Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Jusqu'à la dernière goutte: Miranda Heart reprend du service
Jusqu'à la dernière goutte: Miranda Heart reprend du service
Jusqu'à la dernière goutte: Miranda Heart reprend du service
Livre électronique250 pages3 heures

Jusqu'à la dernière goutte: Miranda Heart reprend du service

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Un braquage violent sur l’autoroute A1. Un triple meurtre à Lyon. Un enfant entre la vie et la mort à Paris. Deux
cadavres carbonisés à Grenoble.
Quel peut bien être le lien entre tous ces effroyables évènements ?
Un commandant qui ne se pardonne pas le destin tragique de deux gamins. Un flic corrompu. Un diplomate aux abois. Un mafieux assoiffé de pouvoir et d’argent. Un loup des Balkans, sauvage et sanguinaire.
Survivront-ils au Mal qui les ronge ?
Miranda Heart, capitaine de police, ne s’est toujours pas remis du drame de 2010 (voir Un sujet brûlant : Burn out aux urgences). Désabusée, elle retrouvera toutefois sa pugnacité légendaire, au cours d’une enquête complexe. Mais la cruauté et la peur ne sont jamais bien loin.
N’existe-t-il vraiment qu’un seul Diable, censé avoir rejoint les enfers 6 ans auparavant ?
Parviendra-t-elle à surmonter ses traumatismes passés et à venir ? Arrêtera-t-elle ces nouveaux démons ?




À PROPOS DE L'AUTEUR

Franck Mazière, originaire d’Île-de-France, médecin urgentiste, vit à Lyon depuis 13 ans. Tombé dans l’écriture par hasard, l’exercice est devenu une véritable passion.

Après le succès de son premier roman "Un sujet brûlant – Burn-out aux urgences", il poursuit l’aventure en signant un nouveau thriller, dans la continuité du précédent, rythmé, aux multiples ramifications. Sa principale motivation : originalité et renouveau du genre.
LangueFrançais
Date de sortie10 juin 2024
ISBN9791094135907
Jusqu'à la dernière goutte: Miranda Heart reprend du service

Lié à Jusqu'à la dernière goutte

Livres électroniques liés

Procédure policière pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Jusqu'à la dernière goutte

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Jusqu'à la dernière goutte - Franck Mazière

    Couverture pour La Gourmette

    Jusqu’à la dernière goutte

    Miranda Heart reprend du service

    Envoi de manuscrits :Les Passagères, 1 chemin des Pièces, 49260 Le Coudray-Macouard

    © Les Passagères, 2024.

    Tous droits réservés.

    Franck Mazière

    Jusqu’à la dernière goutte

    Miranda Heart reprend du service

    Thriller

    « Il ne faut jamais oublier le mal, ni lui pardonner, ce serait lui donner raison. »

    Henry de Montherlant

    (Mors et vita – 1932)

    Le Dauphiné Libéré - édition du 19 décembre 2015

    Disparition inquiétante

    Hier en fin d’après-midi, les parents de Jeanne Poncet, 14 ans, ont signalé sa disparition.

    Censée sortir du collège Notre-Dame de Sion à Grenoble à 18 h 00, elle aurait dû rentrer à son domicile trente minutes plus tard.

    « Elle n’est jamais en retard, ne traine jamais avec des copines après les cours », aurait rapporté sa mère aux policiers menant l’enquête. Selon nos sources, ses camarades de classe l’auraient vue prendre le chemin habituel du retour.

    Aucun signe de vie depuis. Les différentes tentatives pour la joindre sur son téléphone portable se seraient soldées par des échecs. Malgré les nombreux messages vocaux laissés par famille et amies, leurs souhaits d’être rappelées sont restés lettre morte.

    Une bien mauvaise nouvelle à la veille des vacances de Noël.

    Les recherches se poursuivent dans toute la ville ainsi qu’en banlieue.

    Un numéro vert a été mis à disposition d’éventuels témoins.

    À ce stade de l’enquête, il n’a pas été possible à la police de conclure à un enlèvement ou à une fugue.

    Voici la description de cette jeune fille et la tenue qu’elle portait au moment de sa disparition :

    Âge : 14 ans

    Cheveux : blonds avec des mèches bleues et violettes

    Couleur des yeux : bleu clair

    Taille : 1,70 m

    Corpulence : mince

    Signe particulier : tache de naissance café au lait dans le cou à droite

    Tenue vestimentaire : manteau bleu de type doudoune, jeans gris, sweat à capuche noir uni, chaussures Converse® bleues à lacets blancs, sac à dos bleu Eastpak.

