de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque; entraîne une augmentation de l’appétit, de l’exercice physique, de l’endurance, de la coordination et des sensations tactiles; favorise le repos; procure un sentiment de sécurité;

    l’aspect intra-personnel: développe le sens des responsabilités; procure un sentiment d’utilité, augmente l’estime de soi et la confiance en soi, procure un sentiment de fierté, offre une source de motivation;

    l’aspect interactionnel: favorise et stimule la communication, la verbalisation, la socialisation, le partage de soi, le soutien et le réconfort; brise l’isolement; diminue l’agressivité envers les autres et favorise les liens d’amitié;

    l’aspect comportemental: augmente la participation aux activités et l’autonomie; favorise la fidélité aux traitements.

    4. Les objectifs du programme

    Les objectifs de ce programme sont multiples : offrir aux enfants hospitalisés l’occasion d’expérimenter une journée unique en compagnie d’un chien ; assurer la sécurité des enfants et de l’établissement ; créer une atmosphère familiale dans un milieu institutionnel et spécialisé ; stimuler l’interaction sociale et la communication (verbale et non verbale) chez l’enfant ; réduire le stress et l’anxiété liés à l’hospitalisation et aux interventions ; fournir une activité récréative pour réduire la solitude, l’ennui, l’isolement de l’enfant ; augmenter le bien-être physique (diminuer la douleur, les nausées) de l’enfant ; augmenter la réceptivité et la fidélité aux traitements ; accroître la satisfaction des enfants, des parents et des intervenants ; évaluer le rapport efficacité/efficience du programme (durée de séjour, complications).

    5. Un début marqué par la résistance

    C’est à l’été 1998 que Mme Marie Landry eut l’idée du projet novateur qui allait bousculer les habitudes de l’organisation des soins et des services au CHUQ. Cette infirmière qui a consacré sa carrière aux soins des enfants malades avait deux passions aussi fortes l’une que l’autre, soit l’amour des enfants et l’amour des chiens.

    Cependant, introduire un chien auprès d’enfants traités pour un cancer ne se fit pas sans opposition. Il faut se rappeler qu’à cette époque, pas si lointaine, la recommandation médicale interdisait à un enfant subissant des traitements de chimiothérapie d’entrer en contact avec un animal. Certains médecins demandaient même aux parents de sortir leur animal de compagnie de la maison pour le bien de ces enfants particulièrement à risque de développer des infections ou autres problèmes médicaux.

    Rapidement, Mme Landry dut se trouver des partenaires de travail et former une équipe solide pour entreprendre les démarches nécessaires à la réalisation de ce projet avec toute la rigueur scientifique qu’implique une telle entreprise. Une recherche documentaire des différents écrits relatifs à la zoothérapie et des consultations auprès de divers spécialistes ont d’abord permis de bien documenter la problématique et d’appuyer la pertinence du projet. Des documents ont été rédigés et validés au printemps 1999. Des recherches de fonds et de commandites ont ensuite été entreprises et des demandes d’expertise réalisées. Puis, la sécurité et la qualité des soins ont été discutées en équipe multidisciplinaire et toutes les règles de fonctionnement et de dispensation des soins ont été étudiées, documentées et constamment ajustées afin d’aménager un environnement sécuritaire et de qualité pour l’enfant et sa famille. Un protocole vétérinaire ainsi que des examens comportementaux sévères, administrés par un vétérinaire et une spécialiste en comportement canin, assurent un contrôle très rigoureux quant au choix des chiens. Finalement, afin de bien évaluer l’impact d’un tel programme, des questionnaires d’évaluation sur différents aspects du projet, s’adressant à la fois au personnel infirmier et aux parents et enfants participants, ont été élaborés et régulièrement analysés.

    6. Un programme hautement sécuritaire

    Le choix de l’animal. Plusieurs animaux peuvent être utilisés pour la zoothérapie et chaque personne peut avoir une attirance pour une espèce plutôt qu’une autre. De plus, chaque animal ayant ses caractéristiques propres, un animal en particulier peut se prêter plus facilement à une activité thérapeutique visée. Par exemple, le lapin, avec ses grandes oreilles, se prête bien à l’écoute et aux confidences. Le furet atteint particulièrement les adolescents ; il est facile à manipuler et il permet de faire travailler les mains, les doigts et les bras. Le chat aime se blottir et ronronner et convient donc à une clientèle âgée, de même que l’oiseau, petit et fragile, très approprié pour faire travailler les membres supérieurs des aînés. Cependant, le chien demeure sans conteste l’animal privilégié pour la zoothérapie. Doux et docile, il attire l’attention par sa belle humeur. Facile à éduquer, ses prouesses le rendent attachant et combien gratifiant pour l’enfant qui peut jouer le rôle de maître !

