Je suis venu te chercher
Par Hervé Mestron
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À propos de ce livre électronique
Alors qu’il n’y croyait plus, un plan de dessine. Un projet fou, dangereux, révolutionnaire, mais assez puissant pour enfin passer de l’autre côté de la frontière…
À PROPOS DE L'AUTEUR
Hervé Mestron est romancier et nouvelliste, auteur d’une quarantaine de livres, allant de la littérature jeunesse au roman noir. Il vit à Aubervilliers. En 2018, il a reçu le prix Hors Concours des Lycéens et le prix Place aux Nouvelles pour Cendres de Marbella, ainsi que le prix Chronos pour Mystérieux voisins. Au Muscadier, il a publié L’Aigle noir en 2017 et Je suis venu te chercher en 2019.
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Aperçu du livre
Je suis venu te chercher - Hervé Mestron
1
Je donnerais de la contrebasse la définition suivante : c’est un instrument grave. Les gens insistent souvent pour savoir pourquoi moi, David Hahn, j’ai choisi cet instrument. Est-ce qu’on demande à une tortue pourquoi elle porte sa maison sur son dos ?
Un jour, au square, j’avais quoi, deux-trois ans, je m’ennuyais profondément. J’étais assis sur un banc, à côté de ma mère. À un moment, perdu dans mes pensées, j’ai vu arriver une forme bizarre, avec quatre cordes. Elle a traversé l’aire de jeux. On aurait dit l’ours Baloo dans Le Livre de la jungle.
J’ai gardé le souvenir de cette grosse poire qui chantait au ras du sol. Quelque chose de fort m’a marqué. Peut-être sa façon de paraître au-dessus des choses, malgré son poids.
Quelques années plus tard, je l’ai revue, au conservatoire, où j’étais venu m’inscrire en classe de piano. La contrebasse était posée dans un coin, comme un parapluie. Elle m’a souri. Elle a senti aussi que je n’étais pas très motivé pour le piano, et elle m’a dit : « David Hahn, lorsqu’on rencontre la lumière, il faut la suivre. » J’ai regardé derrière moi. Cela ne fait jamais très sérieux d’être surpris en train de discuter avec une contrebasse. Pourtant, je suis resté. J’ai avancé la main pour pincer ses cordes, une à une. Et là, il s’est produit quelque chose de très fort. Du coup, j’ai dit à ma mère que le piano, ce n’était même plus la peine d’y penser. Quand il a fallu ensuite prendre le tram avec la contrebasse, j’étais fier comme un ténor. J’avais l’impression de partir en vacances.
* *
*
1961. J’ai étudié dans mon quartier, près d’Alexanderplatz, dans les quartiers est de Berlin. Comme j’étais le seul enfant qui jouait de la contrebasse, je suis vite devenu le meilleur dans ma catégorie. Les gens disaient : « Tiens, voilà Laurel et Hardy ! »
Un jour, je suis choisi pour intégrer le philharmonique des Jeunesses allemandes, qui regroupe les espoirs du pays. Un orchestre qui sonne comme un vrai. On passe une audition pour y entrer. Chaque Land sélectionne les participants. Ensuite, tout le monde se retrouve à Berlin pour un stage de deux semaines, à l’issue duquel on donne un concert symphonique retransmis à la télévision. Nous sommes les artistes de demain. Nous avons de onze à quinze ans. Pour la plupart d’entre nous, c’est la première fois que nous quittons notre famille. Carrément un moment exceptionnel.
Au début, personne ne se connaît dans l’orchestre. Tout en jouant, on s’observe, on se renifle. Tu croises des visages, des expressions. Parfois, tu t’arrêtes sur l’une d’elles. Moi, je suis tombé sur Tabea Zimmerman. Pareille à une lumière qui traverse la musique. C’est arrivé sur du Mozart, comme un atterrissage sur Mars.
Je m’appelle David Hahn. J’ai quatorze printemps et j’oublie maintenant ma mère dans les yeux de Tabea. Elle joue comme premier violon, avec des lunettes pour lire la partition. Moi, je la regarde depuis ma contrebasse. Je pourrais réécrire de mémoire notre symphonie, sans oublier ni une note, ni un silence. Même son cœur, au bout de l’orchestre, je l’entends.
Tabea, tout le monde lui a tourné autour, surtout les trompettistes. Mais elle est restée fermée comme une boîte de petits pois. Les gars, c’était râteau sur râteau. Même que le bruit a couru qu’elle n’aimait pas les garçons. Alors moi, du coup, conscient de n’avoir aucune chance, je me suis approché d’elle, façon copine. Cela m’allait bien. Dans le rôle de l’animal de compagnie qui ronronne quand on lui caresse la tête, je suis parfait. Et pour tchatcher aussi, je suis pas mal non plus. Et j’ai vite compris que Tabea, elle aimait ça aussi, parler, discuter. Puis, à un moment, je ne sais pas pourquoi, j’ai décliné ma date de naissance, et Tabea, folle de joie, s’est jetée dans mes bras. Elle ne m’a plus quitté depuis ce jour. Elle m’a écrit des poèmes dans la langue de Goethe. Et moi, j’ai passé mon stage d’orchestre sur un nuage. Tabea, tout le monde la trouvait bizarre. C’est vrai que je n’ai pas très bien compris pourquoi elle était tombée amoureuse de moi au moment même où je lui donnais ma date de naissance.
Les contrebassistes passent pour des illuminés. Tabea dit que c’est ça, le charme, ce truc indéfinissable qui nous distingue des autres. Mais bon, elle a toujours les mots qu’il faut, comme si elle savait déjà tout. Toi, tu es là, derrière, tu hoches la tête pour montrer que tu suis, mais en réalité, tu rames. Tu es juste bien avec elle, derrière ta contrebasse, comme dans un bain chaud.
Chaque nuit, dans les couloirs du dortoir, je donne un récital rien que pour elle. Les contrebassistes n’hésitent jamais à frôler le ridicule, je confirme. Mais c’est bientôt terminé. En cet ultime soir, après le