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Des Frères en Uniforme : Matt: Des Frères en Uniforme, #3
Des Frères en Uniforme : Matt: Des Frères en Uniforme, #3
Des Frères en Uniforme : Matt: Des Frères en Uniforme, #3
Livre électronique363 pages5 heures

Des Frères en Uniforme : Matt: Des Frères en Uniforme, #3

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À propos de ce livre électronique

Faites connaissance avec les hommes de Manning Grove, trois frères et policiers dans une petite ville, et leurs rencontres avec les femmes qui changeront le reste de leurs vies. Voici l'histoire de Matt…

 

En tant qu'ancien soldat de la marine, Matt Bryson souffre d'un syndrome post-traumatique depuis son retour du Moyen-Orient. Il a déjà de la chance de retrouver son poste dans la police locale, avec ses frères Max et Marc.

 

La doctoresse Carly Stephens est obstétricienne dans un hôpital de région. Elle travaille dur pour rembourser ses emprunts d'étudiante, soutenir financièrement ses parents et économiser pour adopter un bébé. Elle ne peut pas avoir d'enfants, mais elle rêve toujours de connaître la maternité.

 

Tout de suite attiré par ce médecin autoritaire, Matt est surpris que Carly le mette si facilement à genoux, tant sur le plan physique qu'émotionnel. Ce qui a commencé comme une aventure sans lendemain prend des allures plus sérieuses quand leurs passés et leurs avenirs respectifs entrent en collision. Surtout parce que Matt ne veut absolument pas d'enfants.

 

Matt et Carly embarquent pour une virée riche en passion et en émotion qui pourrait bien les rapprocher ou, au contraire, les séparer définitivement.

 

Remarque : Ce tome peut être lu indépendamment des autres tomes et il se termine par une fin heureuse. Avertissement : Ce tome met en scène un personnage principal souffrant de syndrome post-traumatique.

LangueFrançais
Date de sortie26 août 2023
ISBN9798223862789
Des Frères en Uniforme : Matt: Des Frères en Uniforme, #3
Auteur

Jeanne St. James

JEANNE ST. JAMES is a USA Today and international bestselling romance author who loves an alpha male (or two). She writes steamy contemporary M/F and M/M romance, as well as M/M/F ménages, and has published over 60 books (so far). She also writes M/M paranormal romance under the name: J.J. Masters.

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    Aperçu du livre

    Des Frères en Uniforme - Jeanne St. James

    Des Frères en Uniforme: Matt

    Des Frères en Uniforme: Matt

    Des Frères en Uniforme

    Tome 3

    Jeanne St. James

    Traduction par

    Juliette Carpentier / Valentin Translation

    Double-J Romance, Inc.

    Table des matières

    Clause de non-responsabilité

    Livres de Jeanne St. James

    Série Des Frères en Uniforme

    À propos du livre

    Chapitre un

    Chapitre deux

    Chapitre trois

    Chapitre quatre

    Chapitre cinq

    Chapitre six

    Chapitre sept

    Chapitre huit

    Chapitre neuf

    Chapitre dix

    Chapitre onze

    Chapitre douze

    Chapitre treize

    Chapitre quatorze

    Chapitre quinze

    Chapitre seize

    Teddy : Dernier Chapitre

    Teddy : Chapitre un

    Teddy : Chapitre deux

    Teddy : Chapitre trois

    Teddy : Chapitre quatre

    Des Frères en Uniforme : Noël Chez la Famille Bryson

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    À propos de l’auteur

    Aussi par Jeanne St. James

    Copyright © 2017-2022 par Jeanne St. James, Double-J Romance, Inc.

    Tous droits réservés

    Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, sans la permission écrite de l’éditeur, à l’exception de brèves citations dans le cadre de critiques littéraires.

    Crédits :

    Correcteur de la version originale : Krieger Editing

    Couverture - anglais : EmCat Designs

    Couverture - français : Golden Czermak at FuriousFotog

    Traduction de l'anglais au français: Juliette Carpentier/Valentin Translation

    www.jeannestjames.com

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    Avertissement : Ce livre contient des scènes explicites, quelques déclencheurs possibles et un langage adulte qui peut être considéré comme offensant pour certains lecteurs. Ce livre est destiné à la vente aux adultes UNIQUEMENT, selon les lois du pays dans lequel vous avez effectué votre achat. Veuillez stocker vos fichiers dans un endroit sûr, où ils ne pourront pas être consultés par des lecteurs mineurs.

