À propos de ce livre électronique
Une nouvelle escadre emnos arrive sur Terre et piège la planète. Éoïah, Adam, Jade, Thomas et Mel atteignent la Terre. Un leader emnos choisit de libérer les otages humains...
A. T.
A.T.Alain Tourpin was born on May 25, 1960, in Saint-Brieuc, France.After passing his scientific baccalaureate, he went on to study science at the University of Rennes.He works in business, retail, and then education.In 2010, he ventured into the world of writing beginning the saga "L’Âge des Anges."The seven-volume saga is self-published.The saga is rewritten and becomes "XXIV".
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Avis sur Engagement 2.0
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Aperçu du livre
Engagement 2.0 - A. T.
A. T.
XXIV
Livre 6
ENGAGEMENT 2.0
Copyright © CNFED A. T., 2023
Tous droits de traduction, de reproduction
et d’adaptation réservés pour tous pays
MARS
Anna – Syrtis Major
Quel choc de voir le Marstroller d’Ève exploser sous nos yeux ! Alors que la paix entre Emnos et humains semblait à portée de main !
Profitant de l’effet de surprise, les Emnos ont repris l’attaque de Syrtis Major ! Les vaisseaux ennemis proviennent de Tanacé 2. Assibir Kat Orfax tente de prendre le pouvoir !
Et Ève qui nous disait, juste avant d’embarquer : « Restez vigilants... et ne baissez pas la garde ! Le conflit est loin d’être terminé... »
Dans la bousculade qui a suivi, nous avons été séparés et j’ai été entraînée vers l’extérieur par une foule paniquée. Sous les Tutt... Tutt... Alerte maximale ! Évacuation immédiate !
des alarmes, et l’éclairage rouge clignotant des rampes lumineuses, j’ai dû crier, et sauter à de nombreuses reprises pour ne pas perdre de vue Lewis et Mathias ! Une fois la foule moins compacte, nous avons remonté le flot humain pour retrouver nos camarades... Yves et Éria avaient été emportés vers une autre sortie. La foule a quitté les lieux, nous laissant seuls à la recherche de Perthie...
*
« Perthie !... La voilà ! s’exclame Lewis qui nous fait de grands signes. Elle est ici ! Elle est blessée ! » Il disparaît derrière l’embrasure d’une porte. Yves se précipite et s’engouffre dans le passage... Je le suis... pour me retrouver dans une cabine vitrée qui donne accès à une salle de contrôle. Perthie est prostrée dans un fauteuil à roulettes.
« Oh ma chérie ! J’ai cru t’avoir perdue... » dit Yves qui s’agenouille devant elle. Perthie a le teint blafard, les yeux hagards. Sur sa tempe gauche, ses cheveux, poisseux, sont collés par du sang séché. Les nouvelles d’IRI sont diffusées sur un écran qui occupe l’intégralité d’une cloison. Perthie, blessée à l’arcade sourcilière, les yeux dans le vague, semble hypnotisée par l’écran...
« Perthie ! Perthie ! Réveille-toi ! » s’exclame Lewis. Perthie, le regard hébété, observe Lewis, Yves...
« Yves ! Dis-moi quelque chose... marmonne Perthie. Dis-moi qu’Ève va bien...
— Ma chérie... » Yves grimace, l’air abattu, si triste, que j’en ai mal au ventre. Je voudrais les prendre tous les deux dans mes bras. Je voudrais leur dire qu’Ève va bien, que tout ça n’était qu’une mise en scène... comme le pense Lewis... mais nous avons tous vu Ève monter dans l’appareil avant qu’il n’explose...
« Il faut qu’on évacue les lieux ! » grimace Lewis.
Yves, devant Perthie, l’enlace ; il la prévient qu’il va l’aider à se relever, et bascule en arrière pour l’entraîner. Je me précipite pour soutenir Perthie, nous l’agrippons par les épaules, et nous nous dirigeons vers la sortie...
Éria, qui retient la porte ouverte pour nous laisser passer, s’énerve contre le système : « Oh ! La ferme ! Sarah ! Par pitié ! Coupe-moi cette alarme ! » Le silence revient.