    Toute information permettant de localiser l’adolescente serait la bienvenue.

    Agathe Durier

    Lundi 16 mai 2016

    8 h 37 – Chantier, quartier Gerland, Lyon 7e arrondissement

    — Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?

    Édouard Cartier s’étonna de prononcer cette phrase à haute voix. Le médecin légiste d’astreinte, de sa combinaison blanche vêtu, après cinq minutes d’observation et de mesures diverses, ne comprenait pas bien le puzzle qui se présentait devant ses yeux. Ceci malgré les informations obtenues auprès des policiers présents avant lui sur les lieux.

    — Des conclusions préliminaires, Professeur ? intervint une voix à l’accent british.

    Miranda Heart, à la tête d’une des équipes de la police judiciaire de Lyon, venait d’arriver devant le cadavre, à distance raisonnable, histoire de ne pas le recouvrir d’un de ses cheveux roux.

    Sans demander l’intérêt de sa présence à son lieutenant – réaction incongrue devant un suicide manifeste –, elle s’était rendue sur ce chantier en cours avec une motivation digne d’une condamnée à mort qui marcherait vers la potence.

    — Ma chère capitaine, je vais me réserver pour cette fois. Je ne vais pas encore me vanter d’avoir la solution immédiate avant l’autopsie. Je peux simplement vous dire qu’il s’agit d’un homme, et qu’il ne s’agit pas de toute évidence d’un suicide.

    — Et pourquoi ça ?

    — Vous n’avez pas, semble-t-il, eu toutes les infos sur les indices trouvés par vos équipiers au troisième étage d’où provient le malheureux. D’une part, il git à plus d’un mètre cinquante de la paroi du bâtiment. Un suicidé court rarement pour se défenestrer, il se laisse tomber à pic. Et, d’autre part, si vous jetez un œil par ici, dit-il en relevant le crâne de la victime, vous noterez un impact de balle dans la nuque.

    — Ok… répondit Heart, avant de reprendre quelques secondes plus tard. Non pas que ça me passionne, mais c’est normal qu’il se retrouve empalé, le dos en premier et la tête dirigée à l’opposé du bâtiment, si on lui a tiré dessus par-derrière ?

    — Je suis ravi de constater que vous conservez des restes corrects pour analyser une scène de crime, bien que vous ayez perdu la foi en votre métier.

    — Simple réflexe… je ne contrôle pas. Bref, vous nous donnerez la réponse dans votre rapport. Encore des sales types qui s’éliminent. Bon débarras, soupira-t-elle en s’éloignant vers ses collègues.

    Heart se foutait royalement de cette affaire. Mais elle se devait d’être au minimum au courant des faits, si jamais son supérieur lui réclamait des comptes. Il fallait bien garder son job jusqu’à la retraite. Et, à 41 ans, ce ne serait pas demain la veille.

    Elle rejoignit les trois lieutenants sous ses ordres qui s’échangeaient les dernières constatations. Alors que l’un d’eux ouvrait la bouche pour amorcer son rapport, Heart lui coupa l’herbe sous la langue.

    — Bon, si vous avez des choses à terminer, enjoy¹Moi je rentre au bureau. Vous me ferez votre topo là-bas. Je compte sur vous pour avoir déjà trouvé la bonne piste, qu’on boucle ça rapidement… as usual…²

    Les trois équipiers regardèrent leur supérieure s’éloigner vers la voiture estampillée Police Nationale et faire signe au gardien de la paix, lui ayant servi de chauffeur à l’aller, qu’il était temps de penser au retour.

    Ils avaient beau être rompus à cette attitude, ils n’en restaient pas moins dépités. Cependant, seuls les résultats comptaient pour leur hiérarchie, et preuve en est qu’ils étaient bons. Une équipe sérieuse, efficace et rapide dans la résolution de leurs enquêtes. Et ce n’était lié qu’à leurs propres compétences. La capitaine Heart présentait un investissement proche du néant. Elle s’astreignait tout de même à suivre l’avancée des affaires, sans pour autant faire rugir son moteur cérébral, comme elle le faisait six ans auparavant.

    Ils poursuivirent leurs tâches.

    Édouard Cartier dirigea l’homme en charge des relevés photographiques de la scientifique. La position du cadavre était telle qu’il fallut de nombreux clichés pour bien tout prendre en compte. Il demanda ensuite aux sapeurs-pompiers, encore sur place, de découper, à l’aide de leur pince hydraulique, les tiges métalliques qui entravaient la mobilisation de la victime. Une dizaine de personnes furent nécessaires pour soutenir le corps durant l’opération. Ils devaient éviter que le métal ne se déplace à travers la chair du défunt, risquant de créer des lésions secondaires et qui rendraient difficile l’interprétation des observations.

