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Minuit vient avec l'aube : Le fléau des vampires
Minuit vient avec l'aube : Le fléau des vampires
Minuit vient avec l'aube : Le fléau des vampires
Livre électronique311 pages4 heures

Minuit vient avec l'aube : Le fléau des vampires

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À propos de ce livre électronique

Des femmes. Du sang infecté. Des corps en décomposition. Bienvenue dans le monde de Katrine Baten, alias Minuit. Elle est l’un des vampires les plus âgés qui existent et elle ne s’entoure que de beautés.


Quelque chose détruit non seulement le monde des vampires mais aussi celui des humains. Minuit, avec son clan à ses côtés, part à la recherche d’un traitement contre le virus. Et ce qu’elle découvre pourrait déterminer si oui ou non elle fera face à la mort ultime !

LangueFrançais
ÉditeurBadPress
Date de sortie7 avr. 2018
ISBN9781547521593
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    Aperçu du livre

    Minuit vient avec l'aube - Darlene Burns

    MINUIT VIENT

    avec l’AUBE

    Le fléau des vampires

    Darlene Burns

    À mon amour, ma vie, mon univers, Adrienne

    Ashliegh, Kameron, Keith et Aleisha - mes bébés et mes supporters. Ma famille, Imani F’eva Writes et l’équipe EI.

    J’ai regardé le monde et n’ai vu que de la noirceur. Je me suis sortie des eaux sombres pour enfin m’épanouir. Je vois la lumière maintenant et mon âme est libre.       

    ~Darlene Burns

    TABLE DES MATIÈRES

    Chapitre 1

    Chapitre 2

    Chapitre 3

    Chapitre 4

    Chapitre 5

    Chapitre 6

    Chapitre 7

    Chapitre 8

    Chapitre 9

    Chapitre 10

    Chapitre 11

    Chapitre 12

    Chapitre 13

    Chapitre 14

    Chapitre 15

    Chapitre 16

    Chapitre 17

    Chapitre 18

    Chapitre 19

    Chapitre 20

    Chapitre 21

    Chapitre 22

    Chapitre 23

    Chapitre 24

    Chapitre 25

    Chapitre 26

    Chapitre 27

    Chapitre 28

    Chapitre 29

    Chapitre 30

    Chapitre 31

    Chapitre 32

    Chapitre 33

    Chapitre 34

    Chapitre 35

    Chapitre 36

    Chapitre 37

    ÉPILOGUE

    Chapitre 1

    ––––––––

    H

    umain.

    Qu'est-ce que ce mot signifie vraiment ? Je veux dire, est-ce que ça vient avec la notion de chair, sang, sueur, désirs et émotions ? Physiquement, le corps a-t-il une limite de temps ? Que peut-on vraiment accomplir avant que ne s’arrête définitivement cette horloge ? Je reste assise parfois à réfléchir à toutes ces conneries, parce que le temps, c'est tout ce qu'il me reste. Bon, ça et une paire de crocs meurtriers. Alors que je suis assise à siroter ce que ces créatures considèrent comme un bon verre de cognac Hennessy, je me remémore tranquillement mes jours de règne dans ma patrie.

    - Ahh... c'était le bon temps, murmurai-je en portant le verre à mes lèvres.

    Je sirote lentement, comme si je recevais un vieil ami à dîner, ou peut-être un nouvel ami. Je ris seule à cette idée retorse.

    Oh, je suis désolée. Pardonnez ma rudesse. Mon vieil âge n’excuse en rien mon impolitesse. Je me nomme Katrine Baten, mais c’est Minuit pour mes fidèles et la terreur pour mes victimes sans défense. Je les traquerai, les séduirai, les inviterai et les tourmenterai ; en particulier si je m'ennuie. Au final, je prendrai tout ce qui vous tient à cœur et vous viderai de votre sang. Si vous êtes sublime, considérez que vous avez de la chance. Je vous prendrai tendrement dans mes bras jusqu'à ce que vous rendiez votre dernier souffle. Non pas parce que je me soucie de vous, mais bien parce que c'est le seul lien qui me reste avec la race humaine.

