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L'empreinte. Un séminaire sur mesure.
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L'empreinte. Un séminaire sur mesure.
Livre électronique279 pages3 heures

L'empreinte. Un séminaire sur mesure.

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À propos de ce livre électronique

Le Manoir de Bellinglise avait été l’endroit choisi par Elisabeth pour le Séminaire intitulé : "Relations personnelles en milieu professionnel ".
Sinistre, le soi-disant Château ! Un bâtiment velu en pierres ? Briques ? Rose et vert sale. Personne pour m’accueillir. Je trouvai avec peine la porte d’entrée principale et carillonnai à tout va sur l’antique sonnette, à travers la pluie battante qui n’arrêtait pas de rebondir en larges giclées sur le perron. Ce dernier, à peine éclairé par deux lanternes, ayant sans doute connu de meilleurs jours à l’époque de leur inauguration par Thomas Edison...

LangueFrançais
Date de sortie22 oct. 2018
ISBN9780463724668
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    L'empreinte. Un séminaire sur mesure. - Pierre Louis Criqui

    Pierre Louis Criqui

    L’empreinte

    Un séminaire sur mesure

    Remarques.

    Les personnages principaux :

    Du château :

    Léopold Debruges, gérant du lieu.

    Mathilde, son épouse, cogérante.

    Edward, le majordome.

    Paulo, le chef de cuisine et ses adjoints, Pim, Pam, Poum. (Jean, Kevin et Lorrain).

    Claudine, intendante.

    Du Village :

    Patrick, dit « Pat » Willow, le Maire.

    Marthe, sa sœur.

    Paul.

    Tom.

    Fred.

    Le rouquin.

    Du Séminaire :

    Laurent Bellerive, Animateur de formation. Antoine de la Voilière, Président France des laboratoires Exdeal.

    Simon Leduc, Directeur général.

    Christian Delagrange, Directeur des ressources humaines.

    Sylvie Shanting, Chargée des relations publiques.

    Edmond Morel, Directeur de la logistique.

    Rodrigue Dufour, Directeur administratif et financier.

    Anémone Brunswick, Directrice des affaires juridiques.

    Jean-Luc de la Tour, Directeur commercial.

    Autres :

    Elisabeth Winston, Présidente mondiale du Groupe danois « Exdeal ».

    Emma, née Van Houten, sa sœur, vice-présidente.

    Yves Bellevue, chercheur et Directeur du Laboratoire.

    Camille Lepage, fonctionnaire.

    Deux lieux principaux où se déroule l’action.

    Le Château, avec les appartements privés des hôtes, la salle de séminaire, les cuisines, la cave, le bar et les chambres des invités.

    Le Village, salle du conseil municipal, demeures des habitants, et ses environs.

    Avant-propos

    Monsieur Laurent Bellerive, pouvez-vous me dire comment cette histoire qui a défrayé la chronique ces dernières années a commencé ? Et surtout quel fut le rôle de chacun de vos interlocuteurs dans cette aventure ?

    Toute cette histoire fut en réalité élaborée comme un piège, orchestré par un laboratoire suédois, avec la complicité des services de police français dont le but était de démasquer une taupe qui fournissait des informations sensibles à ses concurrents étrangers.

    Laissez-moi vous raconter ce qui s’est véritablement passé au cours de ce Séminaire sur mesure, jour par jour, et heure par heure…

    N.B. 80 % des faits ont été relatés par l’Animateur du Séminaire.

    Le reste provient des divers protagonistes.

    DIMANCHE

    Au château. 21 heures.

    Le Manoir de Bellinglise avait été l’endroit choisi par Elisabeth pour le Séminaire intitulé : « Relations personnelles en milieu professionnel ».

    Je tapai Bellinglise sur Google juste pour voir ce qu’il restait d’une ruine qui appartenait à la famille van Houten.