« Aaahh ! Quand même ! » Sous les éclairages rouges intermittents qui persistent, nous avançons tous les quatre vers l’extérieur... lorsque Sarah nous interpelle :
« Vous devez quitter l’astroport. Les vaisseaux de Tanacé 2 arrivent. Les Emnos téléchargent un nouveau programme pour leurs appareils immobilisés. Tous leurs vaisseaux seront opérationnels dans... dix-sept minutes.
— Le Marstroller d’Ève ! s’exclame Yves. Que s’est-il passé ?... Sarah ?
— Un satellite emnos a lancé un faisceau d’énergie dirigée sur le Marstroller.
— Et Ève ? demande Perthie.
— Vous devez d’urgence quitter les lieux. Je détourne un véhicule... Je vous calcule un itinéraire sécurisé... Anna, je te le transfère... Vous avez six minutes. »
Le plan de l’astroport s’affiche sur mon bracelet.
« C’est bon ! Je l’ai ! Suivez-moi... »
Notre avancée chronométrée, nous arrivons rapidement, et sans encombre, à une sortie de l’astroport. La double porte vitrée s’ouvre sur un véhicule de six places qui nous attend les portières ouvertes. Nous sommes à peine montés, qu’elles se referment. L’engin démarre... longe le complexe sportif, louvoie dans les ruelles du quartier résidentiel de Meroe Patera, avant de se garer derrière une file de quatre véhicules à l’arrêt... Nous sommes devant l’entrée du bâtiment de l’unité de recherche en génomique végétale... Je suis surprise de voir Iosni descendre d’une voiture et venir vers nous.
« Nous avons été déroutés pour vous venir en aide, lance Iosni. Phoria ? » Une Martienne d’une quarantaine d’années sort d’un autre véhicule. Je la reconnais aussitôt : elle était en notre compagnie, parmi le gratin martien, lorsque le Marstroller d’Ève a explosé. Une version martienne de Perthie, avec de longs cheveux châtain roux bouclés et une peau d’albâtre constellée de taches de rousseur. Lewis et moi nous descendons du véhicule...
« Je vous présente Phoria, annonce Iosni. Elle va vous conduire en lieu sûr. Adel ! Tu peux venir ? »
Un blond aux cheveux mi-longs en pétard, avec une barbe de trois jours et un teint hâlé, sort du véhicule.
« Désolé, Cluse, j’te l’emprunte, ajoute Iosni.
— Qu’est-ce qui s’passe ? demande Adel qui nous observe d’un regard pénétrant.
— Tu vas faire équipe avec Phoria, répond Iosni.
— Mmm... répond Adel qui lève des yeux charmeurs sur Phoria.
— Vous allez conduire l’équipage d’Alpha Cent jusqu’à Mangala, précise Iosni.
— La mine ? s’étonne Adel, l’air désagréablement surpris.
— La mine ! confirme Iosni.
— O.K., boss.
— Bon... reprend Iosni avec l’air soulagé et satisfait de quelqu’un qui vient de régler un problème. Vous nous suivez ! »
Nous acquiesçons, remontons dans notre véhicule, qui démarre et suit le cortège... Les voitures prennent la route du lac du Kaiser, puis bifurquent sur la droite au premier embranchement... Un bon kilomètre plus loin, elles s’enfoncent dans un tunnel obscur... qui débouche sur un parking souterrain. Une affiche lumineuse jaune indique Centrale Géothermique du Kaiser, Parking C
.
Les passagers sortent... tous des rebelles... Je ne vois aucun administrateur parmi eux.
« Bienvenue dans la clandestinité ! » nous lance l’une d’entre eux, une terrienne blonde, aux cheveux au carré, à l’accent slave. Iosni, Phoria et Adel s’avancent vers nous.
« Phoria et Adel vont vous conduire à Mangala, nous confirme Iosni.
— Merci, Iosni.
— Ne me remerciez pas. » Il secoue la tête. « C’est bien la moindre des choses que je puisse faire. Je devrais vous accompagner... mais le devoir m’appelle auprès des miens... » Il grimace. « Nous allons devoir reprendre les armes.
— Cette fois au moins, intervient Adel, l’système est avec nous.
