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O'Keeffe
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Livre électronique273 pages1 heure

O'Keeffe

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À propos de ce livre électronique

Georgia O’Keeffe (Sun Prarie, Wisconsin, 1887 – Santa Fe, 1986)
En 1905, Georgia O’Keeffe suivit des cours à l’ Art Institute de Chicago et débuta sérieusement sa carrière artistique. Elle s’installa ensuite à New York et s’inscrivit à l’Art Students League School.
Georgia adorait les cours de nature morte dispensés par le fringant William Merritt Chase, un des professeurs qui l’influencèrent durant cette période. Elle fréquenta la galerie 291 et y rencontra son futur mari, le photographe, Alfred Stieglitz. Durant l’été 1912, elle suivit des cours à l’université de Virginie auprès d’Alon Bement qui recourait à une méthode révolutionnaire pour enseigner l’art, imaginée par Arthur Wesley Dow. Les élèves ne copiaient pas mécaniquement la nature, mais se voyaient enseigner les principes du dessin basé sur les formes géométriques. Ils s’exerçaient à diviser un carré, dessiner au coeur d’un cercle ou encore placer un rectangle autour d’un dessin, puis organiser la composition en l’agençant par l’ajout ou l’élimination d’éléments. Georgia trouva que cette méthode conférait une structure à l’art et l’aidait à comprendre les bases de l’abstraction. Au début de l’année 1925, Stieglitz exposa les artistes encouragés à l’époque du 291. C’est au cours de cette exposition que les peintures géantes de fleurs de Georgia O’Keeffe, destinées à faire prendre conscience de la nature, furent présentées pour la première fois. Les critiques acclamèrent cette nouvelle manière de voir. Elle détestait cependant les connotations sexuelles que les gens associaient à ses toiles, en particulier à ce moment des années 1920 où les théories freudiennes commençaient à ressembler à ce que nous appellerions aujourd’hui de la «psychologie de bazar ».
L’héritage que Georgia laisse derrière elle est une vision unique qui traduit la complexité de la nature en formes simples. Elle nous enseigne qu’il y a de la poésie dans la nature et de la beauté dans la géométrie.
LangueFrançais
Date de sortie15 sept. 2015
ISBN9781783108374
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    Aperçu du livre

    O'Keeffe - Janet Souter

    1re de couverture

    Belladonna - Häna, 1939.

    Huile sur toile, 92 x 76,2 cm,

    Collection privée.

    Auteur : Janet Souter

    Traduction : Karin Py

    Mise en page : Baseline Co Ltd,

    61A – 63A Vo Van Tan Street.

    4e étage

    District 3, Hô Chi Minh-Vill, Vietnam

    © Parkstone Press Ltd, New York, USA

    © Confidential Concepts, Worldwide, USA

    © O’Keeffe Estate/Artists Rights Society, New York, USA

    © Alfred Stieglitz Estate/Artists Rights Society, New York, USA

    ISBN : 978-1-78310-837-4

    Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.

    Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.

    Janet Souter

    Georgia O’Keeffe

    TABLE DES MATIÈRES

    INTRODUCTION

    1887-1907

    Les premières années — La formation de Georgia O’Keeffe

    1907-1916

    Trouver sa propre vision dans le monde de l’art moderne

    1916-1924

    « J’ai offert une femme au monde »

    1925-1937

    Les années Stieglitz — Galeries, expositions, commandes

    1938-1949

    Le déclin de la santé de Stieglitz — Georgia consacrée artiste

    1949-1973

    Les années au Nouveau Mexique

    1973-1986

    Artiste émérite

    Biographie

    Bibliographie

    Index

    Notes

    Portrait de Georgia O’Keeffe.

    INTRODUCTION

    Grâce à sa capacité à observer le moindre détail d’une fleur ou à s’émerveiller face aux vastes plaines du Sud-Ouest des Etats-Unis, Georgia O’Keeffe nous captive. Plus elle cultivait son isolement et plus elle attirait le reste du monde à elle. Qu’est-ce donc qui rend son héritage si puissant aujourd’hui encore ? On reconnaît des fleurs, des os, des bâtiments. Mais il y a quelque chose dans ses peintures qui nous enseigne aussi comment les voir. Nous flânons sur une plage ou nous nous promenons sur un sentier, et pourtant nous ne remarquons qu’à peine la délicatesse d’un coquillage ou les subtils reflets d’un galet. Nous écartons d’un simple coup de pied quelque gravier érodé par le temps. Nous traversons le désert en protégeant nos yeux qui clignent sous le soleil, manquant ainsi un crâne solitaire, symbole d’une existence depuis longtemps révolue. Georgia, elle, embrassa toutes ces choses et plus encore, les mit en lumière et nous força à les connaître. Puis elle les plaça dans un contexte particulier, de manière à stimuler notre imagination. Un crâne de gazelle flottant au-dessus de l’horizon du désert, ou la lune abaissant les yeux sur les contours nets d’un gratte-ciel new-yorkais, nous guident un bref instant vers un autre monde.

