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Zeïtane: Rédemption
Zeïtane: Rédemption
Zeïtane: Rédemption
Livre électronique347 pages7 heures

Zeïtane: Rédemption

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À propos de ce livre électronique

Le monde vient de sombrer dans une anarchie totale. Les êtres humains cèdent à la folie, replongeant dans un état primitif. Des êtres mystérieux émergent de l’ombre. Un démon erre dans ce monde, cherchant désespérément la rédemption. "Zeïtane" se voit contraint de confronter ses semblables pour obtenir le pardon, tout en veillant sur ceux qui lui tiennent le plus à cœur. Cependant, sa quête la plus cruciale ne serait-elle pas celle de sa propre identité ?

À PROPOS DE L'AUTEUR

Olivier Dogorowski se distingue par son attrait marqué pour la fantaisie et les univers mystiques, surtout lorsqu’ils sont imprégnés de nuances philosophiques. Depuis toujours, il cultive une imagination fertile, nourrissant et peaufinant inlassablement les rêves qui naissent dans les replis de la nuit. "Zeïtane – Rédemption" se révèle être une manifestation éclatante de cette inclination.
LangueFrançais
Date de sortie17 janv. 2024
ISBN9791042212704
Zeïtane: Rédemption

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    Aperçu du livre

    Zeïtane - Olivier Dogorowski

    Chapitre 1

    On a tous une biographie

    Je suis venu au monde dans l’une des plus belles régions de France, « tant qu’à faire, commençons par ma naissance ».

    Mes parents étaient des gens de ce qu’il y a de plus ordinaire.

    Mon père, Harald, était menuisier, dépendant à l’alcool et ayant des tendances à la violence.

    Quant à ma mère, Helena… Il n’y a pas grand-chose à dire à son sujet, à part le fait qu’elle devait emmagasiner l’humeur de mon père et à subvenir à mes besoins.

    Une année plus tard, après que je sois né, vint mon frère Justin, le portrait craché de mon père « Physiquement, bien entendu ».

    On vivait dans un quartier modeste dans une petite ville verdoyante, entourée d’une immense forêt.

    Notre enfance n’était pas chose simple pour Justin et moi, car mon père forçait tellement sur la bouteille, qu’il nous prenait des fois pour des sacs de frappes quand ma mère était hors combat.

    Je prenais cela pour un entraînement, un renforcement physique, dont j’évacuais à mon tour la rage imprégnait en moi sur la tête de mes camarades de classe.

    Prendre cela comme un apprentissage à la vie était la seule raison que je pouvais me donner à cette époque, pour donner une raison à ma vie « Justin ne partageait pas mon avis », il avait vécu ce moment de sa vie différemment, peut-être encore plus mal que moi.

    Ma mère dissimulait ses marques comme elle pouvait auprès de son entourage, préférant garder le silence sur la monstruosité de mon père, voulant ainsi préserver l’image d’une famille unie.

    Une image que mon père brisait certains jours devant un public, car il ne retrouvait plus son chez lui tellement son sang était imprégné d’alcool.

    Je ressentais une immense peine pour ma mère de devoir endurer un époux tel que lui.

    Mais heureusement qu’on avait Franz, un voisin bienveillant en l’absence de mon père, qui s’isoler avec ma mère dans la chambre parentale pour lui appliquer certaines techniques de massage relaxantes et revitalisantes, « c’est ce que maman disait ».

    C’est vrai qu’elle avait l’air épanouie après son passage.

    Comme je vous le disais, mes parents c’est ce qu’il y avait de plus banal dans la société.

    Après tout, il n’y avait pas que du mauvais dans notre enfance, il y avait nos grands-parents, un couple de fermiers septuagénaires.

    Ils n’avaient rien d’ordinaire, ils étaient exceptionnels.

    Ils entretenaient une ferme dans un petit village au nord de Varsovie en Pologne.

    À chaque vacance d’été, nos grands-parents nous récupéraient pour nous emmener chez eux à la campagne, en plein centre des plaines polonaises.

    Bien sûr, mon père s’assurait de ne pas nous cogner avant nos départs pour ne rien laisser transparaître, « il était réfléchi des fois ».

    Ainsi mes grands-parents ignoraient le monstre qu’il était en réalité et comme ma mère gardait toujours le sourire en leurs présences, il était difficile de déceler quoi que ce soit.

