Entredeux épisode 11

Par MALVINA TEDGUI

Entredeux

Vous avez quatre vingt ans. Vous goutez enfin une liberté dut à l’âge. Que peut-on contre un vieillard ? Et que craignez vous finalement hormis le lot commun ? Sauf que vous êtes Albert Galan, vous faites partie des hommes qui ont construit leur vie plutôt que de la vivre. Vous avez traversé les années du siècle passées et vous ne pouvez imaginer clore votre vie qui n’a été que décision et détermination sans laisser au monde dont vous faites indéniablement partie quelque chose qui vous obsède et que vous n’avez pas depuis tout ce temps trouvé moyen de résoudre. Ce qu’Albert Galan ne sait pas, mais qu’il va découvrir à son corps défendant, c’est que son obsession intéresse des hommes de l’Est, des Ukrainiens et des Européens qui ne veulent pas que son passé refasse surface. L’Ukraine veut entrer dans l’Europe, les Européens le souhaitent, les Russes sont contre. Au cœur d’intérêts nationaux opposés Albert Galan va se retrouver mêlé et éprouvé la puissance des souverainetés des Etats face à l’histoire individuelle.
Certains ne vont pas hésiter à user de la force voire même à menacer sa vie. C’est ainsi qu’il se retrouve meurtrit à l’hôpital et va rencontrer Rachel psychanalyste en retraite mandatée par son complice le commissaire Bion. Mais Albert Galan s’est construit tout seul et il n’est pas homme à se confier et à laisser les autres décider pour lui. Il connaît son objectif qui ne regarde que lui et lui seul et rien ne pourra le contraindre à s’arrêter.
Face au mutisme du vieillard Rachel est circonspecte, mais décide malgré le vieil homme de le protéger et de gagner sa confiance. Curieusement Rachel est concerné par la quête de cet homme. L’empathie qui la définit généralement prend ici une coloration singulière plus personnelle. Une idée d’humanité peut-être. Quoi qu’il en soit pourra t-elle contre le vieil homme lui venir en aide et à son tour contre carré les puissances étatiques pour qu’enfin Albert Galan puisse clore sa vie comme il a vécu ?

• Langue: Français
• Éditeur: XinXii
• Date de sortie: 17 déc. 2013
• ISBN: 9791091866217

Aperçu du livre

l’appartement.

vingt et unieme trajet

Gaston, sans un mot, ouvrit une porte de chambre de bonne et fit entrer Maksim et Edyta.

S’il avait su se rendre maître d’un vieillard, il aurait pu continuer à espérer rendre des services comme certains de ses collègues, des missions sans danger véritable. Mais comment lui confieraient-ils d’autres actions ? C’était impensable, pensait Gaston pendant qu’il lisait la longue lettre de Maksim.

Mais au fur et à mesure de sa lecture, la déprime de Gaston s’estompait. Il soupirait d’aise. Il ne reviendrait pas bredouille auprès de ses patrons et peut-être qu’ils lui pardonneraient son échec avec Albert, et le garderaient pendant encore quelque temps dans leurs services.

Les renseignements et l’individu qu’il leur apportait allaient les ravir et les intéresser au plus haut point. Ce n’est pas que ses supérieurs ignoraient les façons de procéder à l’Est, surtout après la fin de la Guerre froide et la Pérestroïka, bien sûr que non, mais avoir la preuve vivante, un individu en chair et en os, était une excitation particulière, dont ils lui sauraient gré. Il pouvait maintenant envisager d’autres missions excitantes.

Gaston était un homme dont la vie avait été structurée par l’ordre, servir.

En cela, Albert avait raison. Saurait-il trouver le goût d’agir par lui-même sans en référer à une instance supérieure ? Gaston ne pouvait y répondre, mais il se posait la question et c’était nouveau pour lui.

Il devait tout à l’armée et à ses contingences. Elle l’avait structuré et amené à se réaliser. Etre seul responsable de sa vie l’inquiétait et lui causait des angoisses.

Il y a des individus comme cela qui sont forts tant qu’ils appartiennent à un corps constitué, au-dehors ils sont perdus. Gaston en était conscient et admirait les hommes comme Albert qui avaient mené leur vie sans d’autres appuis, autres que ceux qu’il s’était choisis.

Comme l’admiration, le lien que Violette avait représenté pour Albert. Depuis qu’elle avait disparu, cet homme si imposant, si fort, affichait une faiblesse, une faille qui n’était jamais apparue auparavant.

Les femmes n’avaient jamais été une question pour Gaston. Elles étaient là, certes, mais le sens de sa vie était