À propos de ce livre électronique
À la recherche d'hommes d'honneur? Succombez à trois Marines torrides…
Si vous aimez le danger, les intrigues et la romance, vous dévorerez la trilogie passionnante des Frères d'armes, de l'auteure à succès USA Today, Leslie North. Elle met en vedette trois torrides Marines, et les femmes qui font battre leurs cœurs…
Dans Le Défenseur des Marines, Mark Aleki Rogers fait équipe avec la belle journaliste Geneva Rios pour résoudre une série de meurtres impliquant des Marines. Alors que leur enquête – et leur attirance – se met à chauffer jusqu'à ébullition, pourront-ils découvrir le tueur avant qu'il ne soit trop tard?
Dans Le Protecteur des Marines, l'ancien Marine Vann Highrider n'a aucune patience face à Mercy Conde, la maladroite mais magnifique héritière d'un empire gastronomique qui échoue lamentablement au camp d'entraînement de Frères d'armes. Mais quand il la prend sous son aile – et dans son lit –, Vann n'imagine pas que Mercy devra immédiatement mettre en action ses nouvelles compétences en matière de survie, question de vie ou de mort.
Dans Le Gardien des Marines, Jace Stevens traque un tueur, et la seule chose qui se dresse en travers de son chemin est Felicity Belasko, agent du FBI : une beauté aux cheveux blonds comme les blés toujours tirée à quatre épingles. Alors que la chaleur grimpe entre eux, le meurtrier prépare son prochain coup. Felicity et Jace pourront-ils trouver un moyen de travailler ensemble, ou le fou continuera-t-il à s'en sortir sans encombre?
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Avis sur Frères d’armes
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Aperçu du livre
Frères d’armes - Leslie North
FRÈRES D’ARMES
Le Défenseur des Marines
Le Protecteur des Marines
Le Gardien des Marines
Ce livre est une œuvre de fiction. Les noms, personnages, endroits et incidents qui y sont décrits ont été inventés et utilisés de façon fictive. Toute ressemblance avec des personnes véritables, vivantes ou décédées, événements ou lieux, est fortuite.
RELAY PUBLISHING EDITION, JUIN 2021
Copyright © 2021 Relay Publishing Ltd.
Tous droits réservés. Publié au Royaume-Uni par Relay Publishing. Ce livre ou tout extrait de ce livre ne peut être reproduit ou utilisé d’une quelconque manière que ce soit sans permission expresse et écrite de l’éditeur, à l’exception de citations brèves dans une revue littéraire.
Leslie North est un nom d’emprunt créé par Relay Publishing pour des projets à auteurs multiples sur le thème de la Romance. Relay Publishing travaille avec des équipes incroyables d’écrivains et éditeurs pour créer collectivement les meilleures histoires possibles pour nos lecteurs.
www.relaypub.com
Relay Publishing logoFRÈRES D’ARMES
DIE KOMPLETTE SERIE
LESLIE NORTH
LISTE DE DIFFUSION
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(The Complete Series)
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CONTENTS
Le Défenseur des Marines
Résumé
Chapitre Un
Chapitre Deux
Chapitre Trois
Chapitre Quatre
Chapitre Cinq
Chapitre Six
Chapitre Sept
Chapitre Huit
Chapitre Neuf
Chapitre Dix
Chapitre Onze
Chapitre Douze
Chapitre Treize
Chapitre Quatorze
Chapitre Quinze
Chapitre Seize
Chapitre Dix-Sept
Chapitre Seize
Chapitre Dix-Huit
Chapitre Dix-Neuf
Chapitre Vingt
Chapitre Vingt-et-un
Chapitre Vingt-Deux
Notes
Fin de Le Défenseur des Marines
Le Protecteur des Marines
Résumé
Chapitre Un
Chapitre Deux
Chapitre Trois
Chapitre Quatre
Chapitre Cinq
Chapitre Six
Chapitre Sept
Chapitre Huit
Chapitre Neuf
Chapitre Dix
Chapitre Onze
Chapitre Douze
Chapitre Treize
Chapitre Quatorze
Chapitre Quinze
Epilogue
Notes
Fin de Le Protecteur des Marines
Le Gardien des Marines
Résumé
Chapitre Un
Chapitre Deux
Chapitre Trois
Chapitre Quatre
Chapitre Cinq
Chapitre Six
Chapitre Sept
Chapitre Huit
Chapitre Neuf
Chapitre Dix
Chapitre Onze
Chapitre Douze
Chapitre Treize
Chapitre Quatorze
Chapitre Quinze
Chapitre Seize
Chapitre Dix-Sept
Chapitre Dix-Huit
Chapitre Dix-Neuf
Epilogue
Fin de Le Gardien des Marines
Merci!
Au sujet de Leslie
Aperçu : Le Mariage de Convenance du Marine
Aussi par Leslie
Le Défenseur des MarinesRÉSUMÉ
Mark Aleki Rogers a quitté la Marine, mais il a trouvé un autre moyen d'utiliser ses compétences particulières. Lui et ses deux « Frères d’armes » dirigent à présent un boot camp intensif qui forme les civils à la survie dans des situations extrêmes. Mark est un homme imposant, mais sous sa carrure massive, ce surfeur à moitié samoan est un éternel optimiste. Lorsqu’un enchaînement de suicides suspects frappe les Marines, Mark est convaincu qu'il s'agit de meurtres. Il est déterminé à aller au bout de cette histoire, tout en conservant son cool légendaire. S'il n'y parvient pas, un meurtrier pourrait s'en tirer.
La journaliste Geneva Rios a débarqué sur la côte californienne en quête d'un scoop. Les récents suicides de Marines sont liés à l’entreprise Frères d’armes, et Geneva veut en savoir plus. Mais l'interview qu'elle espère obtenir a un prix. Mark, le Marine super canon, refuse de lui parler tant qu'elle n'aura pas suivi son entraînement. Si elle parvient à survivre au test de Mark, alors elle obtiendra les informations dont elle a besoin pour son article. Passer plus de temps avec Mark est agréable en soi, mais pour la brunette exotique, cet article sur la Marine est bien plus qu'une simple histoire… c'est une affaire personnelle.
Alors que la chaleur entre eux atteint un point de non-retour, le duo se lance dans ce qui s’avérera être bien plus qu’une simple enquête. Mais alors que leurs propres vies sont en danger, seront-ils capables d'arrêter le tueur avant qu'il ne soit trop tard ?