    — C’est bien, doucement… posez-le sur le côté gauche… voilà, encouragea le légiste. Qu’est-ce c’est que ça ? Bernard ! Viens voir !

    Le préposé aux photographies, que connaissait le médecin depuis plusieurs années, se précipita vers lui, sans oublier de remettre sa capuche et son masque de protection pour ne pas contaminer le corps.

    — T’avais remarqué cette trace sur le T-shirt ?

    — Non, ça paraît plus évident sans le soleil. On dirait une semelle.

    — En effet, et pas petite. Le propriétaire doit être d’un sacré gabarit. Autant je commence à subodorer la manière dont ce pauvre type s’est retrouvé transpercé sur cette grille, autant ça ne colle pas du tout avec la blessure par balle… euh… ah ben non… les blessures par balles. Regarde, au niveau du trapèze droit, prends la photo aussi.

    Bernard s’exécuta, puis demanda :

    — Mais il est mort de quoi ? Les balles ou la grille ?

    — C’est ce pour quoi on me paye, mon cher. Trouver les réponses. Deux causes possibles de décès. Et je ne comprends pas bien l’enchainement des faits. Je dois aller jeter un œil dans le bâtiment. Les collègues ont découvert des traces de sang, mais de ce qu’ils m’ont décrit, ça ne colle pas avec mes constatations ici. Je prends la température du client et je monte.

    — Ok. J’ai déjà fait le tour des locaux. Préviens-moi si quelque chose t’interpelle.

    — Merci. Je sais que tu fais dans le détail, ça ne devrait pas être nécessaire, répond le professeur Cartier en baissant le pantalon de l’« empalé », et en introduisant le thermomètre dans les voies insondables du corps humain.

    Après avoir noté scrupuleusement ce relevé thermique dans son carnet, le médecin laissa l’emballement de la dépouille à d’autres travailleurs et chemina vers l’entrée de la structure en béton, qui était loin d’être terminée. Devant le seuil, il prit garde de changer ses surchaussures salies de toute la terre humide constituant le terrain, ainsi que ses gants.

    Il scanna de son regard précautionneux chaque pièce par laquelle il passait, à la recherche d’un indice, d’une trace qui pourrait l’aiguiller dans son raisonnement. Dans le hall et les escaliers qui le menèrent au troisième étage, rien de particulier. Le sol était bâché pour le protéger de la poussière et des gouttes de peinture qui pourraient y être projetées. Arrivé au niveau incriminé, Édouard Cartier redoubla d’attention. Il avait conservé en mémoire les détails rapportés par les premiers policiers ayant découvert la scène de crime. Des traces de sang dans le couloir menant à un autre escalier, qui débouchait dans le futur parking, et beaucoup de sang dans la pièce, encore non aménagée.

    Dans sa logique, il devait partir de l’épicentre du séisme. Un seul corps, au premier abord issu de cette pièce. Mais il avait peu saigné vu l’état de ses blessures avant d’avoir épousé la grille. Le sang en quantité devait donc appartenir à un autre corps. Point de deuxième cadavre dans le secteur. Blessé et en fuite ? Il examina alors les traces rouge sombre dispersées sur le sol, mais aussi au plafond. Caractéristiques d’un jet à forte pression. « Une grosse artère a giclé », murmura-t-il. Il nota dans son carnet qu’une telle blessure ne pouvait permettre de s’enfuir facilement. À moins d’avoir une assistance.

    Au centre de la pièce, il regarda d’abord à gauche, vers la large ouverture encore vierge de fenêtre. Probablement une baie vitrée en prévision. Il prit soin de parcourir la distance l’en séparant par un demi-cercle, pour ne pas effacer des traces de pas qui semblaient intéressantes. Il s’en préoccuperait ensuite. Sur le bord inférieur du cadre, plusieurs gouttes de sang. En bas, pas de doute, la grille amputée d’un de ses barreaux lui adressa un signe : « C’est bien de là qu’il a chuté… ». Il revint au centre en empruntant le même arc de cercle et dirigea son regard vers la droite. Du sang parsemait le chemin vers l’escalier à intervalles réguliers. Il suivit la piste qui se terminait au niveau d’un vaste sous-sol où avaient déjà été délimités les emplacements de parking. Une cinquantaine. Deux voitures y étaient garées, au plus proche du sas menant à la future entreprise. Plus aucune goutte une fois arrivé devant une troisième place, vide celle-ci, mais une dernière tâche d’un diamètre plus important.