    Ses abstractions nous apprennent que le jeu avec les formes horizontales et verticales, les cercles concentriques, les lignes courbes et les diagonales — ces images qui existent dans l’esprit — sont vivantes de la même manière et méritent d’être partagées. Georgia percevait déjà cela alors qu’elle n’était qu’une étudiante en art au début du siècle, copiant les tableaux des autres ou reproduisant des bustes de plâtre.

    Dans sa vie personnelle, elle montra aux femmes qu’il est possible de rechercher et de trouver le meilleur en elles-mêmes. C’est plus facile aujourd’hui, cela l’était moins lorsque Georgia était jeune. Ses dernières années servent d’exemple à ceux d’entre nous qui pensent que la vie est sur son déclin une fois passé l’âge de soixante ans. A quatre-vingt dix ans passés, ses yeux l’abandonnant pourtant peu à peu, elle trouvait toujours un moyen d’exprimer ce qu’elle voyait et l’excitation que cela lui procurait.

    Nous regardons son œuvre et nous en parlons, mais Georgia elle-même avait du mal à traduire ses pensées en paroles. Ses réflexions étaient sur la toile. Ce que nous tenterons de faire à travers ce livre, c’est de suivre son évolution, de découvrir quelles furent ses influences et comment l’artiste se confrontait toujours à de nouvelles expériences.

    Nous ne pouvons en discuter avec Georgia O’Keeffe. Ces jours sont révolus. Mais si nous regardons autour de nous, nous nous apercevrons qu’elle nous parle toujours.

    Aujourd’hui encore, son oeuvre est aussi lumineuse, neuve et émouvante qu’elle l’était il y a près de cent ans. Pourquoi ? Parce que, bien que ses peintures, dans la simplicité de leur exécution, expriment un sentiment d’ordre, de clarté et de stabilité, elles demeurent le moyen par lequel nous apprenons à voir et à contempler la délicatesse sensuelle d’une fleur, la désolation d’un crâne blanchi ou encore la tension d’un crépuscule.

    Raisins sur plat blanc — rebord sombre, 1920.

    Huile sur toile, 22,9 x 25,4 cm,

    Collection de Mr et Mme

    J. Carrington Woolley, Santa Fe.

    1887-1907

    LES PREMIÈRES ANNÉES

    — LA FORMATION DE GEORGIA O’KEEFFE

    Georgia Totto O’Keeffe est née le 15 novembre 1887, dans une ferme proche du village de Sun Prairie dans le Wisconsin. Elle était la première fille et le second enfant de Francis et Ida Totto O’Keeffe. Son frère aîné, Francis Jr, est né presque un an et demi plus tôt. Enfant, Georgia possédait déjà un sens développé pour la clarté, l’obscurité et la luminosité ainsi qu’un œil d’artiste pour le détail. Son premier souvenir remonte à sa prime enfance. Elle se voit installée sur une couverture étalée sur le gazon devant la maison familiale. Sa mère est assise à table sur un long banc. Une amie de la famille, connue sous le nom de tante Winnie, se tient à l’extrémité de la table. Georgia se souvient des cheveux dorés de Winnie et de sa robe confectionnée dans un délicat tissu blanc. Par la suite, lorsqu’elle rapporta ce souvenir à sa mère, celle-ci calcula que Georgia n’avait alors que neuf mois.

    L’enfance de Georgia se déroula singulièrement calmement. Elle passa ses premières années et son adolescence dans la grande maison de famille près de Sun Prairie, au cœur d’une région vallonnée et agricole. Au printemps, les fleurs sauvages jalonnaient les routes poussiéreuses. Les puissantes stridulations des cigales se faisaient entendre pendant les chaudes soirées d’été. A l’automne, les femmes cueillaient les légumes dans le jardin sous la voûte des arbres et l’hiver, les enfants chevauchaient leurs traîneaux à travers les champs couverts de neige.