En raison de l'intrigue qui se déroule sur plusieurs romans, il est préférable de lire Frères d'Armes comme une série.
CHAPITRE UN
Mark Aleki Rogers chevaucha les dernières crêtes de la vague géante jusqu’aux eaux moins profondes, murmurant tranquillement :
– Ola ma le alofa fua.
Vivez et aimez librement.
Ouais. C'était sa devise. Ou, du moins, aussi librement que les évènements de ces deux derniers mois le lui permettaient. Deux enterrements en l'espace de six mois. De toute évidence, il y avait un problème.
Bien sûr, certains gars revenaient du front si meurtris et usés émotionnellement qu'ils ne pouvaient pas le supporter et mettaient fin à leurs jours, mais les deux qui avaient travaillé pour lui en tant qu'instructeurs dans sa boîte de sécurité, Frères d’armes, ne remplissaient pas ces critères. Pas du tout.
En fait, Mark ne parvenait pas à se défaire de l'idée qu'il ne s'agissait pas de suicides.
Il y avait trop de choses qui ne collaient pas.
Il sauta de sa planche de surf customisée Proctor Mendia, cadeau qu'il s'était payé l'an dernier, et à laquelle il fallait encore qu'il s'habitue, puis il pataugea jusqu'à la rive. Jetant un coup d'œil à sa montre, il soupira.
– Leila t’attend, se rappela-t-il en tournant les yeux vers l'océan.
Il aurait adoré rester là jusqu'à la fin de l'après-midi, et attraper encore quelques vagues. L'eau était son élément et ces derniers temps, il parvenait enfin à vivre dans l'instant. Mais sa sœur, Leila, l'attendait. Elle avait dit avoir besoin de son aide pour décharger une livraison de glace dans son restaurant en bord de mer, mais il savait d’expérience que lorsque Leila lui demandait un coup de main, il y avait toujours autre chose.
– J'espère que cette nouvelle glace est bonne, frangine. Qu'est-ce que je raconte, toutes les glaces sont bonnes.
Il rit de son propre commentaire, sachant qu'il ne reviendrait pas faire du surf de sitôt, pas alors que sa famille avait besoin de lui.
Dans la culture samoane, on faisait tout pour sa famille. La famille passait avant tout. Tout le temps. Aiga, c'était le mot samoan qui désignait la famille, et que sa mère leur avait martelé, à sa sœur et lui, dès leur plus jeune âge. À présent, il faisait partie de son ADN, une autre facette de celui qu'il était, et c'était pour cela qu'il ne voyait pas d'inconvénient à aider au restaurant.
Sa mère mettait toujours la nature curieuse et la morale sans faille de Mark sur le compte de son ascendance insulaire, mais Mark savait qu'il n'en était rien. Ces qualités lui venaient du temps qu'il avait passé chez les Marines. Honneur, intégrité, courage. Si la Hell Week ¹ ne parvenait pas à vous faire rentrer ces valeurs dans le crâne, alors n'y parviendrait jamais.
C'était l'une des raisons pour lesquelles il avait des soupçons au sujet de ces suicides.
Prendre sa propre vie était un acte de désespoir.
Et la règle numéro un chez les Marines, c'était qu'il y avait toujours de l'espoir.
Il avait prévu de creuser l’affaire un peu plus tard, histoire d'apaiser son esprit. Mais il faudrait qu'il agisse en secret. À ce stade, ce n'était pas la peine d'attirer l'attention des forces de l'ordre. Pas avant d’avoir rassemblé toutes les informations dont il avait besoin.
Après un dernier regard nostalgique sur les déferlantes parfaites de la côte californienne, Mark cala sa planche sous sons bras et commença à courir pour boucler les huit cents mètres qui le séparaient de chez sa sœur. Il était encore dégoulinant et couvert de sel et de sable, et Leila allait sûrement l'incendier pour ça, mais bon. Il avait fidèlement servi son pays en tant que Marine pendant huit ans, et à présent il dirigeait sa propre petite entreprise florissante ; elle devrait se contenter de ce qu'elle aurait. Le soleil de l'après-midi tapait sur son crâne rasé, et lui donnait des démangeaisons sur le cuir chevelu. Certes, une douche n'aurait pas été de refus, mais le devoir l'appelait.
Vêtu d'un short de surf bleu fluo, et de rien d'autre, il courut le long de la plage. Mark ne pouvait s'empêcher d'admirer la beauté saisissante du paysage. De hautes falaises sombres se découpaient sur le sable chauffé par le soleil, et des rochers effilés pointaient hors des eaux de l'océan. Une colonie d'otaries prenait le soleil sur un banc de sable, rugissant, grognant, bref, un vrai vacarme. L'air sentait le sel, les algues et le poisson en décomposition et, s'il fermait les yeux, il pouvait presque s'imaginer à Samoa plutôt qu'en Californie. Certes, il n'avait jamais visité la terre natale de sa mère, mais cela figurait tout en haut de sa liste de choses à faire.
Mark contourna une autre falaise, avant de ralentir son rythme alors que deux silhouettes familières venaient à sa rencontre. Mais qu’est-ce que… ? C'était censé être son jour de congé.
CHAPITRE DEUX
Le type blond hirsute leva une main pour le saluer. Jace Stevens, ancien Marine lui aussi, et l'un des associés de Mark, était un peu plus jeune et plus petit que lui, mais cet homme était un génie de la mécanique. Jamais il ne s'était retrouvé devant un moteur ou une pièce qu'il ne fut pas capable de réparer. Il était donc extrêmement utile de l'avoir sous la main, même s'il était une énigme : qui diable pouvait grandir dans le Wyoming et détester les chevaux et les vaches ?
– Mec, t'étais où ? s'enquit Jace.
– Parti surfer, lui répondit Mark.
Comme si cela ne se voyait pas.
Quand il ne travaillait pas, ou ne donnait pas un coup de main à sa famille, Mark passait son temps dans l'océan.
– Qu'est-ce qui se passe ?
– T'as vraiment une sale tête, mec, voilà ce qui se passe, lui balança Vann Highrider, l'autre associé de Mark.
