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Heartbeat
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Livre électronique232 pages2 heures

Heartbeat

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À propos de ce livre électronique

« Ne t'attache pas, je vais sûrement mourir à la fin. »
Ce sont les mots que prononce Elliot la première fois qu’il rencontre Rudy.
Atteint d’une grave maladie du coeur depuis l’enfance, Elliot sait qu’il va mourir et ne s’en cache pas. Quand Rudy, un adolescent rebelle, est contraint de faire du bénévolat à l’hôpital pour éviter d’être expulsé de son école, il est bouleversé par le détachement et l’humour d’Elliot. Pour venir en aide au jeune malade, il lui propose de réaliser une liste de choses à faire absolument avant de mourir.
Dès lors, il l’entraîne dans des expériences teintées par la témérité de l’adolescence afin de lui faire vivre les meilleures semaines de sa vie, sans se douter que la relation inattendue qui va se nouer entre eux les changera à tout jamais.
LangueFrançais
Date de sortie4 oct. 2023
ISBN9782924997680
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    Aperçu du livre

    Heartbeat - Dana Blue

    Le cri d’horreur du professeur Leighton résonna à travers toute la classe.

    Rudy s’attirait toujours les problèmes, pire qu’un aimant. Il ne savait plus trop pourquoi il avait relevé le défi proposé par ses amis: celui de déposer sur le bureau de leur professeur principal une couleuvre capturée dans le petit boisé derrière l’école. À vrai dire, il refusait rarement les défis.

    Cela en avait valu la peine, parce que leur enseignant était devenu blanc comme un fantôme et était presque monté sur sa chaise en voyant le reptile!

    – Qui a fait ça? Si la personne qui a fait ça ne se dénonce pas immédiatement, vous irez tous en retenue! s’exclama-t-il, furieux.

    Une vague de protestations s’éleva aussitôt parmi les élèves.

    – Mais j’ai un match de volleyball ce soir!

    – Je dois babysitter les enfants de mes voisins!

    – Moi, je vais faire de l’aide aux devoirs!

    Rudy soupira de lassitude. La fille qui venait de s’exprimer, Laetitia, était la présidente du conseil de classe et elle lui tapait profondément sur le système chaque fois qu’elle parlait avec sa petite voix fluette. Il fallait toujours qu’elle soit parfaite, qu’elle s’habille bien (avec son look preppy), qu’elle ait de bonnes notes, qu’elle soit la chouchou du professeur et qu’elle s’implique partout où il était possible de s’impliquer. C’était à cause de personnes comme elle que des gars comme lui peinaient à trouver leur place.

    – S’il vous plaît, monsieur! continua de supplier Laetitia.

    Pour une fois, Leighton n’avait pas l’air touché par les demandes de son élève favorite, tant il avait été terrorisé par la couleuvre.

    Leur professeur était tellement énervé et la mine qu’il avait faite en découvrant le serpent était si hilarante que Rudy avait du mal à ne pas rigoler. Il peinait à cacher son sourire. C’était d’ailleurs ce même sourire qui lui mettait souvent les deux pieds dans la merde.

    – Rudy! C’est toi, hein? rugit l’enseignant en le fixant durement.

    L’adolescent essaya de ravaler son sourire, mais ses camarades de classe, et en particulier son meilleur ami Sam qui occupait le pupitre le plus proche du sien, pouffaient sans se retenir. Bien entendu, tout le monde savait qu’il était le coupable. Ce n’était pas non plus comme s’il fournissait des efforts pour être subtil. Avec ses cheveux teints en rouge, son jean déchiré et la gomme qu’il avait systématiquement dans la bouche, son look criait «je vais foutre le bordel». Les profs le repéraient généralement lors du premier jour de cours et le tenaient ensuite à l’œil jusqu’à la fin de l’année, sans doute avec raison.

    Fidèle à son habitude, il leva les yeux au ciel.

    – Je ne vois pas de quoi vous parlez.

    Leighton le fusilla du regard et lui désigna la porte d’un doigt impérieux.

    – Sors de la classe immédiatement et rends-toi au bureau de la directrice. Et pour l’amour de Dieu, rapporte cette couleuvre dehors!

