Régénération
3/5
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À propos de ce livre électronique
où, vient lui raconter que sa vie est menacée. Mais quand son oncle est victime
d’une agression brutale, Chase est le seul vers qui elle peut se tourner. Elle a beau le trouver indéniablement séduisant, Varina ne croit guère à son histoire d'expériences génétiques bizarres. Il affirme qu'elle est un clone. Il prétend qu'elle est en danger. Il essaie de la convaincre de l’aider à mettre les autres en garde. Varina s’interroge sur ses véritables motifs — et elle commence à se demander si elle ne devrait pas s’interroger sur sa propre identité…
Linda Joy Singleton
With plots involving twins, cheerleaders, ghosts, psychics and clones, Linda Joy Singleton has published over 25 midgrade and YA books. When she's not writing, she enjoys life in the country with a barnyard of animals including horses, cats, dogs and pigs. She especially loves to hear from readers and speaking at schools and libraries. She collects vintage series books like Nancy Drew, Trixie Belden and Judy Bolton. When Linda is asked why she'd rather write for kids than adults, she says, "I love seeing the world through the heart of a child, where magic is real and every day begins a new adventure. I hope to inspire them to reach for their dreams. Writing for kids is a gift, a responsibility, and an honor."
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Aperçu du livre
Régénération - Linda Joy Singleton
http ://www.geocities.com/Athens/Acropolis/4815/
PROLOGUE
Dans la nuit noire, le yacht tanguait doucement sous le roulis des vagues. Le jeune garçon aux cheveux blancs comme du givre frissonnait, mais pas de froid. De frayeur.
— Je ne veux pas y aller.
Il s’agrippait à la main douce et chaude de la docteure Hart, sans comprendre pourquoi elle voulait tant qu’ils partent. Le yacht était son foyer. Il voulait y demeurer.
Mais la gentille docteure Hart insista :
— Il ne faut surtout pas que tu sois ici demain.
— Pourquoi pas ? C’est mon anniversaire.
— En effet. C’est aussi le jour de ton extermination. Moi seule peux l’empêcher.
Extermination ?
Le garçon qu’ils appelaient 611B comprenait ce mot. Il s’enorgueillissait d’avoir appris un tas de trucs à force d’écouter et d’observer les médecins dans le laboratoire, et pourtant, il était loin de tout comprendre. Il se souvenait des adorables souris blanches qu’il avait flattées un jour et qui n’étaient plus là le lendemain. « Exterminées », lui avait-on dit. Il savait bien que ce n’était pas une bonne chose. Mais comment pouvait-il être exterminé ? Et pourquoi ?
La docteure Hart traversait le couloir d’un pas rapide et se dirigeait vers l’escalier, tenant à la main un sac contenant les possessions du 611B.
— Plus de questions, s’il te plaît. Et parle doucement.
611B s’est tu, mais des questions continuaient de lui marteler la tête. Qui voulait l’exterminer ? Certainement pas le docteur James ; cheveux bruns, barbe duveteuse, bon joueur de pouce catcheur. Et pas la docteure Hart. Ce qui ne laissait entrevoir plus qu’une personne : le docteur Victor. De haute taille, intimidant, le docteur Victor ne plaisantait jamais, ne jouait pas au pouce catcheur et ne faisait jamais, jamais de câlins. Il n’avait même pas l’air d’aimer 611B ni les quatre bébés nommés 330G, 1025G, 831G et 229B.
Ils se trouvaient maintenant sur le pont et la docteure Hart entraînait 611B vers la rambarde où un petit hors-bord dansait sur l’océan. 611B eut un sursaut de colère en apercevant les quatre bébés dans le hors-bord avec le docteur James. Ces bébés geignards venaient avec eux ? Il ne voulait pas partager la docteure Hart et le docteur James. Ils étaient pour lui semblables aux vrais parents des histoires qu’ils lui lisaient. Pas les parents des bébés. Ses parents.
— Grimpe dans le bateau, Six, l’a pressé docteure Hart en regardant nerveusement par-dessus son épaule.
— Je crains d’avoir entendu du bruit…
— Je ne veux pas aller avec eux.
Il a montré du doigt les bébés qui dormaient paisiblement dans leur porte-bébé rembourré.
— Je reste.
— Non !
La docteure Hart l’a poussé et il est tombé dans les bras tendus du docteur James.
— Vite ! J’ai entendu du…
Il y a eu un cri et un éclair a déchiré la nuit. Docteur James a lâché 611B dans le bateau et a appelé docteure Hart qu’il nommait Jessica. Il y a eu une seconde déflagration, un coup de feu a deviné 611B, et soudain docteure Hart a poussé un cri et s’est écroulée dans les bras du docteur James. On aurait dit un pantin désarticulé.
Divers bruits ont éclaté simultanément. Le docteur James a lancé le moteur du bateau, une explosion s’est produite quelque part sur le yacht, et d’autres coups de feu ont déchiré l’obscurité.
Les bébés se sont éveillés et se sont mis à pleurer dans la brise saline.
611B a enroulé ses bras autour de lui, le regard fixé sur la poitrine ensanglantée de la docteure Hart. Puis, à l’instar des bébés, il s’est mis à pleurer.