Ils avaient tous trois servi ensemble, dans la même unité de sécurité, au Moyen-Orient. Après l'armée, ils étaient restés amis et avaient créé Frères d’armes pour entraîner les civils aux techniques qu'ils avaient apprises. Vann était à moitié Cherokee, et tout en arrogance, l'air tout droit sorti d'un vieux western avec ses longs cheveux noirs et son regard sombre et pénétrant, même si, ces derniers temps, on aurait pu lui attribuer n'importe quelle nationalité. Un autre atout utile. En plus, c'était le meilleur pisteur que Mark ait jamais rencontré. Si vous deviez retrouver quelqu'un ou quelque chose, Vann était votre homme.
– C'est Leila qui nous a envoyés te chercher. (Vann lui jeta un rapide coup d'œil désapprobateur.) Elle ne va pas être contente.
– Quoi ? Pourquoi ? (Mark ralentit jusqu'à marcher à côté de ses potes, et regarda de nouveau sa montre.) Je ne suis pas si en retard que ça. Y’a pas mort d’homme.
Son malheureux choix de mots, au regard des récents décès, les fit grimacer tous les trois.
– Désolé, dit Mark.
Vann marmonna quelque chose à mi-voix que Mark ne saisit pas, tandis que Jace se contentait de ricaner.
– Tu as fini de faire tes recherches sur ce qui est arrivé à Rick et Jon ? s'enquit Jace.
– Pas encore. (Mark passa une main sur son crâne mouillé.) J'ai prévu de m'arrêter au palais de justice tout à l'heure pour examiner les copies des certificats de décès. Si je joue de mes charmes, je pourrai peut-être obtenir de la nouvelle petite greffière qu'elle me les montre sans que je sois obligé de remplir une demande officielle.
– Tes charmes, hein ? demanda Jace, levant un sourcil.
Mark haussa les épaules.
– Je me suis dit que je pourrais peut-être lui offrir un sundae sauce chocolat.
– C'est comme ça qu'on appelle ça de nos jours ?
Jace se mit à rire.
Vann secoua la tête, les lèvres pincées.
– Très classe.
Ils remontèrent la plage ensemble jusqu'à un petit café blanchi à la chaux, dont la terrasse s'ouvrait sur le Pacifique. Sa sœur avait ouvert le Scoops Café et Glaces une fois ses enfants en âge d’aller à l’école, pour avoir de quoi s'occuper pendant que son mari était au travail. Cela faisait cinq ans déjà. À présent, son affaire était florissante, et son petit restaurant était bondé de touristes qui faisaient la route touristique de l’Autoroute 1 jusqu’à San Francisco. Mais aujourd'hui, bizarrement, les tables à l'extérieur étaient vides. Alors qu'il se rapprochait, les soupçons de Mark s'accrurent. Ouais. Il se passait quelque chose ici.
– Les gars, pourquoi Leila vous a-t-elle appelés ? Elle n'a quand même pas tant de glace que ça à transporter.
Les gars échangèrent un regard que Mark avait déjà vu auparavant, quand ils servaient ensemble en Afghanistan. En général, il signifiait « Attention, danger droit devant ». Mais ils étaient chez eux. Ils étaient en sécurité, ici. À Ortega, petite ville côtière californienne de moins de deux mille habitants, les gens adoraient leur entreprise. Bon sang, c'était presque uniquement grâce à Frères d’armes Sécurité que les gens connaissaient la ville. Leurs cours attiraient un flux constant de voyageurs dans la région, ainsi que l'argent que ces derniers dépensaient dans les commerces locaux.
Se renfrognant, Mark planta sa planche dans le sable à côté du restaurant, puis grimpa les marches de bois de la terrasse et pénétra dans l'établissement pieds nus, toujours mouillé et couvert de sable. Il plissa les yeux pour s'accommoder à l'obscurité silencieuse. Ouais. Il y avait vraiment quelque chose qui clochait ici. Son instinct de militaire passa en alerte maximale. D’habitude l’endroit était plein de vie, de conversations, de nourriture, de rires. Mais aujourd'hui…
– Surprise ! cria Leila, jaillissant de derrière le comptoir du déjeuner.
Les acclamations éclatèrent bientôt de toutes parts autour de Mark, tandis que les habitants et les touristes tapaient des mains en criant, lui donnant des tapes dans le dos pour le féliciter. Leur mère, Sefina, toujours belle et fringante même à soixante-cinq ans, sortit de la cuisine avec un gâteau illuminé de vingt-huit bougies en chantant Joyeux anniversaire.
– Souris, gronda Vann. (Il balança un bon coup de coude dans le flanc de Mark tout en lui lançant un regard d'avertissement.) Leila s'est donné beaucoup de mal.
– Ouais, mec, dit Jace en souriant. La plupart des gens sont heureux quand on organise une fête en leur honneur.
Mark avait envie d'être heureux. Vraiment. Mais c'était le genre de chose qui chatouillait sa corde sensible. Sa sœur, plus que tout autre savait qu'il ne fallait pas lui cacher de secrets. Il détestait les secrets.
Leila s'avança vers eux. Son regard brun foncé brillant de colère passa de Jace à Vann, et inversement.
– Bon sang, les mecs, vous ne pouviez pas le nettoyer d'abord ?
– Hey, tu nous as demandé de l'amener ici. (Vann croisa les bras, le visage neutre.) Et il est là.
– Sérieusement, c'est son jour de congé, LeLi, ajouta Jace. Tu ne pouvais pas t’attendre à ce qu’il soit propre. Tu sais très bien qu'il se prend pour Aquaman durant son temps libre.
Mark observa tous les visages heureux autour de lui, les banderoles festives et les décorations, mais il n'arrivait pas se sortir de l'esprit son dernier anniversaire surprise. Il venait d'avoir dix ans, et son père lui avait offert une nouvelle planche de surf. Du haut de gamme, le dernier modèle à la mode. Elle avait dû lui coûter au moins un mois de salaire ; elle était d'un blanc éclatant sous le soleil, avec des lignes taillées à la main pour trancher l'eau comme un scalpel, et attraper les vagues même les plus difficiles.
Sauf qu'elle n'avait absolument rien coûté à son père, puisqu’il l'avait volée.
Surprise !
Les secrets menaient inévitablement au chagrin. Les secrets étaient l'œuvre du diable. Ou de son père.
Dans l'esprit de Mark, le diable et son père ne faisaient qu'un.
Sans un mot, Mark traversa la foule jusqu'à la porte d'entrée et sortit, ignorant les appels de sa sœur lui demandant de rester et de prendre une part de gâteau. Il avait besoin d'être seul, de prendre l'air, de mettre de l'ordre dans ses pensées. Il fallait qu'il se ressaisisse avant d'affronter l'inévitable colère de sa famille suite à son départ de la fête.
