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Creuset Battlenaut: Crucible Battlenaut
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Creuset Battlenaut: Crucible Battlenaut
Livre électronique466 pages6 heures

Creuset Battlenaut: Crucible Battlenaut

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À propos de ce livre électronique

Les Red Battlenauts ne montrent aucune pitié. Rugissant hors de l'obscurité de l'espace lointain, ces machines de guerre ultra-high-tech martèlent l'enfer des deux côtés dans une guerre civile interstellaire sanglante. Personne ne peut même VOIR les Reds – personne sauf le caporal de marine Solomon Scott. Recruté par les Diamondbacks hardcore SEAL, Scott devient une arme secrète dans la lutte ultime pour la survie. Bataille après bataille sur des mondes extraterrestres périlleux, Scott et les Diamondbacks se battent contre les impitoyables Reds, tenant désespérément la ligne dans des affrontements furieux de muscle et de métal. Mais lorsqu'un visage du passé révèle les secrets du carnage, la quête de réponses devient une course contre la montre. Parce que les maîtres des Red Battlenauts ont plus en tête qu'une soif de conquête... et seul Solomon Scott peut espérer s'opposer à eux. Dans les heures les plus sombres de la galaxie, les enjeux les plus élevés imaginables poussent ce héros en armure de Battlenaut à s'emparer de son destin. Mais peut-il surmonter une trahison déchirante qui frappe de nulle part comme les Rouges eux-mêmes ? Ce n'est qu'en écrasant les monstres de son propre passé sombre que Scott peut vaincre les forces qui font exploser l'humanité au bord de l'anéantissement.

LangueFrançais
Date de sortie29 déc. 2023
ISBN9781667467740
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    Aperçu du livre

    Creuset Battlenaut - Robert Jeschonek

    Creuset Battlenaut

    par Robert Jeschonek

    CREUSET BATTLENAUT

    Copyright © 2024 par Robert Jeschonek

    www.thefictioneer.com

    Couverture Copyright © 2024 par Ben Baldwin

    www.benbaldwin.co.uk

    Ce livre est une œuvre de fiction. Les noms, personnages, lieux et incidents sont le produit de l'imagination de l'auteur ou sont utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des événements, des lieux ou des personnes réels, vivants ou morts, est entièrement fortuite.

    Publié en décembre 2013 en accord avec l'auteur.

    Tous droits réservés par l'auteur.

    Un livre de Pie Press

    Logo for copyright pages

    Publié par Pie Press Publishing

    411, rue Chancelier

    Johnstown, Pennsylvanie 15904

    www.piepresspublishing.com

    Creuset Battlenaut

    Chapitre 1

    Le caporal Solomon Scott tenait parfaitement immobile son armure Mark VI Battlenaut plaquée grise dans l'épaisse brume blanche. Autour de lui gisaient les armures brisées de deux adversaires, des pilotes morts qui s'étaient battus jusqu'au bout pour la cause des rebelles légitimes. Scott les avait tués tous les deux quelques instants plus tôt dans un échange de tirs qui avait endommagé sa propre armure.

    Malheureusement, la bataille plus vaste qui se déroulait autour de lui était loin d’être terminée. D'après le trafic de communication et la télémétrie affichée sur la visière de son casque, des dizaines de Battlenauts s'affrontaient encore dans toutes les directions. La bataille pour l'avant-poste du Commonwealth sur le planétoïde Chelong III faisait toujours rage, l'issue étant incertaine.

    Mais la situation dans son ensemble n’était pas la principale préoccupation de Scott pour le moment. Il était plus inquiet de savoir d'où viendrait la prochaine attaque sur sa propre armure et comment il y survivrait avec une brèche dans sa plaque ventrale.

    En appuyant sur les boutons du clavier de l'accoudoir gauche, il a changé de vue sur la visière, superposant les données télémétriques aux flux des caméras embarquées. Pour autant qu'il puisse en juger, il n'y avait rien à proximité... mais les brumes de Chelong tourbillonnaient de particules cristallines qui jouaient des tours aux capteurs ainsi qu'aux yeux.

    Alors qu'il regardait les images de ses caméras arrière, l'odeur de sueur et de métal dans le cockpit devenait plus nette et les poils de son cou se dressaient. Il crut apercevoir une étincelle de mouvement et serra fermement le manche, prêt à tirer avec ses canons montés à l'arrière.

    Mais rien ne sortait de la brume là-bas, et il n'a pas tiré. Aucun problème; il savait garder la tête froide.

    Non pas que quoi que ce soit d’autre dans le cockpit de son Mark VI soit cool à ce moment-là. L’une des bouches de refroidissement supérieures avait été touchée et toute la plate-forme surchauffait comme un fou. La sueur coulait sur ses côtés et trempait chaque partie de son corps. Au moins, le support rembourré à l'intérieur de son casque empêchait la sueur de couler dans ses yeux et de les brûler.

