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Proteger sa Nouvelle Famille
Proteger sa Nouvelle Famille
Proteger sa Nouvelle Famille
Livre électronique388 pages4 heures

Proteger sa Nouvelle Famille

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À propos de ce livre électronique

En tant que membre d'une unité d'élite de la Marine nationale, ma priorité a toujours été de servir mon pays.

Mais mon monde a soudainement été bouleversé quand j'ai hérité de la garde d'un adorable bébé.

Je ne m'en occuperai pas seul, ma belle-sœur Sam et moi en avons la garde partagée.

Cependant, jouer les babysitteurs avec cette femme explosive est tout sauf un jeu d'enfant. Ignorer l'alchimie électrique qui existe entre nous était déjà difficile lors des réunions de famille, et maintenant nous vivons sous le même toit.

Participer à la semaine de formation infernale de la Marine était bien plus aisé que d'arriver à ne pas poser mes mains sur elle.

Je ne peux pas me laisser distraire par le courant qui passe entre nous, mais cela pourrait bien être ma mission la plus difficile à ce jour.

Lorsque le travail de recherches médicales de Sam devient une source de menaces croissantes à son encontre, la sécurité de ma nouvelle famille est en péril.

Me voilà donc prêt à les protéger, à protéger à tout prix ce qui m'appartient.

LangueFrançais
ÉditeurRelay Publishing
Date de sortie25 janv. 2025
ISBN9798230246824
Proteger sa Nouvelle Famille

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    Aperçu du livre

    Proteger sa Nouvelle Famille - Leslie North

    Proteger sa Nouvelle Famille

    Ce livre est une œuvre de fiction. Les noms, personnages, endroits et incidents qui y sont décrits ont été inventés et utilisés de façon fictive. Toute ressemblance avec des personnes véritables, vivantes ou décédées, événements ou lieux, est fortuite.

    RELAY PUBLISHING EDITION, MARS 2022

    Copyright © 2022 Relay Publishing Ltd.

    Tous droits réservés. Publié au Royaume-Uni par Relay Publishing. Ce livre ou tout extrait de ce livre ne peut être reproduit ou utilisé d’une quelconque manière que ce soit sans permission expresse et écrite de l’éditeur, à l’exception de citations brèves dans une revue littéraire.

    Katie Knight est un nom d’emprunt créé par Relay Publishing pour des projets à auteurs multiples sur le thème de la Romance. Relay Publishing travaille avec des équipes incroyables d’écrivains et éditeurs pour créer collectivement les meilleures histoires possibles pour nos lecteurs.

    Image de couverture par Mayhem Cover Creations

    Traduit de l'anglais par Claire Coquilleau

    Relecture en français par Eliette Pebay

    www.relaypub.com

    Relay Publishing logoProteger sa Nouvelle Famille

    RÉSUMÉ

    En tant que membre d’une unité d’élite de la Marine nationale, ma priorité a toujours été de servir mon pays.

    Mais mon monde a soudainement été bouleversé quand j’ai hérité de la garde d’un adorable bébé.

    Je ne m’en occuperai pas seul, ma belle-sœur Sam et moi en avons la garde partagée.

    Cependant, jouer les babysitteurs avec cette femme explosive est tout sauf un jeu d’enfant. Ignorer l’alchimie électrique qui existe entre nous était déjà difficile lors des réunions de famille, et maintenant nous vivons sous le même toit.

    Participer à la semaine de formation infernale de la Marine était bien plus aisé que d’arriver à ne pas poser mes mains sur elle.

    Je ne peux pas me laisser distraire par le courant qui passe entre nous, mais cela pourrait bien être ma mission la plus difficile à ce jour.

    Lorsque le travail de recherches médicales de Sam devient une source de menaces croissantes à son encontre, la sécurité de ma nouvelle famille est en péril.

    Me voilà donc prêt à les protéger, à protéger à tout prix ce qui m’appartient.