    Ceci est une œuvre de fiction. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, ou des événements réels, est purement fortuite.

    Dirty Angels MC, Blue Avengers MC & Blood Fury MC are registered trademarks of Jeanne St James, Double-J Romance, Inc.

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    Livres de Jeanne St. James

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    Des livres qui se suffisent à eux-mêmes:

    Made Maleen: A Modern Twist on a Fairy Tale

    Damaged

    Rip Cord: The Complete Trilogy

    Everything About You (A Second Chance Gay Romance)

    Reigniting Chase (An M/M Standalone)

    Brothers in Blue Series

    The Dare Ménage Series

    The Obsessed Novellas

    Down & Dirty: Dirty Angels MC Series®

    Crossing the Line (A DAMC/Blue Avengers MC Crossover) *

    Magnum: A Dark Knights MC/Dirty Angels MC Crossover *

    Crash: A Dirty Angels MC/Blood Fury MC Crossover *

    In the Shadows Security Series

    Blood & Bones: Blood Fury MC®

    Beyond the Badge: Blue Avengers MC™

    Bientôt disponible (en anglais):

    Double D Ranch (An MMF Ménage Series)

    Dirty Angels MC ®: The Next Generation

    WRITING AS J.J. MASTERS

    The Royal Alpha Series:

    (A gay mpreg shifter series)

    Série Des Frères en Uniforme

    Des Frères en Uniforme : Max (livre 1)

    Des Frères en Uniforme : Marc (livre 2)

    Des Frères en Uniforme : Matt (Tome 3) - comprend aussi Teddy (Nouvelle 3.5)

    Des Frères en Uniforme : Noël Chez la Famille Bryson (livre 4)

    À propos du livre

    Faites connaissance avec les hommes de Manning Grove, trois frères et policiers dans une petite ville, et leurs rencontres avec les femmes qui changeront le reste de leurs vies. Voici l’histoire de Matt…

    En tant qu’ancien soldat de la marine, Matt Bryson souffre d’un syndrome post-traumatique depuis son retour du Moyen-Orient. Il a déjà de la chance de retrouver son poste dans la police locale, avec ses frères Max et Marc.

    La doctoresse Carly Stephens est obstétricienne dans un hôpital de région. Elle travaille dur pour rembourser ses emprunts d’étudiante, soutenir financièrement ses parents et économiser pour adopter un bébé. Elle ne peut pas avoir d’enfants, mais elle rêve toujours de connaître la maternité.

    Tout de suite attiré par ce médecin autoritaire, Matt est surpris que Carly le mette si facilement à genoux, tant sur le plan physique qu’émotionnel. Ce qui a commencé comme une aventure sans lendemain prend des allures plus sérieuses quand leurs passés et leurs avenirs respectifs entrent en collision. Surtout parce que Matt ne veut absolument pas d’enfants.

    Matt et Carly embarquent pour une virée riche en passion et en émotion qui pourrait bien les rapprocher ou, au contraire, les séparer définitivement.

    Chapitre un

    — Ce sale fils de pute ! Tout ça, c’est sa faute !

    Lorsque la civière franchit brusquement la porte des urgences, l’officier Matt Bryson lança un regard à la femme passablement énervée allongée de tout son long sur le brancard à roulettes. Il avançait aux côtés de celui-ci à grands pas, en essayant de ne pas se laisser distancer, sinon il craignait de se retrouver traîné le long du couloir contre sa volonté comme un flotteur derrière un chalutier.

    Elle lui serra la main encore plus fort. Matt ne sentait déjà plus ses doigts et le bout de ces derniers devint à présent violet.

    — Qu’est-ce qui ne va pas dans sa tête ? Pourquoi est-ce qu’il me ferait une chose pareille ?

    S’il croyait que la femme serrait déjà de toutes ses forces sa main endolorie, il se trompait sur toute la ligne.

    — Putain, ça fait mal ! hurla-t-elle.

    Matt n’osait pas dire à sa belle-sœur à quel point il avait mal à la main, lui aussi. Il était certain que sa douleur n’avait rien à voir avec ce qu’elle endurait, elle. Qui plus est, il tenait un peu aussi à préserver sa virilité.