    Il passait à nouveau d'une vue de caméra à l'autre lorsque le capitaine Rollins klaxonna. Faites écho à Charlie Bravo ! La voix grave de l'homme jaillit du haut-parleur de communication. Arrête de rester là, Scott ! Dewar et Shen ont besoin de renfort ! Je viens de te montrer les statistiques !

    Comme promis, la télémétrie de Dewar et Shen est apparue sur la visière. Ils étaient à trente mètres sur la droite, tous deux encaissant de violents coups... mais de quoi ? Il ne semblait pas y avoir quelqu'un d'autre à proximité immédiate. Est-ce que la brume dérangeait leurs capteurs ?

    Merde, Scott, lança Rollins. Bougez votre cul !

    Soudain, quelque chose attira son attention sur le flux de la caméra de droite. Il joua sur le clavier de l'accoudoir, effaçant les données télémétriques de l'écran de la visière et pointant l'image de droite au grossissement maximum. Attendez, monsieur. Il n'a rien vu... rien...

    Puis quelque chose . Un reflet, une étincelle, un scintillement dans le brouillard.

    « Au diable, restez prêt ! La voix de Rollins devint un rugissement. Shen vient de tomber !

    Scott a remonté la télémétrie et a vu les spécifications de Shen s'écraser violemment. Elle était vivante, mais son armure était grillée.

    Et ce qui avait frit, il se trouvait quelque part dans la direction droite, exactement là où Scott avait vu le reflet.

    Rollins rugissait toujours dans la communication, mais Scott l'a bloqué. Ses poils sur le cou étaient toujours dressés, son ventre se tordait ; la télémétrie indiquait qu'il n'y avait rien là-bas, mais son instinct lui disait le contraire.

    Mâchoires serrées, il effectua des superpositions spectrales sur le flux, balayant toute la gamme des fréquences infrarouges et ultraviolettes. Toujours rien.

    Il a coupé son micro audio pour pouvoir se parler. "Allez, espèce d' oosh . Je sais que tu es là-bas."

    Scott a lancé les cinq flux sur la visière en même temps – côté droit, côté gauche, côté avant, côté arrière, côté haut – et les a tous frappés avec les superpositions spectrales. Pourtant, il n’a vu aucun signe révélateur d’un Battlenaut ennemi dans quelque direction que ce soit.

    Son instinct était généralement bon, mais peut-être qu'il s'était trompé cette fois-ci. Il avait déjà combattu ; même sans véritable brouillard, les choses pourraient devenir confuses.

    À ce moment-là, quelque chose que Rollins criait a éclaté. "Dewar est à terre ! Va là-bas maintenant , fils de..."

    Saisissant le bâton, Scott a redonné vie à son Battlenaut. Il était sur le point de le tourner vers Shen et Dewar lorsqu'il repéra un signal sur le radar. Cela n’a duré qu’une fraction de seconde, mais c’était suffisant pour le pousser à l’action.

    Les moniteurs qui suivaient ses signes vitaux sonnaient plus rapidement dans tous les domaines. L'image radar n'était pas apparue à sa droite, mais à sa gauche .

    Quoi qu'il arrive, peu importe ce qui avait éliminé Shen et Dewar, cela avait réussi à tourner autour de lui.

    Au lieu de tourner à droite, Scott a pivoté son Battlenaut vers la gauche. En même temps, il jouait sur le clavier de l'accoudoir, faisant sortir toutes les armes du mode veille.

    C'est à ce moment-là qu'il aperçut le Red Battlenaut pour la première fois.

    Il sortit de la brume avec des armes à feu, marchant droit vers lui. Elle était plus grande que sa propre armure Battlenaut – douze mètres de haut contre dix pour le Mark VI – avec une peau qui brillait d'un rouge vif de la pointe aux pieds. Et il n'y avait aucune marque dessus que Scott pouvait voir.

    Sans réfléchir ni hésitation, Scott a ouvert le feu avec ses armes principales. Dans le même temps, il lança une demi-douzaine de missiles sur le Rouge. Il devait le frapper fort et vite, sans lui laisser une chance d'atteindre son ventre endommagé.

    Les balles des canons du Rouge ont parsemé le Mark VI, perçant le blindage du cockpit. Ses propres missiles frappèrent la poitrine du Rouge en grappe, explosant avec une force frissonnante.

    Mais ils ne l’ont pas ralenti ni laissé une égratignure.

