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La VERITE A L'EPREUVE DU PARDON: Une lecture du séminaire «Le parjure et le pardon» de Jacques Derrida
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La VERITE A L'EPREUVE DU PARDON: Une lecture du séminaire «Le parjure et le pardon» de Jacques Derrida
Livre électronique148 pages2 heures

La VERITE A L'EPREUVE DU PARDON: Une lecture du séminaire «Le parjure et le pardon» de Jacques Derrida

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À propos de ce livre électronique

Prenant pour point de départ le séminaire inédit « Le parjure et le pardon » de Jacques Derrida, cet essai propose une lecture des trois séances qu’il a données à l’École des hautes études en sciences sociales, à Paris, en 1998- 1999. Après avoir rappelé les principales apories du pardon élaborées par le philosophe, Ginette Michaud souligne les implications performatives de ce geste d’« offrande oblique » du point de vue du témoignage poétique auquel le pardon doit se mesurer, ainsi que l’importance des enjeux de traduction à l’endroit de l’idiome du pardon. Elle analyse en profondeur la question de la différence sexuelle et du genre dont Derrida a traité en s’attachant non seulement à la question spécifique du viol, mais également à celle du témoignage et, au-delà, à la violence extrême, la « pire violence ».

Ce séminaire ouvre aussi de nouvelles perspectives sur le texte testamentaire de Jacques Derrida du 16 août 2004, où il accorde une place déterminante à la parole des femmes – de Sarah Kofman et Antjie Krog en passant par celles qui ont témoigné devant la Commission Vérité et Réconciliation jusqu’à la figure de la Justice aux yeux bandés de la cathédrale de Strasbourg – pour penser autrement la question du pardon.
LangueFrançais
Date de sortie18 sept. 2018
ISBN9782760639591
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    La VERITE A L'EPREUVE DU PARDON - Ginette Michaud

    La vérité

    à l’épreuve La vérité

    du pardon

    Une lecture du séminaire La vérité

    «Le parjure La vérité

    et le pardon» de Jacques Derrida

    Ginette Michaud

    Les Presses de l’Université de Montréal

    Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

    Michaud, Ginette, 1955-, auteur

    La vérité à l’épreuve du pardon: une lecture du séminaire «Le parjure et le pardon » de Jacques Derrida / Ginette Michaud.

    (Humanités à venir)

    Comprend des références bibliographiques.

    Publié en formats imprimé(s) et électronique(s).

    ISBN 978-2-7606-3957-7

    ISBN 978-2-7606-3958-4 (pdf)

    ISBN 978-2-7606-3959-1 (epub)

    1. Derrida, Jacques. 2. Pardon. I. Titre. II. Collection: Humanités à venir

    B2430.DM484m53 2018 194 C2018-941369-7

    C2018-941370-0

    Dépôt légal: 3e trimestre 2018

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    © Les Presses de l’Université de Montréal, 2018

    www.pum.umontreal.ca

    Les Presses de l’Université de Montréal remercient de leur soutien financier le Conseil des arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).

    Table des matières

    LIMINAIRE

    remerciements

    AVANT-PROPOS

    I

    II

    III

    IV

    V

    VI

    VII

    DE LA MÊME AUTEURE

    Collection «Humanités à venir»

    dirigée par Ginette Michaud et Georges Leroux

    En accueillant des essais brefs et la publication de grandes conférences, cette collection s’engage sur les chemins qu’ouvre aujourd’hui la pensée de ce qui vient, de ce qui arrive à un monde sans repères. Au confluent de la littérature et de la philosophie, elle inscrit son titre dans la recherche de nouvelles Humanités, libres et plurielles.

    LIMINAIRE

    Dix ans après la disparition de Jacques Derrida le 9 octobre 2004, nous avons souhaité inscrire un peu autrement son nom dans l’Université, cette université «sans condition» qu’il appelait de ses vœux, liant étroitement sa vocation non seulement à la littérature et à la philosophie, aux «Humanités de demain1», mais à la démocratie à venir.

    Nous avons donc créé, avec le concours précieux de plusieurs instances universitaires, un cycle annuel de grandes conférences sous le signe des «Mémoires de Jacques Derrida» afin d’affirmer, de réaffirmer la portée d’une œuvre philosophique qui a profondément marqué de nombreux domaines de la pensée: philosophie, littérature, politique, droit, théologie, esthétique et architecture. Si le travail de Jacques Derrida s’est résolument engagé dès ses commencements dans une relecture minutieuse de tous les grands textes de la tradition philosophique, il ne s’est pas contenté de cette relecture, aussi radicale fût-elle: il a aussi voulu contresigner de la manière la plus forte et la plus audacieuse, pour l’avenir, chacune des œuvres auxquelles il s’est attaché.