    TABLE DES MATIÈRES

    Chapitre un

    Chapitre deux

    Chapitre trois

    Chapitre quatre

    Chapitre cinq

    Chapitre sept

    Chapitre huit

    Chapitre neuf

    Chapitre onze

    Chapitre douze

    Chapitre treize

    Chapitre quatorze

    Chapitre quinze

    Chapitre seize

    Chapitre dix-sept

    Chapitre dix-huit

    Chapitre dix-neuf

    Chapitre vingt

    Chapitre vingt et un

    Chapitre vingt-deux

    Chapitre vingt-trois

    Chapitre vingt-quatre

    Chapitre vingt-cinq

    Chapitre vingt-six

    Chapitre vingt-sept

    Chapitre vingt-huit

    Chapitre vingt-neuf

    Chapitre trente

    Fin de Proteger sa Nouvelle Famille

    Merci!

    Fais plaisir à une auteure...

    Au sujet de Katie

    Au sujet de Leslie

    Aperçu: Proteger sa Nouvelle Famille

    Aussi par Katie

    CHAPITRE UN

    Owen

    – O wen, es-tu certain de vouloir faire ça ? me demanda ma petite sœur, Katherine, au téléphone. Enfin je veux dire, nous sommes tous un peu sous le choc. Je n’arrive pas à croire que Carter et Lauren nous aient quittés.

    – Moi non plus, dis-je en sentant une nouvelle vague de culpabilité m’envahir.

    – Ils étaient beaucoup trop jeunes.

    La voix de Katherine exprimait le désespoir ressenti par toute notre famille, mais elle ne pouvait pas imaginer à quel point ses mots me transperçaient.

    Elle pensait probablement m’aider en compatissant avec moi, mais chaque mot qu’elle prononçait renforçait ma douleur et ma culpabilité au point de me retourner l’estomac. La mort de notre grand frère et de son épouse dans un accident de voiture était ma faute.

    Si je n’étais pas sorti ce jour-là et que je n’avais pas perdu la notion du temps, si j’avais été là où j’étais censé être, si je les avais conduits à la cérémonie comme je l’avais promis, ils seraient peut-être encore en vie. Il n’existait qu’un seul moyen de réparer mon erreur et celui-ci se trouvait devant moi, sous la forme d’un petit garçon assis et souriant. Je rangeai les cubes que Myles venait de renverser et essayai de lui sourire lorsqu’ils s’écrasèrent à nouveau sur le sol, accompagnés des éclats de rire aigus de mon neveu.

    – Je suis certain de ma décision de quitter la Marine nationale, dis-je en revenant à la question de Katherine. J’ai rempli hier les documents pour démissionner de mon poste en raison de contraintes familiales.

    C’était la partie facile. Devenir un civil et un père était beaucoup plus difficile, mais c’était ma nouvelle réalité. J’étais maintenant le tuteur d’un enfant de quatorze mois et il méritait tout ce que je pouvais lui apporter.

    – J’entends Myles rire. Je suis contente qu’il ait une chance d’être heureux. J’espère qu’il ne souffrira pas de l’absence de...

    Katherine laissa sa phrase en suspens. Bien qu’à trois mille kilomètres, Katherine comprenait la situation. Nous étions tous inquiets de la façon dont Myles s’adapterait à la disparition soudaine de ses parents.

    – J’aimerais pouvoir traverser tout ça avec vous et pas juste quelques jours pour la veillée funéraire.

    – Tu as travaillé trop dur pour entrer à Juilliard, tu ne peux pas abandonner ton rêve maintenant, lui répondis-je, bien conscient des heures de répétition, des leçons et des camps d’été auxquels Katherine avait pris part dans le but de fréquenter la prestigieuse école d’arts.

    – Je sais. J’ai juste le sentiment de... au moins, maman et papa seront bientôt là pour vous aider.

    – Ouais, dis-je tout en m’interrogeant sur le rôle de mes parents dans tout cela.

    Ils avaient une approche de type hélicoptère, avec une tendance à descendre en flèche sur une situation et à la prendre en charge. En tant qu’enfant du milieu, j’avais eu de la chance car leur attention ne s’était pas portée sur moi. Katherine en avait fait les frais, d’abord en tant que bébé surprise né quand j’avais sept ans et Carter huit. Puis, lorsque ses dons musicaux s’étaient développés, nos parents s’étaient assurés qu’elle reçoive la formation nécessaire pour réussir. Quand elle avait été acceptée à l’école de Juilliard à New York, mes parents avaient déménagé sur la côte Est afin d’être près d’elle et depuis, ils essayaient constamment de régenter sa vie. Je savais que cette situation lui était difficile à vivre, surtout depuis qu’elle était majeure, et qu’elle souhaitait prendre son indépendance.

