l'homme qui se croyait plus beau qu'il n'était: suivi de lom qi se croyet plubo qil netet - version nouvofrancet
Par Mickael Korvin
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À propos de ce livre électronique
Cette vie est celle d'un homme, entre Budapest, Auschwitz, Cuba, New York et Paris, partagée entre XXe et XXIe siècle, guidée par l'amour, les passions, les deuils.
Pour son neuvième roman, Mickael Korvin nous offre quatre-vingt-dix scènes tombées de la boîte de Je d'un grand enfant rêveur. Certaines sont douces, d'autres cruelles, toutes sont animées, drôles et crues. Car Mickael Korvin est un raconteur d'histoires.
En seconde partie, la version "nouvofrancet" du roman, un français extrêmement simplifié, sans accents, ni lettres muettes, inventé par l'auteur.
Mickael Korvin
Simplificateur du francais par excellence, Mickael Korvin a d'abord supprime les accents, la ponctuation et les majuscules, puis les double-consonnes, les lettres muettes et les difficultes de conjugaison, pour aujourd'hui s'attaquer a l'ultime bastion.
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Avis sur l'homme qui se croyait plus beau qu'il n'était
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Aperçu du livre
l'homme qui se croyait plus beau qu'il n'était - Mickael Korvin
Du meme auteur:
Romans
Le Boucher du Vaccarès, et Le Napo (Éditions Jacqueline Chambon-Actes Sud, 1991)
Je, Toro (Éditions Jacqueline Chambon-Actes Sud, 1992)
New Age Romance (Les Belles Lettres, 1993,
Le Serpent à Plumes, 2000)
How to Make a Killing on the Internet
(Pegasus Publishers - UK, 2001)
Le Jeûne (Parisvibrations.com, 2009)
Biorgie (Parisvibrations.com, 2010)
Journal d’une cause perdue (Parisvibrations.com, 2012)
Traductions
Samuel Fuller, Cerebro-Choc, en collaboration avec Jean-Yves Prate, 1993
Lysander Spooner, Les Vices ne sont pas des crimes, 1993
Tim Winton, Cet œil, le ciel, [That Eye, The Sky], 1997
Iggy Pop, I Need More, 2000
Alexandre Pouchkine, Journal Secret (1836-1837), 2010
Table des matières
Le poliomélite psychosomatique
On ne fait pas du guacamole avec des avocats pourris
Une juive blonde chez les chemises noires
Chambre d'hopital en deuil majeur
Au mauvais endroit, à la mauvaise maman
Un extraterrestre sur le terrain de jeux
Un premier amour inespéré
Le masturbateur démasqué
Une fièvre incestueuse
Le cimetière des sentiments
Décidément, les avocats sont tous pourris
Personne pour escorter le condamné
L'épopée héroïque du SDF stationnaire
Le départ en catastrophe de Cuba
Le roi du Bronx
Des effets indésirables de la drogue
Le coton-tige sanglant
Tentative d'abus sexuel sur mineur déficient mental léger
Attouchement en K majeur
Comment se faire des amis en une seule leçon
C'est comme de gagner à l'Euro Millions
Etouffé dans son berceau
Le fantôme de l'amour
La bulle et le savon
A votre place j'aurai couché dans le parking
Monologue avec la mort
Naissance d'une vocation
Un feu d'artifice d'étoiles filantes
Toucher le fond et rebondir
La moutarde lui est montée au nez
Le vol solitaire du pigeon royal
Débandade sur le front de l'Est
Guerre froide au bureau des snouffs
La mangeuse d'hommes aux 20 000 pieds
Un nouveau palier dans la violence
Une histoire d'amour en pointillés pointillistes
Un Apache chez les cow-boys
L'homme qui se croyait plus beau qu'il n'était (I)
Le croque-mort qui se voulait rassurant
Le couteau dans la plaie
Bingo à la table des vieux
Tempête aux Caraïbes
Comment traumatiser ses enfants en pensant bien faire
Le prostitué qui refusait tous les clients
Le mépris des petites gens
Comme une pierre qui roule
Le chien qui se croyait enfant
Meurtre par procurarchien
Faux poisson d'avril, mais vrai parano
L'exil du fauve
Le Soulages des Puces
Tout doux avec le vaudou
L'alerte remet les pendules à l'heure
Zéro plus zéro égale la tête à Toto
Le meilleur argumentaire de vente du monde
Le fanfaron de la maternelle
Un passage catastrophique à la télévision américaine
L'hémoglobineux Monster Pouce
Le petit en-cas du grand requin blanc
Grandeur et décadence de la branche riche
La débauche de l'innocence
Un dépucelage quatre étoiles
Une vraie bête de reproduction
Une prédisposition pour la publicité
L'araignée de Pompéï
Zelig, le masochiste
Amour à vendre
L'homme qui se croyait plus beau qu'il n'était (II)
Le racketteur de banlieue
Prendre la mouche sur le banc de touche
Le parrain règle ses comptes
Où un père livre ses propres enfants aux extraterrestres
Une histoire de culte
L'homme qui se croyait plus beau qu'il n'était (III)
L'invasion de la planète Mars
Celui qui s'est mangé le pilier d'autoroute
Pas si bête, le chasseur de têtes
Paradis ou enfer, encore un mauvais choix à faire
Holocauste au pays de Dracula
La danse envoûtante du séducteur obèse
Une périlleuse pêche au thon
Deux doigts de ménage à trois
Le chiot qui rendait raciste
Gaston le graffeur expose à Soho
Le mort-vivant se fait disséquer
La disparition programmée des enfants
Le provocateur rentre dans le rang
La folie d'une mère juive
Au chevet d'une langue pâteuse
Le miracle du Bon coin
Ce roman a d'abord été publié le 16 janvier 2016 aux Editions Le Serpent à Plumes
Réeditiion Parisvibrations.com le 31 janvier 2018
La poliomyélite psychosomatique
Le père du futur écrivain saute de haut en bas, se giflant furieusement le visage, tandis que le regarde, impassible, la femme assise sur le divan à grosses fleurs oranges coordonnées à celles des rideaux.