– Les fêtes surprises, ce n’est pas votre truc, n'est-ce pas ? s'enquit la voix d'une femme.
Mark s'arrêta et regarda autour de lui. À quelques mètres, près d'un SUV noir dont le capot était ouvert, se tenait une jeune femme. Une jeune femme vraiment très jolie, se dit Mark alors qu'il se rapprochait d'elle. Il fit un signe du menton en direction de son véhicule.
– Vous avez des soucis ? Et comment savez-vous pour ma fête ?
– Non. Aucun problème. (Elle claqua le capot, et s'essuya les mains sur un chiffon avant de lui en tendre une.) Au fait, je m'appelle Geneva. Geneva Rios. Je les ai entendus crier « surprise » à l'intérieur. J'ai fait le rapprochement. Mais je ne savais pas que c’était votre fête.
– Ravi de vous rencontrer, Geneva Rios.
Mark lui serra la main, avant de l'examiner de la tête aux pieds. Des cheveux roux foncés, une peau bronzée, des lèvres pleines, et des yeux noisette qui tiraient plus sur le vert que sur le brun. Du haut de son mètre quatre-vingt-dix, Mark la dépassait d’une bonne trentaine de centimètres. Elle devait avoir vingt-quatre ou vingt-cinq ans tout au plus, avec des courbes là où il fallait. Mais ce qui l'attirait vraiment, c'était son sourire, immense et doux, avec juste une pointe coquine. Bon sang, qu'il aimait les femmes au sourire coquin !
– Ouais. C'est mon anniversaire aujourd'hui, lui avoua-t-il, toujours absorbé par ses lèvres.
– Vraiment ? (Elle haussa un sourcil.) Et dire que j'ai oublié votre cadeau.
Mark était à deux doigts de penser qu'elle flirtait avec lui. Mais ils venaient à peine de se rencontrer, et il était assez prudent pour ne pas se laisser charmer par toutes les belles femmes qu'il croisait. En plus, pour ce qu'il en savait, ce pouvait tout aussi bien être un coup monté par Vann et Jace pour l’inciter à rester.
Ce ne serait pas la première fois qu'ils lui feraient ce genre de plan.
– Vous êtes sûre de ne pas avoir besoin d'aide ?
Il était peut-être terriblement méfiant, mais il était un gentleman avant tout.
– Certaine. (Elle le dévisagea un peu trop longtemps, avant de retourner à sa voiture.) Je vérifiais juste mon niveau d'huile. Pourquoi vous n'aimez pas les anniversaires ?
– Pourquoi ça vous intéresse ?
– Je suis une fille curieuse, rétorqua-t-elle. Vous êtes un ancien militaire ?
Les poils dressés, Mark croisa les bras. Plusieurs journalistes avaient fait la route jusqu'à Ortega, en Californie, après le suicide de Jon, la plupart d'entre eux en quête du prochain scoop inédit et indécent pour pouvoir vendre leur histoire. Mark avait refusé de s'entretenir avec eux. Il n'avait pas l'intention de commencer maintenant, et ce même si ladite journaliste était attirante.
– Est-ce que c'est important ?
Geneva désigna l'un des tatouages sur son biceps droit : un aigle portant un trident, avec une ancre et un pistolet devant.
– Marine ?
Il ne répondit pas.
– D'accord. (Geneva lui adressa un clin d'œil avant de jeter son chiffon de côté et de poser les mains sur ses hanches.) Je ne serais sûrement pas prête non plus à leur prêter allégeance après tout ce qu'ils ont fait.
À la fois offensé et plus intrigué qu'il n'aurait voulu l'admettre, Mark recula et secoua la tête.
– Je vous conseille de me dire ce que vous êtes vraiment venue faire ici avant que je vous expulse de cet endroit, Mlle Rios. S'il s'agit de votre vrai nom.
– Oui, c'est mon vrai nom. Vous prendriez ce genre de nom pour pseudonyme ? (Elle lui adressa un regard pince-sans-rire en croisant les bras, remontant ses seins sous le décolleté de son débardeur.) Je suis venue voir si vous me laisseriez vous interviewer.
Bingo. Il décida de faire l'imbécile pour voir jusqu'où elle était prête à aller.
– À quel sujet ?
– Je suis journaliste au National Tribune. Je couvre la récente épidémie de suicides chez les Marines. Vous savez, ces types démobilisés qui rentrent chez eux, puis se foutent en l'air sans raison apparente. (Mark crut percevoir une pointe de tristesse derrière ses jolis yeux noisette.) J'ai pensé qu'étant donné que vous connaissiez personnellement les deux dernières victimes, vous seriez peut-être en mesure de me donner votre sentiment sur la raison pour laquelle ils se sont tués.
Jurant à mi-voix, Mark tourna les talons. Dire qu'il connaissait les deux dernières victimes était un euphémisme. Ils faisaient presque partie de sa famille. Ils avaient servi dans l'unité de Mark à Kaboul, et chaque jour son âme le faisait souffrir à l'idée qu'ils ne soient plus de ce monde. La guerre rapprochait les hommes, et créait des liens indestructibles. La dernière chose qu'il souhaitait, c'était de déshonorer la mémoire de ses défunts camarades en déversant ses tripes dans un torchon à scandales. Surtout qu'il ne cherchait qu'à engranger plus d'argent avec un gros titre.
– Pas d'interviews.
– Mais ils étaient bien vos employés, n'est-ce pas ? poursuivit Geneva, enregistreur digital à la main, en suivant Mark alors qu'il se dirigeait vers l'entrée du restaurant.
Y retourner n'était pas la meilleure solution, mais c'était mieux que de rester dehors à subir l’interrogatoire de la jeune femme. Il ne lui répondit pas.
– Ne vous inquiétez pas, dit-elle. Je n'allumerai pas ce truc sans que vous ne m'en donniez la permission.
– Quelle partie vous n'avez pas saisie dans « Pas d’interviews » ? gronda Mark d'un ton acerbe. Laissez-moi tranquille, Mlle Rios.
Pour la seconde fois de la journée, Mark rompit avec les bonnes manières que sa mère lui avait inculquées en matière de politesse, et s'éloigna sans lui dire au revoir.
CHAPITRE TROIS
– J e vérifiais juste mon niveau d'huile, marmonna Geneva près d'une heure plus tard.