    — Bon, bon, bon… ça, ce n’est pas bien compliqué… a priori… murmura-t-il.

    Il rebroussa chemin et s’attarda sur ces marques de chaussures. Il fit immédiatement le lien entre les plus grandes, présentes devant ses yeux, et celle retrouvée sur le thorax du cadavre quelques minutes plus tôt. Mentalement, il imagina deux silhouettes postées aux endroits présentant le maximum d’empreintes superposées. Il prit toutes les mesures de distances entre les empreintes ; entre les empreintes et les différentes traces de sang. Il confirma alors son intuition du départ, quelqu’un avait été trainé vers la sortie. Mais d’où viennent les balles ?

    Son esprit commença à s’embrouiller. Beaucoup trop d’informations à retenir et à analyser sans support. Le manque de caféine n’aidait pas non plus. Il avait été obligé de quitter son bureau avant même d’avoir pu ingurgiter quoique ce soit. Il savait que le moindre recoin avait été mémorisé numériquement. Il pourrait travailler à partir de ces données et de ses propres relevés. Il demanda que soit prélevé un échantillon de chaque cluster de sang et déserta les lieux, conscient qu’il allait devoir, pour la première fois de sa longue carrière, redoubler de compétences pour comprendre toute cette histoire.

    Le Dauphiné Libéré – édition du 26 décembre 2015

    Où se trouve Jeanne Poncet ?

    Nous sommes toujours sans nouvelles de la petite Jeanne Poncet, 14 ans, dont la disparition a été signalée il y a maintenant une semaine, le 18 décembre 2015.

    Le miracle de Noël n’a pas eu lieu.

    Sa famille, morte d’inquiétude, a lancé un appel déchirant à toute personne qui pourrait avoir une information. Dans le doute, elle s’est adressée à d’éventuels ravisseurs et les a suppliés de la libérer en bonne santé.

    Ses cadeaux l’attendent sûrement sous le sapin, et toute la rédaction prie afin qu’elle soit retrouvée saine et sauve très rapidement.

    Agathe Durier

    Le week-end précédent – Samedi 14 mai 2016

    15 h 00 – Autoroute A1, en direction de Paris

    La berline noire, immatriculée CD, corps diplomatique, roulait depuis une vingtaine de minutes parmi un flux de véhicules plutôt ralenti. Collin Clarke, confortablement installé sur la banquette arrière, posait un regard bienveillant sur son fils, Zachariah, 12 ans. Ce diplomate américain, originaire des Caraïbes, venait d’arriver en France sur invitation de l’ambassadeur des États-Unis. Il devait rencontrer plusieurs entrepreneurs européens et négocier des contrats d’import-export dont le montant atteignait plusieurs dizaines de millions de dollars. Il emmenait toujours Zachariah, de santé fragile, dans ses déplacements, et tenait à ce que ce voyage l’aide à obtenir un bon niveau de français. Durant le séjour, il était interdit de parler anglais.

    Un van sombre profita de la circulation en accordéon pour se faufiler devant eux. Le chauffeur ne s’en offusqua pas. Professionnel, il conduisait prudemment.

    L’enfant leva les yeux de sa console portable, attiré par le vrombissement de deux motards arrivés à sa hauteur. Son père, au téléphone dans une discussion, lui semblant plus qu’ennuyeuse, n’y prêta pas attention. Les individus casqués se laissèrent distancer et Zachariah replongea dans une partie virtuelle de football américain.

    Alors que la file de voitures avançait à vitesse constante, à peine sous la limite autorisée, le chauffeur pila d’un coup sous un tunnel, en maugréant une insulte à demi-voix. Pourtant, les autres colonnes poursuivaient leur route sans ralentissement. Les motards réapparurent soudainement de part et d’autre de la berline. Les portes arrière du van s’ouvrirent et un homme cagoulé, équipé d’un fusil à pompe, braqua le conducteur qui leva immédiatement les mains et libéra quelques gouttes d’urine. Les pilotes sortirent chacun un Uzi dont ils dirigèrent les canons vers les passagers. Celui de droite brandit l’arme et brisa la vitre qui explosa en multiples morceaux. Collin Clarke anticipa et eut juste le temps d’utiliser son corps comme rempart pour protéger son fils. Zachariah poussa un cri en se réfugiant dans les bras de son père. La vitre du chauffeur subit le même sort une seconde après.