    Ces «Mémoires de Jacques Derrida» se veulent ainsi une relance de sa pensée, une réponse à des appels multiples. Comme il l’avait fait pour tant d’auteurs auxquels il était remarquablement fidèle, nous cherchons ici à répondre (à, de, pour), à parler en direction de Derrida. Car comme il l’écrivait dans «Justices»:

    Répondre de la responsabilité, et de ce qui la lie et l’oblige à la justice, c’est penser la responsabilité en en formulant et en en formalisant la possibilité, autant que l’aporie. Responsabilité éthique (c’est-à-dire aussi juridique et politique) qui s’expose non seulement dans ce qu’on appelle la vie ou l’existence mais dans la tâche de déchiffrement, de lecture et d’écriture2.

    Ginette Michaud et Georges Leroux


    1. Jacques Derrida, L’Université sans condition, Paris, Éditions Galilée, coll. «Incises», 2001, p. 11 sq.

    2. J. Derrida, «Justices», dans Appels de Jacques Derrida, Danielle Cohen-Levinas et Ginette Michaud (dir.), Paris, Hermann, coll. «Rue de la Sorbonne», 2014, p. 60-61.

    REMERCIEMENTS

    Nous remercions pour leur soutien précieux le doyen de la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal, M. Frédéric Bouchard; le directeur du département des littératures de langue française de l’Université de Montréal, M. Francis Gingras; la directrice du Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises, Mme Martine-Emmanuelle Lapointe, et Mme Hélène Hotton, coordonnatrice scientifique du crilcq; les départements de philosophie de l’Université de Montréal et de l’Université du Québec à Montréal. Sans l’appui de tous ces partenaires, la tenue de cet événement n’aurait pu être possible. Merci également à Nicholas Cotton et à Cosmin Popovici-Toma pour leur aide dans la mise au point du tapuscrit.

    Nous remercions aussi vivement M. Patrick Poirier, directeur général des Presses de l’Université de Montréal, qui a poursuivi l’initiative de M. Antoine Del Busso en créant la collection «Humanités à venir», permettant ainsi de garder une trace, une archive vivante de ce cycle de grandes conférences.

    AVANT-PROPOS

    D’où me vient, me suis-je demandé en lisant et relisant ces textes du séminaire de Jacques Derrida consacrés à la question de la responsabilité, ce sentiment à la fois profond et persistant qu’ils s’adressaient à moi directement et que, pour ainsi dire, je les attendais depuis longtemps? J’ai mis du temps à accepter que je puisse même poser cette question puisque cette expérience de la lecture et de la méditation des écrits de Jacques Derrida est sans doute la plus commune, chaque lecteur se trouvant engagé dans un pacte de lecture par lequel il accepte l’interpellation, l’adresse, la destination du travail de pensée mené dans cette série de séminaires. Cette adresse n’explique pas cependant le sentiment qui m’envahit à chaque lecture et que je n’éprouve en lisant aucun autre philosophe. Est-ce la question de la responsabilité, considérée en elle-même, qui ne laisse aucune échappatoire?

    J’en suis venu à l’idée que c’est l’expérience même qui est proposée par Jacques Derrida dans ces séminaires qui en renforce l’urgence et, pour la décrire, je parlerais d’engagement radical, voire de confrontation sans concessions avec le présent. Comment comprendre cet engagement sans évoquer son enjeu, sans chercher à circonscrire l’objet, si fuyant soit-il, qui, comme les genres du Sophiste traqués inlassablement par Platon dans un mouvement qu’il décrit comme une chasse, associe la compagnie des penseurs? Si cette écriture m’interpelle depuis si longtemps, au point que je m’interroge sur le lien qui m’engage envers elle, c’est au fond que mon désir le plus profond est celui de faire partie de cette compagnie, d’être invité à lire ce séminaire comme si j’y participais et de recevoir cette invitation par la médiation de l’amitié d’un tiers, toujours déjà en chemin ensemble dans cette brume de campagne où l’objet se dérobe, mais où la pensée ne renonce jamais. La vie philosophique n’est-elle pas dans son essence cette invitation à un séminaire infini, inachevable, où l’amitié de la réflexion partagée se transforme en exigence de penser? Je ne sous-estime pas la contingence de l’occasion, la ville et les lieux, les institutions et les personnes, le cercle restreint auquel je ne saurais prétendre et dont j’admire depuis si longtemps la rigueur et la constance: tout cela, je l’accepte d’emblée, sachant que cette contingence, même si elle y laisse des traces, est pour une part effacée dans l’écriture. Dans cette écriture, en effet, au sein même de la trace contingente, l’adresse est incluse, active, omniprésente.