S'il avait été physiquement possible de se botter le cul soi-même, elle aurait tenté le coup. Mais qu'est-ce qui lui avait pris de bidouiller les fils de son moteur, juste pour pousser un interviewé à lui parler ? Cela allait à l'encontre de son éthique journalistique, et ce n'était pas du tout son genre.
Son patron avait mine de rien fait germer cette idée lors de leur dernière conversation, avant qu'elle ne quitte la ville. Il lui avait suggéré qu'il ne s'agirait pas vraiment d'une interview, mais de recherches. Mais malgré tout, cela ne plaisait pas à Geneva. Il était vrai que Mark Rogers avait refusé toute interview depuis sa mauvaise expérience avec la presse, après sa démobilisation ; aux grands maux les grands remèdes, disait-on.
Mais Geneva n'était pas à ce point désespérée.
Et elle n'avait pas non plus prévu de le devenir.
Environ trente secondes après avoir suivi le conseil mal avisé de son patron, elle avait changé d'avis et tenté de réparer les dégâts qu'elle venait de causer à son moteur. Mais à ce moment-là, Mark était arrivé dans son dos, et elle avait dû claquer le capot pour cacher les preuves de sa stupidité. Le seul problème, c'était qu'à présent elle était incapable de se souvenir comment tout remettre à sa place. C’était bien fait pour elle. Cela lui apprendrait à abandonner son éthique.
Les bons journalistes n'avaient pas besoin de truander pour obtenir leur sujet.
Le soleil lui tapait dans le dos, et elle avait l'impression d'être plus desséchée que les plaines arides qu'elle avait traversées pour venir dans ce petit trou perdu. Son débardeur blanc collait à sa peau humide, et elle avait l'impression d'être totalement couverte de traces de graisse et de poussière. Et elle avait fini par remonter ses cheveux, qui lui arrivaient juste au-dessous des épaules et avaient tendance à friser, en queue de cheval. Au diable la mode. Quand les choses se compliquaient, et c'était toujours le cas avec elle, elle baissait la tête et fonçait.
Au moins, aujourd'hui, elle avait enfilé des vêtements confortables pour faire la route, et elle portait un short en jean au lieu de son habituelle tenue de travail, constituée d'un chemisier blanc bien repassé et d'un pantalon de tailleur noir. Tout ce tissu, ç'aurait été un vrai massacre.
En parlant de massacre…
C'était une bonne chose que son patron soit actuellement assis dans son bureau, à plus de trois cents kilomètres au nord. Sinon, elle serait entrée en trombe dans son luxueux bureau avec vue sur Lombard Street, et lui aurait expliqué sa façon de penser. Il lui avait juré que débrancher quelques câbles et les rebrancher ensuite serait un jeu d'enfant, mais ce maudit SUV refusait toujours de démarrer.
Apparemment, la fausse panne s'était transformée en vraie galère.
Frustrée, elle claqua de nouveau le capot avant de jeter un œil autour d'elle. Le parking était désert. La plupart des invités étaient partis, et honnêtement, elle ne pouvait pas leur en vouloir. Si elle avait fait tout ce chemin pour participer à une fête donnée en l'honneur du Major Grognon et qu'il s'était comporté de cette manière à son arrivée, elle aussi aurait fichu le camp.
Elle sortit une nouvelle fois son portable, et jeta un regard noir à l'écran. Elle n'avait toujours qu'une seule barre, et l'indicateur de charge clignotait en rouge. Parfait. Jusqu'à présent, ce voyage n'avait été qu'un immense fiasco. Elle aussi avait fondé de grands espoirs sur cet article. Elle avait espéré faire la lumière sur ce qu'elle considérait comme une immense épidémie au sein de l'armée : le manque de soutien à l'égard des militaires démobilisés, qui développaient souvent des problèmes de santé mentale à leur retour à cause du temps passé au combat. Il était peut-être trop tard pour aider Jaime, son pauvre frère, mais si elle pouvait empêcher ne serait-ce qu'un seul autre militaire de mettre fin à ses jours, alors cela vaudrait le coup.
En soupirant, elle se dirigea vers l'entrée du restaurant. Elle n'avait pas d'autre choix que de supplier qu'on la laisse passer un coup de fil. Peut-être qu'avec un peu de chance ils serviraient encore des rootbeer floats ¹, annoncés comme la spécialité du jour.
Il faisait frais à l'intérieur du restaurant, et pour sa peau brûlée par le soleil, ce fut comme le paradis sur terre ; Geneva s’avança lentement vers le comptoir désert. Une petite femme se tenait derrière, dos au restaurant. Elle avait de longs cheveux foncés noués en tresse jusqu'à la taille, et portait un t-shirt rose vif, où apparaissait dans le dos le slogan de la boutique, «Le goût de l'exploration !».
Geneva se glissa sur un tabouret et s'éclaircit la gorge.
– Excusez-moi ?
– Oh !
La femme pivota vers elle et sourit, l'air légèrement surpris. Elle était magnifique avec ses yeux en forme d'amande et sa peau couleur moka. C'était la même couleur de peau que M. Mauvaise Humeur. Comme n'importe quel bon journaliste, Geneva avait fait des recherches sur Mark avant de venir à Ortega. Cela devait être la sœur du gars. Elle lui rendit son sourire, et plissa les yeux. Elle avait peut-être trouvé une autre manière d'obtenir des informations.
– Désolée. Je ne vous avais pas entendue entrer, se justifia la femme. Bienvenue chez Scoops. Comment puis-je vous aider ?
– J'aimerais un peu d'eau, s'il vous plaît, et peut-être l'un de ces rootbeer floats s'il vous en reste. (Geneva lui sourit avant de faire un signe de tête en direction de l'étiquette en forme de glace sur laquelle figurait le nom de la femme.) Leila. C'est un joli nom.
Une alliance scintilla sur la main gauche de Leila quand elle la passa sur son front.
– Merci. C'était le prénom de ma grand-mère. Et je suis navrée, mais nous sommes à court de rootbeer. Nous avons eu pas mal de monde tout à l'heure.
Son sourire vacilla légèrement, et elle fit un pas de côté pour lui montrer un gâteau d'anniversaire à moitié mangé sur l'étagère derrière elle.
– C'était une fête privée.
– Oh, d'accord, répondit Geneva. Je crois avoir rencontré l'invité d'honneur sur le parking.
Leila ricana.