    Rudy y était habitué. Au grand dam de ses parents, ce scénario se reproduisait chaque semaine. Il fit un clin d’œil à Sam, se leva et sortit de la classe comme le prof lui avait demandé, après avoir récupéré le serpent. Au moins, il n’avait plus à supporter Leighton et son cours de biologie des plus ennuyeux. L’adolescent aurait inventé n’importe quelle excuse pour pouvoir déguerpir.

    Après avoir remis la couleuvre à l’extérieur, il se rendit au bureau de la directrice aussi lentement qu’il le put. Le secrétaire releva les yeux.

    – Encore toi?

    Rudy haussa les épaules avec nonchalance.

    – Monsieur Leighton m’a dit de venir voir la directrice...

    – Assois-toi là et attends. Elle est en rendez-vous.

    Rudy s’installa sur une des trois chaises qu’il lui désignait, puis se mit à fixer l’horloge devant lui. C’était long! Et on lui avait confisqué son téléphone cellulaire trois jours auparavant parce qu’il l’utilisait pour texter en cours. Il n’avait aucune autre distraction que celle de suivre la petite aiguille qui effectuait sa ronde sur le mur.

    En tendant l’oreille, le garçon réussit à entendre des bribes de conversation depuis l’autre côté de la porte.

    – Oui... oui... c’est très intéressant. Nous avons un programme de bénévolat... j’en parlerai à nos étudiants... c’est un super projet...

    Rudy soupira. Il ne manquait plus que ça. Le bénévolat, il n’y avait rien de plus barbant. Qui avait envie de travailler sans être payé? Il espérait simplement que ce programme, quel qu’il soit, ne leur soit pas imposé de force.

    Il perçut qu’on raccrochait le combiné. Quelques secondes plus tard, la porte s’ouvrit.

    – Entre, Rudy.

    Après avoir poussé un énième soupir, il se leva et passa dans le bureau, puis se laissa tomber mollement sur la chaise.

    – Je ne peux pas croire qu’on en soit encore là, Rudy.

    Ce n’était pas comme s’il en avait quelque chose à foutre.

    – Qu’est-ce que tu as fait cette fois?

    – Je voulais juste m’amuser.

    – C’est toujours ça, ta «bonne raison».

    – C’était rien qu’un petit serpent. Je ne savais pas que monsieur Leighton craignait autant les couleuvres.

    S’il avait su, il en aurait apporté au moins trois! La tête du prof devant le serpent valait bien quelques heures de retenue supplémentaires! De toute façon, avec ce dernier coup, n’était-il pas le roi de sa classe? On parlerait de ses exploits pendant des mois. Il était persuadé que les cours seraient mille fois plus ennuyeux sans lui.

    – J’aimerais ne plus te revoir dans mon bureau pour le restant de l’année, tu crois que c’est possible, Rudy?

    La directrice lui jeta un regard exaspéré derrière ses lunettes-œil-de-chat. Rudy avait du mal à comprendre pourquoi les élèves l’adoraient. Certes, elle était excentrique, elle portait des vêtements colorés et les cheveux roses, et son bureau était décoré comme celui d’Ombrage dans Harry Potter. N’empêche, il la trouvait ennuyante au possible. Elle était nouvelle dans l’école et essayait de faire une sorte de révolution. Elle avait revu le code vestimentaire, ajouté des toilettes non genrées, organisé des bals et des fêtes thématiques... Mais Rudy n’aimait pas le changement.

    – Alors, demandez aux professeurs de ne plus me sortir de la classe.

    La directrice regarda son dossier sur l’ordinateur, puis pinça les lèvres.

    – Tu as déjà accumulé presque trois semaines de retenue et le semestre ne fait que commencer. C’est la même chose tous les ans. C’est évident que les heures de colle sont sans effet sur toi.

    Si elle espérait que son comportement se modifie en lui faisant recopier le dictionnaire à la main, elle se mettait le doigt dans l’œil. Cela dit, Rudy avait peur de ce qu’elle allait suggérer en remplacement, étant donné ses initiatives précédentes.

    – Est-ce que tu m’as entendue parler au téléphone à l’instant?

    Il croisa les bras.