    — Matt, tu dois l’arrêter pour m’avoir fait une chose pareille !

    Elle devait vraiment délirer si elle croyait même une seconde qu’il le ferait… comme s’il allait arrêter son propre frère, qui de surcroît était le chef de la police – et son chef. Oui, tout à fait, donc c’était impossible.

    Le visage d’Amanda se tordit de nouveau tandis qu’ils descendaient le long du couloir en poussant la jeune femme sur la civière, sans s’arrêter à l’accueil des urgences. Il les avait déjà appelés d’avance et puisqu’il était officier des forces de l’ordre, personne ne trouva rien à redire quant au fait qu’il se passe de cette formalité.

    — Amanda, ce qui est fait est fait et maintenant, il va falloir en assumer les conséquences.

    — Nooooon. Non, absolument pas.

    La voix hystérique de la future maman lui transperça les tympans, de même que ceux du brancardier, qui esquissa une grimace en poussant la civière.

    On croirait que ce type avait l’habitude des femmes enceintes un peu trop hystériques.

    Amanda posa une main sur son visage et grogna :

    — Il ne me touchera plus jamais !

    Max en doutait, mais il garda le silence. Il n’était pas bête à ce point-là.

    Lorsqu’ils arrivèrent à l’ascenseur, l’homme vêtu d’une combinaison verte appuya sur la flèche pointée vers le haut. Matt pria en silence pour que l’ascenseur arrive au plus vite.

    — S’il recommence… s’il ne me touche ne serait-ce qu’encore une seule fois, je le tue !

    Le brancardier pâlit et jeta un coup d’œil au Glock accroché à la ceinture de service de Matt avec une inquiétude manifeste. Matt fronça les sourcils et détourna sa hanche de cette foldingue allongée sur le lit roulant, juste au cas où.

    — Où est-il ? Je vais le tuer tout de suite ! Aïïïïïïïe !

    En entendant le ding de l’ascenseur, Matt leva les yeux au plafond et articula en silence un « merci ». Tandis qu’ils montaient au troisième étage, il lui rappela :

    — Tu sais, je crois que c’est un peu de ta faute aussi.

    Le front parsemé de petites gouttes de sueur, Amanda lui lança un regard assassin.

    — Quoi, c’est vrai.

    Son énorme ventre de la taille du mont Everest en était la preuve irréfutable.

    — Il faut que je te raconte l’histoire de la petite graine, des garçons qui naissent dans les choux et les filles dans les roses ? Je suis à peu près certain que tu savais dans quoi tu t’engageais quand tu as couché avec ton mari.

    Le grognement d’Amanda se transforma en un hurlement de douleur lorsqu’elle fut secouée par une autre contraction.

    L’ascenseur s’arrêta et les portes s’ouvrirent à l’étage de la maternité.

    — Voilà, nous sommes arrivés. Max devrait être là d’une minute à l’autre, à présent, la rassura-t-il en essayant d’extraire sa main de la sienne, en vain.

    Elle s’était transformée en Wonder Woman à un moment donné pendant le trajet.

    Le visage d’Amanda, jusqu’ici écarlate, devint tout à coup très pâle.

    — Tu ne vas pas me laisser là, hein ?

    Si, songea Matt en poussant un soupir. Putain.

    Non, il ne pouvait pas l’abandonner, même s’il n’avait absolument aucune envie d’assister à la naissance de son neveu, ou de sa nièce. Est-ce qu’ils connaissaient déjà le sexe, d’ailleurs ? Il ne le leur avait pas demandé et n’en avait vraiment rien à faire.

    — Où est Max ? sanglota-t-elle bruyamment.

    Matt aurait bien aimé le savoir. Si Amanda ne tuait pas son mari, c’était lui qui allait s’en charger. Il était plus probable que les poules aient des dents un jour qu’il ne se décide à l’aider à accoucher. Il avait des limites.

    Il préférerait encore retourner dans le bac à sable, le désert.

    — Très bien, il faut y aller maintenant, dit l’infirmier, ou bien peu importe la fonction qu’il occupait.

    — Non ! Matt, il faut que tu viennes avec moi.

    Oh putain, non.

    — Je n’y arriverai pas toute seule !