    Le séminaire de Jacques Derrida, auquel s’intéresse ici Ginette Michaud, est en cours de publication et elle le sait mieux que personne, étant elle-même intimement associée à l’immense chantier éditorial qui doit nous en offrir le texte. Depuis tant d’années, comme en témoigne sa riche bibliographie, elle n’a ménagé aucun effort pour que le texte de ces séminaires soit édité avec la plus grande fidélité à l’œuvre dont il fait indissociablement partie. Dans l’«Introduction générale» présentée par l’équipe chargée de cette édition3, la question de la différence entre l’écriture destinée à un séminaire et l’écriture en vue de la publication d’un livre est posée de la manière la plus nette: c’est la question du «remaniement» d’un premier texte, toujours rédigé, que Derrida aurait sans doute souhaité «transformer» dans une étape ultérieure de son travail. Au moment de lire ici tout ce que l’écriture du séminaire nous fait voir de la liberté et de la générosité de la parole devant les questions si difficiles de la «responsabilité», mais aussi de son mouvement incessant face aux risques de la méprise, nous sommes amenés à mesurer l’enjeu particulier, spécifique et quasi historial du séminaire de Jacques Derrida: de cette rédaction de départ, dans laquelle tant d’ouvertures sont ménagées vers l’imprévisible, il n’attendait d’abord que la progression dans un travail de pensée. Lui dont l’œuvre s’était amorcée dans cette réflexion sur le statut de l’écriture, et notamment dans la notion de ce supplément, n’a-t-il pas trouvé dans la forme du séminaire la méthode la plus fidèle et la plus nécessaire pour dépasser la contrainte toujours éphémère d’une parole non écrite? Le séminaire s’avère ici une première écriture, souvent multiple et ouverte, mais inachevable, jamais la dernière. C’est ce que nous montre ici Ginette Michaud en se penchant sur un texte central du séminaire «Le parjure et le pardon».

    Comment «dire» la responsabilité, comment en suivre l’expression dans chacun des segments de ces séminaires, dans chaque texte mis sur la table du séminaire, aux fins de déconstruire la question? Pendant toutes les années où ces séminaires furent donnés, d’abord à la Sorbonne (1960-1964), ensuite à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm (1964-1984) puis à l’École des hautes études en sciences sociales (1984-2003), une série qui ne s’interrompit qu’avec sa mort, un même projet, une même méthode n’a cessé de s’approfondir, de se développer dans une forme de pensée dont la logique «séminariale» demeure à étudier. Parlerons-nous de «logique» ou même de méthode, s’agissant d’une écriture dont l’édition révèle la complexité interne? Les chemins suivis par Jacques Derrida dans son séminaire ne livrent en effet leurs tracés que lorsque nous pouvons reconnaître les points de départ et les retours, identifier les arguments et les interlocuteurs, bref, reconstruire toute la textualité que seul le travail philologique d’une édition critique peut restituer. À ce travail patient et méticuleux, Ginette Michaud a contribué en proposant des normes, en instituant des modèles. Nous disposons déjà de l’édition critique et annotée de quatre séminaires complets, les autres sont en préparation4. Comment, par exemple, les questions présentées au séminaire sont-elles associées à un corpus de textes, toujours à la fois littéraires et philosophiques, pour mettre en œuvre le travail de la déconstruction? Quel est, question essentielle depuis les premiers écrits de Jacques Derrida, le lien de la littérature et de la philosophie? La forme des séminaires et la pratique de la lecture déconstructive qu’on y retrouve à chaque tournant ne sont jamais aussi claires que dans la série de séminaires consacrés aux «Questions de responsabilité», et notamment les séminaires en voie d’édition sur le «secret» (1991-1992), le «témoignage» (1992-1995), l’«hostilité/hospitalité» (1995-1997) et «le parjure et le pardon» (1997-1999).

    C’est le texte du séminaire «Le parjure et le pardon» qui se trouve au foyer de la conférence de Ginette Michaud qu’on lira ici, et particulièrement le texte de la toute dernière conférence, issue des trois premières séances de ce séminaire, présentée par Jacques Derrida, au Brésil le 16 août 2004. La genèse de cette réflexion sur le pardon dans l’œuvre de Derrida suit un parcours complexe, multipliant les trajets latéraux, des premiers textes jusqu’à cette conférence, qu’on peut à juste titre considérer comme quasi

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