— Venez ! » nous prie Phoria. Nous prenons congé d’Iosni et nous suivons Phoria et Adel... Ils nous amènent devant trois cages d’ascenseur, et demandent le niveau 2... Nous nous serrons pour entrer dans l’ascenseur de gauche... et les portes se renferment... pour s’ouvrir sur un hangar dans lequel stationnent deux Marstrollers. Un Marstroller argenté immatriculé MA 34, un autre rouge-brun immatriculé MA 77.
Adel grimace en les apercevant, il s’adresse à Phoria : « T’es... sûre de c’que tu fais ? » Phoria hausse les épaules.
TERRE
Adar Hil Matori – Vatican
La richesse de la diversité culturelle de l’Humanité est telle, que j’ai décidé de m’y intéresser de plus près.
Dans maintenant moins de deux mois terrestres, le 24 février prochain, je me rendrai à Mathura pour assister à Holî, la fête hindoue de l’équinoxe de printemps. J’irai ensuite à la Mecque lorsque débutera Dhou Al-Hijja, le douzième mois du calendrier Hégire arabe, même si ce lieu est fermé aux non-musulmans.
Pour l’heure, je suis en compagnie d’Adria, d’Ilias et d’Origni. Nous avons atterri hier soir sur l’héliport de la Cité du Vatican. Accueillis par les cinq officiers de la Garde suisse pontificale, nous avons été guidés vers les appartements du pape, Grégoire XIX. Nous avons dîné frugalement en sa compagnie, avant d’assister, dans l’une des chapelles de la basilique Saint-Pierre, à la traditionnelle messe de minuit. Ce midi, cachés, pour la foule, derrière les hauts rideaux de velours ascara, nous avons suivi la bénédiction urbi et orbi depuis le balcon de la loggia centrale de la basilique.
Après un déjeuner végétarien, nous sommes allés dans la chapelle Sixtine pour assister à un concert de chants grégoriens, des chants liturgiques rythmés non cadencés. Je suis en compagnie de Grégoire XIX, et d’une trentaine de hauts dignitaires de l’Église catholique romaine. Sous les commentaires éclairés de trois cardinaux, j’observe la fresque du plafond... Lorsqu’une alarme lumineuse se déclenche sur mon avant-bras gauche ! Ilias, tout près, grimace à la vue du signal, un rappel d’urgence...
« Très Saint-Père… » Je nomme mon voisin de droite comme le veut leur protocole. « ... nous devons prendre congé...
— Eh bien soit, mes enfants, dit-il, l’air presque déçu. Revenez quand vous voulez, ma porte vous est ouverte... Nous sommes tous les enfants de Dieu ! » ajoute le patriarche avec un regard malicieux. Il lève deux doigts de la main droite. Le colonel de la Garde pontificale, reconnaissable à la plume blanche qui orne son morion, s’approche.
« Raccompagnez nos amis. » Le pape met la main sur le cœur. « Allez en paix... »
Nous empruntons un passage souterrain pour ressortir à l’air libre devant l’hospice de Sainte-Marthe, la résidence où nous avons passé la nuit. Le plus discrètement possible, nous remontons par les jardins jusqu’à notre Abat Garanta. Le vaisseau à peine refermé, je lance la communication : « Vitri ! Que se passe-t-il ?
— Commandant... Retrouvez-nous, vous quatre, en salle du Conseil.
— Vitri ? Nous ? Qui, nous ?... Vitri ?
— Mmm ! Il a raccroché ! » peste Ilias. Je tente de joindre à nouveau mon second, mais mon appel reste sans réponse. Étonnés par cette attitude inhabituelle, nous prenons place dans nos fauteuils... L’Abat Garanta décolle dès que nous sommes harnachés.
Arrivés sur Tanacé 1, nous nous rendons directement en salle du Conseil... Je suis... stupéfié ! de découvrir Vitri et Licori en compagnie... d’Acer Bar Kantari !... Tous les trois sont assis devant nous, les bras sur les accoudoirs.
« Eh bien, mon cher Adar… C’est fou comme tu as l’air ravi de me voir ! attaque Abakan.