    En général, quand j'en ai marre de boire, je laisse vos restes à mes bébés. Ce sont parfois d'impatientes petites choses, particulièrement ma séduisante Alex, diminutif d’Alexis, qui a deux cents ans. C'est une salope. Je suis la première à le dire, mais j'arrive à l'oublier... elle est tellement sexy. J’ai adoré la créer. Son sang avait un goût très sucré et pur. Elle a crié si fort quand j'ai planté mes crocs à l'intérieur de sa cuisse gauche, à quelques centimètres de son petit bouton sensible. J’ai arrêté de me nourrir assez longtemps pour rire de ses souffrances. Et, de regarder mon bébé aujourd’hui, jouissant de tout ce que la vie a à offrir... mais je vous reparlerai d’elle plus tard.

    Oui, mesdames et messieurs, je suis un vampire, une des plus âgées toujours en vie de mon clan. Cela pourrait ne plus être le cas si je n’arrive pas à mettre ce plan à exécution. Debout dans cet endroit miteux, une trentaine d’odeurs différentes caressent mon nez et ça me rend folle ! Je n’ai aucune idée pourquoi j’ai promis à Alex de la rencontrer ici dans ce trou paumé. Parfois, la pensée de tous les liquides répugnants sortant d’un humain faisait frémir tout mon corps froid. Ça fait tellement longtemps que je n’ai plus de fonctions internes ou externes, ça ne me manque pas. Certains de mes aspects sont décuplés, comme mes sens de l’odorat et de la vue. Mais ce que je préfère, c’est voler. Je remercie mon créateur pour cette caractéristique, mais c’est à peu près tout.

    Mon existence a été planifié et exécuté scrupuleusement. Finalement, par sa conception, ma vie est devenue ma destinée. Vous pourriez penser que j’ai été damnée à la naissance. Une carcasse vide, dérangée et sadique a décidé de mon sort il y a très longtemps. Cependant, ce n’est pas l’enjeu le plus important que j’ai à l’esprit, mais le fléau, oui.

    Il a porté un coup dur sur le monde il y a environ huit ans. Il a dévasté le monde tel que je le connaissais. L’impact à lui seul sur l’humanité a été catastrophique. Le sang contaminé qui s’est frayé un chemin jusque dans les hôpitaux et les banques de sang, c’était du pur génie. Si le but ultime était de dépeupler la Terre, alors ça a marché. Le problème avec les humains infectés était que, peu importe le mélange de poison dans leur sang, il affectait notre race aussi.

    Au début, nous n’avons pas réalisé ce qui tuait les vampires aussi rapidement. Nous tombions aux côtés des victimes humaines. La première mort de vampires n’a été signalée que deux mois plus tard. Personne dans notre monde de vampires n’avait fait le rapprochement.

    Puis, cela m’a touché de très près. Un de mes bébés en est morte. Elle vivait dans ma région plus au sud. Mélanie était chargée de s’occuper de cette région. En premier, quand elle a essayé de m’expliquer ce qui était arrivé, elle semblait presque en état de choc. Elle n’avait jamais vu un vampire mourir avant. Encore moins d’une façon qui avait demandé une équipe de nettoyage de cinq hommes pour ramasser tous les morceaux au plafond et dans le tapis. Quand j’étais arrivée sur place, une sorte de pressentiment s’était insinuée en moi. Je n’étais pas devant une situation ordinaire.

    Alors que le temps passait, des rapports arrivaient de partout au pays et dans le monde. Grâces aux avancées de la technologie et de la communication, il fut enfin conclu que le sang même qui était supposé nous garder en vie nous trahissait à présent. Je pense que nous ne voulions pas croire que nous pouvions attraper quelque chose de la race humaine. Ce n’était encore jamais arrivé. J’avais vu mon lot de maladies, de pauvreté et de famine à travers les siècles et notre race n’avait absolument rien contracté, aucune cellule infectée n’avait pu pénétrer notre être. J’avais dû tenir une réunion d’urgences via un appel conférence avec tous mes bébés pour les alerter de cette terrible découverte et des mesures à prendre pour ne pas être infecté. J’avais fait les cents pas pendant des heures, à essayer de rassembler tous les morceaux.

