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Shin Sekai - Tome 2: Alliances surnaturelles
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Shin Sekai - Tome 2: Alliances surnaturelles
Livre électronique222 pages4 heuresShin Sekai

Shin Sekai - Tome 2: Alliances surnaturelles

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À propos de ce livre électronique

Le meurtre de Jess a profondément bouleversé Emma, éveillant en elle un désir de vengeance implacable contre le vampire Seito, auteur de ce crime. Après les funérailles émouvantes de son amie, Emma est résolue à utiliser le vieux vampire Haïto pour atteindre son but, même si cela exige d’importants sacrifices. Sa détermination sera mise à rude épreuve ; jusqu’où sera-t-elle prête à aller pour arriver à ses fins ?

 À PROPOS DE L'AUTEUR 

Nicolas Bordage apprécie la littérature comme moyen d’évasion. Il a perfectionné ses compétences d’écriture en participant à des forums de jeux de rôle en ligne, où les auteurs faisaient interagir leurs personnages avec le public. Haïto est inspiré d’un héros de manga. En le découvrant, Nicolas a enfin trouvé une idée originale, donnant ainsi naissance à la saga "Shin Sekai".
LangueFrançais
ÉditeurLe Lys Bleu Éditions
Date de sortie5 mars 2024
ISBN9791042221683
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    Aperçu du livre

    Shin Sekai - Tome 2 - Nicolas Bordage

    Chapitre 1

    Haïto m’observait avec son regard brillant, mais toujours aussi vide. Je savais qu’il serait compliqué de le faire plier, mais j’étais certaine que ma détermination serait supérieure à la sienne. Et surtout, j’avais largement de quoi faire pencher la balance de mon côté, même si ça signifiait mettre ma vie en jeu. De toute façon, je devais abandonner ma part d’humanité pour devenir vampire donc ça revenait presque au même pour moi. J’étais prête à tout pour arriver à mes fins.

    J’étais entrée brutalement dans ce monde qui m’avait tant fait fantasmer et je ne comptais pas en sortir aussi facilement. Bien sûr, la réalité ne ressemblait en rien à ce que j’avais pu imaginer, mais, au moins, je ne pensais plus qu’il était inintéressant et dépourvu de chose sortant de l’ordinaire. Des vampires… je ne comptais plus les fois où j’en avais rêvé et voilà qu’ils venaient de bouleverser ma vie. Je venais à peine de découvrir leur existence qu’ils m’arrachaient, déjà, l’une des choses les plus chères à mon cœur.

    Lorsqu’on regarde un film ou qu’on lit un livre sur eux, il est facile de tomber sous leur charme, de les apprécier ou même de les trouver fascinants. Mais ce qu’il ne faut pas oublier c’est qu’ils sont, avant tout, des tueurs d’humains. Nous ne sommes que du gibier pour eux. Je venais de l’apprendre à mes dépens, moi qui reconnaissais aisément faire partie des gens capables de leur vouer un culte à l’époque où je pensais, encore, qu’ils n’étaient que fiction. Pourtant, après avoir rencontré Seito, je ne ressentais plus que de la haine et un désir de vengeance inébranlable à leur égard.

    L’indescriptible douleur, qui me faisait hurler intérieurement, avait été provoquée par cet ignoble immortel et tout ça s’était ancré en moi de façon irréversible. Ma seule chance d’assouvir cette vengeance était de devenir comme lui et, pour ça, seul Haïto pouvait m’aider.

    Encore une fois, il s’était terré dans le mutisme. Le temps, qui s’écoulait, n’avait pas la même signification pour nous deux et j’avais tendance à perdre patience bien plus vite que lui. Pourquoi avait-il besoin de réfléchir autant ? La résolution de ce problème était pourtant simple, il n’y avait que deux solutions possibles. Cependant, une chose, qu’il venait de dire, avait fini par m’interpeller. Il n’avait laissé le choix à personne d’autre que moi ? Avait-il réellement passé plus de six cents ans sans nouer de liens avec qui que ce soit ? Était-ce cela qui le faisait hésiter ? Je commençais à penser qu’il éprouvait des choses pour Jess et moi et qu’il ne le comprenait pas encore.