    Le chien de zoothérapie est un chien particulier : il doit parfois être enjoué, parfois calme, toujours doux et affectueux, sociable et tolérant à l’extrême. Il a été très difficile pour l’équipe de « La Magie d’un rêve » de trouver des chiens réunissant ces caractéristiques. Seuls ceux de grandes races appartenant à des particuliers (golden retriever, labrador retriever, caniche standard) ont à la fois réussi les tests de comportement et su démontrer et maintenir sur le terrain des comportements de « zoothérapeute » exceptionnels. Malheureusement, il a été encore plus difficile de recruter des chiens de petites races. C’est pourquoi l’équipe de « La Magie d’un rêve » a décidé d’élever ses propres chiens. Des recherches ont été entreprises dans le but d’acquérir des petits chiens et de les élever selon une méthode toute spéciale. Il ne fut pas facile de dénicher ces perles rares… Mais les recherches ont conduit l’équipe vers une race connue pour son excellent tempérament : le coton de Tuléar.

    L’histoire du coton de Tuléar a un petit parfum d’exotisme et d’aventure ; il a vu le jour à Madagascar au XVIe siècle et il est apparenté au groupe des bichons. Certains de ces derniers sont arrivés sur l’île sur des bateaux, où ils étaient chargés d’éliminer les rats. Sur place, ils se sont croisés avec des terriers autochtones et le résultat de ces unions fut ce petit chien au caractère qui allie la douceur et la gentillesse des bichons à la vivacité et à l’espièglerie des terriers.

    Longtemps réservé à l’usage exclusif de la famille royale, le coton de Tuléar fut exporté en Europe. Par la suite, introduite en Amérique, cette race fut reconnue par la Fédération cynologique internationale au début des années 1970. Ce n’est qu’en 1989 qu’un premier spécimen immigra au Canada. Très dévoué et affectueux, le coton aime sans compter son maître et sa maison. Même s’il s’agit d’un chien d’appartement, il adore le grand air. La course sur de courtes distances, la marche sur quelques kilomètres et la nage ne l’effraient pas, bien au contraire. C’est un chien remarquablement intelligent, souple de caractère et qui a tout le temps envie de faire plaisir. Mais il a de la personnalité. Ceux qui connaissent les cotons n’hésitent pas à dire qu’il est plus solide mentalement et plus courageux que certains grands chiens réputés tels. Personne ne résiste au charme du coton, surtout pas les enfants.

    Il est très enjoué. Nos amis français le qualifient d’ailleurs de chien anti-déprime de première valeur. De ses ancêtres un peu sauvages, il a hérité d’une assurance et d’une indépendance qu’on rencontre très rarement chez les chiens d’agrément. Il émane de cette boule de poils une autorité étonnante qui oblige inéluctablement son maître à oublier ses soucis. D’une bonne humeur perpétuelle, le coton est un gai luron qui se délecte à l’idée de mettre de l’animation dans la maison : il vole une pantoufle, cache un bas, attaque une feuille ou fait une danse autour d’un raisin donné comme récompense… Bien qu’il soit très actif, il sait également demeurer très calme et s’adapter parfaitement à différentes situations.

    Attention aux cœurs tendres ! Le coton sait ce qu’il veut et prendra tous les moyens à sa disposition pour l’obtenir. Il est passé maître dans l’art de charmer, et vous aurez beaucoup de difficulté à lui résister. Si vous l’accueillez chez vous, il deviendra rapidement le centre d’attraction de la maison et le chouchou de tous. Le coton est un bon chien de garde. Il est curieux, vigilant et toujours en éveil. Rien ne lui échappe… Il sait signaler à son maître ce qu’il a observé. Par contre, ce n’est pas un aboyeur invétéré : il aime s’exprimer, certes, mais il n’aboie jamais pour rien.