    Matt baissa les yeux sur la figure presque violette d’Amanda et grimaça. Il ne pouvait même pas lui expliquer le moins du monde pourquoi il refusait d’entrer là-dedans, bon sang de bonsoir. Tout d’abord, il n’avait pas envie de voir sa belle-sœur dans cette position et pas non plus de voir cette zone dilatée jusqu’à l’extrême.

    L’image qui lui vint en tête le fit frissonner. Il n’était même pas sûr d’avoir envie d’assister à la naissance de son propre enfant… même si cela n’arrivait jamais, puisqu’il avait décidé de ne pas avoir d’enfants, jamais de la vie.

    Qui plus est, il avait vu assez de sang et tout un tas de choses répugnantes au cours de son séjour prolongé chez les Marines, il savait comment se déroulait un accouchement. Il avait assisté à une naissance au Moyen-Orient, contre son gré.

    Non merci.

    Max, tout échevelé, traversa le couloir en courant, sa chemise boutonnée de travers et sa ceinture visiblement passée dans la moitié des passants de son pantalon. Enfin, bordel de merde, il avait fini par arriver.

    Matt poussa un soupir de soulagement en le voyant.

    — Je suis là ! Je suis là !

    — Il était temps, lui dit sèchement Matt.

    — Il fallait que je me change, j’étais en uniforme, répondit-il avant de baisser les yeux sur sa femme.

    Il la regarda à deux reprises.

    — Bordel de merde, ça va ?

    — Putain, non, ça ne va pas, espèce de salopard de merde ! grogna-t-elle avant de lâcher enfin la main de Matt. J’ai l’impression qu’on va m’ouvrir en deux et que mon sexe ne sera plus jamais la même. Elle qui était bien étroite, ça va la foutre en l’air, mon…

    Max plaqua rapidement une main sur la bouche de sa femme et lança un regard désolé aux membres du personnel de l’hôpital qui avaient entendu cela. Matt se recula suffisamment loin pour qu’elle ne puisse plus le toucher et se massa les doigts pour faire revenir la circulation dedans.

    Il se dit que son frère était extrêmement courageux de mettre sa main à proximité de sa bouche. Au point où elle en était, Amanda pourrait lui arracher un doigt avec ses dents.

    Le rouge semblait être monté aux joues de Max. Surpris, Matt croyait que rien ne pourrait faire rougir son frère.

    Il se retourna pour dissimuler son rictus sarcastique. La plupart de ceux qui connaissaient Amanda n’étaient pas décontenancés par tout ce qui pouvait lui sortir de la bouche. Cela ne devait donc pas être une surprise pour son mari.

    Son frère était seul à présent. Il n’avait qu’à s’occuper de sa femme, qui avait l’air aussi hérissée qu’un porc-épic pris au piège.

    Une grande blonde arriva à toute vitesse, vêtue d’une longue blouse blanche. Elle était très certainement médecin.

    — Qu’est-ce qu’elle fait encore là ? Emmenez-la immédiatement en salle d’accouchement avant qu’un autre bébé Bryson ne voie le jour dans le couloir, ordonna-t-elle, attirant toute l’attention du personnel tel un sergent-chef.

    Matt recula d’un pas et leva un sourcil devant sa posture qui semblait intimer c’est moi qui commande.

    Merde.

    Cette femme aux longues jambes se donnait de grands airs.

    — Eh bien ? demanda-t-elle, impatiente.

    Après un instant d’agitation, le couloir se vida et devint complètement silencieux.

    Matt laissa échapper un souffle et s’appuya contre le mur le plus proche. Il avait une putain d’érection.

    Comme ça, sortie de nulle part.

    Putain.

    Il se décolla du mur et se redressa avant de remonter d’un geste brusque sa ceinture sur ses hanches tandis que le restant de la famille dévala le couloir comme un troupeau de buffles.

    — On arrive trop tard ? demanda sa mère, le regard tout excité.

    Encore heureux… cela faisait trois ans qu’elle harcelait ses fils pour qu’ils se casent et ne cessait d’insister pour qu’ils lui fassent des petits-enfants. À présent, elle allait enfin en avoir un.