    — Ouvre le coffre ! Vite ou tu te prends une rafale ! hurla le motard d’une voix étouffée à l’incontinent.

    Il ne se fit pas prier. Gardant un œil implorant sur l’homme au fusil à pompe, de peur qu’il ne pensât à un geste malencontreux, il tira sur la poignée située à sa gauche, près de sa jambe. Il libéra ainsi l’accès au coffre. L’agresseur se dirigea vers l’arrière du véhicule. Collin Clarke sentit une bouffée d’adrénaline inonder son corps. Il ne pouvait pas les laisser faire. Il devinait l’objet de leur recherche. Il détacha sa ceinture et tenta de bondir en dehors.

    — Non ! Ne prenez pas ça ! cria-t-il en panique, suant, toutes veines dehors.

    — Ta gueule ! rétorqua l’autre homme casqué.

    Cette réponse s’accompagna d’un coup de crosse de l’arme automatique qui renvoya Collin Clarke sur son siège, la vue brouillée par le sang qui coulait d’une plaie frontale. Il sentit à peine le contact d’un objet jeté sur ses cuisses, poursuivi d’une consigne : « Don’t help cops ! ³»

    Sonné, il ne comprit que trop tard, une fois le rugissement des deux-roues évanoui, que ce qu’il avait de plus précieux venait de s’envoler.

    Le van avait disparu. Les klaxons des véhicules, qui n’avaient pas assisté à la scène, râlaient de façon tonitruante.

    Malgré son état, le diplomate s’enquit immédiatement de celui de son garçon.

    — Zach, Zach ! Are you ok ?

    — I’m scared Daddy…⁵ sanglota l’enfant dans sa langue maternelle, le français ne faisant pas partie du réflexe de survie.

    Collin Clarke serra son fils dans ses bras en lui murmurant des mots rassurants. Il essuya ensuite son front avec un mouchoir en tissu. Ce n’est qu’après qu’il s’intéressa à l’objet abandonné par l’attaquant. Un téléphone portable, un vieux modèle à clapet. À l’arrière, une étiquette collée livrait une dernière info : « Wait for our call ⁶ ».

    Le Dauphiné Libéré – édition du 1er janvier 2016

    Disparition de Jeanne Poncet : le soulagement.

    Attendu le 25 décembre, à Noël, le miracle aura finalement eu lieu au Nouvel An.

    L’adolescente de 14 ans, ayant disparu depuis quinze jours, a fait sa réapparition hier soir, peu avant minuit.

    Selon les informations dont nous disposons, elle aurait été ramenée dans un commissariat de Grenoble par un sans domicile fixe. Ce dernier, dans le doute, a été immédiatement placé en garde à vue afin de rechercher sa possible implication dans un éventuel enlèvement.

    L’état de la jeune fille a nécessité son admission dans le service de pédiatrie au Centre Hospitalier Universitaire Grenoble Alpes pour une évaluation. Sa vie ne serait pas en danger.

    L’ensemble de la rédaction se joint à moi pour partager ce moment de joie avec la famille de Jeanne. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement.

    Agathe Durier

    Dimanche 15 mai 2016

    23 h 45 – Chantier, quartier Gerland, Lyon 7e Arrondissement

    José Ramirez paniquait. La scène qu’il contemplait n’était absolument pas prévue. Il devait épauler Bruno au cas où ça tournerait mal. Mais il ne devait y avoir qu’un cadavre. Et, en plus, il n’avait même pas pu lui indiquer la cachette.

    Le temps de reprendre le contrôle de son cerveau, il empoigna son téléphone et, via l’application de messagerie cryptée, écrivit à son contact.

    « Problème, ils sont morts tous les deux. Rien compris. Deux coups de feu. Manque la position du colis… mais forcément dans une de nos planques… je t’envoie la liste… et le numéro pour joindre l’américain, comme prévu… »

    23 h 46 – Dans un hôtel discret de la proche banlieue lyonnaise

    L’homme laissa échapper un grognement en plus de son râle orgasmique. Une sonnerie, caractéristique d’un message urgent, retentit au moment où il terminait sa saillie bestiale.

    — Oh non, Mirko… soupira la femme sous lui, frustrée qu’il abandonne l’action aussi rapidement, comme s’il ne ressentait absolument rien.

    Il n’y prêta pas attention, et son visage grimaça à la lecture de son écran.

    Elle se colla contre son dos et lui murmura dans l’oreille :

    — Je suis sûre que

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1