    L’attention de maman et papa allait maintenant se tourner vers Myles et moi, laissant Katherine à son sort. À peine quatre jours après l’accident, maman et papa s’étaient déjà engagés à revenir en Californie pour m’aider avec Myles. En d’autres termes, ils ne me faisaient pas confiance pour prendre soin du bébé et voulaient être dans les parages pour prendre le relais quand je ferai n’importe quoi. Je lâchai un soupir frustré, n’ayant aucune illusion sur les motivations de mes parents. Rien n’allait être facile pendant longtemps, mais ce n’était pas moi qui comptais. Il s’agissait de donner à Myles autant de soins et d’amour que possible. Plus de présence signifiait plus d’amour, non ?

    Et puis il y avait Sam.

    – Sam sera là, elle aussi, dis-je à Katherine, chassant de mes pensées mes parents envahissants.

    La sœur de Lauren, Samantha, avait reçu la garde partagée de Myles avec moi.

    – Comment va-t-elle ? demanda Katherine.

    La vie de Sam était tout aussi bouleversée que les nôtres. Elle avait perdu sa sœur et était devenue maman du jour au lendemain, à un moment où ses recherches médicales accaparaient apparemment chaque minute de son temps. Elle avait l’air peinée et stressée les fois où je lui avais parlé. C’était une sensation que je ne connaissais moi-même que trop bien.

    – Je ne sais pas trop. Je n’ai parlé avec elle qu’au téléphone jusqu’à présent. Elle s’occupe de la sous-location de son appartement et de quelque chose par rapport à son travail. Une fois que cela sera en ordre, elle emménagera et nous commencerons à éduquer Myles ensemble.

    – Et tu penses que vivre avec elle te conviendra ?

    – Il le faudra bien, lui dis-je, espérant sembler plus confiant que je ne l’étais.

    Samantha Mayfield était un problème. Un superbe problème aux cheveux foncés, aux yeux bleus, un problème remarquablement intelligent que j’avais déjà essayé de draguer lors d’une ivresse brumeuse. Mince.

    – Je me souviens que tu en pinçais pour elle. 

    Je pouvais toujours compter sur la bonne mémoire de ma sœur.

    – Merci de me le rappeler. 

    Ce n’était pas comme si je n’y avais pas déjà beaucoup pensé ces derniers jours.

    Sam et moi avions décidé durant cette première journée chaotique après le décès des parents de Myles qu’il serait préférable pour le petit garçon de rester chez lui pour l’instant. Cela provoquerait moins de bouleversements pour Myles, et le fait d’avoir de nombreuses personnes présentes apporterait une forme de sécurité aux adultes désemparés qui essayaient de comprendre comment être parents. Ce serait bénéfique pour tout le monde, au moins à court terme, mais cela signifiait aussi que Sam et moi allions vivre ensemble dans la maison de Carter et Lauren pendant les prochains mois jusqu’à ce que nous trouvions un arrangement de garde permanent.

    – Tu ne ressens plus rien pour elle à présent, n’est-ce pas ?

    Katherine avait toujours su creuser pour obtenir des informations.

    – Bien sûr que non, répondis-je rapidement.

    Je n’avais pas vu Sam depuis deux ans, et elle n’était pas du tout mon type, je devais donc forcément ne plus rien ressentir pour elle.

    – Oh-oh, tu ressens toujours quelque chose pour elle.

    Qu’avait bien pu entendre ma sœur dans ma brève réponse pour penser cela ?

    – Pas du tout. Ça va juste être bizarre de jouer au papa et à la maman avec elle. 

    Bizarre, inconfortable, délicat. Heureusement, elle n’avait jamais reçu mon sms ivre lui demandant de sortir avec moi puisque je l’avais accidentellement envoyé à mon frère. Je grimaçai en me souvenant de la réaction de Carter. Il avait menacé de me frapper si je m’aventurais près de Sam. Je m’étais beaucoup battu avec mon frère en grandissant, mais je n’avais alors pas voulu le lancer sur ce sujet.