    Du moins, si tant est qu’Amanda coopère, car si quelqu’un pouvait mettre un terme à une grossesse à neuf mois et quelques, c’était bien elle. Matt secoua la tête et se mit à rire dans sa barbe. Cette femme était têtue comme une mule, il n’y avait pas à dire et Max en avait plein le dos avec elle, même s’il se doutait que son frère s’en délectait à chaque instant. Quelle espèce de petit con masochiste et autodestructeur !

    Le père de Matt, Ron, s’avança à côté de lui et lui donna une tape dans le dos.

    — Bien joué, fiston, tu as réussi à l’amener ici à temps.

    Matt fit un geste de la tête approbateur à son père, mais ce fut à sa mère qu’il répondit.

    — Non, maman, vous n’arrivez pas trop tard. Comment est-ce qu’on peut arriver en retard à une naissance, de toute façon ? Une fois que le gamin est né, on se le coltine pour la vie. C’est tout le principe, tu te souviens ?

    — Oui, maman, tu es bonne à te coltiner Matt pour toujours, dit son frère Marc, que ça te plaise ou non.

    Mary Ann regarda son fils cadet en fronçant les sourcils.

    — Je ne me coltine aucun d’entre vous. C’est moi qui vous ai fait venir au monde et je peux vous le faire quitter fissa.

    Son mari se mit à rire.

    — C’est ça, chérie, tu fais bien de le leur dire.

    — Bordel, maman, tu es un peu dure, dit Marc en fronçant les sourcils.

    — Où est Leah ? demanda Matt à son frère.

    — Elle dort. Elle prend son service à l’aube demain, avec toi.

    Matt acquiesça. Sa future belle-sœur, dernière recrue du commissariat, s’était avérée une super flic et pouvait lui venir en renfort à tout moment. En réalité, cela ne l’aurait pas dérangé de l’avoir à ses côtés au combat. C’était une dure à cuire qui savait faire marcher droit Marc, ça, c’était certain.

    Son frère cadet avait de la chance, contrairement à Max, qui était certainement en train de se faire botter les fesses d’un côté et devait se prendre un coup dans le paquet de l’autre.

    Rien à foutre.

    — Bon, eh bien maintenant que presque toute l’armée des Bryson est là, je retourne patrouiller.

    Il s’avança vers l’ascenseur le plus proche et appuya sur le bouton pour descendre.

    — Tu ne veux pas voir ta nièce une fois qu’elle sera née ? lui demanda sa mère.

    — Non.

    Là-dessus, les portes de l’ascenseur s’ouvrirent dans un souffle d’air et il déguerpit.

    Chapitre deux

    — Manning Grove six, ici, le commissariat central.

    Matt poussa un juron.

    Il était assis dans son petit coin-cachette préféré et essayait de se « reposer » les yeux après un changement d’horaires de service de dernière minute ce matin. Après avoir assuré son service de quinze à vingt-trois heures hier soir, il était reparti pour un tour de sept heures à quinze heures ce matin, ce qui le fatiguait et le rendait deux fois plus grognon qu’à l’accoutumée. Autant dire que personne n’avait intérêt à l’emmerder aujourd’hui, du moins pas lorsqu’il broyait du noir comme cela.

    Il n’avait presque pas dormi, principalement à cause des tonnes de photos qu’il avait reçues pendant la nuit. Comme s’il avait envie de voir des photos de sa nièce fraîchement née, Hannah, ou encore le visage souriant de Max, tout épuisé qu’il fût, sans parler de l’expression enragée d’Amanda, prête à bondir toutes griffes dehors. Il arracha le micro de son support.

    — Manning Grove six, j’écoute.

    — Manning Grove six, accident signalé, un véhicule impliqué. Collision entre une voiture et un cerf sur County Line Road. Un seul occupant, pas de blessures. Événement à déclarer. Dépanneuse en route.

    Matt poussa un soupir. Celui ou celle qui avait heurté ce cerf avait dû taper fort si le véhicule n’était plus en état de rouler et qu’ils envoyaient une dépanneuse pour le remorquer. Le conducteur ou la conductrice aurait beaucoup de chance s’il ou elle n’avait pas besoin que l’on appelle une ambulance. Malheureusement, les collisions avec un cerf étaient monnaie courante dans la région. Voilà quels étaient les risques encourus lorsque l’on vivait au fin fond des bois.

    — Manning Grove six, bien reçu. Indiquez que je suis en route.