    Comment diable un vampire pouvait être infecté et mourir presque instantanément ?

    Alex m’avait regardé, jour après jour, inquiète que je sois aveuglée par la vengeance. Je voulais seulement trouver des réponses et des solutions. Jackie fut celle qui me transmis la nouvelle. Elle l’avait fait avec une intonation bizarre dans la voix. Avec le recul, je pense qu’elle savait comment je réagirais. À ce moment, j’étais tellement hors de moi que personne n’aurait pu me calmer. À ma surprise et stupéfaction, mon créateur était la cause de tout ça. Je repassai les mots dans ma tête.

    Darius est responsable de la destruction de l’humanité et des vampires.

    J’ai pleuré durant des jours après l’avoir découvert. Je voulais le tuer sur le champ, déchiqueter chaque morceau de chair de son corps inutile pour le regarder se transformer lentement en tas de poussière. Mon pire cauchemar se matérialisait. Le seul homme que j’avais appris à adorer, même si notre amour avait besoin de distance, était un traître, non seulement pour l’humanité, mais pour notre espèce aussi. Ma haine envers lui m’a glacé. Même si je le tuais des milliers de fois, ce ne serait jamais assez.

    Nous devions être prudents à présent. Nous ne pouvions plus mordre n’importe qui. La maladie qui prendrait le dessus sur un vampire était plus ignoble et immonde que tout ce que je n’avais jamais connu. C’était troublant de regarder ma race développer des lésions douloureuses et suintantes de mucus vert. L’agonie pure qui causait tous ces cris était insupportable. Et ce n’était que quelques-uns des symptômes rencontrés. Les chanceux déchiraient ou explosaient. Le mystère et la passion de tuer des humains nous avaient été enlevés. Et pour quoi ? Les réponses que je cherchais m’échappaient. Ce soir-là, j’espérais que c’était le début d’une solution, mais il me semblait devoir plutôt prier pour un miracle.

    Le comptoir de marbre du bar semblait m’appeler doucement. J’ai baissé la tête, pendant que j’attendais que les problèmes passent la porte. Je pouvais sentir les corps en décomposition autour de moi. Je voulais qu’Alex se dépêche. La pestilence du monde commençait à me dévorer. Mon esprit m’a transporté dans un autre endroit, qui me semblait être à des années lumières. Dans un coin de mon esprit, d’une certaine façon, je savais que ma vie de vampire ne serait plus jamais la même.

    Chapitre 2

    ––––––––

    Je

    marchai jusqu’au balcon de ma chambre. Je laissai le soleil me caresser le visage et j’inhalai l’odeur douce de la rosée du matin. Ma charmante Matheena m’avait préparé une assiette de fruits frais. Le goût sucré de la papaye fraîche persista sur ma langue. Je pris une grande respiration en regardant mes domestiques s’affairer dans mon jardin somptueux en-dessous. La royauté avait ses privilèges. Je n’avais jamais à demander plus d’une fois. Mes domestiques m’obéissaient au doigt et à l’œil. Ils accouraient pour répondre à mes envies, mes besoins et mes désirs. Mener un empire royal me gardait plutôt occupée. Tellement occupée que le sommeil était, pour moi, un désagrément, une perte de temps. J’avais tant de choses à accomplir ; dormir m’empêchait de les faire.

    Parfois, je voulais juste me sentir normale et ne suivre que mes désirs de femme. Je voulais sentir une poitrine dans mes mains, ça me calmait. Les tétons durs d’une femme entre mes lèvres douces me faisaient planer. Un corps doux à toucher et à presser contre le mien envoyait toujours des vagues de feu entre mes cuisses. J’avais des domestiques privées pour satisfaire mes désirs sexuels. Avec toutes ses demandes qui reposaient sur moi, le sexe était la seule chose qui me vidait la tête avant de rendre un jugement ou de créer une loi dans mon royaume.