    C’est pour toutes ces raisons que l’équipe de « La Magie d’un rêve » a décidé d’en faire l’élevage. Le coton de Tuléar a toutes les qualités nécessaires pour devenir un excellent assistant thérapeute auprès d’enfants atteints de cancer. Cependant, l’introduction d’un animal dans un hôpital ne doit pas se faire sans considérer plusieurs autres facteurs, dont les principaux sont l’hygiène de l’animal, le risque de transmission de maladies infectieuses (zoonoses) et les risques d’allergies tant pour les bénéficiaires que pour le personnel. Nous avons donc établi un protocole d’éducation, d’entraînement, de dressage et de santé animale afin que tous nos petits cotons soient pris en charge dès leur jeune âge et que leur développement soit orienté vers leur rôle de magicien du cœur.

    Le comportement canin. Le programme de zoothérapie « La Magie d’un rêve » déroulant dans un contexte particulier (présence d’un chien pour une durée de huit heures auprès d’enfants malades et d’adultes étrangers, sans la présence du maître et dans une chambre aménagée à cette fin), il fallait un test concluant quant à la bonne conduite d’un chien donné. Les chiens doivent se comporter de façon irréprochable dans toutes les situations que leur font vivre les enfants. C’est pourquoi, à partir d’outils reconnus d’évaluation du comportement, des tests ont été conçus spécialement pour la circonstance afin que les responsables du projet puissent avoir une confiance inébranlable en ces animaux.

    Le test utilisé pour la sélection des chiens est inspiré de trois sources : le Programme de zoothérapie de l’Hôpital pour enfants de Denver, au Colorado, le programme Canine Good Citizen (CGC) et le test de tempérament (TT) du Canadian Kennel Club (CKC). Nous y avons ajouté quelques tests de stress ainsi qu’une mise en situation avec des enfants. Le test doit se dérouler sous la responsabilité d’un spécialiste en comportement canin et en obéissance.

    Pour pouvoir obtenir le titre de chien thérapeute¹², un animal doit agir adéquatement dans tous les exercices du test : Absence d’agressivité • Interaction avec l’enfant • Goût du jeu • Manipulation (sensibilité à la douleur) • Capacité d’affection • Sensibilité aux bruits • Capacité de calme prolongé • Attitude face à une situation inattendue • Absence d’anxiété de séparation • Obéissance considérant l’âge du chien.

    Les chiens sont réévalués tous les trois mois par une éducatrice en éducation spécialisée et en comportement canin. Un certificat est délivré pour chaque chien ayant réussi avec succès l’évaluation de son comportement avec les enfants. Le chien est observé sur une période de huit heures consécutives en présence de six enfants en service de garde en milieu familial. Les dix critères sont évalués tout au long de la journée, ce qui permet de vérifier l’attitude du chien en de nombreuses situations différentes.

    Condition médicale de l’animal. Une fois l’étape de l’évaluation comportementale complétée, tous les candidats canins doivent passer avec succès celle de l’examen médical. Les chiens, comme tous les animaux de compagnie, peuvent transmettre des infections d’origine bactérienne, virale ou fongique aux humains. Les agents infectieux peuvent provenir des poils, de la peau, de la salive ou des matières fécales de l’animal. À ce sujet, le Dr Wallace, infectiologue et chef du comité de contrôle des infections à l’hôpital Huntington, en Californie, rapporte que les chiens rigoureusement examinés (examens cliniques et para-cliniques) pouvaient interagir de façon sécuritaire avec les patients de l’hôpital, sans transmettre d’infection ni être des agents de transport d’agents pathogènes. Cet hôpital a reçu 3 281 visites de chiens en cinq ans et aucune infection n’a été rapportée au cours de cette période (Jorgenson, 1997). Ainsi, malgré les risques potentiels de maladies, des mesures d’hygiène simples et un minimum de connaissance sur la prévention permettent d’en éviter la transmission de façon adéquate.

    L’examen médical effectué par un vétérinaire comprend : 1. un examen physique de base (condition générale et propreté ; yeux, oreilles, nez, cavité orale, dentition, gorge ; ganglions lymphatiques ; système uro-génital ; téguments ; système nerveux ; abdomen ; système musculo-squelettique ; auscultation cardiaque et pulmonaire), 2. une analyse de selles (culture, recherche de parasites intestinaux et protozoaires), 3. une culture de la gorge, 4. un bilan sanguin complet et 5. une vaccination obligatoire. Tous les

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