    Mais, le fait de retrouver la terre de mes ancêtres me faisait oublier la réalité dans laquelle je vivais dans ma terre de naissance.

    J’adorais passer mon été dans ce village agricole où les gens se connaissent tous, où il fait bon y vivre et ce que je préférais par-dessus tout, c’était l’odeur du matin, l’herbe fraîchement coupée mélangée à l’odeur du fumier.

    Ces vacances avaient une importance primordiale pour moi, car nos grands-parents nous enseignaient des valeurs dont on ne prenait connaissance auprès de nos parents.

    Ils nous disaient souvent qu’il fallait appliquer la règle des trois A pour devenir quelqu’un d’exemplaire, être Amour, être Altruiste et être Authentique.

    Rien que ces trois mots me faisaient comprendre que ça allait être un apprentissage de toute une vie, car j’y comprenais pas vraiment le sens réel.

    Des exemples de ce type-là, ils en avaient énormément, mais c’était celui-ci qui m’avait le plus marqué.

    Ce que j’aimais aussi à cette époque-là, c’était le temps que je passais en tête à tête avec mon grand-père.

    Ensemble on veillait sur le bon déroulement de la croissance des plantations, tandis que Justin était auprès de notre grand-mère à l’aider à faire la cuisine.

    J’avais un peu plus d’affinité avec mon dziadunio, « c’est papy en polonais, car c’est ainsi que je l’appelais ».

    On passait des heures à discuter, même si je n’étais pas entièrement familiarisé avec le polonais, car ma mère nous parlait peu avec sa langue natale, je comprenais tout ce qu’il me disait, car la sagesse qui émanait de son regard me traduisait tous les mots qui sortaient de sa bouche.

    Il était tout pour moi, mon modèle masculin, mon père, celui grâce à qui j’ai tant appris.

    Un soir, lors d’une nuit étoilée, allongé sur la pelouse du jardin de mes grands-parents, accompagné de dziadunio et de Justin endormi, mon grand-père me raconta une chose que je ne pouvais comprendre à ce moment-là :

    Je ne comprenais pas à ce moment-là où mon grand-père voulait en venir, qu’après mûre réflexion, je lui ai répondu avec l’innocence d’un enfant :

    Mon grand-père m’observa un instant en clignant 2 fois ses cils et éclata de rire, ce qui perturba légèrement Justin dans son sommeil.

    Je ne savais pas trop comment réagir, qu’à mon tour mon rire l’accompagna.

    J’avais adoré ce moment de complicité, certes, totalement incompréhensible à cet âge.

    Dziadunio me prit soudainement dans ses bras, m’offrit de son affection et de son amour, avant de conclure le sujet ouvert :

    Mon grand-père me souriait, mais je voyais dans ses yeux une déception, une réponse qu’il attendait depuis tant d’années d’une interrogation qu’il se posait.

    Je souhaitais l’aider ce soir-là, lui offrir une réponse satisfaisante, mais moi-même j’étais dans l’interrogation à cet instant-là.

    Les vacances prirent fin comme chaque bonne chose généralement.

    Retour chez soi, affronter les tourments de mon père, tourments qui un jour seront miennes ou qui le sont déjà.

    Attendre 10 mois pour pouvoir retourner sur ma terre de paix, la terre de mes grands-parents.

    Ayant pour seul réconfort, les coups de fil des parents à ma mère, prenant de nos nouvelles.

    Mon grand-père ne manquait jamais de m’interroger sur une éventuelle découverte à mon sujet.

    Malheureusement, l’énigme ne prit forme, la réponse restait dans l’interrogation.

    J’avais beau faire attention à des signes extérieurs dans l’espoir d’une réponse, mais rien.

    Mon année scolaire était aussi brillante que les années précédentes, en étant en dessous de la moyenne comme à son habitude.

    Ma socialisation avec mes camarades d’école se faisait toujours dans la bonne humeur.

    Je m’assurais toujours d’avoir une petite bagarre derrière l’établissement scolaire à la fin des cours.

    On aimait se battre, « en tout cas moi », dont la plupart de mes soi-disant camarades de classe, avaient une bonne tête pour l’amorti de mes coups de poing.

    Je n’arrivais à supporter qui que ce soit, l’être humain était trop inintéressant à mes yeux.

    Trop prévisibles, irréfléchis, s’intéressant à des choses futiles.