    Père n’était plus là pour m’éduquer à présent. Je ne réalisais pas à quel point j’avais besoin de voir clair. Mener un royaume aussi vaste seule, c’était déjà intimidant, alors sans encadrement approprié, plusieurs sentaient que j’allais échouer. Je dirigeais l’héritage de mon père équitablement depuis dix-sept ans. Échouer n’était pas une option. Je baignais joyeusement dans l’audace d’ordonner aux autres de faire comme je disais. J’avais du plaisir à condamner les hommes, et oui, parfois les femmes, à mort pour trahison ou duperie.

    Le vent me suivit doucement alors que je retournais dans ma chambre. J’aurais pu jurer avoir vu une ombre dans la pénombre de ma chambre la nuit dernière. L’impression qu’il y avait quelqu’un qui rôdait dans chaque coin du palais me rendait mal à l’aise. Je devenais lasse de jouer à cache-cache avec cette ombre. Je m’étais persuadée que le jour où cet individu se présenterait à moi, une mort spéciale arriverait devant moi.

    Je reposai ma tête et laissai un soupir s’échapper en signe de défaite. Ce fut à ce moment que je compris que je n’étais pas seule.

    - Je suis désolée, ma reine, gémit-elle avec la tête baissée. Pardonnez-moi. Je pensais...

    - Vous pensiez quoi ? Voilà votre première erreur ! criai-je. Disparaissez de ma vue. Je vous appelle plus tard si je désire connaître vos pensées.

    Matheena courut hors de la chambre en larmes.

    Je m’effondrai sur le sol en pleurant, de façon incontrôlable.

    - Seigneur, qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? J’ai tout ce que j’ai toujours voulu. Je suis la plus forte force politique de ce côté-ci de l’Afrique. Les pays voisins craignent mon nom. Je me sens lentement submergée par ce sentiment horrible que mon esprit ne m’appartient plus ! criai-je. Et, il semble qu’il soit tenu en otage par quelqu’un ou quelque chose.

    Exténuée de mon manque de sommeil dû à la nuit dernière, je m’effondrai sur mon lit et dormis tout l’après-midi. Je me réveillai dans la noirceur et les feuilles du baobab se frappaient contre les piliers de mon balcon. Je me levai rapidement pour fermer les portes du balcon. Une brise fraîche souffla sur moi, assez forte pour faire flotter mon peignoir et exposer ma nudité. Je ralentis le pas et marchai vers le balcon prudemment, retenant mon peignoir sur mon corps.

    Des frissons recouvrirent ma peau quand j’aperçus une ombre debout devant moi. Je savais qu’aucun de mes domestiques ne seraient assez inconscients pour être sur mon balcon. Un sentiment de nausée me brûla au creux de l’estomac quand l’ombre s’avança lentement vers moi.

    J’étais bien trop importante, pensai-je. Personne n’oserait s’approcher pour me tuer. Je retins mon souffle alors que l’ombre se rapprochait et mes pensées se déchaînèrent. J’avais des gardes juste à l’extérieur de ma porte, mais ma gorge était sèche et j’étais paralysée par la peur.

    - Bonjour, mon amour, dit une voix profonde et froide. Je ne suis pas ici pour vous effrayer.

    Je gardai les yeux au sol, n’ayant aucune envie de regarder dans les yeux de celui qui me hantait.

    - Je savais que vous viendriez. Quand, je ne pouvais le dire. Le poids de vos messages dans ma tête me hante jour et nuit. Comment osez-vous entrer dans mes pensées et mes rêves ? Pour qui vous prenez-vous ? Pourquoi êtes-vous ici ?