– Mark ? Toutes mes condoléances. (Elle désigna le dessert d'un geste du menton.) Que diriez-vous d'un morceau de gâteau d'anniversaire, alors ?
– Avec plaisir.
Leila coupa à Geneva une généreuse part du gâteau au chocolat à trois étages, et la déposa devant elle, avec un verre d'eau glacée.
– Je suis ravie que quelqu'un apprécie mon dur labeur. Dieu sait que ce n'est pas le cas de mon frère.
– Ouais. Il avait l'air plutôt contrarié à ce sujet.
Geneva prit une bouchée du succulent dessert, et manqua de mourir de plaisir. Le chocolat puissant fondait dans sa bouche, et la légère amertume du gâteau au cacao s'équilibrait parfaitement avec le glaçage sucré.
– C'est fantastique !
– Merci. (Leila essuya le bar à côté de Geneva.) C'est une vieille recette de famille.
– Vous êtes originaire d'Ortega ?
– Eh bien, mon frère et moi sommes nés ici, mais notre mère vient de Samoa.
– Intéressant. Votre père aussi est samoan ?
– Non. Américain.
Son ton brusque coupait court à toute question sur le sujet.
Bon d'accord, OK. Des problèmes liés au père.
Geneva mangea encore un peu de gâteau avant de faire une nouvelle tentative.
– Wouah. Je n'avais jamais rencontré d'insulaires avant, mis à part quelques Hawaïens.
Leila se mit à rire.
– Ouais. Tout le monde pense qu'on est Afro-Américains, ou latinos, ou même Chinois. Personne n'imagine qu'on vienne d'une île du Pacifique.
– Eh bien, je suis pour la diversité. (Geneva fit passer ses boucles rousses foncées par-dessus son épaule avant de sourire.) Moi, je suis mexicaine et irlandaise.
– Sympa.
Leila termina d'essuyer le comptoir, puis se servit à son tour une part de gâteau, avant de prendre place à côté de Geneva. L'endroit était complètement désert, à l'exception d'une table en terrasse. Geneva ne parvenait pas à distinguer leurs visages à contrejour sous le soleil de l'après-midi, seulement leurs silhouettes.
Leila engloutit la moitié de son gâteau en quelques bouchées, puis but un peu d'eau.
– Alors, qu'est-ce qui vous amène à Ortega ? Vous vivez dans le coin, ou vous êtes là en visite ?
– En fait, je vis dans la région de San Francisco. Je suis venue pour le boulot, mais ma voiture est tombée en panne sur votre parking, et mon téléphone est mort. J'espérais pouvoir vous emprunter le vôtre.
– Sans problème.
Leila termina le restant de son gâteau, puis emmena son assiette derrière le comptoir, avant de lui tendre le téléphone sans fil du restaurant.
Geneva termina son assiette et son verre tandis que Leila commençait à ôter les décorations de la fête de son frère. Le restaurant était sympa, avec sa déco légèrement rétro et ses surfaces parfaitement propres. Une mouette descendit en piqué jusque sur la balustrade menant à la terrasse, et son cri solitaire rappela à Geneva la dernière fois qu'elle et son frère étaient allés à la plage. Jaime venait juste de rentrer de sa dernière mission en Afghanistan, et il avait terminé son débrief au quartier général de l'Armée à Arlington, en Virginie. Le temps était au beau fixe ce jour-là aussi, avec un ciel bleu et une douce brise tiède. Deux mois plus tard, Jaime était mort.
– Je suis surprise que Mark ne vous ait pas aidée, dit Leila, sortant Geneva de sa rêverie avant que la boule douloureuse qu'elle avait dans la gorge ne l’étouffe.
La femme se tenait en équilibre précaire sur une chaise pour attraper des banderoles scotchées au plafond. Geneva se sentit obligée de se précipiter pour lui tenir la chaise.
– Il a un faible pour les demoiselles en détresse.
– Il ne s'est pas vraiment montré amical. Plutôt glacial, répondit Geneva, en levant les yeux vers Leila tandis qu'elle tenait la chaise immobile. Surtout quand il a découvert quel était mon métier.
Leila tira sur une boule de papier crépon et la jeta au sol.
– C'est quoi, votre métier ?
– Je suis journaliste. Pour le National Tribune.
Leila ricana.
– Oh. Alors en fait, je ne suis pas surprise que mon frère ait refusé de vous parler. Il n'est pas tellement fan des médias ces derniers temps. Il ne l'a jamais été. Il pense que ce sont tous des menteurs. Le fait qu'ils aient rodé comme des vautours autour d'un accident terrible n'arrange rien. (Leila grimaça.) Désolée. Mauvais choix de mots. Je suppose que vous êtes aussi là à cause des récents décès.
– Les suicides ? Oui, c'est exact. Mais c'est un peu dommage de faire des généralités. Tous les journalistes ne sont pas des menteurs. La plupart d'entre nous souscrivent au Code de déontologie journalistique.
Geneva prit un sac poubelle sur le comptoir et y fourra les décorations en crépon. Même si ce n'était pas le cas de son patron, c'était vrai, en quelque sorte. Geneva n'était pas faite du même bois. Sa cause était juste.
– Votre frère ne me connaît même pas.
– Oh, ne le prenez pas personnellement. Il ne s'agit pas de vous. (Leila redescendit, déplaça la chaise de quelques mètres sur la gauche, puis grimpa de nouveau pour attraper d'autres décorations.) Pour Mark, c'est à cause de ce qui s'est passé dans notre enfance.
Intérieurement, Geneva leva le poing en signe de victoire. Elle savait bien qu'il y avait un rapport avec son père.
– Qu'est-ce qui s'est passé ?
– Disons que notre père était un parfait menteur, expliqua Leila. Il était incapable de dire la vérité sur quoi que ce soit. Alors maintenant, Mark s'attend constamment à ce genre de choses dans ses rapports aux autres.
– Ça doit être horrible de vivre comme ça, répondit Geneva, qui sentait qu'il y avait autre chose derrière.
Ce Mark avait l'air d'être sacrément perturbé. Et dire que c'était elle que les gens traitaient de cynique. Elle ricana.
– Je parie qu'une telle attitude a dû faire des remous au fil des années.
– Vous n'avez pas idée, répondit Leila en plissant le nez. Si vous voulez parler à mon frère, sachez une chose : il juge le monde, et tous ceux qui s'y trouvent, à l'aune de sa propre échelle de valeurs très élevée, et personne ne fait jamais le poids. On dirait presque que ça lui plaît d’être perpétuellement déçu, et seul.