    "C'est quoi ce flux ?" Scott ouvrit la conversation avec ses lasers et ses sons en même temps, se concentrant sur ce qu'il espérait être un point faible : l'articulation du genou d'une jambe qui fléchit vers l'arrière. L'armure s'est rétrécie à cet endroit et n'avait aucun blindage visible.

    Malheureusement, cela ne veut pas dire qu’il était plus faible. Le faisceau cramoisi brûlant du laser de Scott a marqué l'articulation, accompagné d'ondes de force vibratoire oscillante... mais le Rouge n'a pas ralenti du tout.

    Scott serra les dents et recula son Battlenaut, puis bondit en avant, propulsant l'épaule de son armure vers le Rouge.

    Il fut accueilli par une pluie de lourdes balles qui frappèrent son assiette, mais elles ne l'arrêtèrent pas. Son Mark VI a parcouru la distance en quelques secondes et a percuté le Rouge de tout son poids et de tout son élan.

    Des alarmes de collision se sont déclenchées et des rapports de dégâts ont clignoté sur sa visière. Ses signes vitaux ont augmenté et sa tête a nagé à cause du puissant impact. Cela avait été un sacré succès.

    Et apparemment, cela n’a fait aucun dégât. Le Rouge restait fermement en place ; selon les capteurs de Scott, son armure ne s'était pas du tout déformée ou rompue.

    Mais ce n’était pas le pire. Alors que Scott essayait de repousser son Battlenaut, il réalisa rapidement qu'il était coincé. Il ne pouvait pas se détacher du Rouge.

    En jurant, il invoqua de nouvelles données de capteurs sur le Red Battlenaut. Selon les chiffres, la peau du Rouge était devenue hautement magnétisée ; sa prise était plus que suffisante pour résister au couple total des servos à fusion de l'armure de Scott.

    Quelques secondes après qu'il s'en soit rendu compte, deux panneaux s'ouvrirent sur la poitrine du Rouge et deux lames circulaires montées sur des bras extensibles tournèrent vers lui. Un battement de cœur plus tard, ils mordaient le blindage au-dessus du cockpit de Scott, envoyant des pluies d'étincelles.

    Scott alluma le micro et cria malgré le crissement des lames. Mayday ! Echo Charlie Bravo ! Mayday !

    Les lames coupèrent rapidement, se frayant un chemin à travers le métal ultra-durci de l'armure de Scott comme s'il s'agissait de carton. Les capteurs ont montré que le cockpit serait détruit en moins d'une minute.

    Scott appuya sur le clavier, préparant toutes les armes à tirer en même temps. C'était un geste désespéré, mais il ne pouvait penser à rien d'autre.

    Pas au début, en tout cas.

    Que ferait Berne ? La question lui traversa l’esprit comme une flamme parcourant une traînée de carburant allumé. Berne a été une source d'inspiration pour lui, c'est la raison pour laquelle il est devenu un Marine du Commonwealth en premier lieu. Elle était sa grand-mère et elle avait été une héroïne lors d’une guerre antérieure.

    Que ferait Berne ?

    Soudain, une idée a pris vie. Il aurait à peine le temps de l'essayer ; les pales étaient sur le point de pénétrer dans la coque du cockpit.

    Les doigts de Scott survolèrent les claviers des deux accoudoirs alors qu'il envoyait à la hâte des commandes dans le réseau de contrôle de l'armure. À deux reprises, il a dû contourner les sécurités avec des codes d'accès et des scanners rétiniens.

    Ouais, je sais, dit-il après avoir franchi le dernier obstacle. L'armure n'a pas été conçue pour ça. Les spécifications de sécurité ont été dépassées. Bla bla bla.

    À ce moment précis, les doubles lames du Rouge hurlèrent à travers l'armure, tourbillonnant à quelques centimètres seulement de son visage. Sa chair, son crâne et son cerveau étaient à quelques secondes d'éclabousser partout dans le cockpit.

    "Voyons comment tu l'aimes." Scott ricana en appuyant sur le dernier bouton. Son cœur battait à tout rompre, l'adrénaline montait dans son sang... et maintenant il avait joué sa dernière pièce.

    Les lumières et les affichages dans le cockpit ont clignoté et se sont éteints. La centrale à fusion dans les entrailles du Mark VI rugit et l'armure gronda violemment. Tout autour de lui, il entendit un crépitement et un bourdonnement forts et grésillants.

    Soudain, les lames du Rouge cessèrent de tourner et se dirigèrent vers les fentes qu'elles avaient coupées. L’un est sorti, tandis que l’autre s’est tordu et s’est accroché au bord de la fente. Il tira fort, se libérant, puis se détacha de la tige sur laquelle il était monté et s'écrasa dans les entrailles de l'armure de Scott.