    Une description de l’endroit par un Abbé du XVIe siècle me fit augurer de l’atmosphère du lieu :

    « Dans un pli de la belle colline d’Elincourt-Sainte-Marguerite, à l’abri des vents du Nord et de l’Ouest, se trouve cachée la charmante propriété connue sous le nom de Bellinglise. Des eaux abondantes et vives sourdent de toutes parts, arrosent et rafraîchissent cette verdoyante terre. Un seul étang retient captives celles qui coulent dans le petit vallon du Château ; d’autres plus fortes viennent de la vallée qui se prolonge au Nord. Le Château vu de cette dernière, paraît suspendu au milieu d’une ceinture de bois. Placé sur un petit tertre, il domine la nature pleine de fraîcheur et de calme placée sous ses pieds… Le domaine appartient à la famille van Houten. »

    Bon, ça devait valoir un peu plus maintenant que l’ancien manoir avait été restauré. Mais la famille devait être grande, avec sans doute des enfants, neveux et nièces qui se querellaient déjà pour un héritage supposé. Pour ma part, je pensais comme Copin, un ami proche : ça ne sert à rien d’espérer la mort des ascendants. En réalité, il faut c’est simplement attendre que la faucheuse ne se trompe pas d’individu !

    Déjà, il me fallait le trouver le patelin avoisinant, « Elincourt-Sainte-Marguerite » ! Un village tellement perdu au Nord-Ouest, que mon Galileo tournait en rond en le recherchant dans ses mémoires enfouies !

    Avec cela, une bruine qui pleurait sur mon pare-brise et sur les volets des maisons closes. Complicité entre Marthe Richard et Nicoletta ?

    Sinistre, le soi-disant Château ! Un bâtiment velu en pierres ? Briques ? Rose et vert sale. Personne pour m’accueillir. Je trouvai avec peine la porte d’entrée principale et carillonnai à tout va sur l’antique sonnette qui m’apparut, à travers la pluie battante qui n’arrêtait pas de rebondir en larges giclées sur le perron. Ce dernier, à peine éclairé par deux lanternes, ayant sans doute connu de meilleurs jours à l’époque de leur inauguration par Thomas Edison…

    — Bonsoir, dis-je à l’énergumène qui ouvrit la porte, après cinq minutes d’attente.

    — Je suis Edward, le Majordome, me répondit un valet efflanqué, digne de s’inscrire avec succès à un casting pour Igor, le serviteur du Docteur Frankenstein !

    — Je suis Laurent, l’animateur du séminaire « Exdeal ».

    L’individu était tout simplement déplaisant. Chemise d’un blanc douteux, cravate molle et costume assorti. Juste une impression de déjà-vu dans une vie antérieure.

    — Nous ne vous attendions que demain ! Dit-il.

    — Les participants au Séminaire, certainement, mais moi qui en ai la charge, j’arrive toujours la veille et d’ailleurs mon assistante a dû vous prévenir…

    — Cela fait trois jours qu’on a plus de réseau…

    — Bon demain, le Séminaire commence à huit heures. Tout doit être en place à sept heures pour l’accueil des participants.

    — Demain, c’est lundi, le jour de congé du personnel…

    Et, ce disant, il s’écroula comme un soufflé en attente des convives ! Ses yeux sortaient de leur orbite, telles deux huîtres laiteuses.

    Après deux longues minutes, il se redressa et me dit calmement : « crise d’hypoglycémie, j’ai oublié ma piqûre d’insuline ! ».

    Un diabétique ! Il se piqua et me dit comme si rien ne s’était passé : « La suite nuptiale sera votre chambre, puisque vous arrivez le premier, Claudine va vous y conduire ».

    Sortie de nulle part, ladite « Claudine » prit mes affaires.

    Les joues pleines et roses, l’employée de maison ne manquait pas de charme malgré ses fesses callipyges et son mètre cinquante-deux. Elle me faisait penser aux bandes dessinées de Bécassine, le sourire en moins. Son visage, cependant, s’éclaira soudain d’un gentil sourire quand je lui tendis un billet de dix euros pour la remercier.