« Tu cherches quoi, Szuszi, à me tuer ? » demande l’homme énervé, avant d’avaler encore une de ses pilules, en faisant la grimace, comme si c’était du piment fort ou de l’arsenic.
En refermant sa petite boîte à médicaments, du coin de l’œil, il aperçoit son jeune fils cadet, debout dans l’entrée, en pyjama d’astronaute et tétanisé par la scène.
Ce qui n’empêche pas le père du futur écrivain de continuer à rebondir autour de la pièce comme un gorille en cage fou, se frappant les joues à répétition, de toutes ses forces, puis il renverse un vase et par-dessus le bruit du fracas, hurle :
« Je ne veux pas partir, et je ne partirai pas, tu m’entends espèce de patin ! »
Le petit garçon imagine sa mère en patins-à-roulettes.
« Shhhh ! Tu vas réveiller les enfants. »
De la main droite, l’homme se saisit la chemise au niveau du cœur.
« Je sens comme une douleur dans la poitrine Szuszi, appelle une ambulance, je crois que je vais mourir !
– Bon débarras. J’appelle tout de suite les Pompes funèbres.
– Notre mariage n’est donc rien pour toi ?
– Écoute, on en a déjà discuté. Ça suffit comme ça, tu ramasses quelques affaires et tu retournes chez ta patin.
– Tu sais bien que je ne la vois plus, je te le jure, et puis où veux-tu que j’aille ? Et comment d’abord ? La voiture est en panne. »
Sa réponse, noyée de sanglots, fait trembler le reflet de l’enfant dans le miroir.
« Tu prends tes deux jambes, et tu vas à l’hôtel du coin de la rue, ou un autre, je m’en fous, complètement, je ne t’aime plus, c’est fini, je ne t’aime plus. »
Le garçonnet décide de retourner dormir.
Il partage sa chambre avec son frère, de quatre ans son aîné, qui ronfle. Malgré son jeune âge, celui-ci est grand et fort comme un bulldozer et présente déjà des comportements cyclothymiques.
Le petit frère s’allonge sur son lit, et s’endort aussitôt.
Le lendemain, il se réveille paralysé des deux jambes.
Quand il essaye de se lever, il chute.
Il retente.
De nouveau, il tombe face à terre.
« Maman ! Maman ! Maman ! Maman ! Maman ! »
En 1965, la polio n’avait pas été éradiquée du sol américain, et ayant toujours eu une santé fragile, le garçonnet est suspecté de l’avoir attrapée.
Personne ne le savait alors, mais il s’agissait en vérité d’un trouble psychosomatique, venu de la dispute entre ses parents de la veille.
Et trois semaines plus tard, il remarcherait normalement.
En attendant, sa mère se désespère qu’il puisse être cloué à un fauteuil pour le restant de sa vie, et le porte à bout de bras de médecin en spécialiste, pour trouver remède à la raideur convaincante du petit corps de son enfant.
Comme annoncé, son père infidèle fut mis à la porte de l’appartement familial.
Et on ne le revit plus guère avant longtemps.
On ne fait pas du guacamole avec des avocats pourris
La sœur de l’étudiant descend de l’avion, un large sourire aux lèvres.
Après une étreinte rapide, elle fait demi-tour, et s’engouffre de nouveau sur la passerelle, sous prétexte d'avoir oublié quelque chose à bord.