    " Maintenant, nous parlons." Scott s'appuya contre le canapé du cockpit et attendit ce qui allait arriver. Il avait combattu le feu par le feu, chargeant son armure avec des courants électriques provenant de la centrale électrique, transformant ainsi son Battlenaut en électro-aimant. Un électro-aimant avec la même polarité que le Red Battlenaut.

    Puisque deux aimants de même polarité se repoussent, les deux Battlenauts ne pouvaient plus rester verrouillés ensemble. Avec un grand bruit, l'armure de Scott s'éloigna du Rouge et s'écrasa sur le sol poussiéreux.

    Ouais! Scott se précipita dans le cockpit, redirigeant l'énergie de la peau de son Battlenaut vers le reste de ses parties. Les lumières se sont rapidement rallumées et le système de contrôle a redémarré. La visière de son casque reprit vie en quelques secondes.

    Juste à temps pour qu'il voie le Rouge se diriger vers lui d'un pas lourd.

    Scott tapa sur les claviers et actionna le bâton, luttant pour remettre son armure sur pied. Les servos bourdonnèrent alors qu'il faisait asseoir le Mark VI, puis roula sur le côté et se prépara avec les deux gantelets au sol.

    Pendant ce temps, les Rouges continuaient à arriver. Scott l'a vu se rapprocher sur le flux vidéo de sa visière, alors même qu'il faisait rouler sa propre armure sur ses genoux.

    Allez! Son Battlenaut redressa le haut de son corps. Scott a martelé des boutons, et il a remonté un genou, plantant fermement son pied droit en dessous.

    Il sentit le sol trembler alors que le Rouge se rapprochait. Pourquoi il n'avait pas déjà ouvert le feu, il ne parvenait pas à le deviner.

    En tirant sur le bâton, il concentra la puissance de l'armure sur la jambe droite, essayant de pousser vers le haut et d'avancer l'autre pied. Une fois qu'il aurait les deux pieds à plat sous lui, il aurait le levier nécessaire pour remettre toute l'unité debout.

    Mais aurait-il le temps de terminer la manœuvre ? Les pas du Rouge se rapprochaient, son image s'agrandissant dans le flux vidéo de la visière.

    Scott sentait le métal et le plastique brûlés. Les servos gémissaient, l'armure vacillait... et les jambes se bloquaient. La jambe droite est restée coincée à mi-hauteur, laissant le pied gauche coincé la pointe en premier dans la terre, incapable d'aplatir et d'étendre complètement la jambe au-dessus.

    Maudissant une traînée bleue, il combattit les commandes... et puis il fut trop tard. Les alarmes de proximité ont hurlé et le Red Battlenaut l'a soudainement dominé.

    Scott grinça des dents et fronça les sourcils. En regardant au-delà de la visière, il vit du métal rouge brillant remplir le verre trempé de la fenêtre avant.

    Il ne s’agissait plus de se relever. Le mieux qu'il pensait pouvoir espérer était de profiter de la portée rapprochée du Rouge et de décharger tout ce qu'il avait.

    Est-ce ce que ferait Berne ? Scott prit une profonde inspiration, puis la relâcha entre ses dents. Oui bien sûr.

    Il compta jusqu'à trois, puis joua sur les claviers, orientant rapidement toutes les armes embarquées vers le Rouge qui se profilait au-dessus de lui. Sans s'arrêter, il tapa la commande de tir à l'échelle du système, lâchant tout d'un coup.

    Des balles jaillissaient de ses armes, encadrées par des flux cramoisis d'énergie laser. Des explosions soniques s'échappèrent de ses émetteurs et l'ensemble des missiles jaillirent de leurs râteliers.

    Le Rouge en a pris chaque morceau sans broncher. Lorsque la fumée se dissipa, elle était toujours au-dessus de lui, brillante et intacte, comme toujours.

    "Fluxez- moi ." La voix de Scott était douce dans le cockpit. Les données des capteurs défilaient sur la visière devant lui, affichant l'absence de dégâts dans des colonnes de chiffres qui le laissaient stupéfait.

    Cela ne semblait pas possible. Comment un Battlenaut pouvait-il encaisser autant de puissance de feu à courte portée sans subir le moindre dommage ?

    Aucun Battlenaut qu'il avait jamais vu, combattu ou dont il avait entendu parler ne pouvait le faire, c'était sûr. Le Rouge était quelque chose de nouveau, quelque chose de complètement extérieur à son expérience. C’était le genre de chose qui pouvait gagner la guerre civile entre le Commonwealth et les légitimes.

    C’était aussi le genre de chose qui pouvait le tuer facilement.

    Passant à l'image de sa caméra supérieure, il vit le Rouge se pencher et pointer ses canons avant sur lui. Du plasma jaune et rouge dansait au cœur des deux canons alors que les canons se mettaient en marche et se préparaient à tirer.