    – Non, pas vraiment.

    – Je discutais avec une infirmière.

    Il arqua un sourcil: où voulait-elle en venir? La directrice poursuivit sur sa lancée:

    – Ils ont besoin de bénévoles à l’hôpital de la ville pour faire du ménage et tenir compagnie à certains patients. Je pense que d’y aller et de côtoyer des gens qui ont moins de chance que toi, ça te donnerait une bonne leçon.

    Rudy écarquilla les yeux et se leva d’un bond, ouvrant la bouche pour protester.

    – Est-ce que j’ai l’air d’une femme de chambre? Il n’est pas question que je fasse ça!

    – Rassis-toi, lui ordonna calmement la directrice. Je vais consulter tes parents, mais tu n’as pas vraiment le choix, jeune homme, c’est soit cela, soit un renvoi définitif.

    Rudy le reçut comme une douche froide. Il avait déjà été suspendu plusieurs fois, sans véritables dommages, mais une expulsion n’était pas envisageable. Pourtant, la directrice ne semblait pas plaisanter.

    Tous ses amis étaient ici. Il ne voulait pas changer d’école. Puis quelle école voudrait bien de lui après ça? Il aimait faire le clown et défier les règlements, mais il n’avait jamais pensé que cela pourrait le mener à cet extrême.

    – Tu peux retourner en classe, voilà ton ticket. Et je te rends ton téléphone.

    Il s’empara de son appareil et empocha le papier, l’estomac noué. Rudy n’aimait pas l’idée de passer ses week-ends à faire de l’entretien ménager à l’hôpital, mais il n’avait pas du tout envie d’être renvoyé. S’il donnait souvent l’impression de se ficher de tout, en réalité, il ne tenait pas à massacrer son avenir. Et il appréhendait la réaction de ses parents...

    Rudy avait été nerveux durant tout le trajet du retour chez lui après la dernière sonnerie de l’école. Il traînait les pieds sur le trottoir, redoutant l’ambiance qu’il trouverait à la maison. Sam marchait à ses côtés, un gigantesque sourire aux lèvres.

    – C’était génial ton truc avec la couleuvre! Je n’avais jamais vu monsieur Leighton devenir aussi blême! Tu es le meilleur!

    Rudy eut de la difficulté à se retenir de sourire aussi.

    – C’est vrai que c’était drôle, mais je risque l’expulsion maintenant.

    Sam fronça les sourcils.

    – Tu risques toujours l’expulsion. Ce n’est pas la première fois qu’on te menace, non?

    – Mais la directrice avait l’air très sérieuse.

    – Il faut bien qu’elle te fasse un peu peur, c’est son rôle!

    Rudy aurait voulu le croire. Et peut-être avait-il raison.

    C’était vrai qu’on l’avait si souvent menacé qu’il n’avait presque plus peur de rien. Mais sans se l’expliquer, il avait l’impression que le danger était réel ce coup-ci.

    Comme il approchait de la maison, Sam lui souhaita bonne chance avec une tape dans le dos, et poursuivit sa route. Il habitait un peu plus loin dans la rue.

    Rudy prit une grande inspiration avant d’ouvrir et de déposer son sac à dos dans l’entrée. Ainsi qu’il s’y attendait, le silence régnait.

    – Je monte dans ma chambre! prévint-il en se dirigeant vers l’escalier.

    – Hé! Pas si vite. Reviens ici, le héla sa mère.

    En fermant les yeux de dépit, Rudy rebroussa chemin pour rejoindre ses parents attablés dans la cuisine. Ni sa mère ni son père n’avaient l’air heureux.

    – La directrice nous a encore appelés cet après-midi, l’informa son père.

    Rudy déglutit. Voilà, ça recommençait.

    – C’est inacceptable, déclara sa mère en croisant les bras. Je ne peux pas croire qu’on en soit là! Quand vas-tu finir par comprendre, Rudy? Tu es constamment privé de sortie, d’ordinateur, de téléphone. Que te faut-il de plus pour que tu arrêtes de faire des bêtises?

    L’adolescent baissa la tête.

    – Je suis désolé, souffla-t-il du bout des lèvres.