– Comme c'est triste, commenta Geneva.
– Qu'est-ce qui est triste ? s'enquit une voix profonde dans l'ombre.
Geneva se tourna, et vit les gens de la terrasse revenir dans le restaurant ; l'un d'entre eux était Mark, dans toute sa beauté virile, à demi dénudé. Il l'observait de ses magnifiques yeux gris-vert, ses bras musclés croisés sur sa poitrine dure comme de la pierre. En dépit de l'opinion que Geneva avait de lui, un fourmillement chaud démarra au creux de son ventre. Elle n'avait jamais trouvé séduisants les hommes au crâne rasé, mais ce type lui faisait sérieusement reconsidérer ses goûts.
Ça n'aide pas, ma fille. Pas du tout.
Troublée, elle tritura le sac poubelle, ne sachant pas quoi faire de ses mains. Mark continua de la fixer, et elle eut le sentiment étrange que ses yeux profonds pouvaient voir au travers de son âme. Finalement, elle cessa de faire semblant d’être occupée et repartit en direction du comptoir pour échapper à son regard inquisiteur.
– Je, euh, je dois passer un appel.
Le coin de la lèvre de Mark remonta rapidement en un rictus qui disait « mais bien sûr ».
– Elle est en train de m'aider pour les décorations.
Leila descendit de sa chaise et se planta face à son frère, qui la dépassait largement et qui devait faire au bas mot soixante-dix kilos de plus qu'elle. Geneva ne put s'empêcher d'admirer le cran de cette femme.
– Tu te souviens ? (Leila planta ses mains sur ses hanches et le regarda de travers.) Ces décorations que je me suis donné un mal de chien à installer pour toi.
– Écoute, LeLi, commença Mark sur un ton conciliant qui contrastait avec sa position défensive. Je suis désolé pour la fête. Mais tu sais ce que je ressens…
– Ce que je sais, c'est que tu t'es comporté comme un imbécile pourri gâté et prétentieux.
Leila lui planta son doigt dans la poitrine pour accentuer son propos, ne reculant pas d'un pouce. Geneva réprima un sourire. C'était David qui engueulait Goliath. Elle appréciait Leila de plus en plus à chaque seconde qui passait. Sa relation avec Mark lui faisait penser à celle qu'elle avait avec Jaime, avant…
Une pointe de tristesse douloureuse serra la poitrine de Geneva, et elle ravala difficilement ses larmes. Quatre mois s'étaient écoulés, et la douleur était toujours aussi cuisante que le jour où la patrouille routière s'était présentée à sa porte pour lui annoncer la terrible nouvelle. De temps en temps, la nuit, quand elle fermait les yeux, Geneva revoyait la pitié dans les yeux de l'officier, sentait la légère odeur de poisson cru qui venait du marché ouvert à quelques blocs de son appartement, alors qu'ils se tenaient sur son porche étroit, prononçant les paroles qui avaient changé sa vie pour toujours.
Madame, je suis désolé de vous informer que votre frère, Jaime Rios, s'est suicidé…
Geneva secoua la tête pour chasser ces pensées, et fit de son mieux pour se concentrer sur le présent. Ce n'était pas le moment de ressasser ce qui s'était passé. À présent, il était temps d'obtenir l’article dont elle avait besoin pour percer dans le journalisme au niveau mondial, et exposer au grand jour les manquements de l'armée envers son frère et tant d'autres.
Elle avait déjà laissé tomber Jaime une fois. Elle ne recommencerait pas.
Leila tirait toujours à boulets rouges sur Mark, en dépit de son air renfrogné.
– … et après que maman se soit donné autant de mal pour te préparer ton gâteau préféré, en plus. Ne me ressors pas tes histoires de confiance, petit frère. Bon sang, il est vraiment temps que tu tournes la page sur tout ça.
Geneva se mordit les lèvres pour s'empêcher d'éclater de rire, et croisa le regard de Mark qui haussa un sourcil. Prends ça, Major Grognon.
– C'est grâce à des règles strictes que ce monde continue de tourner, dit-il à sa sœur, avant de se tourner vers Geneva. Pourrais-je vous parler dehors un moment, s'il vous plaît ?
CHAPITRE QUATRE
– B on sang, mais qu'est-ce que vous faites encore ici ?
Mark ramena Geneva sur le parking, la tenant fermement par le bras tout du long.
– Je vous ai dit que je devais passer un coup de fil. (Elle tenta de se libérer de sa prise, et lui adressa un regard exaspéré quand elle échoua.) Ensuite j'ai mangé une part de gâteau, et j'ai aidé votre sœur à ranger. Pourquoi ?
– Hé, Aleki, lui cria Leila depuis le seuil de la porte. Sois gentil. Elle est cool.
Mark fit au revoir de la main à sa sœur, et conduisit Geneva vers l'endroit où son SUV était garé, seul, dans un coin du parking.
– Vous partez.
– Ça va être difficile, vu que ma voiture ne démarre pas.
Elle tenta une nouvelle fois de s'écarter de lui, et il la laissa faire. Geneva croisa les bras, ce qui ne fit que mettre une fois encore en valeur ses seins magnifiques. Mark fit de son mieux pour ne pas regarder, mais c’était extrêmement difficile.
– Je n'avais plus de batterie alors je suis rentrée pour utiliser le téléphone. Faites-moi un procès. Et je pensais que vous vous appeliez Mark.
– Aleki est mon second prénom.
Mâchoire contractée, il tenta de la regarder de haut. Sauf qu'elle n'avait pas plus l'intention de se laisser faire que sa sœur juste avant. Apparemment, il perdait son côté intimidant. Certes, il n'avait jamais été très doué pour ça, surtout avec les femmes. Mais plus vite il se débarrasserait de Geneva Rios, plus vite il pourrait se rendre au tribunal, et mettre à exécution son plan pour le reste de la journée. Il soupira, et désigna la voiture d'un geste du menton.
– Ouvrez le capot.
Geneva le dévisagea un moment avant de faire le tour jusqu'au côté conducteur et de faire ce qu'il lui demandait, en jurant à mi-voix tout du long. Évidemment, tout le dispositif d'allumage était en bazar. Mark n'avait pas le talent de Jace en matière de mécanique, mais s'y connaissait suffisamment pour pouvoir le réparer. Toujours pieds nus, torse nu et vêtu de son short de bain, il se pencha sur le moteur et se mit au travail. Étant donné son métier, il pensait la jeune femme tout à fait capable d’avoir fait ces dégâts elle-même, juste pour le pousser à lui parler.