    J’avais juste hâte que l’année scolaire finisse pour que je puisse retrouver les seules personnes que j’aimais vraiment.

    À quelques mois des vacances d’été, on eut une terrible nouvelle de la Pologne.

    La vieillesse prit le dessus de mon dziadunio, le poussant à s’en aller dans un monde qui m’était inaccessible.

    Sa mort m’avait anéanti, d’autant plus, je n’ai pu honorer la promesse que je lui avais faite.

    Je m’étais senti tel un orphelin de 12 ans perdant son père.

    Cette sensation, comme si le sol s’ouvrait à mes pieds, m’entraînant dans une chute sans fin.

    Je n’avais plus de repères et pour couronner le tout, ma grand-mère, noyait dans le chagrin et la solitude, se donna la mort avec du thé fait maison peu de temps après.

    Mon cœur saignait des larmes en abondance des journées entières que pour calmer ma douleur, je l’avais remplacée par la colère.

    Ce fut l’année la plus sombre que j’ai connue, un tournant de ma vie.

    Les êtres les plus chers à mon cœur, les seuls êtres humains pour lesquels j’avais de l’estime « hormis ma mère et mon frère », n’étaient plus.

    Le havre de paix bercée d’amour qui m’attendait chaque été, n’était plus.

    Il fut remplacé par un havre de guerre bercé de violence en continu.

    Quatre années s’écoulèrent.

    Quatre satanées longues années, dont l’obscurité, qui comblait ma solitude, était ma plus fidèle amie.

    Plus le temps avançait et plus je me sentais comme un intrus en ce monde.

    Comme si j’étais une anomalie du fait que j’avais le sentiment que tout ce que je vivais n’était pas réel.

    Mais, l’amour que mon père me portait me faisait bien rappeler ma place ici-bas.

    On avait beau vivre dans une somptueuse maison qu’on a pu s’offrir grâce à l’héritage de mes grands-parents, mais malgré cela, le vieux Khakowski aimait toujours autant la castagne, surtout sur son fils.

    Ses coups au fil du temps étaient de plus en plus faibles, « ce qui n’était pas plus mal ».

    Je me demandais si c’était du fait que le daron prenait de l’âge qui rendait ses coups si peu efficaces ou peut-être que j’avais développé une bonne croissance.

    Au moins, quand il s’en prenait à ma mère ou à Justin, je m’y opposais leur servant de bouclier pour les protéger « une bonne chose dans un sens, pour eux bien évidemment ».

    Je me relevais à chaque fois qu’il me mettait à terre, le laissant continuer à me fracasser jusqu’à épuisement, s’écroulant « telle une merde », me traitant de « démon » juste avant de s’endormir à même le sol.

    Je prenais tout de même la peine, de le porter à son lit pour qu’il puisse y passer une bonne nuit de repos.

    Le comble, c’est qu’il murmurait dans son sommeil à chaque fois que je le couvrais « je t’aime mon fils, pardon ! ».

    Il devait sans doute être dans une conscience semi-éveillée pour dire ces choses qui m’étaient absurdes.

    Peu m’importait ce qu’il avait au fond de son cœur, le démon qu’il avait créé en moi était déjà sculpté.

    Mine de rien, durant cette période j’avais fait un sacré bond dans la vie « positivement ».

    À force d’observer minutieusement l’être humain, j’adaptais mon comportement pour me mêler à eux.

    D’ailleurs je m’étais presque fait des amis, « presque ».

    J’avais fait connaissance avec un bon nombre de personnes, mais il y avait toujours ce quelque chose qui coinçait.

    Le problème venait peut-être de moi ou peut-être d’eux.

    Les entendre parler à longueur de temps des mêmes discussions, sexe, drogue, alcool, argent et ricanant toujours sur le même style de blagues, me poussait à me retirer de divers groupes « d’amis » que j’avais l’occasion de fréquenter.

    L’ennui était si pesant en leur compagnie, que des fois j’espérais qu’un ballon dirigeable atterrisse sur moi pour abréger cette souffrance.

    Mon premier véritable ami que je m’étais fait, avec lequel je ressentais un lien très profond, se nommait Michel.

    Un gaillard d’1m94, de longs cheveux blonds, toujours vêtu de noir, ne jurant que par le métal, le football et les pétards.

    On était différent sur bien des points et semblable sur d’autres.