CHAPITRE 1
Je me suis toujours doutée que j’étais différente, sans toutefois savoir à quel point je l’étais.
Mes premiers souvenirs sont une lumière blanche et éblouissante accompagnée de bips stridents. Oncle Jim m’a expliqué que j’étais née prématurément, que j’avais été très malade et que j’avais passé une bonne partie de mon enfance à l’hôpital. Puis, mes parents étaient morts tragiquement dans un accident ferroviaire, et j’avais de nouveau été malade. Retour à l’hôpital, à la lumière aveuglante et aux sonne-ries stridentes.
Mais lorsque je demandais à voir des articles sur l’accident ferroviaire, mon oncle détournait la conversation. Et lorsque je réclamais des photos de moi, bébé, pour composer l’arbre généa-
logique demandé par le prof, il me répondait qu’il n’en avait aucune.
Je savais bien qu’il me dissimulait quelque chose.
Mais en ce matin de ma première journée en tant qu’étudiante de deuxième année au lycée Seymore, j’avais un sujet de préoccupation autrement plus pressant. Pendant la nuit, tel un démon haïssable, un bouton, bien gros et bien laid, avait poussé sur mon menton.
— Oh, non !
En me regardant, j’ai vu tout de suite que mes grands yeux vert jade et mes lèvres pleines ne faisaient pas le poids devant cet abominable bouton.
— Oncle Jim, me suis-je écriée en me détournant du miroir et en m’élançant en dehors de la salle de bain.
— Qu’est-ce qu’il y a, Varina ?
Mon oncle a posé sa tasse de café fumant et a caressé sa barbe poivre et sel bien taillée.
— La première journée d’école te donne les jetons ?
— Pire !
Je lui ai désigné mon menton.
— Il n’est pas question que j’aille au lycée aujourd’hui.
— Pourquoi ? Tu es malade ?
— J’en ai l’air. Regarde mon visage ! C’est sûrement une éruption due à une maladie incurable. Je suis peut-être contagieuse.
Il a soigneusement examiné mon visage, puis a souri doucement.
— Ce n’est qu’un petit bouton. Personne ne le remarquera. Que veux-tu pour le petit déjeuner ?
— Une nouvelle vie ! ai-je grogné, furieuse, en sortant de la salle à manger.
Mon oncle ne me comprenait tout simple-ment pas. Son univers se résumait à ses éprou-vettes et aux copies de ses étudiants au collège. Que connaissait-il de la vie d’une adolescente de presque seize ans ?
Rien du tout. Point barre.
En soupirant, j’ai regagné la salle de bain, résolue à me plâtrer le visage d’un tube entier de fond de teint. Peu importe ce qu’il me faudrait faire pour dissimuler ce bouton infâme, je le ferais. Ensuite, je pourrais peut-être, je dis bien peut-être, affronter ce nouveau lycée.
— Cette petite pimbêche de Pamela n’est pas
cool du tout ! m’a chuchoté Starr alors que, char-gées de nos plateaux, nous cherchions du regard des sièges vacants dans la cafétéria bondée.
Une forte odeur de viande, de sauce, de légumes cuits à l’étuvée se mêlait au vacarme produit par les voix des centaines d’adolescents entassés sous un seul toit.
J’ai lancé un coup d’œil curieux vers cette « petite pimbêche » de Pamela quand nous sommes passées devant une tablée d’ados qui riaient trop fort et se donnaient des airs. Il ne fallait pas être très futé pour deviner qu’ils s’étaient autoproclamés la « clique dirigeante ». Bien entendu, si on me l’avait demandé, j’aurais élu à ce poste un autre candidat. Starr, sans aucun doute. Elle s’était montrée drôlement cool en m’invitant à m’assoir près d’elle durant la classe d’algèbre et à dîner avec elle.
J’avais toujours été une solitaire, la « nouvelle ». Oncle Jim et moi déménagions souvent, ce qui me laissait peu l’occasion de me faire des amis. J’avais une foule de copains, mais pas un seul ami intime. Et de ce fait, je ne me sentais pas tout à fait normale.
— Je n’arrive pas à croire que je fréquentais Pamela, a dit Starr, alors que nous prenions place à une table retirée. Elle est si affectée. Pas du tout comme toi.
— Moi ?
J’ai écrasé mon berlingot de lait, me deman-dant ce que Starr voulait dire au juste.
— Oui, toi.
Le rire de Starr était profond et mélodieux.
— Tu ne joues pas la comédie. Je cerne les gens très vite, tu sais. Par exemple, aujourd’hui, pendant la classe d’algèbre, quand le professeur m’a donné le tournis avec tous ses problèmes trop compliqués, tu es venue à mon secours. Tu n’as pas cherché à me faire sentir stupide en prenant des airs supérieurs.
— Eh, bien…
Tout en traçant des chemins dans ma sauce avec ma fourchette, je lui ai adressé un sourire hésitant.
— Tu n’es pas stupide. Tu as très vite compris l’équation. Et tu es douée avec les gens. On dirait que tout le monde t’aime.
— Oh, oui ! Évidemment.
