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Tout se dire
Tout se dire
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Livre électronique218 pages3 heures

Tout se dire

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À propos de ce livre électronique

Plongez au cœur de l'histoire captivante d'Emma, une jeune femme de 19 ans, prête à vivre un week-end palpitant lors d'un tournoi de volley amateur. Son destin la conduit à la rencontre de Sam, un homme charismatique qui fait immédiatement vibrer son cœur. Un coup de foudre aussi puissant qu'inattendu s'empare d'eux, mais l'amour naissant doit affronter un obstacle de taille : une distance de dix ans et cinq cents kilomètres.

Dans ce roman envoûtant, suivez l'histoire d'Emma et Sam, déchirés entre l'attraction irrésistible qui les unit et la réalité qui les sépare. Les années passent, les retrouvailles se succèdent, mais le bonheur semble toujours leur échapper. Parviendront-ils à surmonter les épreuves du destin pour se retrouver ?


À PROPOS DE L'AUTEURE

Depuis son plus jeune âge, Léa Ménager a toujours été attirée par l'écriture. Elle a découvert le pouvoir des mots en écrivant des poèmes et des histoires, explorant ainsi les différentes facettes de la création littéraire. Cette passion pour l'écriture a continué de grandir au fil des années.
Avec son premier roman, Tout se dire, Léa propose une histoire sincère et émouvante, mettant en lumière les relations humaines et les moments de vérité partagés entre les personnages. Son écriture délicate crée une atmosphère poétique, où chaque mot est choisi avec soin pour évoquer des émotions authentiques chez les lecteurs.
Léa aborde des thèmes tels que l'introspection, l'écoute de soi et des autres, ainsi que l'importance de partager nos pensées et nos sentiments. Son roman invite à la réflexion et à la découverte de soi à travers les liens qui se tissent entre les personnages.

LangueFrançais
Date de sortie28 juin 2023
ISBN9782383856160
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    Aperçu du livre

    Tout se dire - Léa Ménager

    Chapitre 1

    — Vous venez pour… ?

    — Monsieur Dupont.

    — Ah oui… Chambre 214.

    Je venais de passer les portes automatiques en Plexiglas de la clinique la gorge serrée. L’infirmière a prononcé ces derniers mots sur LE ton. Oui, le fameux ton qui vous dit que c’est vraiment mauvais, que c’est bientôt la fin. Je le sais, évidemment, mais je n’avais pas besoin de son ton qui n’arrange rien à ma gorge serrée. Je ne sais pas si c’était une bonne idée de venir seule… mais après tout, je n’avais pas vraiment le choix.

    Je m’avance vers les portes battantes, monte les escaliers et arrive au deuxième. L’odeur de désinfectant et de médicaments envahit mes narines. Je n’ai jamais rien eu contre les hôpitaux, alors que beaucoup les détestent. Mais aujourd’hui je frémis à l’entrée de ce couloir. 210, 212, 214. Troisième chambre à gauche. Je sais bien que je n’aurai pas de réponse, mais je toque avant de rentrer. J’ouvre doucement la porte et je le vois. Il est étendu sur son lit, maigre, blanc, accroché de toutes parts à des tuyaux blanchâtres reliés à des machines complexes. Mon cœur se crispe à cette vue : on ne s’y habitue pas. Je m’approche doucement, je le contourne et je m’assois sur la chaise de l’autre côté du lit. Il ne bouge presque pas, il n’ouvre pas les yeux : seule sa respiration m’indique qu’il est endormi. Il n’y a pas le bip rassurant du moniteur cardiaque. Rien. Ici, tout est silencieux.

    Je reste assise à le regarder pendant plusieurs minutes, sans parler, sans bouger. Au bout d’un moment, il ouvre les yeux timidement. Je m’approche un peu pour qu’il remarque ma présence. Il me voit. Il sourit. Cela me paraît incroyable qu’il me reconnaisse encore. Je lui prends la main. Je m’attendais à quelque chose de différent, qu’elle soit plus chaude, plus froide, plus raide… Mais non, c’est juste sa main. La main que je serrais en sortant de l’école le soir, que j’agrippais quand j’avais peur du noir dans la chambre du haut à la montagne, qui portait le seau de lait entier pour nous faire nos chocolats. Je n’ose pas la serrer. Il semble si fragile.