    Ça y est. Alors même que les mots lui brûlaient l'esprit, Scott recalibrait ses propres lasers, pistolets et sons, les mettant en œuvre sur le Rouge. Il a également déclenché l'autodestruction et lancé le compte à rebours de 60 secondes ; peut-être que sa centrale à fusion explosive mettrait enfin une égratignure dans la peau du Red Battlenaut.

    Il ne ressentait aucune peur alors que les chiffres rouges brillants sur sa visière passaient de 60 secondes à 50 ou 40. Il n'était pas un homme intrépide, mais la mort elle-même ne lui faisait pas peur ; cela ne l'avait pas effrayé depuis sa mort à l'âge de treize ans. Il reviendrait sous une forme différente... un Marine en devenir, même à ce moment-là.

    Les chiffres indiquent 30... puis 20. Viens me chercher , pensa-t-il en ouvrant fort avec toutes les armes, en faisant frire les circuits et en vidant ses munitions restantes.

    Rien de ce qu’il faisait ne semblait dérouter le Red Battlenaut. Lorsque le Rouge se redressa soudainement, il le fit sans aucun signe de tension, comme si le barrage n'avait rien à voir avec son choix de mouvement.

    Ce n'est pas grave , pensa Scott. "Vous remarquerez ça ." Il sourit méchamment en regardant le compte à rebours sur la visière passer de 20 à 15.

    Et puis à 10 heures.

    Scott huait et hurlait et continuait à infliger sa punition. Le minuteur est passé à neuf, puis huit, puis sept, puis six...

    Et c’est à ce moment-là que le Red Battlenaut s’éloigna brusquement de lui.

    « Coupe ! » Avec le chronomètre à quatre secondes, Scott a mis l'autodestruction en attente. Il jeta tous les flux de caméra sur la visière en même temps, à la recherche du Rouge qui s'était enfui.

    Mais il avait déjà disparu, disparu dans la brume dense.

    Soudain, la voix du capitaine Rollins jaillit du haut-parleur. Echo Charlie Bravo ! Ici Kilo Papa Zulu, je réponds à votre Mayday !

    Il était temps, a déclaré Scott, puis il a allumé le micro. « Surveillez vos six, Kilo ! Il y a une sorte de Red Battlenaut gonflé à bloc en liberté !

    Je t'ai à l'œil, Scott. Comme Rollins l'a dit, Scott l'a repéré sur sa caméra gauche. On dirait que tu as pris un coup.

    Sans blague. Je vous recommande d'appeler des renforts supplémentaires, Kilo Papa. Les yeux de Scott parcouraient les flux, guettant les signes de son ennemi à coque rouge. J'ai jeté tout ce que j'avais sur cette chose, et ça n'a même pas écaillé la peinture.

    Je ne l'ai pas vu au radar ou à la télémétrie, a déclaré Rollins alors qu'il conduisait son Battlenaut marron sable vers Scott. C'était il y a combien de temps ici ?

    Trente secondes avant votre arrivée, dit Scott. Au plus.

    Eh bien, c'est parti maintenant, a déclaré Rollins. Et aucun rapport faisant état d'un Battlenaut Rouge ailleurs non plus.

    Faites-moi confiance, c'est là-bas, a déclaré Scott. "Et je te le dis, ce foutu truc est un colosse ."

    Des projecteurs s'allumèrent sur l'armure de Rollins, balayant la brume autour de lui de tous côtés. Ça doit être rapide aussi, s'il est hors de portée du capteur juste avant mon arrivée.

    Doit être. Même si Scott le disait, il ne pensait pas que cela sonnait vrai. Si le Rouge avait été un speedster, ne l'aurait-il pas battu beaucoup plus vite ? Cela ne l'aurait-il pas écrasé avant qu'il puisse tirer ?

    J'aimerais pouvoir mettre la main sur ce truc. Rollins n'arrêtait pas de ratisser la brume avec ses projecteurs. Cela ressemble au genre de technologie que nous pourrions utiliser à bon escient.

    À ce moment-là, Scott aperçut un mouvement sur son flux frontal, dans la brume derrière Rollins. Bogie à six!

    Rollins se tourna et concentra sa lumière vers l'avant sur la brume. Tu es sûr de ça ? Les capteurs lisent clairement.

    C'était encore là. Bogie confirmé!

    Rollins a pointé ses armes sur la zone en question. Je ne le vois pas, caporal.

    Soudain, le voilà – le même Red Battlenaut, sortant de la brume... se dirigeant droit vers Rollins.

    Entré! Jouant du bâton, Scott balançait son armure d'avant en arrière, essayant de la décoller. Répétez, entrant!