    C’était donc assez ironique que les termes du testament de Carter et Lauren nous réunissent, Sam et moi. Je suis sûr que mon frère ne s’attendait pas à ce que ses instructions de garde soient nécessaires un jour. Une fois de plus, l’injustice de la situation me frappa. Il était injuste qu’un officier de la Marine nationale décède ainsi, dans un stupide accident de voiture. Il était injuste que des parents de jeunes enfants décèdent dans n’importe quelles circonstances.

    Je passai ma main sur les doux cheveux bruns de Myles et il leva les yeux vers moi, arborant un large sourire. Un jour, je devrai lui dire que ses parents seraient peut-être encore en vie si j’avais tenu parole, si j’étais resté sobre et si je n’avais pas été rejeté par une jolie fille dans un bar. Je suis désolé, mon petit pote.

    – Tout ce qui compte, c’est le bonheur de Myles, dis-je en me concentrant à nouveau sur notre conversation.

    – Bien sûr, évidemment. Le pauvre chéri.

    J’entendais des larmes nouer la voix de ma sœur. Nous nous étions parlé tous les jours depuis l’accident. Des appels douloureux.

    – J’ai une piste pour un travail, dis-je dans le but de distraire Katherine. Je ne commencerais pas avant au moins un mois, mais je pense que c’est quelque chose qui pourrait me plaire.

    Nous parlâmes du poste dans la sécurité qui m’intéressait pendant encore quelques minutes jusqu’à ce que nous soyons interrompus par le bruit de la sonnette de la porte d’entrée qui résonna à travers toute la maison.

    – Il y a quelqu’un à la porte, dis-je, sachant pertinemment que c’était Sam.

    Il était temps de l’affronter et de démarrer cette histoire de coparentalité.

    – D’accord, on se voit dans quelques jours, dit Katherine. Je t’aime, Owen, ajouta-t-elle.

    – Je t’aime aussi. 

    Je me levai et en me dirigeant vers la porte, installai Myles dans son parc afin qu’il soit en sécurité. Il ne marchait pas encore, mais savait courir au-devant du danger. Les prochains mois allaient être...

    Toutes mes pensées s’arrêtèrent lorsque j’ouvris la porte d’entrée. Sam se tenait là. Était-elle déjà si belle la dernière fois que je l’avais vue ? Ses cheveux foncés s’agitaient autour de ses épaules, et les lunettes qu’elle portait rendait son profond regard bleu encore plus intense.

    Bon sang, les prochains mois, voire les prochaines années à élever Myles étroitement avec elle s’annonçaient comme un défi pour de nombreuses raisons.

    Sam

    – Salut, dit Owen dans l’encadrement de la porte.

    Je ravalai mon souffle. C’était tellement réel. Il était tellement réel. J’avais passé trop de temps dans mon laboratoire et j’avais oublié à quel point Owen était attirant. Comment cela était-il possible ?

    Et comment étais-je censée vivre en présence de cette carrure et de ces yeux bleu brillant sans me ridiculiser ?

    En faisant très attention. Méthodiquement. Ce n’est pas un beau gosse que je suis totalement incapable de gérer - c’est une expérience scientifique que je dois contrôler et évaluer. C'est ça. Je peux respirer un peu plus facilement. Sauf que, la façon dont il me regarde...

    Je jetai un œil à mes vêtements. Des baskets, un jean et un sweat de l’Université de Stanford. Je portais tous mes habits, ce qui compte tenu des derniers jours tenait un peu du miracle. J’aurais voulu fermer les yeux et oublier l’appel téléphonique reçu quatre jours plus tôt, celui qui avait démarré ce cauchemar. Lauren était morte, tout comme son mari. Mon unique sœur, morte, comme ça, soudainement.

    – Bonjour. Je suis en avance ? lançai-je.

    – Tu tiens une lampe, fit-il remarquer avec un léger sourire.

    – Oh, ça, dis-je en regardant ma main qui tenait la lampe à pied. Il y a eu un malentendu avec le couple qui sous-loue mon appartement. Ils pensaient qu’il n’était pas meublé. Alors j’ai attrapé en sortant quelque chose qui faisait paraître l’endroit moins... meublé, poursuivis-je.

    Cela semblait si ridicule. J’avais un doctorat en chimie et je paniquais à propos d’une lampe. Le sourire d’Owen se transforma en rire. Super. Il se moque de moi. Bon, mais est-il obligé d’exhiber ses adorables fossettes pendant qu’il le fait ?