    Nous restons là, tous les deux, pendant des minutes et des minutes. De longues minutes. Elles me paraissent à la fois des heures et des secondes. Le temps s’est arrêté. Et pourtant nous en manquons déjà. J’aimerais rester là jusqu’à la fin, et pourtant je ne pense qu’à partir depuis des semaines. Je regarde ma montre : effectivement, cela fait déjà presque une heure que je suis ici. Par la fenêtre, le soleil commence à baisser. Il va falloir que je prenne la route si je ne veux pas arriver trop tard au chalet et surtout si je ne veux pas faire mon tout premier trajet seule en voiture sous l’éclairage blafard des lampadaires. Je ne veux pas partir, je ne veux pas le laisser seul ici, je ne veux pas lui dire au revoir. Ça a toujours été trop dur pour moi de dire au revoir. Cette fois c’est encore pire. Je sais qu’il en a besoin, que partir est ce qui lui arrivera de mieux à présent, mais égoïstement, c’est bien trop dur à supporter. Mes yeux se remplissent de larmes. Je regarde le plafond pour les faire rentrer à l’intérieur. Ce n’est pas le moment, ce n’est pas ce souvenir que je veux qu’il emporte avec lui. Je le regarde de nouveau et nous restons silencieux, yeux dans les yeux. Ses lèvres remuent. Je n’entends aucun son alors même que je vois qu’il essaie de me parler. J’approche mon oreille. J’entends à peine un murmure. « Je t’aime ». Les larmes reviennent à la surface et j’essaie par une grande inspiration de les chasser. « Moi aussi, moi aussi, je t’aime ». Ma voix reste irrémédiablement éteinte. Je ne pourrais rien dire de plus.

    Après quelques instants encore silencieux, je me lève. Je l’embrasse sur le front et sors à reculons. Je referme la porte blanche et reprends le couloir.

    Arrivée à la voiture, je m’installe dans le siège conducteur pour la première fois. Je regarde devant moi, j’inspire, et tout me tombe dessus en un instant. Je me mets à pleurer, pleurer encore, pleurer de désespoir. Je vide la moitié de la boite de mouchoirs qu’il laissait toujours sur la banquette arrière. Et puis tout se calme, la tempête semble passer. J’allume le contact, je prends la route, et laisse derrière moi le souvenir de l’homme le plus remarquable que j’ai rencontré à ce jour. Je sais à cet instant que j’ai vu mon grand-père pour la dernière fois.

    Chapitre 2

    On se croirait dans un mauvais film. Ce jour-là, c’est mon premier trajet seule. J’ai eu mon permis il y a quelques jours à peine. C’est drôle quand j’y pense, c’est grand-père qui m’a poussé à le passer. Il était déjà à l’hôpital quand j’ai eu mon résultat, mais encore conscient à ce moment-là. Et il était si fier !

    Je m’engage sur l’autoroute. Je pense que chacun se rappelle la première fois qu’il s’est engagé seul sur l’autoroute… ça fait sacrément peur. Plus de moniteur pour faire attention aux camions qui arrivent, à l’angle mort, pour nous dire quand accélérer. Ce soir, tout est plutôt calme. Bizarre pour un vendredi.

    J’ai mis la musique de l’autoradio à fond. Ça couvre un peu mes pensées. Peu à peu, je sens que j’arrive à me détendre. Après tout, les partiels sont finis, je suis en vacances et je m’apprête à passer un week-end au milieu des montagnes à profiter du bon air et du soleil annoncé par la météo. Je vais aussi rencontrer de nouvelles têtes puisqu’une grande partie des invités me sont inconnus. Mais je suis au mois certaine d’avoir un sujet de discussion, celui qui nous a tous rassemblés : notre passion commune pour le volleyball. C’est pour participer au tournoi international d’Annecy que nous sommes tous là, et j’en suis vraiment impatiente.

    Depuis que j’ai commencé à apprendre la conduite, j’ai ce même sentiment, ce sentiment de liberté intense qui me saisit à chaque fois que je suis derrière le volant. C’est idiot, parce que je n’ai pas envie de partir ni plus loin ni plus longtemps que ce que j’ai dit à mes parents. Et puis il faudrait de l’essence pour s’enfuir sur la route, et ça coute cher. Mais la sensation même de pouvoir l’imaginer me donne des ailes. Je me sens responsable de mon destin. Peut-être est-ce mon premier sentiment d’adulte ?