    J’avais pointé et appuyé du côté où un être humain était censé avoir un cœur. Son regard avait repris vie et il l’avait d’abord dirigé vers le mien avant de regarder Jess. Voyant qu’il ne répondait pas, j’avais décidé d’aller un peu plus loin dans ma démarche.

    Pour la première fois, depuis que je le côtoyais, je le sentais troublé et perdu face à quelque chose qu’il ne connaissait pas. J’avais un mal fou à admettre qu’avant nous, il n’avait jamais ressenti ce genre d’émotion pour qui que ce soit. Comment un être aussi vieux avait-il bien pu rester sain d’esprit en menant une existence pareille ? Quel genre d’éducation et entraînement avait-il bien pu subir pour en arriver là ? Au fond, sur le moment, je ne souhaitais pas de réponse, mais juste un moyen de mettre toutes les chances de mon côté. L’opportunité de semer le trouble dans son esprit était trop belle pour que je la laisse filer.

    Encore une fois, il se cachait derrière sa fonction pour ne pas donner d’importance à ses sentiments. Je ne doutais pas une seconde qu’il veuille faire son devoir, mais, pour moi, ce n’était pas l’unique raison qui le poussait à vouloir stopper son ancien maître.

    Je savais que ce ne serait pas simple d’atteindre psychologiquement une personne formatée comme il l’avait été depuis son plus jeune âge. Il n’avait rien connu d’autre que sa fonction de tueur, froid et implacable pendant des centaines d’années. Il me faisait davantage penser à un robot qu’à un être vivant capable de raisonner et faire des choix. Je devais aborder des sujets assez désagréables pour arriver à mes fins, mais je n’avais plus trop le choix.

    Je me retrouvais dans une impasse. Il avait raison, je ne savais presque rien d’eux, même si j’affirmais le contraire. J’avais très peu de choses auxquelles me raccrocher pour l’influencer et l’amener où j’avais envie. Bien sûr, il me restait la carte de la menace de dévoiler l’existence des vampires au monde, mais je préférais ne pas en arriver là pour le moment.

    Une brise glaciale me rappela que je n’avais presque rien sur le dos et qu’il faisait une température hivernale.

    S’occuper des corps ? Avait-il l’intention de faire disparaître celui de Jess aussi ? Sur l’instant, je m’étais juré que, vivante, je ne le permettrais jamais.

    J’avais cru percevoir un soupir s’échapper de sa bouche. Je doutais qu’il ait envie de m’affronter sur un autre sujet, aussi sensible, et j’avais donc bon espoir qu’il m’entendrait sur celui-ci.

    Raté, il allait m’emmerder sur ce point également. La colère, qui ne m’avait pas quittée depuis la mort de mon amie, prenait de plus en plus de place en moi et n’allait pas tarder à me faire exploser.

    Je ne sais pas trop ce qui l’avait poussé à m’écouter et ne plus opposer de résistance, mais, sans un bruit, il avait pris Jess dans ses bras avant de me suivre vers les chambres du motel. Qu’une humaine, aussi insignifiante que moi, puisse donner des ordres à un vampire tel que lui avait quelque chose de surréaliste.

    Nous avions dû forcer une autre porte étant donné que la n° 13 n’était plus utilisable à cause du trou béant en plein milieu d’un mur.

    Une fois au chaud, dans la n° 15, je reprenais peu à peu mes esprits et commençais à analyser un peu mieux la situation.

    Je comprenais que ces pauvres gens faisaient, eux aussi, partie des dommages collatéraux du projet de Seito. Comment pouvait-on avoir si peu d’estime pour la vie des autres ?

    Toujours dans le silence, il quitta la pièce, me laissant seule avec Jess, qu’il avait déposée sur le lit. Je l’observais, assise sur le bord, et je m’étais mise à caresser délicatement son visage. Il était dur et glacial et ça n’avait plus rien à voir avec la soif. Sans m’en rendre compte, mes larmes s’étaient mises à couler. J’en voulais au monde entier qu’on me l’ait enlevée si tôt. J’avais tellement de choses à lui demander et à vivre avec elle. Et, à présent, j’aurais toujours ce regret de savoir si ce que je ressentais pour elle était réel ou non et si j’aurais pu l’assumer un jour.