    C’en était fini pour sa petite sieste revigorante.

    Il démarra le véhicule de patrouille et appuya à fond sur l’accélérateur. Les pneus firent voler tout un tas de poussière et de graviers derrière lui.

    Il ne lui fallut que deux minutes pour arriver sur les lieux de l’accident, car il avait l’habitude de rouler à toute vitesse sur de petites routes. Un petit véhicule tout terrain de couleur blanche était stationné en travers de la route, l’avant complètement écrasé et de la fumée sortant de dessous le capot.

    Une femme se pencha sur le pare-chocs arrière en se tenant la tête. Pas de blessures, mon cul. Il se gara derrière elle et éteignit son gyrophare bleu et rouge. Il ne laissa allumer que les lumières jaunes qui clignotaient pour signaler un danger. Il n’y avait pas beaucoup de circulation sur cette route, du moins en ce qui concernait les voitures. Pour ce qui était des cerfs, c’était autre chose.

    Matt ouvrit la porte de la berline d’un coup de pied et descendit pour évaluer les dégâts sur le lieu de l’accident.

    — Êtes-vous blessée ? demanda-t-il à la conductrice en s’approchant.

    Lorsque cette dernière leva les yeux, ses longs cheveux blonds lâchés s’écartèrent et révélèrent son visage.

    Oh, merde.

    C’était la femme médecin responsable de l’accouchement d’Amanda, la dictatrice.

    Il ne l’avait pas reconnue au premier abord. Hier soir, ses cheveux étaient impeccablement coiffés et remontés en un chignon serré au-dessus de sa tête. De plus, elle ne portait pas de lunettes à ce moment-là.

    Elle écarquilla les yeux derrière sa monture d’un turquoise flamboyant, qui soulignait admirablement ses yeux verts dans l’esprit de Matt. Malheureusement, ses magnifiques yeux semblaient couverts d’un voile sombre. Elle avait l’air épuisée.

    Il écarta doucement la main qu’elle avait posée contre sa tête. Une bosse ressortait sur son front, mais il ne voyait pas de sang.

    — Avez-vous la tête qui tourne ?

    — Non, répondit-elle en secouant la tête, avant de pousser un grognement à cause de la douleur provoquée par ce mouvement.

    Elle ne portait plus sa longue blouse blanche de médecin ni la tenue verte d’usage du personnel de l’hôpital. Ses jambes longues comme des échasses étaient serrées dans un legging moulant noir et élastique, peut-être un legging de yoga, et elle portait aux pieds une paire de bottes noires à hauteur de genou dont la matière ressemblait à du cuir. Elle portait un chemisier blanc lâche, boutonné de haut en bas, qui lui recouvrait les hanches et dissimulait ses formes.

    Quel dommage.

    Elle plissa les yeux et le scruta.

    — Vous ne seriez pas l’oncle d’Hannah ?

    — Hannah ?

    — Le bébé de Max et Amanda. Vous savez, c’est pour elle que vous avez amené sa maman à l’hôpital hier soir.

    — Eh bien, si vous savez tout cela, alors vous savez qui je suis.

    Elle plissa les lèvres jusqu’à ce que celles-ci ne forment plus qu’une fine ligne.

    — Avez-vous besoin d’une assistance médicale ? lui demanda-t-il.

    — Je suis médecin.

    Un muscle de sa mâchoire se contracta.

    — Sans blague. Je l’ai bien compris hier soir lorsque vous étiez vêtue de votre blouse blanche, à donner des ordres à tout le monde.

    Elle inclina la tête pour le regarder et grimaça de douleur.

    — Je ne donnais pas d’ordres à tout le monde.

    Ce n’est pas comme ça que l’avait interprété sa queue.

    — Ben voyons. Bon, alors, est-ce que vous voulez qu’on appelle une ambulance ?

    — Non.

    — Vous êtes sûre ? Vous passez la journée à regarder la minette des patientes qui défilent chez vous. Vous connaissez les symptômes d’un traumatisme crânien ?

    Elle se releva brusquement sur ses pieds. Cette femme devait mesurer un bon mètre soixante-dix, au moins.

    — La minette ? lui demanda-t-elle en fronçant les sourcils. Oui, je connais les symptômes d’un traumatisme crânien. Tout va bien.