— Je suis… surpris, certes… Si Abakan est devant moi, c’est qu’il est venu avec une autre escadre ! Ce qui veut dire que nous allons pouvoir rentrer chez nous !
— Je t’avoue… mon cher Adar… que je suis également surpris ! » Il me foudroie de son regard glacial et pénétrant. « Vous vous êtes dispersés ?
— Comme vous avez pu le découvrir en arrivant… » Je m’assois devant lui. « … les Humains, originaires de la Terre, ont colonisé une planète voisine, Mars… » Origni, Adria et Ilias s’assoient discrètement. « J’ai choisi leur point faible, Mars, que nous avons rapidement assujetti… J’ai laissé deux Tanacés sur place, Mars est sous contrôle. » Abakan soupire...
« Ce n’est pas ce que me signalent mes informateurs, grimace Abakan, ce qui me surprend au plus haut point.
— Les nouvelles sont mauvaises, grimace Licori. Élégi aurait été tuée…
— Dans des circonstances bien mystérieuses, précise Abakan.
— Comment ?
— La situation n’est pas très claire, poursuit Abakan. J’envoie des enquêteurs sur place. En ces temps troublés, notre Maître à tous souhaite un exemple… Je suis donc venu avec Alak Palaïd… »
Entendre le nom de l’escadre me fait frémir. L’escadre de Cherfax, les combattants de Cherfa, des guerriers d’un autre âge, sans pitié, sans âme...
« Nous sommes équipés pour faire face à l’adversité. Ces peuples doivent se soumettre ! ou périr… Ces deux planètes doivent être nôtres… ou disparaître. » Origni, figé, me fixe sans broncher.
« En ce moment même, cinq vaisseaux garnissent leur planète mère d’orakunderstrup.
— Mais nous négocions avec eux ! Nous avons des otages !
— Les temps ne sont plus aux compromis ! réplique sèchement Abakan. Débarrassez-vous-en ! »
Origni, qui a la charge des otages détenus sur son vaisseau, ne réagit pas. Il reste impassible, perdu dans ses pensées... ailleurs.
« Bon… Puisque vous êtes là… notre présence n’a plus aucune raison d’être.
— Exact, mon cher Adar. Mais je souhaite attendre le retour des enquêteurs avant de réunir les sept Tanacés.
— Alors nous patienterons. »
Mathéo Carpigiani – Yulara Australie
Je suis réveillé par une étrange agitation... avec l’impression d’être en mouvement ! J’ouvre les paupières... Les rideaux occultants laissent passer la lumière, une lumière blanche, éclatante. Le lustre se balance ! Le Triad 7 trépide sur le chevet...
Le Triad 7 est un appareil nomade de dernière génération.
... des affaires s’agitent, le matelas bouge ! Et j’entends de sinistres grondements ! Un tremblement de terre ! La tablette alphabet de Juliette tombe... comme son puzzle souvenir acheté la veille...
« Mon cœur ? Qu’est-ce qui s’passe ? me demande Laura qui se redresse.
— Je n’sais pas... Un tremblement de terre ? »
Les chiffres digitaux du chevet sont éteints.
« Mais qu’est-ce que c’est qu’cette lueur ? » s’étonne Laura. Je repousse les draps et me lève. Le sol vibre sous mes pieds !
« Papa ?... C’est quoi ? questionne Juliette d’une petite voix inquiète. J’ai peur... » Elle se redresse dans son lit.
« Papa va voir, ma puce. » Je passe une chemisette et m’approche de la baie vitrée. J’écarte un rideau... et découvre un spectacle hallucinant ! Le ciel est blanc, éblouissant, plus lumineux qu’en plein jour ! Les buissons fleuris, les palmiers, sont secoués dans tous les sens, et l’eau de la piscine s’agite ! Des pensionnaires de l’hôtel, des touristes, comme nous, sortent de leur chambre en peignoir, en chemise de nuit, l’air hagard... Ils lèvent la tête, regardent le ciel, les mains devant leurs visages blêmes. L’un d’eux filme la scène. Une déflagration vient s’ajouter au vacarme ambiant !
« Papa ! » Juliette pleure. Je vais aussitôt la prendre dans mes bras...