    Un bel endroit, pensais-je en jetant comme un rustre mes valises sur le lit à baldaquin. Il y avait tout pour croire être retourné dans le passé, avec un méli-mélo de styles. Des copies de tapisseries d’Aubusson se mêlaient aux reproductions des œuvres de peintres du XVIIe siècle. Dans le petit salon attenant, des meubles « Le Corbusier » qui semblaient authentiques…

    Par ailleurs, une salle de bains en marbre vert d’un mauvais goût affirmé, avec un rideau de douche qu’auraient pu lui envier de nombreux S.D.F. pour dormir à l’abri du vent. Pas de minibar ? Pas de télévision ? J’appelai Claudine et commandai un thé à la menthe pour me relaxer. Et, ce fut relaxant. Je mis mon réveil portatif à six heures et quart et dormis d’un sommeil sans rêve : ce lieu intemporel ne s’y prêtait pas. Bien que le passé resurgisse dans mon pré-endormissement, me minant sur ma vie passée et sur les erreurs que j’aurais pu éviter.

    A trente ans, après m’être séparé d’un associé en psychanalyse continuelle dont le seul avantage que je pus en retirer après deux exercices comptables était le partage des bénéfices. J’étais patron de mon Cabinet de Conseils en Entreprise. Je « réussissais socialement parlant » comme spécialiste dans la formation des vendeurs et managers de sociétés multinationales. Devenu, sans vraiment le vouloir, un Consultant qui se vendait cher, à quelques clients qui pouvaient s’offrir un animateur impertinent à la mode.

    A quarante ans, j’étais toujours civilement célibataire ; je vivais correctement : un appartement de quatre-vingts mètres carrés au vingt-sixième étage de la Tour « Grenelle » avec vue sur la Seine, des copines d’un soir, ma Porsche au parking en dessous : la belle vie.

    A quarante-cinq ans, je commençais à m’ennuyer. Les Arts martiaux deux fois par semaine quand je n’étais pas en mission, les distractions sérieuses comme mon club d’Échecs et même les discothèques à la mode, ne m’apportaient plus le moindre plaisir. Je passais dès lors mon temps à exister entre deux contrats. Pour l’instant, mon plus grand souci était de renouveler ma garde-robe et mes chaussures sur mesure ! La suite était nébuleuse, je chevauchai un dauphin en rêve, en me disant que l’on avait raconté des bobards sur un poisson soi-disant intelligent. Ensuite, le noir absolu, une petite mort avant mon réveil… J’allais bientôt devenir cinquantenaire !

    Ce que je désirais, plus que de planter un arbre, avoir un fils et toutes ces foutaises, c’était de marquer le siècle de mon empreinte. Le genre humain, dans son ensemble, me décevait.

    HUIT JOURS AUPARAVANT.

    La perspective d’un nouveau contrat venait à propos pour développer le chiffre d’affaires de ma société : j’avais en permanence dix personnes qui attendaient leur salaire chaque mois, sans compter les « spécialistes » que j’employais selon les nécessités. Je devais faire face pour grandir.

    Une proposition m’était parvenue sous forme d’un fichier audio par email.

     J’ai un contrat pour toi, Laurent, si ça t’intéresse. Tu pourrais animer prochainement un séminaire de direction pour ma filiale française dans une région qui devrait te plaire. Tes conditions et tarifs seront les nôtres, sans toutefois exagérer. Pour plus de détails, tu seras contacté par mon correspondant local en France. Bien à toi, Elisabeth.

    J’avais peu fréquenté Elisabeth dans mon enfance, sinon sa sœur cadette Emma qui m’invitait une fois par an au mois d’août pour passer les vacances, avec mon ami Copin, jusqu’à l’âge de 14 ans.

    Cette dernière m’obligeait à aller au Temple et à chanter des cantiques le dimanche.

    Pire que cela, elle enfermait mon ami dans la cave sous le moindre prétexte. Sous prétexte d’avoir volé de la confiture ou écorché un chaton malade.

    Cependant, elle me sortait pour quelque temps de ma pension de luxe en Suisse qui était mon quotidien après le décès de mes parents, suite à un accident automobile, alors que j’avais huit ans.

    Je ne connaissais pas les motivations de mes bienfaitrices. Et je m’en foutais royalement. J’étais sans doute un bâtard, ce qui me laisse encore aujourd’hui complètement froid. Les motivations de ces gens ne m’intéressent pas !

    Si les van Houten avaient payé mes études secondaires et supérieures, c’est que quelque part ils avaient une dette à payer. Car aujourd’hui, je pouvais vivre sans eux !