    – «Je suis désolé», «Je suis désolé», ça ne suffit plus! grogna son père. Regarde dans quel état tu mets ta mère! On est fatigués, fatigués que l’école nous appelle, tu comprends?

    Rudy voulait se boucher les oreilles et retourner dans sa chambre. Ça le saoulait qu’on lui crie dessus comme ça. Il se concentra pour ne pas exploser. Qu’est-ce que les discours de ses parents allaient bien pouvoir changer de toute façon? Ce n’était pas en lui faisant la morale qu’il allait devenir un petit ange.

    Il devait s’efforcer de ne pas rouler des yeux.

    – Je comprends, lâcha-t-il à voix basse.

    Il avait appris une chose: il valait mieux acquiescer à tout ce que disaient les adultes plutôt que riposter. Ainsi, leurs reproches s’arrêtaient plus vite.

    – Ta directrice nous a parlé du bénévolat à l’hôpital et on est d’accord pour que tu y ailles durant les week-ends. C’est ta dernière chance, martela sa mère. Si tu fais à ta tête, tu sais ce qu’il va arriver? Tu vas être renvoyé. Si tu savais comme ça me fait honte! Je n’ose même plus regarder les autres aux rencontres du comité de parents!

    Le garçon baissa la tête en mordant l’intérieur de sa joue. Il avait bien eu une dizaine de «dernières chances» depuis qu’il fréquentait cette école.

    Il ne savait plus quoi penser.

    – On en a parlé, ta mère et moi, et on ne va pas tolérer de te voir ne rien faire à la maison si tu es expulsé. Alors si ça doit arriver, nous t’inscrirons au pensionnat de l’école militaire. C’est le dernier établissement qui voudra de toi avec un dossier scolaire pareil. Et couvre-feu à 20 heures jusqu’à nouvel ordre.

    Rudy releva brusquement la tête, les yeux écarquillés.

    – Quoi? Mais non!

    L’école militaire? Qu’est-ce que c’était que cette blague! C’était la pire chose qui soit. Et tous ses amis? Il n’était pas question qu’il aille là-bas. Il n’allait pas laisser ses parents lui faire un tel coup.

    – Si tu ne veux pas y aller, tu sais quoi faire.

    Se tenir à carreau et se rendre à l’hôpital...

    Cela dit, Rudy lui-même ignorait s’il pourrait rentrer dans les rangs suffisamment longtemps pour échapper à cette spirale infernale. C’était plus fort que lui, il se mettait toujours les pieds dans les plats. Il aimait s’amuser et ne supportait pas les règles. Un couvre-feu en plus, quelle horreur!

    – Tu peux aller dans ta chambre, mais redescends pour le souper.

    Il aurait préféré de loin aller se coucher tout de suite.

    C’est quasiment à reculons que Rudy arriva à sa première journée à l’hôpital. Il savait déjà que ça n’allait pas lui plaire.

    La femme à l’accueil le regarda d’un air désintéressé.

    – Oui?

    – Je viens pour le bénévolat.

    – Très bien. Va attendre là-bas.

    Elle lui désigna une salle qui n’était pas trop occupée. En s’y rendant, Rudy eut la surprise de tomber sur Laetitia qui patientait, l’air bien comme il faut avec sa queue de cheval blonde sans un cheveu dehors et son col Claudine qui dépassait d’un pull assorti à ses ballerines.

    – Qu’est-ce que tu fous là?

    La jeune fille leva la tête, étonnée.

    – Rudy! Eh bien, je me suis engagée dans le programme de bénévolat. C’est plutôt à moi de te demander ce que toi, tu fais là? Je te connais, tu te moques de tout. Si tu ne prends pas ce truc au sérieux, j’aimerais mieux que tu ne sois pas dans mes pattes.

    Rudy se laissa tomber sur la chaise juste à côté d’elle.

    – Si tu crois que j’ai envie d’être là...

    – Je l’aurais parié. C’est à cause de la couleuvre?

    Il hocha la tête.

    – J’ai gaffé.

    – Ce n’est pas la première fois. La moyenne de la classe connaîtrait un rebond fulgurant si tu arrêtais de faire l’intéressant.

    – Franchement, tu exagères. Les autres ne sont pas

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