    De quoi tu parles ? Il n'y a rien dehors. Comme Rollins l'a dit, sa lumière avant brillait directement sur le monstre rouge marchant vers lui.

    "Tu ne le vois pas ?" Le cœur de Scott battait à tout rompre. Les servos gémissaient, puis vrombissaient alors qu'il reprenait le contrôle de la jambe droite de son Battlenaut. Il le redressa, puis releva le pied gauche de l'endroit où il était coincé et le plia vers l'avant, le plantant solidement sur le sol. Finalement, il était de nouveau sur pied.

    Mais il était trop tard pour aider son commandant. Tout ce que je vois, c'est du brouillard, a déclaré Rollins, même si le Red Battlenaut se dirigeait vers lui dans le faisceau de son propre projecteur. Il n'y a rien.

    C’est à ce moment précis que le Rouge s’est arrêté, à moins de deux mètres. Ses canons avant brillaient d’une énergie bouillonnante sur le point d’être déchaînée.

    Et puis ça s’est déchaîné. Des faisceaux jumeaux d'énergie dorée concentrée explosèrent à bout portant sur l'armure de Rollins.

    Non! Scott ne pouvait pas tirer d'où il se trouvait de peur de toucher Rollins. Il fit avancer son Battlenaut jusqu'à ce qu'il ait une ligne de vue dégagée.

    Les cris de Rollins dans les communications remplissaient ses oreilles... mais pas pour longtemps. Juste au moment où Scott commençait à tirer, le Battlenaut de Rollins explosa. Après cela, il n'y eut plus de cris.

    Ensuite, le Rouge chargea vers Scott avec des canons flamboyants.

    Les mêmes faisceaux d'énergie dorée qui avaient effacé Rollins se sont écrasés sur l'armure de Scott, l'arrêtant net dans son élan. Les lumières du cockpit clignotaient et il savait ce qu'il devait faire ensuite.

    Éjectez-vous ou mourez.

    Son armure hurla alors que les faisceaux d'énergie du Rouge la détruisirent. Inspirant profondément, Scott sortit sa main gauche et appuya sur le gros bouton rouge sur la paroi du cockpit.

    Pendant une seconde, rien ne s'est passé. Les lumières se sont éteintes, les systèmes de contrôle se sont arrêtés et la séquence d'éjection a été interrompue.

    Ensuite, tout est revenu à la vie. Le dessus du Mark VI a explosé et le canapé du cockpit s'est lancé vers le haut.

    Alors que le canapé prenait de l'altitude, Scott vit son Battlenaut exploser sous l'assaut du Rouge bien en dessous. Si le colosse savait que l'occupant de l'armure s'était échappé, il ne donna aucun signe : il se contenta de traverser les flammes et les débris et de disparaître dans la brume.

    Ensuite, Scott est allé plus haut et a perdu de vue toute la scène. Alors que le canapé se stabilisait, suivant les coordonnées programmées du pilote automatique pour le mettre en sécurité, il se retrouva à regarder le ciel gris pâle.

    Les avions de combat zigzaguaient bien au-dessus de lui, se tirant des lasers et des missiles. Un énorme navire transporteur était suspendu au loin, un navire du Commonwealth envoyant de nouveaux chasseurs et des renforts Battlenaut. Un destroyer Rightful s'est dirigé vers lui, déclenchant une fusillade de missiles.

    Tout serait bientôt fini. Si les Rightfuls disposaient d’une armée de Red Battlenauts, ils ne feraient qu’une bouchée des forces du Commonwealth sur tous les fronts. Ils démoliraient en un rien de temps le gouvernement du Commonwealth et institueraient leur propre forme de domination.

    Parce que rien de ce qu'il savait ne pouvait s'opposer au Red Battlenaut. Son propre capitaine n'avait même pas pu le voir alors qu'il se trouvait juste devant lui.

    Ce qui ne laissait à Solomon Scott qu'une seule question à considérer alors que le canapé du cockpit le conduisait à travers la bataille qui faisait rage : pourquoi avait- il pu le voir alors que Rollins ne l'avait pas fait ?

    Chapitre 2

    Une semaine plus tard, Scott était assis à une table de la cantine de la base du Commonwealth sur Ovid VI, sirotant un mauvais café dans une tasse noire ébréchée. La cantine – un hangar sans fioritures avec des drapeaux colorés des mondes du Commonwealth accrochés aux murs métalliques ternes – était remplie de Marines, tous mangeant, buvant, parlant et riant.

    Mais aucun d'eux ne parlait à Scott. Personne n’était à proximité de lui.

    Depuis la bataille de Chelong III, les gens gardaient leurs distances. Il y avait trop de questions sur la mort de Shen, Dewar et du capitaine Rollins, et pas assez de réponses concrètes.