    Le GPS me guide vers la sortie n°34. L’autoroute c’était plutôt simple, à moi maintenant les petites départementales de montagne. C’est un premier test. Avec sa voix de robot, madame GPS m’oriente : droite, droite, deuxième sortie, gauche. À chaque fois que je croise une voiture qui va un peu vite, qui passe un peu près, un camion un peu gros, mon cœur s’emballe. Mais rien n’arrive. Personne ne semble remarquer de l’extérieur que c’est une première pour moi. Je passe sous un tunnel et ça y est : Annecy est là, devant moi. J’aperçois déjà le lac, entouré des immenses montagnes que je connais bien. Je continue ma route en longeant les rives. D’après ce que j’ai compris, notre chalet se trouve à peu près à l’opposée du lac.

    « Tournez à gauche. Dans 200 m, vous êtes arrivée. »

    Je baisse un peu la musique, je regarde plus attentivement les alentours. J’entame une montée assez raide, le chalet n’est plus qu’à quelques mètres. Il devrait être sur ma gauche… C’est ici. N°19. Je dépasse le chalet et gare la voiture sur ce qui me semble être une place de parking. Je dis il me semble, parce que pour l’instant ma voiture est bien la seule.

    On m’avait prévenue que j’arriverais dans les premières, étant donné que j’étais celle qui avait le moins de trajet, mais d’autres ont dû récupérer les clés avant moi… J’espère vraiment qu’ils sont là. J’ouvre la portière. L’air est plus frais qu’en partant, mais il reste très doux. Il sent la montagne et le début de l’été. Je laisse mes affaires dans le coffre pour l’instant : inutile de tout emmener si c’est pour me retrouver devant une porte fermée. Tout est calme.

    Je m’approche de l’entrée et toque à la porte. J’attends quelques secondes et elle s’ouvre. Et tout s’arrête autour de moi. Je ne vois plus que lui.

    Le jeune homme qui se tient devant moi semble sorti d’un film. Brun, un peu plus grand que moi, la peau mate et les yeux noirs, il sourit. Sous son t-shirt ajusté, je devine un corps fin et musclé. C’est de loin le plus beau garçon que j’ai vu depuis longtemps. Son visage est avenant, caractère qui se confirme lorsqu’il prend la parole :

    — Salut ! Tu es là pour le week-end volley ?

    — Euh… oui, oui ! Je m’appelle Emma, je bégaie presque. On a dû vous dire que j’arriverais la première non ? Et toi…

    — Moi c’est Sam. Enchanté ! … Et lui c’est David. 

    Un deuxième garçon apparaît un peu plus loin, déjà installé dans le canapé de ce que je devine comme étant le salon.

    « Entre, entre donc ! »

    Chapitre 3

    J’entre dans le chalet et découvre l’endroit qui va m’accueillir pour le week-end : une petite cuisine sur la gauche, une pièce avec une table en bois sur la droite. J’avance encore un peu et découvre l’immense salon. Trois canapés entourent une table basse, deux fauteuils sont disposés dans un coin de la pièce devant la télé. Un escalier sur la gauche mène à la mezzanine où semblent se trouver les chambres. Un autre part vers le sous-sol. Peut-être d’autres chambres. Toute la pièce centrale est entourée de grandes baies vitrées. Et là : la vue. Il fait encore assez clair pour que toute la majesté du paysage se révèle à moi. Les montagnes immenses entourent le lac qui d’ici s’étend à perte de vue. L’un de ses bords est recouvert de petites maisons, l’autre est perdu dans les cimes des arbres qui remontent vers les sommets encore enneigés. Les lumières des villages s’allument déjà alors que le ciel prend une teinte rosée. Des trainées de nuages le parcourent, rajoutant encore de la douceur à celle de l’air.

    En m’avançant pour admirer la vue, je me rends compte qu’un balcon s’étend derrière les fenêtres.

    « Wow, la vue est… incroyable ! ». Les deux garçons me regardent explorer la pièce avec amusement.

    « Je te sers quelque chose ? » Le dénommé David a sorti plusieurs verres et m’indique les bouteilles sur la table.

    « Deux minutes, je fais un tour dehors, je reviens ! ». Je laisse mon blouson sur l’un des canapés et me faufile par la fenêtre entrebâillée. La vue est encore plus saisissante. Le terrain entourant le chalet descend sur plusieurs dizaines de mètres en dessous de moi. J’aperçois en contrebas une terrasse équipée de ce qui semble être un bain à remous.

    « On nous a dit que le jacuzzi était absolument incroyable ! » s’exclame David de l’intérieur. Je rentre à nouveau dans la pièce et m’assois en face des garçons.

    — Allez, par quoi tu veux commencer ?

    — Si tu insistes… une bière ?