    On avait des échanges intéressants, on se comprenait et on s’appréciait, ce qui est primordial dans une amitié, d’après ce que j’avais étudié à ce sujet.

    C’était même plus profond qu’une amitié, on pouvait dire une fraternité bien unique.

    Je l’avais rencontré lors de mon apprentissage en tant que fleuriste « j’aime beaucoup les fleurs, ça ne parle et ça sent bon, un choix que père Khakowski désapprouvait avec des propos homophobes, mais qui appréciait tout de même le peu d’argent que je lui ramenais ».

    Ce fut une rencontre assez inhabituelle.

    Quand Michel rentra dans ma boutique, se dirigeant vers moi en train de faire un arrangement floral, il me réclama un paquet de cigarettes.

    Il était tellement défoncé qu’il avait pris le commerce pour un bureau-tabac.

    En observant le personnage d’un air perplexe de plus près, je m’étais dit que de lui je pouvais m’en faire un ami.

    Et notre amitié dura…

    J’ai appris énormément de choses dans l’amitié que je forgeais avec Michel.

    C’était bien plus qu’un ami, un enseignant, m’aidant au mieux à me créer une facette de ma personnalité pour mieux me mélanger aux autres.

    Il acceptait qui j’étais réellement et me fit tout de même découvrir d’autres aspects de la vie.

    Il aimait des choses que je n’appréciais guère, c’est un fait, mais on avait tout de même des goûts identiques sur diverses choses.

    Le football, les arts martiaux, le rock, la philosophie spirituelle, la bière et surtout les femmes.

    D’ailleurs, c’est grâce à lui que j’avais découvert le plaisir charnel.

    Il m’avait présenté l’une de ses amies au style gothique, avec qui j’avais entamé une très longue relation dont j’ai découvert énormément de choses sur l’intimité féminine « avant elle, les seuls moments intimes que j’avais avec une femme, c’était dans les toilettes avec une page arrachée d’un magazine coquin que mon père cachait sous son lit et le pire, c’est que les pages les plus intéressantes, je ne pouvais les prendre, car elles s’entre collaient ».

    J’avais énormément apprécié cet apprentissage avec cette jeune femme « plus que celui en tant que fleuriste ».

    En réalité, mes deux apprentissages faisaient bon ménage, car je devais prendre soin de cette ravissante fleur de Lys qui le méritait tant.

    Elle était douce, elle m’offrait beaucoup de tendresse et elle avait une sensualité à me faire fondre sur place « voir augmenter ma température corporelle ».

    Au bout de quelques mois, on se séparera, elle avait déménagé dans un autre pays, car son père était technico-commercial et il devait s’assurer du bon fonctionnement d’un produit qu’il avait vendu dans une grande entreprise internationale.

    Ma première peine de cœur, ce fut triste.

    Il m’avait fallu 2 jours et quelques bières pour passer à autre chose « c’était vraiment dur ».

    À la fin de mes études supérieures en tant qu’apprenti fleuriste « dont j’ai obtenu un diplôme qui ne me servira à rien », j’eus l’occasion de quitter le cocon familial.

    J’avais trouvé un misérable boulot pour un petit salaire dans une usine.

    Un salaire qui m’avait permis de me mettre en colocation avec Michel.

    En réalité je n’avais pas trop le choix, mon père m’avait mis à la porte.

    On avait eu une petite altercation dont il n’avait pas supporté que je riposte à ses attaques, ce qui n’était pas dans mes habitudes.

    J’avais aussi un peu bu « plus que je l’imaginais » et je n’avais pas pu m’empêcher de lui porter un coup au visage qui lui avait fait perdre connaissance.

    À son réveil, j’avais droit à toutes les injures « dont démon comme il aimait si bien le dire » et à prendre la porte.

    Il avait l’air vraiment terrifié quand mon regard se posait à chaque fois sur lui.

    Ce fut un mal pour un bien, car enfin je pouvais respirer et vivre cette liberté tant espérée « qui n’est qu’illusion en réalité ».

    Je croisais les doigts pour ma mère « qui, selon moi, aurait dû le quitter depuis bien longtemps » et pour Justin qui devait prendre ma relève.

    Le plus important, c’est que ma vie d’adulte commençait enfin.

    Vivre dans le petit 2 pièces avec Michel était une aventure à découvrir.