Elle a ri de nouveau en repoussant son épaisse chevelure noire.
— Y compris Pamela. Mais j’en ai fini avec elle et toutes ces petites prétentieuses. Hé ! Voici Raylynn.
Elle s’est levée d’un bond et a fait signe à une blonde joufflue.
Je souriais, ravie de l’attention de Starr. J’avais formé le souhait que ce nouveau lycée soit différent et il semblait que mon vœu allait être comblé. Je ne serais plus aussi seule. Et jusqu’à présent, personne n’avait remarqué mon bouton, ce qui signifiait que le fond de teint était efficace.
Tout irait bien au lycée Seymore.
Raylynn, deux sœurs nommées Jill et Janna et un joueur de basket de haute taille prénommé Brett se sont joints à nous. Ils se sont échangé de la nourriture (surtout en provenance du sac repas de Brett), ont déblatéré contre les autres étudiants, les cours, les professeurs et se sont même moqués les uns des autres. C’était plutôt agréable de faire partie d’un groupe.
Lorsque Starr m’a invitée à venir écouter des CD chez elle, à la fin des classes, j’ai sauté sur l’occasion. J’ai toutefois ajouté que je devais prévenir mon oncle. Après avoir mangé, je me suis donc précipitée vers le téléphone public.
Heureusement, aujourd’hui, oncle Jim était à la maison où il corrigeait des copies. Je savais qu’il serait ravi que je me rende chez une copine. Il ne cessait de me répéter de me conduire davantage comme une adolescente normale… peu importe ce que cela signifiait.
À ma grande surprise, le téléphone a sonné à maintes reprises jusqu’à ce que le répondeur prenne la relève.
— Vous êtes à la résidence des Fergus. S’il vous plaît…
J’ai raccroché, me demandant si j’allais rappeler oncle Jim plus tard, une fois rendue chez Starr, ou recomposer maintenant et laisser un message.
J’ai réfléchi à ce que j’allais faire, tout en tapant mollement le sol de mes pieds chaussés de baskets. Je savais qu’oncle Jim voulait que j’aie une copine. C’était normal pour une ado. Il serait ravi. Mais si je ne le prévenais pas, il s’inquièterait de mon retard.
J’ai donc sorti de la poche de mon jean quelques pièces de monnaie et ai rappelé à la maison. Une sonnerie, une deuxième, puis quelqu’un a décroché.
— Oncle Jim ? ai-je dit, interloquée.
— Non, a répondu une voix masculine. Qui est à l’appareil ?
— Varina… Qui êtes-vous ?
J’ai tenté de me rappeler si mon oncle recevait des étudiants aujourd’hui.
— Où est oncle Jim ?
— Il n’y a personne de ce nom ici, a froidement déclaré l’homme.
— Oh.
En comprenant mon erreur, je me suis sentie idiote.
— J’ai composé le mauvais numéro. Je suis désolée. Euh, au revoir.
J’ai raccroché et, au même instant, la cloche a sonné.
Je n’avais plus le temps de rappeler, je le ferais après les cours.
Il m’a semblé que le reste de la journée traînait. Je pensais constamment à Starr et à mes nouveaux amis, en espérant qu’ils étaient bel et bien mes nouveaux amis.
Au lycée précédent, quand nous habitions en Oregon, j’avais presque eu une amie intime : une fille nommée Shondra qui était arrivée vers la fin du trimestre. Comme elle semblait ne pas savoir où avait lieu le premier cours, je lui avais servi de guide et l’avais même aidée à ouvrir la porte récalcitrante de son casier. J’étais douée pour réparer des trucs comme les serrures, les vélos ou les lecteurs vidéo. Malheureusement, je n’étais pas aussi douée en matière d’amitié. Shondra et moi avions traîné ensemble pendant environ une semaine, puis elle avait soudainement décidé de se joindre au club d’art dramatique. Elle avait insisté pour que
j’en fasse autant, mais il n’était pas question
que je me produise devant un public.
Donc, Shondra m’avait laissée tomber.
Au souvenir du chagrin que j’en avais conçu, j’ai fait comme je fais toujours quand des émotions me perturbent. Je les ai repoussées pour me concentrer sur un truc excitant : ma fête d’anniversaire.
J’allais avoir seize ans la semaine suivante, et oncle Jim avait promis de me révéler un grand secret en guise de présent. Je devenais cinglée à force de chercher à deviner de quoi il s’agissait. Avait-il fait la connaissance d’une jolie prof et décidé de l’épouser ? Avait-il obtenu une confortable subvention lui permettant de poursuivre ses recherches dans un laboratoire prestigieux ? Ou peut-être avait-il l’intention de m’emmener en vacances ? En croisière dans les Caraïbes, en voyage en Europe, voire les deux ? Ça, ce serait un présent d’anniversaire génial.
Pendant que je rêvassais ainsi, le sixième et dernier cours a pris fin.
Enfin !
J’ai attrapé mon sac à dos et me suis littéralement ruée hors de la salle de cours, j’ai enfilé le couloir, négocié le virage, passé à toute vitesse devant la bibliothèque et finalement atteint les vestiaires où je devais retrouver
Starr.
Elle