    Après la naissance de Georgia, cinq autres enfants vinrent rapidement au monde : Ida, Anita, Alexius, Catherine et Claudia. Au cours des soirées et des jours pluvieux, Ida O’Keeffe, convaincue de l’importance de l’éducation, faisait la lecture aux enfants, puisant dans des œuvres comme Le Roman de Bas de cuir de James Fenimore Cooper ou dans les histoires du Grand Ouest. Ida avait passé une grande partie de son enfance dans une ferme proche du domaine des O’Keeffe. Lorsque son père, George, quitta la famille pour retourner dans sa Hongrie natale, la mère d’Ida, Isabel, installa ses enfants à Madison, dans le Wisconsin, où ceux-ci furent scolarisés. Ida en profita pour approfondir ses connaissances et, petite fille déjà, envisagea de devenir médecin. Alors qu’Ida devenait adulte, Francis O’Keeffe, qui pensait à elle comme à la ravissante jeune fille de la ferme voisine, lui rendait fréquemment visite à Madison et finit par lui proposer de l’épouser. Isabel convainquit Ida de l’ambition et du sérieux de Francis O’Keeffe, deux qualités excellentes pour un époux. Ida aimait Francis, bien que certains membres de sa famille aient été atteints de tuberculose et qu’à cette époque, on évitait tout contact avec les malades. Pourtant, Ida n’était pas enthousiaste à l’idée de retourner à Sun Prairie, d’où était absente toute activité culturelle. Elle obéit néanmoins à sa mère, étouffa ses ambitions, et le 19 février 1884, devint Madame Francis O’Keeffe. Au cours des années suivantes, il n’y eut presque pas un moment où Ida ne fut pas enceinte ou occupée à prendre soin de ses enfants. En vérité, son époux travaillait sans répit et ils jouissaient d’une grande maison, mais elle n’en demeurait pas moins une femme de fermier dont l’instruction avait pris fin brutalement. Elle espérait plus pour sa progéniture et se cramponna à l’idée que si ses enfants avaient la chance d’avoir accès à la culture et de jouir d’une éducation harmonieuse, cela leur éviterait peut-être de descendre plus bas dans l’échelle sociale. Elle considérait aussi comme important que ses filles se dotent des compétences nécessaires pour gagner leur vie en cas de besoin. Ida reçut de l’aide pour élever ses enfants : sa tante Jennie, qui était veuve, vint vivre avec la famille dès la naissance du premier bébé. Ceci lui laissa du temps pour poursuivre sa propre instruction, rendre visite à sa famille à Madison et occasionnellement se rendre à l’Opéra à Milwaukee.

    Dès sa plus tendre enfance, Georgia perçut que sa mère lui préférait Francis Jr et sa sœur Ida, d’un tempérament plus démonstratif. C’est peut-être la raison pour laquelle Georgia se sentait plus proche de son père, qu’elle trouvait assez bel homme. Il avait toujours avec lui un sac de sucreries destinées à ses enfants et aimait jouer des airs irlandais au violon. Lorsqu’un problème survenait, il prenait les choses en main et Georgia, comme la plupart des enfants, était attirée par celui de ses parents qui savait atténuer les petits malheurs. Ida, soucieuse des convenances et de leur rang, gérait soigneusement la vie sociale de ses enfants, ne les autorisant que rarement à jouer chez des amis de peur qu’ils n’adoptent un comportement inacceptable ou ne tombent malades au contact des affections qui proliféraient dans la région.

    Pendant neuf ans, Georgia alla à la classe unique située dans la mairie. Peut-être à cause de l’importance que sa mère avait accordé à l’éducation, la fluette Georgia aux cheveux sombres et aux vifs yeux marrons était connue de ses voisins et professeurs comme une petite fille intelligente et curieuse. Avec une curiosité typiquement enfantine pour les catastrophes, elle demanda un jour à son professeur : « Si les eaux du lac Montana montaient et débordaient, combien de personnes périraient noyées ? » Fille aînée d’une famille de sept enfants, Georgia se perdait dans le grouillement caractéristique des grandes maisonnées. Pour Georgia, cela signifiait qu’elle pouvait en profiter pour jouer sans surveillance, imaginant des « familles » pour ses poupées. Elle créa un jour un « père » en réalisant un pantalon pour l’une de ses poupées « filles » mais fut terriblement contrariée par le résultat. Elle ne pouvait pas couper les longues boucles blondes, pensait-elle, parce qu’on en verrait alors les points d’implantation. De plus, la poupée masculine était toujours grasse, rien à voir avec l’image

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