    Hormis le travail, on passait le plus clair de notre temps à s’amuser.

    Les sorties se multipliaient, les soirées à se saouler, faire de nouvelles connaissances, me mélanger avec d’autres personnes me faisait me sentir humain.

    Avec Michel, on avait toujours des conversations existentielles certains soirs quand on était seuls dans l’appartement :

    Un court silence se fit s’installa brièvement avant que mon ami me relance :

    Nos regards à tous deux se sont tournés vers la porte d’entrée dont on avait la vue dessus depuis le séjour.

    On l’avait observé de longues minutes, mon regard fixait l’œil de judas et mes doigts se croiser pour solliciter la chance, mais rien ne s’est passé :

    Michel ne sut me répondre, car le sommeil s’était emparé de lui et de sa bouche s’exprimait ses horribles ronflements.

    J’aimais ces conversations avec lui, même si des fois il y en avait des plus bizarres.

    On ne faisait pas que s’amuser ou discuter, on pratiquait aussi un sport ensemble.

    Tous les dimanches après-midi à son habitude, on faisait des matchs de foot en club « il fallait voir la tête de notre entraîneur quand des fois on venait dans de ces états ».

    La vie me souriait un peu, reprenant un sens que j’avais oublié, que même la mélancolie qui se trouvait en moi, se dissipait peu à peu dont un zeste de joie s’imprégnait dans mon esprit.

    Mais, chaque ère devait laisser place à une ère nouvelle.

    J’avais retrouvé l’amour ou peut-être enfin rencontré.

    À vrai dire, c’est un sentiment où j’apprenais encore à le découvrir pour mieux le comprendre « ou me le remémorer ».

    J’avais emménagé avec cette ravissante jeune femme originaire du Yémen que mon cœur avait choisie du nom de Sabrine.

    Elle avait de longs cheveux noirs ondulés, qui lui caressaient le creux du dos, accompagné d’une belle peau douce et mate, de lèvres pulpeuses, dont l’ensemble était serti de magnifiques yeux de la couleur noisette.

    Elle était d’une beauté, tout ce qu’il y avait de plus simple et de plus authentique.

    À mes yeux, elle était la plus belle « je pense que mon cœur y était pour quelque chose, j’en ai la quasi-certitude ».

    Ce fut une aubaine que sa voiture se soit encastrée dans la mienne, sinon je ne l’aurai peut-être jamais rencontré.

    On avait le feeling dès que nos yeux se sont posés l’un sur l’autre et elle riait à mes blagues « si, si, je savais faire rire les gens, j’ai beaucoup étudié le sujet pour m’en accommoder ».

    La seule chose qui était navrante dans l’histoire, c’est qu’on avait plus de voitures.

    Nos premiers rendez-vous se sont faits à vélo.

    L’essentiel, c’est que cela avait abouti à une belle romance dont on ne pouvait se passer de chacun.

    On se sentait vraiment bien, dans notre petit appartement, notre nid douillet.

    Pour celui que ça n’allait pas trop, c’était pour Michel.

    Il a vécu notre séparation, telle une rupture amoureuse.

    Pendant des jours je me devais de le consoler, le rassurer et lui expliquer que l’on se verra encore souvent, surtout que j’avais juste emménagé sur le palier d’en face.

    La seule chose qui changeait, c’était la diminution de nos soirées effrénées à faire la fête.

    La priorité se portait sur l’épanouissement de la vie de couple.

    Ma relation avec Sabrine se portait à merveille, surtout quelle était aux petits soins, attentionnée, douce, câline « et moi qui pensais que ce genre de femme n’était plus qu’un mythe ».

    Je ne broyais plus trop de noir et je voyais la vie d’un côté un peu plus positif.

    Ma misanthropie se dissipait peu à peu laissant surgir la philanthropie « bien sûr, je haïssais toujours les personnes mauvaises, il fallait tout de même que ma partie sombre survive ».

    J’essayais d’apporter une amélioration dans ma vie, en changeant régulièrement de travail.

    J’étais passé par diverses entreprises, dans divers domaines, que ce soit dans l’industrie, dans la surveillance ou même la vente, je ne trouvais jamais chaussure à mon pied.

    Même si des fois, j’améliorais légèrement le confort de notre vie, rien ne me convenait.

    Quant à Sabrine, elle se contentait de son boulot en tant que vendeuse dans le prêt à portée dont visiblement elle était satisfaite de son métier.