« T’inquiète pas ma puce, c’est comme dans un manège ! » Je lui souris, la confie aux bras tendus de Laura, et saisis le Triad pour regarder l’heure : 4 h 19 !
« J’vais voir c’qui s’passe.
— Fais attention, mon cœur !
— T’inquiète... » J’entrouvre doucement la baie... Une forte odeur de soufre, de poudre, flotte dans l’air. Je me glisse à l’extérieur et me hasarde sur la terrasse commune qui ceinture la piscine. L’air atterré, les voisins d’en face désignent le ciel au-dessus de ma tête. Je m’empresse de les rejoindre et vois le ciel blanc se couvrir d’épais nuages menaçants ! Des nuages gris cendré, boursouflés, se déplacent à grande vitesse ! Ils viennent vers nous !
« Rentrez ! Rentrez vite ! » braille un grand blond frisé. Un homme de la quarantaine, avec une chemisette à carreaux sur un short rayé. Il vient d’apparaître devant l’entrée de l’hôtel.
« Ne restez pas à l’extérieur ! Allez vous mettre à l’abri ! »
Je cours m’abriter dans notre chambre, et referme la baie... juste à temps ! Dans un hurlement de tempête, un nuage de poussière frappe l’hôtel ! Des poussières grise, ocre, rouille... et les tremblements cessent... Derrière la vitre, je suis surpris par un gigantesque flash rouge qui me fait reculer ! Et les tremblements reprennent de plus belle ! Et le ciel se colore d’étranges lueurs orangées ! Un spectacle de fin du monde...
« Mais qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce qui s’passe ? » me demande Laura. Je ne peux que hausser les épaules... Une violente explosion est suivie de sinistres roulements de tonnerre... Plus de deux minutes après le flash... Le phénomène se serait-il produit à une quarantaine de kilomètres ? Les lueurs célestes s’estompent, les tremblements cessent... à nouveau... lorsqu’un bruit strident surgit ! Et les lumières de l’hôtel s’allument ! Les chambres, le hall d’entrée, comme les bornes poussiéreuses de la piscine. Je me retourne pour voir Juliette, éblouie par les lampes qui viennent de s’allumer, se blottir contre la poitrine de sa maman. Le réveil, qui indique 00 : 00
passe à 04 : 48
... Le bruit strident disparaît...
Je rouvre la baie... L’odeur est affreuse, lourde, âcre. Une importante couche de poussière recouvre l’hôtel. La terrasse, le mobilier extérieur, les plantes... Elle forme un film boueux à la surface de la piscine. J’ai l’impression d’être sur Mars, après le passage d’une tempête... Et si le nuage était toxique ? Et s’il y avait des radiations ?
Nordahl Iversen – Altaï
2 h 40 du matin ! Et toujours pas de sommeil ! Je suis trop excité par le programme de demain... ou plutôt de tout à l’heure : l’ascension du Kujten Uul, le point culminant de la Mongolie. J’ai déjà gravi les principaux sommets de l’Altaï Tavan Bogd. Des ascensions en plein été, sans difficulté... Des ascensions pour amateur... quasiment... La complexité du trek actuel, ce qui lui donne tout son caractère, son charme, à la fois âpre, menaçant, sauvage, presque indomptable, c’est que nous sommes en plein hiver ! Et que les températures, la nuit, avoisinent les – 40 °C !
Nous sommes partis hier du camp de base, et nous avons franchi, encordés, les secteurs crevassés du glacier Potanine. La luminosité était exceptionnelle. Les vues plongeantes, sur le camp de base en contrebas, et sur la langue du glacier, étaient à couper le souffle... Nous sommes au camp supérieur, protégés par le pic Malchin voisin, à quelque deux, trois kilomètres des anciennes frontières russe et chinoise... Je suis sous une tente quatre saisons prévue pour la haute montagne. Emmailloté bien au chaud comme une momie dans un sac de couchage grand froid ! Avec des images plein la tête... J’écoute le vent et repasse en boucle mon aventure de la veille... Lorsqu’une lueur apparaît ! De la lumière traverse les couches de la tente... Un terrible bang
fait trembler le sol ! Et un épouvantable rugissement, soutenu, persistant, vient me déchirer les tympans ! Je me dégage en urgence, ouvre les fermetures, déplace le rabat pour mettre le nez dehors... mais une lumière blanche, éblouissante, dissimule le paysage. Dans le vacarme de tonnerre qui résonne, il me semble que quelqu’un hurle... Assourdi, je dois mettre les mains en pavillon derrière les oreilles pour saisir ce que beugle l’un de nos guides : « Avalanche ! Avalanche ! » Je me retourne d’un geste brusque et découvre, avec effroi, qu’une monstrueuse avalanche vient de se déclencher au sommet du Kujten Uul ! Elle entraîne l’ensemble du manteau neigeux ! « Nom de d... » Je rentre aussitôt la tête. Il ne faut pas que je panique ! L’APS !