    Matt laissa échapper un bruyant souffle.

    — Écoutez, je suis là pour vous aider, mais c’est vous qui êtes médecin, donc vous devez savoir tout cela mieux que moi, n’est-ce pas ?

    Il haussa les épaules en feignant un air d’indifférence.

    Après tout, au fond, il n’en avait rien à faire. Si elle voulait jouer les têtes de mule, c’était tant pis pour elle, pas pour lui.

    Elle leva les sourcils si haut qu’ils vinrent toucher brusquement la ligne de démarcation de ses cheveux et ouvrit grand la bouche. Elle s’empressa de la refermer et fronça les sourcils.

    — C’est quoi, votre problème ?

    — Il n’y a pas de problème, je fais mon boulot, c’est tout.

    — Vous pourriez être un peu plus aimable.

    — Je n’ai pas besoin d’être aimable pour faire mon métier, mais seulement de le faire convenablement.

    Elle le scruta un moment comme si elle essayait de voir droit au fond de son âme. Elle n’y trouverait pas grand-chose, celle-ci était vide.

    — Vous comportez-vous toujours comme un abruti ?

    Il lui sourit de manière exagérée.

    — Oui.

    — C’est bon à savoir.

    Il s’avança vers la portière côté conducteur restée ouverte et inspecta l’airbag qui s’était dégonflé. Comment avait-elle pu se prendre une beigne pareille alors que son airbag s’était déployé comme il fallait ?

    Ah. Elle ne portait pas sa ceinture de sécurité. Oh, ce n’était pas bien du tout, ça, madame la médecin.

    — Où est le cerf ? cria-t-il en direction de la partie arrière du véhicule tout terrain tout en inspectant les dégâts sur la partie avant.

    — Je ne sais pas.

    Sa douce voix, si près de son oreille, le fit sursauter.

    Bon Dieu. Jamais de la vie, jamais il ne fallait se faufiler derrière un ancien combattant de haut vol.

    — Il y avait bien un cerf, n’est-ce pas ? s’empressa-t-il de demander pour masquer son irritation.

    — Oui, officier Bryson. Il y avait bel et bien un cerf. Il avait quatre pattes, un pelage marron et une queue blanche touffue.

    Il secoua la tête et la planta là avant de s’en retourner vers la berline de fonction. Après s’être saisi de son fusil de chasse et d’une bouteille d’eau, il retourna à l’endroit où elle se tenait appuyée contre le véhicule et lui tendit la bouteille d’eau encore à demi gelée.

    — Tenez, pour votre bosse.

    Elle la regarda un instant avant de la prendre à contrecœur.

    — Merci.

    Elle appuya cette dernière avec précaution sur la bosse qui s’était formée sur son front.

    — Le fusil de chasse doit-il servir à ce que je crois ?

    — Oui. Savez-vous où peut bien être parti le cerf ?

    — Non, répondit-elle en soupirant. Il n’a pas pu aller très loin. J’espère qu’il ne souffre pas.

    — C’est à ça que sert le fusil de chasse.

    — Vous venez de le dire.

    En effet. Matt haussa les épaules et se dirigea vers les hautes herbes sur le bas-côté de la route. Il parcourut la butée du regard et scruta les abords du bois pour voir s’il apercevait la victime à quatre pattes.

    Il remarqua une tache marron dans les herbes quelques mètres plus avant et s’approcha avec précaution de l’animal tombé à terre. Un cerf blessé n’avait rien d’une petite bête inoffensive, d’autant moins s’il avait des bois.

    Lorsqu’il arriva finalement aux côtés du cerf, il vit que plus un souffle de vie animait celui-ci. Avec un peu de chance, l’animal n’avait pas souffert trop longtemps. Il allait demander au commissariat central de la région d’appeler le garde forestier, même s’il doutait que la viande puisse être encore bonne, à moins qu’elle ne puisse être utilisée pour fabriquer des steaks à hamburgers.

    Il soupira, soulagé de ne pas avoir à tirer avec son arme. En réalité, depuis son retour, il avait complètement arrêté d’aller à la chasse avec ses frères. Il n’éprouvait plus aucun plaisir à tuer des êtres vivants.

    Même si cela servait à mettre de la nourriture sur la table.

    Il rapporta son fusil de chasse dans le véhicule

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