    Mes réflexions m’avaient amenée à penser à ce qu’Haïto m’avait dit. Est-ce que la colère provoquée par la douleur ne me faisait pas prendre de décision stupide ? Je n’avais pas imaginé, une seule seconde, ce que je devrais abandonner si jamais je devenais vampire pour traquer Seito. Thomas, Vicky, mes parents, ma vie, finalement si confortable. Étais-je vraiment prête à laisser tout ça derrière moi ? La force de ma détermination, à ce moment-là, m’aurait fait répondre oui à cette question. Mais il restait quelque chose d’important à déterminer : est-ce que je serais réellement capable, un jour, de venger Jess ? Haïto, lui-même, n’en semblait pas capable, mais je restais persuadée qu’avec de l’aide et en unissant nos forces, tout était possible. Surtout que je commençais à avoir l’intime conviction que je n’avais découvert que la partie émergée de l’iceberg.

    Au bout d’un temps, que j’avais jugé relativement court vu ce qu’il avait à faire, Haïto revint dans ma chambre d’emprunt. J’avais senti tout de suite que notre bras de fer ne faisait que commencer. J’avais pris soin de ne pas lui demander comment il se débarrassait des corps et j’entendais bien continuer dans cette voie.

    Il s’était arrêté après avoir passé le pas de la porte, comme s’il attendait que je lui dise quoi faire. Je m’étais levée pour lui faire face à nouveau, mais le lit, où reposait Jess, nous séparait.

    Je n’avais pas forcément prévu qu’il cède si rapidement sur ce point. Le problème étant que je n’avais aucune idée de l’endroit où nous pourrions faire ça. Jess m’avait trop peu parlé de sa vraie vie et je ne savais pas si elle affectionnait un lieu en particulier. Je savais juste qu’elle avait dû visiter tous les continents du globe, mais ça ne m’aidait pas plus que ça. Sur le moment, la seule idée qui m’était venue était de la faire reposer dans un endroit pour lequel j’avais une affection particulière.

    Haïto semblait soucieux de régler ce point au plus vite, mais tout ça me prenait au dépourvu. J’avais déjà trop de choses à gérer d’un point de vue émotionnel alors autant dire que je n’avais pas du tout réfléchi à ce genre de détails. Dans l’immédiat, je n’avais que deux endroits en tête : le chalet et Central Park. Bon, je me voyais mal enterrer un corps dans le jardin de la résidence secondaire de mes parents et, dans le deuxième cas, ça me paraissait trop fréquenté pour qu’il accepte. Pourtant, je me revoyais la prendre en photo le jour où je lui ai fait comprendre que j’avais deviné son secret et je me disais qu’il ne pouvait pas y avoir de meilleur endroit.

    Je le sentais agacé, ce n’était sûrement pas dans ses habitudes de devoir concéder ce genre de chose et surtout pas à une simple humaine. Il quitta ensuite la pièce, me laissant seule avec la dépouille de mon amie pour quelques heures.

    Il m’était difficile d’en supporter davantage visuellement donc je l’avais recouverte d’un drap. J’avais pris place dans un fauteuil près du lit et je dois bien avouer que la sensation d’être dans la même pièce qu’une personne décédée n’avait rien de bien excitant. C’était même carrément glauque. Mais bon, je n’avais pas vraiment le choix, s’agissant de Jess, je n’allais tout de même pas la stocker dans le coffre de ma voiture…

    Avec tout ça, la pression redescendait, laissant place à la fatigue. Mes yeux se fermaient tout seuls et je laissais mon esprit vagabonder en espérant qu’il me montre un endroit où je pourrais enterrer dignement mon amie. Mais il me repassait, inlassablement, des images de Jess posant pour moi ce fameux jour. Je me souvenais de chaque détail de son magnifique visage, de ses longs cheveux reflétant les rayons du soleil, de son aura qui la rendait radieuse en toute circonstance. En me remémorant tout ça, je ne voyais rien d’autre de plus approprié que ce lieu. Tant pis, j’allais devoir convaincre Haïto que ce serait à Central Park.

    Je m’étais endormie, avec les images de ce moment si particulier pour moi, presque apaisée. Sans m’en rendre compte, cela avait renforcé ma détermination de rendre hommage à Jess et la venger.

    Chapitre 2

    Mes paupières clignaient pour que mes yeux puissent s’adapter doucement à la luminosité de la pièce. Je venais de me réveiller sans avoir la moindre idée de l’heure qu’il était. Je n’avais même pas l’impression d’avoir dormi.