    Avant tout, je fis une recherche via Google pour voir où en était financièrement le groupe « Exdeal ». J’y trouvai le descriptif suivant :

    Le secteur bio pharmaceutique danois vit actuellement un âge d’or, dans le sillage du succès de son géant Exdeal, le numéro deux mondial des traitements contre le diabète, et grâce au volontarisme de puissantes fondations industrielles pour doper la recherche publique et privée. « C’est un conte de fées, s’enthousiasme Elisabeth Winston, sa Présidente. Mais ça ne s’est pas fait en un jour. L’industrie pharmaceutique au Danemark est vieille de plus d’un siècle, et sa recette mêlant excellence académique, esprit d’entreprise et capitaux est restée la même ». Une société en devenir, avec une nouvelle molécule en perspective.

    Rassuré par la lecture de ce contenu, la chose qui retint surtout mon attention dans le message d’Elisabeth était : « tes conditions et tarifs seront les nôtres » !

    Je gagnais très bien ma vie, mais étais toujours à la recherche de nouveaux clients. Cette offre était bienvenue. J’attendis la suite des événements.

    Ce n’est que 48 heures plus tard que le « Directeur des Ressources Humaines » du Labo Exdeal France me contacta par téléphone : Monsieur Bellerive ? Vous m’avez été chaudement recommandé par un de mes confrères. Ceci pour conduire un séminaire de « Relations Humaines » au sein de notre Comité de Direction.

    Rencontrons-nous, mardi prochain à 11 h 45. Nous déjeunerons ensemble, de préférence au restaurant « Le Petit » (malgré son nom, cet estaminet se caractérisait par une grosse ardoise à la fin de chaque agape). C’est juste à côté du Siège de l’entreprise, à la Défense. Vous connaissez ? Cela nous évitera les embouteillages, et ainsi nous pourrons discuter tranquillement.

    Agacé par son ton condescendant, je regardai mon agenda, sachant pertinemment qu’il était vide de tout rendez-vous ce jour-là.

    « Bon, je vous remercie. Au plaisir de vous rencontrer », répondis-je en raccrochant.

    La liberté d’un entrepreneur reste relative. Envie de prendre une douche pour découvrir cette Société dont précisément le siège social était à la Défense. Mais pas envie de rencontrer ce genre d’individu !

    Paris, la Défense ouvert au monde. Bien plus qu’un quartier d’affaires. Lieu pavé d’édifices de plus en plus arrogants qui poussaient comme des champignons et continuaient à déborder sur les communes de la banlieue attenante.

    Terres fertiles, la preuve en est, expulsant tel un furoncle leur pus économique, projets créateurs de liens, pour contraindre les indigènes à se protéger d’un mal qui leur avait jusqu’alors été étranger.

    Il y a quelques décennies, chacun, au bar du Café des Sports fumait sa cigarette du matin roulée main, en commandant son café-Calva habituel, sans se soucier d’un avenir qui allait bouleverser son mode de vie.

    L’angoisse du lendemain des habitués était, à l’époque, simplement réduite à ne pas retrouver les potes et leurs blagues qui n’étaient pas toutes vaseuses, en oubliant le bruit des machines de chantier qui mordaient leur vie, inexorablement.

    Sur l’écran plat qui avait succédé à la télé perchée dans un coin, les politiciens scandaient au peuple le même discours d’un avenir meilleur, sans oublier d’évoquer le réchauffement de la planète et la fonte des glaces, pour s’excuser à l’avance des promesses qu’ils ne pourraient pas tenir…

    Enfin, chez moi.

    Croisant mon regard dans le miroir de la salle de bains je dus admettre qu’il ne reflétait que partiellement mon image actuelle…

    Là, j’aperçus un homme de 45 ans, un peu ridé, mais le regard vif : 1,79 m, 75 kg, pectoraux moyens, plaquettes de chocolat au lieu-dit, maigre des cuisses cependant, à mon sens, mais pas mal, malgré tout ! Le genre sérieux qui manie un humour avec un talent souvent décalé et assure une certaine pérennité envers des génies comme Devos et Desproges. Certains diront cynique, peut-être, pour une vie de chien !

    Quelqu’un qui plaisait à la gent féminine, tant aux minettes qu’aux femmes plus âgées, à la recherche d’une personne susceptible de les rassurer. J’aurais pu me lancer et réussir dans une carrière de gigolo, mais ce n’était pas mon truc.