L’APS est une capsule de survie.
Dans le sac à dos ! La poche extérieure ! Je l’ouvre pour dégager l’APS, un système de tissu et d’arceaux repliés, maintenus par deux sangles rouges. J’enfile les bottes, la cagoule, le casque, le masque respiratoire. Je porte l’APS comme un sac à dos, les sangles rouges pour bretelles, branche le tuyau vert sur le masque, enfile les gants... Et je me jette hors de la tente... Frôlé par une grosse sphère colorée, l’APS d’un compagnon ! Je tire sèchement sur les sangles ! Ce qui provoque l’explosion d’une cartouche d’air comprimé. Je suis tiré vers l’arrière, enserré vivement de tous côtés ! Le piège salvateur se referme et le monde se met à tourner... Le mouvement, imprécis, imprévisible, accélère ! Violemment secoué ! je tourbillonne, virevolte, dans un vacarme assourdi, sous une succession stroboscopique de lumières et de ténèbres... Je suis stoppé net ! et lâche un Hm !
étouffé... Je suis dans l’obscurité, le silence...
Laurène Nakouné – Soudan du Sud
La nuit vient de tomber. Matida et moi sommes assises sur deux fauteuils à bascule de la terrasse extérieure. Une terrasse orientée ouest, abritée par un voile d’ombrage qui ondule sous la caresse d’une brise légère.
Nous occupons la maison forestière des sources de l’Adda depuis maintenant neuf jours. Une maison de briques de terre au toit de paille située au sud du parc de Radom.
Nous plaisantons devant Joris et Samir, nos deux maîtres du feu qui, une bière à la main, préparent le barbecue. Le crépitement des brindilles vient s’ajouter aux grésillements des insectes pris aux pièges de nos deux flambeaux électriques.
Notre mission est terminée. Notre mission ? Le suivi annuel des flore et faune de la réserve de Radom. Terminée et nous quittons les lieux dans deux jours. Aujourd’hui, jour de Noël, nous nous sommes baladés sur le plateau forestier du Congo. Le 6 janvier prochain, nous reviendrons dans le parc d’en face, le parc André-Félix, pour une mission similaire.
Samir vient de faire une nouvelle plaisanterie grivoise... Voir Matida souffler de lassitude et empoigner son épaisse tignasse crépue des deux mains, l’air faussement choqué, me fait rire aux éclats ! Je lève la tête... et cesse de rire, le regard attiré par un point lumineux qui se déplace... et grossit.
Il se rapproche... Je me redresse, me lève et m’avance jusqu’à la balustrade.
« Qu’est-ce que tu regardes ? » s’étonne Matida, alors que Samir et Joris lèvent la tête pour voir ce qui m’intrigue.
« Waouh ! s’exclament mes deux collègues.
— Énorme, ce truc ! » ajoute Joris. Matida se joint à moi pour observer l’évènement.
Un engin spatial gigantesque éclipse la voûte céleste ! Un vaisseau extraordinaire, baroque, auréolé d’un système complexe d’anneaux en rotation ! Sa base lumineuse ressemble à l’optique d’un télescope cyclopéen. L’engin ralentit... il se stabilise... lorsqu’un puissant faisceau blanc jaillit sous l’espèce de lentille ! Éblouie, je recule d’instinct ! tandis qu’une violente déflagration vient secouer la terrasse !