    — Tu es sûre ? Tu as déjà gouté le captain’coca ?

    — Euh… pas vraiment.

    — Ah, je suis sûr que ça va te plaire ! Tu m’en diras des nouvelles !

    David me tend un verre. C’est surtout lui qui parle pour l’instant, alors même que Sam me semblait agréablement surpris lorsqu’il a ouvert la porte. Je me lance :

    — Et donc… vous connaissez qui ici ?

    — Oh nous, on est des amis du club de volley de Clem, à Paris, me répond Sam cette fois.

    — Ah… Je ne connais pas encore « Clem », mais j’imagine qu’il fait partie de la bande de Strasbourg alors !

    J’ai rencontré cette bande de copains lors d’un tournoi de volley inter-facs. C’est à Strasbourg que celui-ci avait lieu et j’ai vite sympathisé avec plusieurs des volleyeurs locaux. Un peu par hasard, la copine de l’un d’entre eux m’a recontacté. Elle m’a proposé de participer avec elle au tournoi d’Annecy… et me voilà.

    — Oui, c’est ça. Enfin, il y était plus jeune quoi… ça fait un moment !

    Les deux garçons se regardent en riant.

    — Comment ça ?

    — Bah oui, on sort pas de l’école nous ! 

    Je jette un coup d’œil intrigué aux deux garçons. Certes, ils ont l’air un peu plus vieux que moi, mais de là à parler d’une telle manière… Je lance :

    — Mais… vous avez quel âge au juste ?

    — Tu nous donnes combien ? me demande David.

    — Haha, je suis nulle à ce jeu-là ! J’en sais rien… 24, 25 ?

    — Oh t’en es loin ! Moi j’ai 27 ! répond David.

    — Et moi, tu me donnes combien alors ? m’interroge Sam.

    — Euh… Un peu moins je dirais ?

    Les deux garçons se regardent en gloussant.

    — Eh non ! J’ai eu 28 ans il y a quelques mois… reprend Sam.

    — Non, vous me faites marcher. J’vous crois pas.

    J’ai bien remarqué que les deux garçons riaient beaucoup. Ils pourraient totalement avoir imaginé cette blague pour se moquer de moi. Pourtant, si David continue à rire, Sam a l’air de vouloir me convaincre du contraire.

    — Non, je t’assure… Je sais que je fais jeune, mais quand même !

    — Alors, montre-moi ta carte d’identité !

    Il se lève et va chercher son portefeuille. Pendant ce temps, David nous ressert tous les trois en captain’ coca. C’est vrai que c’est bon. Ça se boit tout seul. Sam revient, un sourire vainqueur sur les lèvres, sa carte d’identité à la main.

    — Voilà ! Tu as ta preuve ! dit-il en me tendant sa carte. 28 ans depuis janvier !

    Je jette un œil à la date de naissance. Effectivement, ce n’est pas la même décennie que la mienne… J’effectue rapidement le calcul dans ma tête. Il ne mentait pas.

    — Ah ouais… mais vous êtes super vieux en fait !

    Je me suis exclamée avec un air ahuri, sans même me rendre compte que ce que je venais de dire pouvait les embêter. Ils me regardent tous les deux, l’air à moitié choqué, à moitié hilares.

    — Ah bah merci ! C’est sympa comme réflexion !

    À la remarque de David, je rougis, gênée. Je bafouille :

    — Non, mais, je veux dire, j’ai pas vraiment l’habitude de… d’être avec des gens qui sont vraiment plus… plus matures que moi vous voyez ?

    — On te charrie, me rassure Sam. On sait bien que ce n’était pas méchant.

    — Ouf, vous m’avez fait peur ! La soirée risquait de devenir un peu longue… »

    La sonnette retentit. Une autre voiture de volleyeurs vient d’arriver au chalet. Nous les accueillons tous les trois. Les deux amis retrouvent leur troisième comparse, le fameux « Clem ». Assez rapidement, chacun des nouveaux arrivants a un verre, les discussions s’animent, la soirée est véritablement lancée.

    Un peu plus tard, je vois passer l’un des nouveaux arrivants qui court partout dans le salon en criant au ralliement de troupes : « Jacuzziiiiiiiii ! ». Je discute toujours avec David et Sam sur le canapé, David propose alors :

    — Bon les loulous, on passe aux choses sérieuses ? Jacuzzi ?

    — Allons-y ! Laissez-moi le temps d’enfiler mon maillot et j’arrive ! dis-je en me levant.

    — Pas sûr que tu le gardes

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