    – Donc, tu l’as prise avec toi dans ton Uber ? Tu sais, si tu avais d’autres choses à apporter, ça m’aurait fait plaisir de venir te chercher, dit-il.

    Je haussai les épaules, incapable d’expliquer pourquoi j’avais voulu utiliser un covoiturage plutôt que de lui demander de venir me chercher. Comme je ne conduisais pas, je me sentais toujours plus indépendante lorsque j’avais le contrôle de mon moyen de transport, même s’il s’agissait simplement du tramway.

    – Entre. Nous allons lui trouver une place, dit Owen en franchissant la porte pour prendre la grande valise que j’avais apportée.

    Tous les vêtements dont je pensais avoir besoin pour les prochains mois s’y trouvaient soigneusement pliés. Heureusement, les températures de la Californie du Sud n’avaient pas beaucoup changé.

    – Je suis désolée. C’était idiot de l’apporter, dis-je en le suivant et en déposant la lampe dans l’entrée.

    Je m’attardai un peu sur celle-ci, afin de retarder la vision de la maison de Lauren et Carter. Je savais qu’il serait bouleversant d’être dans leur foyer tout en sachant qu’ils n’y reviendraient jamais.

    Finalement, je m’obligeai à regarder le portrait de famille encadré sur la cheminée, l’écharpe préférée de ma sœur pendue sur le crochet derrière la porte comme si elle allait revenir à tout moment pour la passer autour de son cou. Je ne veux pas pleurer, me dis-je. Pas encore. Pas devant Owen. Je me tournai vers lui.

    – Merci d’avoir géré tout seul ces derniers jours, lui dis-je tout en me sentant coupable de ne pas l’avoir rejoint plus tôt.

    – Je comprends. Tu avais des choses à régler. Comment avancent tes recherches ?

    – Très bien, merci. Je suis à une étape critique du projet, mais mon partenaire de laboratoire peut prendre la relève.

    Ce qui était vrai, même si je détestais m’éloigner à ce stade.

    – Tu ne m’as pas dit sur quoi portaient tes recherches. Lauren m’avait parlé d’un vaccin.

    – Oui, mais c’est différent de ce que tu peux penser, répondis-je en me lançant avec empressement sur le sujet.

    Mon travail était quelque chose dont je parlais toujours aisément. Peu importait la beauté de mon interlocuteur.

    – Le vaccin que je développe n’est pas préventif comme celui contre la polio ou les oreillons, expliquai-je. Il est plutôt destiné à être administré à un enfant qui présente des symptômes de la maladie de Loorer pour prévenir l’avancement de la maladie.

    – La maladie de Loorer ? demanda-t-il.

    – Oui, elle n’affecte que les enfants, généralement entre cinq et dix ans. Ils perdent rapidement le contrôle de leurs muscles, jusqu’à ne plus pouvoir marcher ou fonctionner normalement. Et à la fin, les muscles associés au système respiratoire lâchent.

    – Donc ils meurent, dit-il d’une voix étonnamment douce.

    – Oui. Il n’y a pas de remède, juste des traitements, des traitements coûteux, qui prolongent leur vie.

    L’image de Katie en train de se détériorer lentement à cause de la maladie me vint à l’esprit. Elle était ma meilleure amie en CE1 et CE2, mais en CM1, elle n’avait plus été en capacité de quitter sa maison.

    – Mais ton vaccin éviterait d’en arriver là.

    – Non, mais il devrait arrêter la progression de la maladie et ainsi permettre aux enfants de grandir et de mener une vie normale.

    – Ça a l’air formidable.

    Il semblait vraiment impressionné.

    – Ça l’est. Ou plutôt, j’espère que ça le sera. Il faudra encore des années avant que le vaccin soit disponible pour le grand public. C’est un long processus, mais la première phase est presque terminée et le vaccin est prêt pour les essais préliminaires.

    Et ensuite mon travail acharné serait mis à l’épreuve et ma crédibilité évaluée. Si j’avais quelques années de plus ou si j’étais un homme, personne ne remettrait en question ce que j’avais accompli. En fait, je m’étais battue pour tout ce que j’avais accompli dans un système dominé par les hommes et l’argent.