    Scott avait maintenu son histoire, mais il n'y avait pas beaucoup de preuves pour l'étayer. Apparemment, le Red Battlenaut n'avait laissé aucune trace de lui-même : pas d'obus, pas de débris, ni même de traces. Quant à la télémétrie, la seule trace enregistrée était le signal non identifiable d'une fraction de seconde du radar de Scott. Le reste des données du capteur et de la vidéo, transmises aux serveurs de sauvegarde distants lorsque l'armure de Scott a explosé, n'ont rien montré. Les mêmes flux vidéo sur lesquels il avait regardé le Red Battlenaut en action ne montraient plus que des arrière-plans brumeux de la surface de la planète... et, finalement, le Battlenaut du capitaine Rollins explosant.

    En fin de compte, les seules traces de l'activité de Battlenaut sur le site appartenaient à Scott, Rollins et aux deux Rightfuls que Scott avait abattus avant l'arrivée du Rouge. Les seules munitions épuisées trouvées sur les lieux appartenaient à Scott et aux légitimes morts. Alors, naturellement, il y avait une ombre sur Scott concernant la mort de Rollins. Naturellement, les gens ne faisaient pas tout leur possible pour se rapprocher de lui.

    C'est pourquoi il fut si surpris quand quelqu'un lui tapota finalement l'épaule.

    En regardant en arrière, il vit un grand officier le dominant, le regardant avec un regard de pierre. Il avait trois cicatrices visibles : une sur la joue gauche ; un s'étendant de sa tempe gauche le long du côté droit de son nez jusqu'à sa mâchoire ; et un s'enroulant autour de sa gorge, commençant au lobe de son oreille droite et disparaissant dans son col au-dessus de sa clavicule gauche.

    Mais les cicatrices n’étaient pas ce qu’il y avait de plus frappant chez lui. Son uniforme faisait la plus forte impression ; il était noir comme un espace profond, du col aux bottes, avec le triple emblème triangulaire d'un major sur chaque manche et un seul insigne argenté épinglé sur la poitrine : la gueule béante stylisée et les crocs d'un serpent frappant.

    L’homme appartenait au CORE – l’élite de réponse aux opérations secrètes. Il faisait partie de l’unité des forces spéciales la plus élitiste de l’armée du Commonwealth – ou de n’importe quelle armée de la galaxie connue, d’ailleurs.

    Cela ne pouvait pas être bon.

    Scott se leva de sa chaise et salua. Monsieur. Même debout, il se retrouvait toujours à lever les yeux. L’officier du CORE mesurait une tête de plus que lui.

    Le major lui rendit son salut. Détendez-vous, caporal. Il hocha la tête une fois et sortit une chaise de la table. Soulager d'un poids.

    Alors que Scott s'installait dans son siège, il scruta la pièce. Presque tout le monde à la cantine regardait dans sa direction ou faisait semblant de ne pas le regarder. Ce n'était pas tous les jours qu'un des dieux de CORE daignait les honorer de sa présence.

    Je suis le major Perséide. L'homme du CORE se pencha en avant et croisa les mains sur la surface en acier bosselée de la table. Major Jack Perséide. Il n'a pas ajouté qu'il était avec CORE ; il n'était pas obligé. J'ai besoin d'un moment de ton temps.

    Scott haussa les épaules et essaya de ne pas montrer à quel point il était nerveux. Oui Monsieur. Perséide n'avait pas l'air beaucoup plus âgé que Scott, mais le fait qu'il était CORE – et qu'il recherchait Scott malgré les nuages qui planaient sur son sort – a immédiatement mis Scott sur la défensive.

    Cela n’a pas aidé lorsque Perséide lui a jeté un regard perçant. Parlons de ce qui s'est passé sur Chelong III. Ses yeux marron étaient si sombres qu’ils ressemblaient à deux trous noirs. Parlons du Red Battlenaut.

    La curiosité de Scott était piquée. D'accord. Le Marine Investigative Service – le MIS – s'occupait déjà de son cas. Pourquoi diable un officier du CORE aurait-il quelque chose à voir avec ça ? Pour autant que Scott le sache, CORE n'avait même pas été déployé sur Chelong III.

    J'ai lu le rapport, a déclaré Perséide. C'est une histoire assez étonnante, si elle est vraie.

    Scott se hérissa. C'est vrai. Il correspondit au regard de Perséide avec une intensité constante. Chaque mot.

    Perséide hocha lentement la tête. Vous dites que cette chose était invisible à l'œil nu d'un capitaine de marine chevronné équipé de la dernière technologie de visualisation optique.

    Oui, monsieur, dit Scott.