Elle réapparait une minute plus tard, cette fois accompagnée de Neva, la petite amie croate de l’étudiant ! Il n’en croit pas ses yeux. D’autant moins qu’elle n’avait daigné répondre à ses deux dernières lettres...
« Tu m’as tellement manqué ! » dit-elle en se jetant à son cou.
Il déteste les surprises, et ne sait pas comment réagir dans une telle situation.
Son copain, John, attend à l’extérieur de l’aérogare, au volant de l’épave à quatre roues qui leur sert de voiture, une vieille Chevrolet Malibu de 1967, mi-rouillée, mi bleue-clair, mais à l’époque pas encore assez ancienne pour être de collection.
Il a rencontré John sur le campus, en cours de journalisme. Ce new-yorkais d’origine, aux longs cheveux blonds de surfeur, et au visage couvert d’acné, est doté d’un féroce sens de l’humour.
« C’est qui l’autre fille ? Je peux l’avoir pour moi ?»
Il est toujours habillé baba-cool avec t-shirt psyché, pantalon en coton à pattes d’éph', et tongs en paille tressée.
« C’est John, présente-il son ami. Voici ma sœur Kathy et Neva, ma petite amie.
– Hello John » elles répondent à l’unisson, en gloussant comme des dindes.
Grimpant dans la Malibu encombrée de détritus divers, sous le regard amusé de sa sœur, il voit la main de Neva se poser sur l’omoplate de John, puis balayer de ses cheveux noirs l’air devant son nez.
Tout le trajet jusqu’à la maison, avec sa vision périphérique, l’étudiant les voit s’observer dans le rétroviseur, tandis que les filles, depuis la banquette arrière, rient aux larmes à toutes les blagues potaches de John.
Ils se garent devant la bâtisse en bois datant des tous débuts de Los Angeles, à l’ombre d’un gigantesque avocatier, datant, lui, des amérindiens, qui est croulant de fruits mûrs et qui foule des racines mille avocats en décomposition.
L’étudiant, lui, est déconfit.
Une juive blonde chez les chemises noires
Toute juive qu’elle était, la jolie jeune femme à la crinière platine, a, sous une fausse identité, dégoté un emploi au bureau des permis de chasse et de pêche, dans un commissariat de quartier, à proximité du grand magasin Korvin (avant-guerre les Galeries Korvin étaient l’équivalent à Budapest des Galeries Lafayette, mais aucun rapport avec le patronyme de l’auteur).
Malgré l’antisémitisme inflexible ambiant, la juive blonde ignore tout des camps d’extermination. En 1943, le gouvernement de l’amiral Horti refuse toujours de livrer ses juifs à l’allié nazi.
Elle a juste entendu raconter que des gens avaient été fusillés sur la rive du Danube, puis jetés dans le fleuve.
Les juifs sont bien-entendu totalement exclus de tout ce qui a à voir, de près ou de loin, à la fonction publique, entre autres.
Elle s’était présentée pour le poste au culot, il y a cinq mois, avec de faux-papiers et ça avait marché.
« Cinq mille forints, non Mademoiselle, de nos jours, personne n’a ce genre d’argent !
– C’est pourtant bien ce que vous aurez à débourser, si vous voulez l’avoir votre permis, Monsieur - elle se penche sur le papier froissé que l’homme au regard inquiet vient de lui remettre - Monsieur Peter Christian Marie von Benedicte »lit-il, le sourcil en pointe.
Il baisse la voix :
« Allons Szuszi, nos familles se connaissent depuis plus de vingt ans. »
La jolie blonde le foudroie du regard, et répond, également à voix basse :
« Appelez-moi encore une fois comme ça, et on laisse tomber, et je ne veux pas de blabla non plus, ok, trouvez l’argent et ne revenez pas avant.
– Je pourrais leur dire que vous êtes juive, vous savez.
– Oh, n’essayez pas le chantage, Monsieur Zilberstein, vous n’êtes pas en position.
– Je reviendrai demain avec l’argent. »
Chambre d’hôpital en deuil majeur
Sa petite sœur est douloureusement maigre, dans les derniers jours de sa longue lutte contre le cancer.
Il s’assied à côté d’elle, sur son lit d’hôpital, et pour la première fois de leurs vies, elle pose sa tête chauve sur la poitrine de son frère.
La tendresse n’étant pas une spécificité familiale, il ne l’avait jamais vraiment enlacée auparavant, et ne sait pas comment faire.
Elle tousse et de sa bouche sort une salive noire. Kathy décède quelques jours plus tard.
Elle allait fêter ses quarante-six ans et il regretterait toujours de ne l’avoir davantage serrée contre lui.
Au mauvais endroit, à la mauvaise maman
Par un temps glacial, sur le chemin du retour de son travail au