« Ne restez pas là ! » crie Matida qui m’empoigne par le bras et m’entraîne à l’intérieur.
« Attends ! » Je me dégage de son emprise, sors les lunettes de soleil de ma poche, les chausse, et observe l’évènement, les mains en protection du visage. Le faisceau frappe le sol, ce qui provoque la formation d’un épais nuage... Un nuage en expansion qui gagne du terrain ! La maison forestière est secouée de tremblements...
« Laurène ! Rentre ! » m’ordonne Samir. L’onde sonore de l’impact nous parvient... J’entre dans la pièce de vie et Samir referme aussitôt la porte. Une porte de bois gravée de symboles ethniques.
« On dirait qu’ils forent un puits ! » crie Joris. Je me précipite vers une fenêtre... mais Matida hurle... et me stoppe dans mon élan. Les vitres sont fouettées par un déluge de poussières, de cendres, de petits débris... Elles grincent... comme l’ensemble du refuge... mais elles résistent ! Ballottés sous l’interminable séisme, des objets tombent sur les lattes du plancher qui se disloquent...
Un flash rouge vient illuminer notre intérieur... et les secousses s’arrêtent... Mais le calme n’est que provisoire : sous d’irréelles lueurs orangées, les trépidations reprennent de plus belle !
Puis les tremblements et les hurlements de tempête cessent ! d’un coup ! L’obscurité revient. Les grondements s’éloignent...
Je me précipite vers la fenêtre, mais les carreaux sont opacifiés par un voile de saletés... Malgré les recommandations et l’avis négatif de Matida, Joris et moi entrouvrons la porte... Un nuage de poussière à l’odeur âcre se répand dans la pièce... Les yeux piquent, ma gorge se serre, je suis prise d’une quinte de toux...
Ce n’est qu’une demi-heure plus tard que nous pouvons enfin sortir... Notre voile d’ombrage a été arraché, mais la maison ne semble pas avoir souffert. La voûte céleste a retrouvé son éclat, les nuages se sont dissipés, et les insectes ont repris leurs chants nocturnes !
Le calme revenu me paraît... surnaturel. Les cendres et les poussières, qui recouvrent le sol et la végétation, sont les seules traces de l’effervescence qui s’est abattue sur le secteur...
Josh Wright – Lac Oahe Dakota du Sud
Nous sommes en année impaire... donc... donc ? Et donc nous passons Noël chez mes grands-parents maternels !
Papy et Mamie Bryan habitent à l’année, à Pike Haven, dans un chalet qui surplombe le grand lac Oahe.
Et les années paires ? Eh bien les années paires, nous allons à Aberdeen, chez mes grands-parents... paternels. Papa appelle ça... la tradition familiale...
Aujourd’hui, nous allons manger la dinde farcie de Mamie... avec sa traditionnelle farce aux herbes... Une farce que je n’aime pas... mais c’est comme ça... je n’ai pas le choix, c’est la tradition...
Je préfère mille fois la farce aux raisins, pruneaux et noix de pécan, que Maman cuisine pour Thanksgiving ! Trop bon, un délice !
Ce jour de novembre, ce sont mes quatre grands-parents qui viennent à la maison. Papy et Mamie Bryan, et Papy et Mamie Wright... Encore une tradition familiale...
Ce matin... oh quelle surprise ! Mon cadeau m’attendait... comme chaque année... au pied du sapin... J’ai aussitôt deviné, à la forme du paquet, qu’il s’agissait d’une nouvelle canne à pêche... Une canne à pêche que j’étrennerai avec Papy au printemps prochain, lorsque le lac aura dégelé...
La pêche au brochet... avec toutes ses techniques possibles et imaginables, c’est la passion de Papy... Je l’accompagne et fais bonne figure... mais j’n’aime pas la pêche... comme je n’aime pas les traditions...
Mon oncle Andy, le frère de Maman, m’a offert un pass pour le parc d’accrobranche des Black Hills ! Un pass pour l’été prochain...
En fait, les cadeaux de Noël de Pike Haven sont toujours des cadeaux pour les beaux jours. Jamais pour l’instant présent. On dirait que les Bryan veulent s’assurer que je revienne...
N’empêche