    "Et pourtant tu as pu le voir."

    Scott hocha la tête. Oui Monsieur.

    Perséide le regarda silencieusement pendant un moment. Vous dites également qu'il n'a laissé absolument aucune trace de lui-même. Pas de munitions dépensées, pas de traces, pas de vidéo ou d'enregistrement de données.

    À l'exception d'un signal sur le radar, oui, monsieur.

    Perséide hocha la tête et regarda autour de lui comme pour s'assurer que personne n'écoutait. Lorsqu'il tourna la tête vers la gauche, Scott réalisa qu'une quatrième cicatrice était visible : une bande nue au milieu des chaumes sombres à l'arrière de son cuir chevelu, un demi-cercle allant de la couronne de son crâne à la nuque.

    Bien devinez quoi? Perséide se pencha plus près et baissa la voix. Vous vous trompez.

    Scott ne put s'empêcher de le regarder. Négatif, monsieur. Il en avait assez de voir les gens agir comme s'il était en quelque sorte responsable de ce qui était arrivé à Rollins. "Je n'ai jamais eu autant raison dans ma vie . Ma mémoire est limpide ."

    Je ne remets pas en question votre mémoire, caporal, a déclaré Perséide. "Je parle des preuves ."

    Les preuves soutiennent mon histoire, a lancé Scott. L'épave du Battlenaut du capitaine Rollins montre des tirs de lasers d'une puissance nettement supérieure à ceux montés dans mon armure. J'ai peut-être tiré avec des armes lorsque le capitaine est mort, mais rien dans mon arsenal n'aurait pu faire exploser un Battlenaut comme celui-là.

    Soudain, Perséide frappa violemment la table avec sa main. Scott était sur le point de dire autre chose, mais il ferma la bouche à la place.

    "Vous étiez peut-être , caporal, a déclaré Perseid, mais vous ne savez pas tout sur les preuves . Il haussa les sourcils, puis il se leva de sa chaise. Voudrais-tu que je te montre ce que tu ne sais pas ? "

    Scott regarda Perséide mais ne parvint pas à bien le lire. Si Perséide avait l'intention de lui faire du mal – s'il essayait de le piéger d'une manière ou d'une autre – Scott ne pouvait pas le dire. La seule chose dont il était sûr, c'était qu'il devait jouer le jeu. Il ne pouvait pas dire non à un officier du CORE... et même si c'était une option, il ne le ferait pas. Il ne pouvait pas repartir sans découvrir ce que Perséide savait des preuves liées à son affaire. S'il y avait plus à raconter sur ce qui s'était passé sur Chelong III, il devait savoir de quoi il s'agissait.

    D'accord. Scott but le reste de son café froid, posa la tasse sur la table et se leva de sa chaise. Si vous avez quelque chose à me montrer, montrez-le-moi.

    Pour la première fois, Perséide parvint à esquisser un léger sourire. Il semblait que cela demandait un effort. Tant que tu n'as pas d'autre endroit où être mieux en ce moment.

    Non, monsieur, dit Scott. Pas pour le moment.

    Perséide se dirigea vers la porte. Alors mettons ce spectacle en route, Caporal.

    chapitre 3

    Perseid conduisit Scott vers un véhicule à roues devant la cantine – une élégante voiture noire, au ras du sol, avec des vitres teintées. Cela ressemblait davantage à un champ de courses qu’à une base militaire située au bord d’une zone de guerre.

    Perséide entra sans un mot et Scott le suivit. Il réfléchit brièvement à dire à quel point la voiture était cool, puis décida de ne pas le faire. Pourquoi caresser l'ego du dieu ? C'était probablement déjà assez grand.

    Perséide démarra le moteur et quitta sa place de stationnement. Donc tu viens de Tack. Ce n'était pas une question. D'après mon expérience, les Tackers sont les plus gros emmerdeurs de la galaxie.

    Scott continuait de regarder droit devant lui et haussait les épaules.

    C'est mon expérience, a déclaré Perseid, en tant que Tacker né dans le pays. Ensuite, il a enfoncé la pédale d’accélérateur jusqu’au sol et la voiture a décollé à grande vitesse.

    Pendant un long moment, Scott resta silencieux. « De quelle partie de Tack es-tu ? Il pensait qu'il devrait faire attention à ce qu'il disait, mais il ne pensait pas non plus que cela aiderait à garder la bouche fermée et à ne rien dire du tout.

    Gratuit. Perséide a fait un écart à gauche, manquant de heurter de plein fouet un camion venant en sens inverse. « J'ai grandi dans une ferme près de Yole, dans les Scadlands. Et vous ?

    Scott pensait que Perséide savait déjà tout de lui, mais bon sang. "Tisserie,

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