    Je titubai vers l’arrière en espérant trouver le courage d’appeler mes gardes. Mes yeux croisèrent les siens et un sentiment d’impuissance m’envahit. J’attendis de découvrir ce qu’il voulait de moi.

    - Mon amour, chuchota-t-il encore.

    - Arrêtez de dire cela ! l’avertis-je.

    - J’ai attendu longtemps pour ce moment. Depuis votre naissance.

    - Ma naissance ? Mais vous délirez ? Est-ce que le pavot aurait trouvé son chemin dans vos veines ? Vous ne semblez pas avoir plus de vingt ans. J’en ai trente-deux et je n’ai aucune intention de laisser ceci aller plus loin.

    - Katrine ! Arrêtez et écoutez ! J’ai peu de temps.

    Il me tira près de lui. Sa force était enivrante, mais tout de même effrayante. Je n’arrivais pas à penser clairement et je sentais mes genoux céder. Il me prit dans ses bras et me transporta vers le lit.

    - Pourquoi êtes-vous ici ? réussis-je à demander sèchement alors qu’il me plaçait sur le lit.

    Il s’agenouilla à côté du lit.

    - Je me nomme Darius et j’ai besoin que vous honoriez votre destinée qui est d’être ma femme.

    Il prit ma main dans la sienne. Je la retirai aussitôt. Sa peau était tellement froide.

    - Votre femme ? Êtes-vous fou ? Je suis reine. Je ne peux marier quelqu’un qui ne serait pas de la royauté ! Et pourquoi suis-je en train de vous expliquer tout ça ?

    Il se leva et s’assit doucement sur le bord de mon lit.

    - Je vous en prie, laissez-moi vous expliquer. Je dois commencer par vous dire à quel point j’aimais votre père. Et qe respectais. Je lui ai fait la promesse de prendre soin de vous.

    Je me sentis défaillir.

    - Mon père ? Il... Il est mort depuis quinze ans.

    Je fermai les yeux pour retenir mes larmes.

    - Je ne comprends rien. Je ne crois pas un mot de ce que je viens d’entendre, dis-je doucement.

    - J’étais le meilleur ami de votre père et il savait ce que j’étais, chuchota Darius en me serrant contre lui.

    J’ouvris les yeux pour découvrir que j’étais seule. La dernière chose que Darius m’ait dite rejoua sans cesse dans mon esprit. Et qu’était-il exactement ?

    Chapitre 3

    ––––––––

    U

    ne main était tendue dans ma direction pendant que je volais au-dessus de l’océan Pacifique. Je me tournai en m’imaginant que la main attachée au corps finirait par disparaître. Je n’avais envie de voir personne. L’horreur que j’avais laissé derrière était trop difficile à supporter. L’odeur de la chair humaine en décomposition, tout comme celle des animaux, étaient déjà suffisamment difficile à supporter.

    Je voulais seulement continuer à voler jusqu’à ce que je ne puisse plus voir devant moi. Je pouvais entendre un doux murmure. Je pouvais sentir son parfum. C’était une odeur tellement familière. J’étais encore effrayée de répondre lorsqu’on disait mon nom. Si je me réveillais, est-ce que tout disparaîtrait ? Est-ce que le magnifique ciel bleu pâle s’évanouira pour faire place à ce gouffre obscure et terrible ?

    Mon cœur ne pourrait plus supporter ce massacre. Les suceurs de sang qui avaient besoin de se nourrir me regardaient avec des yeux emplis de larmes de sang pendant qu’ils dévoraient les carcasses de chair déchirée. Demandant silencieusement : que nous arrivaient-ils ? Que deviendrons-nous à nous nourrir du sang infecté qui détruisait lentement notre monde ? Notre monde ? Pourquoi est-ce qu’ils me posaient la question, à moi ?