    L’essentiel au bout du compte « d’après ce que j’ai compris », c’est de se sentir bien dans son couple, vivre l’amour pleinement et le reste n’est que secondaire.

    Un secondaire qu’il faut tout de même chercher à améliorer, car sinon, à défaut d’un inconfort professionnel, la routine de l’amour peut vite peser et nous écraser.

    Pendant cette période, où les émotions se réveillaient enfin en moi, il m’arrivait de vivre des expériences pas tout à fait normales.

    D’ailleurs je me demandais des fois, si je ne souffrais pas d’un trouble quelconque voire d’une schizophrénie passagère.

    Je ne comprenais vraiment pas ce qui se passait dans ma vie à ce moment-là.

    Pourtant avec Sabrine tout se déroulait au mieux, mais de ce qui était de mon cerveau ou de mon esprit, c’en était autre chose.

    Il y avait ces rêves.

    Des rêves régulièrement semblables, dont certains avaient l’air identiques aux précédents.

    J’y voyais souvent la terre s’ouvrir de toute part, laissant un feu glacial s’y échapper, ainsi l’humanité était frappée par la mort que pouvait offrir ce feu.

    Il y avait aussi des monstres qui sortaient du sol, certains venaient des cieux, immenses et puissants, massacrant tout ce qui se trouvait sur leurs passages, hommes, femmes et enfants.

    De mon côté, j’essayais de les combattre, en éliminant autant que j’en pouvais, mais impuissant en voyant mes proches chuter à mes côtés.

    Je n’y comprenais rien, et pourtant j’avais cette sensation que tout ça m’était familier.

    Je me sentais fort, puissant face à de telles adversités, mais j’étais faible face à de tels évènements.

    Toute cette puissance ne me servait à rien, si je n’étais pas capable de protéger mon entourage.

    Ensuite, il y avait mon réveil où j’avais à chaque une brève vision, des ombres représentant des ailes arrachées.

    J’étais toujours en sueur et l’air paniqué.

    Mes omoplates étaient douloureuses.

    D’ailleurs, quand j’observais mon dos dans un miroir, il y avait toujours deux grosses marques de bleus à ce niveau-là, comme si on avait arraché quelque chose qui devait se trouver normalement à cet emplacement.

    Ces marques étaient toujours présentes à chaque lendemain de ces cauchemars.

    J’étais perdu et il m’arrivait de penser que notre appartement était habité par une quelconque entité.

    J’en parlais à Sabrine de ces rêves, mais je voyais dans son regard et son comportement que ce genre d’histoire lui faisait peur, du coup je ne préférais même pas évoquer ne serait-ce qu’un peu, le sujet des marques sur mes omoplates.

    Je voulais la protéger avant tout, « ce que chaque compagnon ferait envers la personne aimée », j’avais décidé de surmonter cette épreuve seul « après tout, c’est à moi qu’elle fut destinée », et ne plus parler de quoi que ce soit.

    Je menais tout de même ma vie, dans sa normalité des plus banales, sans trop penser à ces rêves, mais juste dans le but d’avancer petit à petit dans mon existence.

    Pour ce qu’il s’agissait d’avancer durant cette période, il y eut un grand changement dans ma vie.

    Sabrine m’annonça qu’elle était enceinte et donna naissance à un fils quelques mois plus tard que l’on nomma Caleb.

    Je dois avouer que je n’étais pas prêt pour être père à ce moment-là, « voir père tout simplement ».

    J’étais distant les premiers temps de l’enfant, peut-être que j’avais peur ou que je me sentais incapable de gérer cet enfant, voire de lui offrir de l’amour.

    Je ne savais pas vraiment.

    J’avais l’impression d’être comme un handicapé devant Caleb, j’étais conscient que c’était mon fils, mais je ne savais quoi faire pour me comporter tel qu’un père, « et pourtant je m’occupais énormément de mon fils et je prenais soin de lui ».

    Sabrine même se posait des questions à mon sujet, elle pensait que je ne désirais pas notre fils.

    Je ne savais jamais quoi lui répondre, dans la crainte qu’elle me voie différemment ou qu’elle prenne peur ou tout simplement conscience que quelque chose ne tourne pas rond en moi et qu’elle me voit comme un connard.

    Du coup je m’étais cela sur le compte

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