    En scrutant la pièce, je m’étais rendu compte que Jess était toujours là, mais qu’Haïto était également présent. Debout près de la porte, il semblait attendre patiemment.

    Étrangement, je n’avais pas reconnu le ton de sa voix. Avec ces quelques mots, il m’avait paru froid et distant. Certes, c’était toujours l’impression qu’il donnait, sauf que, généralement, son timbre était chaleureux et lui conférait un côté attirant.

    Jetant un coup d’œil rapide sur ma montre, je constatais qu’il n’était que six heures. Je n’avais donc que quelques heures de sommeil dans la tronche et je sentais déjà le contre coup arriver. S’il était de la même humeur que moi au réveil, nos échanges risquaient d’être tendus.

    J’avais l’impression qu’il venait de régresser socialement. Sa façon de parler me rappelait la première fois que je l’avais rencontré et à quel point son attitude m’avait irritée.

    J’avais lâché un soupir d’exaspération pour éviter de m’emporter trop vite.

    À cette annonce, le visage du vampire se ferma, ses traits se durcirent et il avait l’air menaçant. Un frisson me transperça de toute part, je l’avais déjà vu avec cette expression, mais il ne l’avait jamais exprimée envers moi.

    Jusque-là, j’avais osé lui tenir tête et même le malmener oralement. Mais sa colère était tellement palpable qu’il fit vaciller ma détermination. Il émanait de lui une aura meurtrière qui me donna l’intime conviction qu’il devait lutter contre lui-même pour ne pas me faire taire à tout jamais. Je dois bien avouer que je n’avais aucunement l’intention de continuer à faire la maligne et que je commençais à avoir peur de lui.

    Pourtant, je voulais tenir bon pour Jess et la faire reposer à un endroit qui me tenait à cœur.

    Je le vis prendre une profonde inspiration et l’atmosphère devint, immédiatement, moins pesante. Il semblait s’être calmé. Visiblement, je n’avais pas encore réussi à le pousser à bout. Ça me rassura et j’y voyais un espoir de le faire plier.

    Je n’avais pas très envie de dévoiler les raisons qui me poussaient à prendre cette décision. C’était quelque chose de très personnel et intime, mais je savais que je ne le ferais pas pencher en ma faveur sans lui parler ouvertement.

    Comme je m’y attendais, il n’avait pas l’air d’apprécier ma requête. Il était resté silencieux un moment, sûrement afin de réfléchir à une façon de faire sans prendre de risque pour le secret qu’il devait protéger. Je n’étais pas naïve, je savais qu’il n’accepterait pas facilement, mais je ne pouvais m’empêcher d’espérer.

    Haïto m’apprenait une nouvelle chose et j’admettais volontiers que ça compliquait tout. Si leur corps restait intact après la mort, ça posait vraiment problème et je n’avais rien à argumenter contre ça.

    Je m’étais, un peu, perdue dans mes pensées en essayant de trouver une idée pour me sortir de cette impasse. Surprise par sa proposition, je trouvais inespéré que ce soit lui qui puisse débloquer une situation qu’il n’avait pas l’habitude de gérer.

    Bon OK, là, je n’étais plus du tout rassurée et j’appréhendais, vraiment, ce qu’il allait me dire.

    Je ne l’avais pas avoué, mais j’avais envisagé cette solution, avant qu’il ne la propose, et je préférais, clairement, l’éviter. Pourtant, je devais me rendre à l’évidence, je n’avais pas d’autre solution et pas le temps d’en trouver une. Je voulais, vraiment, que ce soit à Central Park, mais ça aurait mis Haïto en danger et ce n’était vraiment pas le but de l’opération.

    J’étais contrainte d’accepter cette solution qui, au final, arrangeait tout le monde. Sans rien dire, j’avais posé mon regard sur le drap qui la recouvrait et je fus submergée par une vague d’émotion. Une fois de plus, je n’avais pas pu retenir mes larmes et j’avais dû plaquer une main sur ma bouche pour étouffer mes sanglots.

    J’avais secoué la tête négativement, je savais que c’était plus sage de faire comme ça. Restait à savoir comment procéder, mais j’avais peur

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