    Je continuai de voler toujours plus vite, jusqu’à ce qu’elle redise mon nom. J’étais affaiblie par mon manque de nourriture et je devais revenir sur Terre. J’aurais voulu tomber dans ses bras et y rester jusqu’à ce que mon dernier souffle ne quitte mon corps. Je me décidai à ouvrir les yeux. J’espérais qu’elle me réserve une dernière étreinte avant que je ne me transforme en cendres dans ses bras. Minuit. Minuit, tu ne peux plus te cacher à présent.

    Chapitre 4

    ––––––––

    Je

    connus une autre nuit de sommeil troublé. Un autre rêve auquel je ne trouvais aucune logique. Le souvenir de ce que j’avais vu dans mes rêves me donnait la chair de poule, comme si elle était couverte d’une centaine de scorpions. Quel était ce monde dont j’avais été le témoin dans mes rêves ? Pourquoi rêvais-je de suceurs de sang ? Fixant la cour arrière du palais, je n’étais pas certaine de bien comprendre ce qui était arrivé la nuit dernière, quand j’avais fait la rencontre officielle de Darius. Ça m’avait plutôt fait l’effet d’un rêve. J’essayais toujours de me ressaisir quand j’entendis une voix douce.

    - Ma reine, votre petit déjeuner est arrivé, m’informa Matheena de l’autre bout de la pièce.

    Les cheveux de Matheena étaient tressés le long de son dos et sa robe flottait doucement dans le vent. Son teint brun chocolat était mis en valeur par ses yeux en amande. Elle avait aussi plusieurs taches de rousseur sur les joues. C’était une âme tellement merveilleuse et humble.

    - Je n’avais pas réalisé que vous étiez dans la pièce, dis-je en m’approchant d’elle. Je dois vous présenter mes excuses pour mon comportement de la veille. Je n’avais aucune raison de réagir de cette façon avec vous. Vous êtes très importante à mes yeux. Plus que ce que vous pouvez imaginer.

    - Pourquoi me dites-vous de telles choses ? répondit Matheena. Je ne vis que pour vous servir. Je ne remettrais jamais en question votre comportement. Ne l’oubliez jamais.

    Je l’étreignis et je pouvais sentir son malaise.

    - J’ai bien mal dormi la nuit dernière, mais je n’avais aucunement le droit de vous traiter de façon aussi rude. J’ai bien peur que mes jours ne soient comptés, l’informai-je en commençant à manger. Assistez-vous aux cours comme je vous l’ai demandé ?

    - Oh oui, mais je ne vois toujours pas très bien pourquoi je dois apprendre de telles choses, ma reine. Je ne suis qu’une modeste servante.

    - Je serai la juge de ce que vous devez savoir. Je suis persuadée que votre approche inconfortable n’est qu’une curieuse conception et, malgré ce que chuchotent vos confrères derrière votre dos, ils n’osent pas laisser leurs langues exprimer leurs vrais sentiments. Je n’ai aucun problème à exécuter ceux qui ressentent le besoin de remettre en question mes ordres.

    Matheena essaya de me rassurer.

    - Oh non, ma reine. Personne ne dit de mal de vous, mais aucun autre esclave ne suit de cours particulier avec votre propre enseignant. Vous devez comprendre de quoi ça a l’air auprès des autres. Je vous en serai éternellement reconnaissante, dit-elle en s’inclinant devant moi. Je dois maintenant m’occuper de mes tâches quotidiennes. Y a-t-il autre chose ?

    - Non, Matheena, ce sera tout.

    Convenablement congédiée, Matheena sortit de ma chambre ensoleillée. Elle flottait même en marchant, pensai-je, laissant échapper un soupire à cette vision. J’entendais mon père beugler dans un coin de mon esprit. Tu as une responsabilité envers ton peuple. Un droit acquis dès la naissance que plusieurs tueraient pour avoir. Je ne me souciais pas de ses paroles à ce moment. J’essayais désespérément de convaincre un homme qu’il était roi et qu’il pouvait changer les lois. Qu’est-ce qu’un roi ne pouvait pas faire ? Il avait l’autorité et les conseillers pour proclamer de nouvelles lois. Pourquoi est-ce que toutes les vieilles traditions

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