    – Je ferai tout ce que je peux pour que tu puisses terminer ce que tu as à faire, dit-il, et il sembla sincère. Ensuite, nous pourrons nous concentrer tous les deux sur Myles.

    – J’en suis consciente. Il va avoir besoin de nous, acquiesçai-je.

    C’était la partie la plus difficile. J’avais aperçu le parc pour bébé, mais je n’avais pas pu me résoudre à le regarder directement. Une partie de moi voulait se précipiter vers mon neveu, le câliner et se délecter du fait qu’il était toujours avec nous, que nous ne l’avions pas perdu lui aussi. Mais cela me paralysait également, surtout parce que j’étais terrifié. Le petit bout de chou était à présent complètement dépendant de deux personnes qui ne connaissaient rien à l’éducation d’un enfant. Au fond, j’étais terrifiée à l’idée de le bousiller définitivement ne serait-ce qu’en le touchant. Heureusement que la livraison en 24h existait. À minuit, deux soirs plus tôt, j’avais ajouté plusieurs livres sur l’éducation des enfants dans mon panier Amazon. Effectuer des recherches était impératif. Ces livres étaient maintenant dans ma valise, attendant d’être lus.

    Me sentant plus forte, je m’aventurai à jeter un autre coup d’œil aux alentours. Un portrait de mariage de Lauren et Carter en train de couper leur gâteau, une photo de Carter tenant Myles quand il venait de naître, le plaid que Lauren avait tricoté au lycée. Être dans cette maison était bouleversant. C’était le terme approprié. Les fantômes de ma sœur et de Carter étaient partout dans les meubles, les œuvres d’art sur les murs, les livres et les magazines sur la table basse. Comment avais-je pu penser, ne serait-ce qu’une fraction de seconde, qu’un livre m’aiderait à élever leur enfant aussi bien qu’ils l’auraient fait ? Owen ressentait-il la même panique écrasante ?

    Si c’était le cas, cela ne se voyait pas. Debout au centre du salon, il avait l’air détendu et semblait confiant, mais peut-être était-ce simplement l’image qu’on attendait d’un officier de la Marine. Ne pas montrer de faiblesse.

    Je me sens faible, mais je n’ai pas le droit de l’être.

    – Salut, dit une voix claire et aiguë.

    Myles s’était levé et jetait un coup d’œil par-dessus le bord du parc. Lorsqu’il me vit, il leva ses petits bras.

    – Salut, mon chéri.

    Je me précipitai vers lui, la peur cédant la place à une affection irrésistible. Il était le centre de mon monde à présent. Lui, pas les recherches ou le laboratoire, mais bien lui, ce précieux petit garçon qui ressemblait tellement à son papa mais qui avait le sourire de sa mère.

    Alors que je le sortais du parc, il mit ses bras potelés autour de mon cou, et je ne pus résister à l’envie d’enfouir mon visage dans ses cheveux. J’étais tellement reconnaissante qu’il n’ait pas été dans la voiture avec Lauren et Carter. Une part d’eux étaient encore de ce monde, et même si j’avais peur de la responsabilité d’avoir un enfant, je préférais de loin l’avoir, plutôt que de n’avoir plus personne.

    – Je pense qu’il est heureux de voir sa tante, déclara Owen, alors que je me tournais vers lui.

    – J’imagine que je suis sa mère. La seule qu’il connaîtra, en tout cas. 

    Cette pensée était excitante et terrifiante. Owen acquiesça de la tête.

    – Et tu es son père, ajoutai-je.

    C’était une situation tellement étrange. Deux personnes improbables devenant des parents dans l’instant. Le regard d’Owen me quitta et se dirigea vers Myles, et l’amour qu’il ressentait pour son neveu se lisait sur son visage.

    Une partie de la panique qui pointait juste sous la surface de ma peau s’apaisa. Je n’étais pas seule. Owen était un partenaire improbable, mais notre objectif était le même.

    Okay, on va y arriver.

    CHAPITRE DEUX

    Owen

    Je secouai ma main gauche pour en évacuer la douleur, sentant le choc du coup même à travers le gant de boxe. Je savais que je frappais trop fort, au risque de me blesser, et tout ça pour quoi ? Punir le sac de frappe n’allait rien changer. Cela ne m’empêcha pas de claquer un uppercut droit dans la surface solide, suivi de plusieurs coups de poing rapides avant

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