Un jour a Auschwitz
Par Sylvain Tahar
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À propos de ce livre électronique
Sylvain Tahar venu du Maghreb n’a pas été directement impliqué par la Shoah. Le voyage à Auschwitz ne le concerne pas personnellement, mais il s’est imposé à lui. Il a scrupuleusement préparé cette longue journée. Il nous la raconte, dans un récit émouvant, juste, sans pathos, écrit avec une plume légère et sensible qui émeut le lecteur. On ne revient pas indemne de la confrontation avec les lieux où s’est tragiquement manifestée la totale inhumanité dont les hommes sont capables. Et pourtant il faut aussi partager avec Sylvain Tahar, en le lisant, le sentiment de la fraternité qui peut encore les unir, malgré tout. Dominique Schnapper Présidente du Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme
À PROPOS DE L'AUTEUR
Titulaire d’un diplôme en Sciences sociales, Sylvain Tahar a toujours évité d’aborder le sujet de la Shoah. Bien que passionné par la littérature, il n’avait jamais vraiment exploré l’écriture de manière publique, se limitant à des expressions privées. Cependant, avec l’arrivée de la retraite, ce thème est devenu central dans sa vie, le poussant à s’exprimer à travers l’écriture.
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Avis sur Un jour a Auschwitz
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Aperçu du livre
Un jour a Auschwitz - Sylvain Tahar
Le propos de Michel Wieviorka
Directeur d’Études à l’E.H.E.S.S.
Voici un livre au contenu important et, ce qui ne gâte rien, à l’écriture limpide et forte.
Pourquoi, comment un honnête homme, juif tunisien, prend-il la décision de se rendre à Auschwitz, comment s’y prépare-t-il ? Qu’y apprend-il sur place qu’il ne savait déjà, quels sentiments l’envahissent, avant, pendant, après, quels sont ses rêves, quelles sont aussi les émotions qui curieusement ne sont pas au rendez-vous ? Quelles réflexions accompagnent ce processus tout au long de ses étapes, préparation, voyage proprement dit, et retour ?
Les survivants, les témoins, les coupables également, disparaissent désormais ; dès lors l’écoute directe des victimes capables de dire ce qu’elles ont vécu, mais aussi la traque des criminels et l’œuvre de la justice sont de moins en moins à l’ordre du jour. Les connaissances historiques sont denses, documentées et accessibles. De plus, le monde change, sur tous les registres. Les approches d’Auschwitz se transforment, et la réflexivité emprunte des chemins innovants ou renouvelés pour lesquels l’expérience vécue du voyage joue un rôle décisif.
C’est l’immense mérite de Sylvain Tahar que de nous faire ainsi partager le travail sur soi-même que suscitent et accélèrent les différentes étapes d’une visite d’Auschwitz, en amont, sur place et en aval. Il le fait avec rigueur, précision, et sensibilité, sans pathos ni mots superflus. Tous ceux qui se mobilisent pour organiser de telles visites, notamment à l’intention de la jeunesse, le savent bien : l’impact peut en être considérable, durable, profond, surtout s’ils ont bien été préparés. Sylvain Tahar nous aide à comprendre en quoi.
Préface
On ne revient pas indemne d’Auschwitz.
Soixante-quinze ans après l’évacuation des camps où les SS ont, par -25 degrés, traîné, dans des marches sans fin, les colonnes faméliques et hagardes de survivants jusqu’à Gleiwitz, puis leur libération par les troupes soviétiques, qui n’y ont trouvé que les derniers d’entre eux, tous trop faibles pour avoir été évacués, Sylvain Tahar nous rappelle cette réalité qui transforme pour toujours le regard sur l’humanité.
Un bref récit, mais si juste, d’un voyage qui est en fait un parcours.
D’abord le journal des jours d’avant, qui raconte avec pudeur cette démarche lente, mais irrésistible qui le pousse vers le dernier cercle de l’enfer, cet « Anus Mundi », ainsi nommé par un médecin SS du camp Wieslaw Kielar, qui en fit le titre du récit de ses cinq années de déportation à Auschwitz.
De ces jours d’avant, Sylvain Tahar décrit sa tentative de se préparer à ce voyage qu’il pressent essentiel pour appréhender l’incompréhensible, mais aussi sa « trouille », comme celle qui nous habite tous, de découvrir l’horreur de notre humanité.
Et puis, il y a cette journée, sur place, à Auschwitz, puis à Birkenau, ce lieu déserté, comme une ville fantôme dont il ne reste que les vestiges à perte de vue de baraques alignées, comme à la parade, terre de martyrs des quelques dizaines de convois de milliers de déportés dont pas même vingt pour cent survécurent à la sélection.
Les autres, l’immense majorité, ne survivaient pas même un jour, avant d’être directement conduits à la chambre à gaz pour disparaître ensuite dans les fours crématoires, ou même simplement entassés en de gigantesques bûchers quand les fours ne suivaient plus la cadence.
Il n’en reste rien, de ce million d’hommes, de femmes, de vieillards, d’enfants, de nouveau-nés, sinon des monceaux de vêtements, de valises, d’objets dérisoires récupérés par les nazis, et aussi de cheveux, ultime tribut payé par les victimes à une économie de guerre insensée.
Rien, simplement une immense nécropole de cendres, à ciel ouvert, qui recouvre la mémoire des hommes.
On ne revient pas d’Auschwitz.
Ni les innocents partis par la cheminée le jour même de leur arrivée, au terminus d’un voyage dantesque de soixante heures lorsqu’ils arrivaient de France, ou de quelques heures seulement comme ces quatre cent cinquante mille juifs hongrois, exterminés par convois entiers en cinquante jours du 15 mai au 9 juillet 1944.
Ni les survivants qui nous ont raconté n’être jamais vraiment rentrés du camp, et où certains d’entre eux demandent encore que leurs cendres soient dispersées pour retrouver leurs camarades de calvaire.
Ni le témoin d’un jour, comme Sylvain Tahar, qui nous rappelle si justement la fragilité de la vie, la persistance du mal et l’impérieuse nécessité de ne pas oublier.
Pierre-François Veil
Président du Comité français pour Yad Vashem
Les jours d’avant…
Un voyage n’a de début et de fin que sur le plan organisationnel. Bien avant le moment du départ, le voyage a déjà commencé, ne serait-ce que par la décision, de le faire et par le choix de la destination. Et c’est parfois des années plus tard, qu’émergent les principaux effets du voyage.
Rachel Rosenblum
Mourir d’écrire
Mardi 18 décembre 2018
Il est 18 h lorsqu’après avoir passé le contrôle de sécurité, j’entre dans le Mémorial de la Shoah à Paris. Machinalement, je tapote l’emplacement de la poche intérieure gauche de ma parka. Ce geste suffit à me rassurer : j’ai toujours, à sa place, mon carton pour la réunion