– Ces têtes d'allumages peuvent être un vrai casse-tête, dit-il.
– Vous m'en direz tant.
Le ton mécontent de Geneva était teinté de fatigue et soudain, Mark ressentit une chose à laquelle il n'était pas préparé la concernant. De la sympathie. Il fit de son mieux pour repousser cette émotion indésirable, mais si elle ne cessait de bouillonner en lui.
– En plus, je ne connais pas de mécano dans le coin, soupira-t-elle.
– Il y a un atelier à un peu plus d'un kilomètre d'ici. Chez Burrell. Mon pote Jace y travaille à temps partiel. Vous voulez que je l'appelle pour qu'il jette un œil ?
Mark posa les mains sur ses hanches et plissa les yeux dans le soleil de la fin d'après-midi. Il ne faisait toujours pas confiance à Geneva. Après tout, elle travaillait dans les médias, et il avait suffisamment eu affaire à eux ces derniers temps pour toute une vie. En plus, la dernière chose dont il avait besoin, c'était qu'une fouineuse vienne contrecarrer ses plans pour sa propre enquête sur les décès récents chez les Marines. La plupart des journalistes qu'il connaissait étaient aussi discrets que des ogives nucléaires. Mais il avait aussi un grand sens de l'honneur, qui l'empêchait de la laisser dans le pétrin sans intervenir. Si Leila ou sa mère étaient dans la même situation, il serait reconnaissant qu'un bon samaritain les aide.
– Je crois pouvoir vous les réparer. Mais ça ne serait pas une mauvaise idée d'aller faire un contrôle chez Burrell avant de rentrer chez vous.
– Chez moi ?
Geneva se tenait à quelques mètres de lui, la main au-dessus des yeux pour les protéger du soleil. Elle semblait observer le moindre de ses mouvements. Mark sentit un étrange picotement se répandre sur sa peau, comme si le regard de la jeune femme était une caresse physique. Elle hocha brièvement la tête.
– Merci. Mais je ne rentrerai pas chez moi avant d'avoir obtenu ce que je suis venue chercher.
Mark se renfrogna et repoussa son étrange attirance pour cette femme agaçante. Certes, elle était sexy, à la manière d'Eva Mendes. Mais il refusait d’envisager quoi que ce soit. Pas maintenant, et pas avec elle. C'était une journaliste. Il ne parlait pas aux journalistes. Et peu importait qu’elle soit belle à croquer. Bon sang, est-ce que son short était peint sur elle, ou quoi ? Il embrassait la moindre de ses courbes et moulait son joli derrière comme ses doigts le démangeaient de le faire.
Avec un soupir, Mark se détourna vers le véhicule.
Cela faisait trop longtemps qu'il ne s'était pas envoyé en l'air. Ce devait être ça.
Il bidouilla encore un peu les câbles d'allumage.
En plus, entre son entreprise de formation en sécurité et le fait d’aider sa mère et sa sœur avec le restaurant, Mark avait suffisamment à faire. Et de toute façon, toutes ses relations récentes s'étaient terminées de la même manière. La plupart des femmes qu'il avait fréquentées depuis qu'il avait quitté la Marine lui avaient toutes reproché d’être trop exigeant, d’avoir des attentes trop élevées, et de chercher une sainte, pas une petite amie.
Même si Mark n’aimait pas se l'avouer, Leila avait raison. Effectivement, il avait des problèmes de confiance. Et étant donné le travail de Geneva, et son insistance pour obtenir une interview de lui, cela ne risquait pas de s'arranger de sitôt. Il se renfrogna et tripatouilla quelques câbles avant de se redresser.
– Essayez de la démarrer.
– Vraiment ? Vous croyez l'avoir réparée aussi vite ?
Geneva lui adressa un regard sceptique, mais se glissa malgré tout derrière le volant. Mark recula alors qu'elle mettait le moteur en route. Il démarra au quart de tour. Geneva se pencha par la portière ouverte et lui offrit un petit sourire contraint. Pour une raison qu'il ne s'expliqua pas, son après-midi s'illumina soudain.
– Merci.
– Pas de souci. (Mark referma le capot, puis s'essuya les mains sur son short en néoprène.) C'était facile. Quelques câbles croisés. Mais comme je vous l'ai dit, il vaut mieux la faire réviser avant de quitter Ortega.
Geneva sortit du véhicule une nouvelle fois et se rapprocha de lui, alors que le moteur tournait toujours. Elle était si proche que Mark put capter une bouffée de son parfum dans la brise de l'après-midi – fleur d'oranger et clous de girofle sur une peau de femme bronzée. Le vent de mer agita des mèches de cheveux rebelles autour de son visage, lui donnant l'air plus doux et plus jeune que la journaliste incisive et dure à cuire pour laquelle elle voulait passer.
– Vous êtes sûr de ne pas vouloir changer d'avis et me laisser vous interviewer ? s'enquit-elle, plissant les yeux. Je suis au moins aussi têtue que vous, vous savez. Il faut que quelqu'un raconte cette histoire. L'armée américaine a laissé tomber ces types.
– Eh bien au moins c'est un angle différent de celui que les autres journalistes me rabâchent.
Tout ce qui semblait les intéresser, c’était d'exploiter les familles et le passé de ces gars. D'étaler leur douleur et leurs souffrances partout en première page. Mais bien sûr, ils avaient tous été sincères quant à leur motivation première : vendre un max de journaux.
Mais il y avait une pointe de fragilité dans le ton de Geneva. Ce sujet semblait avoir quelque chose de personnel pour elle, ce qui rendait toute cette histoire encore plus inquiétante.
– Pourquoi est-ce que c'est tellement important pour vous ?
Elle lui jeta un regard sérieux et l'espace de quelques secondes, l’étincelle sombre refit son apparition dans ses yeux.
– C'est mon côté patriote, dit-elle.
– D'accord.
Mark ressentit soudain un mélange d'intérêt et de crainte. Sous la surface, il ressentait une douleur profonde chez Geneva, qu'elle semblait tenter de dissimuler sous une épaisse couche de pessimisme et de susceptibilité. Malgré tout, il n'était pas sûr de pouvoir lui