    M’étant déshabillé, je rejoignis la cabine de douche. La buée générée par l’eau brûlante estompa peu à peu l’image du miroir et me renvoya sans coup férir à mon passé…

    Marié à vingt et un ans et un beau bébé six mois plus tard, je rencontrai un nouveau « meilleur ami » à vingt-six ans, qui allait devenir rapidement celui de mon ex ! Pour faire bref, un divorce à l’amiable où dans un délire sentimental je m’étais engagé à payer une pension parfaitement exagérée. C’était le prix à payer pour ma naïveté passée et ma pseudo-liberté future.

    Après des études avortées en Droit, une école privée de Communication à Paris - payée par mon père et ma mère sur le patrimoine de leur divorce- me permit de rencontrer des élus de la Nation et de leur faire supposer que je pourrais leur être utile. La chance me sourit, lorsqu’à leur grand étonnement, je prononçai deux mots, nouveaux pour l’époque : « empathie » et « congruence ».

    La magie de ce vocabulaire fit son effet : je fus adopté. Ça fonctionne encore mais les mots sont remplacés par d’autres. Ainsi, empathie devient synonyme de sympathie, ce qui est un non-sens et congruence, un concept adopté par nombre de politiques pour faire illusion de leur sincérité apparente…

    Mon ex-Ministre, député, fut réélu presque malgré lui. Comme remerciement pour mes services, il me permit de rejoindre le quai d’Orsay, subalterne au département des renseignements. Là, j’appris comment être inutile quoique indispensable.

    Ce qui me permit de devenir, après six mois de galère à réchauffer le thé de ces dames du « chiffre » (auquel je n’avais pas accès), un analyste des courriers d’ambassades.

    Puis, une annonce dans la Presse pour un poste de « chargé des relations publiques » d’un groupe Allemand implanté en banlieue qui cherchait à se faire connaître. GO !

    Deux nouvelles années, à continuer les ronds de jambe, faire des communiqués, mais aussi à créer des événements et des films publicitaires pour ce groupe en expansion.

    Ayant tissé un glacis relationnel à force d’une diplomatie de bon aloi, apprise auprès des politiques et des journalistes en quête de papier, je décidai de monter mon propre Cabinet. Le célèbre MCF : Management, Communication, Formation.

    Certes, ce n’était pas original, mais dans mon esprit, cela signifiait « Manipuler Ces Fous », alors que je devenais mon propre patron.

    Mon passé divaguant fut interrompu par le timbre agaçant mais indispensable de mon « smartphone », me rappelant que je devais être en forme pour mon rendez-vous avec des personnes bien réelles, celles du Labo. Aussi ponctuels que leur Présidente Internationale ?

    J’étais serein. Une nouvelle mission en perspective. De quoi développer mon Cabinet et découvrir de nouveaux horizons ? Je me sentais de plus en plus misanthrope !

    Le lendemain. Paris La Défense.

    La rencontre avec le DRH du Labo fut chaleureuse, une poignée de main ferme et virile à la fois, un vouvoiement de circonstance. Après deux purs malts pour sa part, alors que je buvais un Perrier rondelle, il se transforma en un tutoiement pour individus « de bonne compagnie ». Isn’t ? Destiné aux « siens ».

    — Mon problème, me dit ce coq séché (masculin de poule mouillée), avec un brin de mépris dans l’intonation, c’est que nous n’avons pas une « Task force » à notre hauteur.

    En bon français, cela voulait dire qu’il considérait ses commerciaux comme nuls, lui qui n’aurait pas su vendre une canne orange à un non-voyant !

    — Dans notre compagnie, les actionnaires réclament une progression à 2 chiffres ! Or, cette année nous ne réaliserons, selon les prévisions que 9.6 % ! Rends-toi compte, Laurent, de la pression que j’endure !

    Christian avait l’air de ce qu’il était : moyen, maigre, voire anguleux, Sciences Po, dans les 40 ans, les cheveux noirs raides et clairsemés, 62 kg tout pesés, prognathe. Comme je l’avais conseillé à mes étudiants en tant que « Chargé de Cours »

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