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La naissance de la psychanalyse... à Montréal
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La naissance de la psychanalyse... à Montréal
Livre électronique238 pages3 heures

La naissance de la psychanalyse... à Montréal

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À propos de ce livre électronique

Si la psychanalyse est née en 1896, dans les lettres de Sigmund Freud à Wilhelm Fliess, la psychanalyse québécoise, elle, est née dans les années 1940. La réédition de ce troisième numéro de la revue Frayages, publié en 1987, lui permet de retrouver le fil de sa propre enfance, de son roman familial, de ses conflits et de ses refoulements, ce qui lui donne peut-être la chance de se remettre en question et de renaître. Composé d’entretiens et de courts essais, ce texte précieux, devenu presque introuvable, passionnera quiconque s’intéresse à l’histoire sociale, religieuse, intellectuelle, littéraire et artistique du Québec et à la nécessité, pour chaque époque, pour chaque génération, de préserver le feu sacré malgré les différents visages du pouvoir. Un livre à considérer parmi les classiques de la pensée québécoise — puisqu’elle existe.

« Dans chaque cas, dans chaque cure, toute la psychanalyse est à réinventer. » François Péraldi

« Le patient au service de la psychanalyse, alors que ce devrait être l’inverse, c’est grave du point de vue thérapeutique. » Michel Dansereau

« La naissance de la psychanalyse…à Montréal fait partie des cinq livres que je sauverais si ma maison, ma bibliothèque, passaient au feu. Je me suis identifié à cette bande d’esprits libres et marginaux, prêtres, philosophes, psychiatres, psychologues, peintres automatistes, poètes exploréens — ma gang de BMX non conformiste — qui ont fondé la psychanalyse québécoise avant d’en être exclus par son institutionnalisation. » Nicolas Lévesque, dans sa préface au présent ouvrage
LangueFrançais
Date de sortie3 nov. 2022
ISBN9782760647220
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    La naissance de la psychanalyse... à Montréal - Nicolas Lévesque

    Revue Frayages

    La naissance de la psychanalyse… à Montréal

    Préface de Nicolas Lévesque

    Les Presses de l’Université de Montréal

    Déjà parus

    1. Suzanne Lamy, Quand je lis je m’invente suivi de D’elles et autres textes

    2. Micheline Cambron, Une société, un récit. Discours culturel au Québec (1967-1976)

    3. François Dumont, Approches de l’essai. Anthologie

    4. Michel Freitag, Le naufrage de l’université et autres essais d’épistémologie politique

    5. Marty Laforest, États d’âme, états de langue. Essai sur le français parlé au Québec

    6. Claude Lévesque, L’étrangeté du texte. Essais sur Nietzsche, Freud, Blanchot et Derrida

    7. Régine Robin, Le roman mémoriel. De l’histoire à l’écriture du hors-lieu

    FRAYAGES

    Frayages, recueil périodique d’écrits psychanalytiques, trois numéros publiés annuellement entre 1984 et 1987. Répertorié sous le numéro ISSN 0824-9172, dépôt légal premier trimestre 1984, Bibliothèque nationale. Comité de rédaction: Josette Garon Léonard, Jacques Mauger, Lise Monette, François Peraldi. Abonnements et correspondance: La Société d’Édition Frayages, C.P. 926, succursale «La Cité», Montréal, Canada H2W 2P5. Prix de l’abonnement (2 numéros): 30$. Prix du présent numéro: 18$. Graphisme de la page couverture: Vasco Design International. Les vues exprimées dans cette revue ne reflètent pas nécessairement celles des membres du comité de rédaction. La réalisation de ce numéro a été confiée à Josette Garon Léonard et Jacques Mauger.

    Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

    Titre: La naissance de la psychanalyse... à Montréal / Collectif Frayages; sous la direction de Nicolas Lévesque; préface, Nicolas Lévesque.

    Noms: Lévesque, Nicolas, 1974- éditeur intellectuel. | Collectif Frayages, auteur.

    Description: Mention de collection: Essais classiques du Québec (ECQ) | Comprend des références bibliographiques.

    Identifiants: Canadiana (livre imprimé) 2022002202X | Canadiana (livre numérique) 20220022038 | ISBN 9782760647206 | ISBN 9782760647213 (PDF) | ISBN 9782760647220 (EPUB)

    Vedettes-matière: RVM: Psychanalyse—Québec (Province)—Montréal.

    Classification: LCC BF173.N35 2022 | CDD 150.19/5—dc23

    Mise en pages: Folio infographie

    Dépôt légal: 4e trimestre 2022

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    Tous droits réservés © Les Presses de l’Université de Montréal, 2022

    www.pum.umontreal.ca

    Les Presses de l’Université de Montréal remercient de leur soutien financier la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) et le Conseil des arts du Canada.

    Refoulements… de la psychanalyse québécoise

    Préface de Nicolas Lévesque

    La réédition de livres se fait presque toujours en raison de leur valeur… économique. Ce sont des titres dont les ventes sont assurées, soit parce qu’ils sont mis à l’enseignement, soit parce que l’œuvre a acquis une renommée durable. Le mandat de cette collection est plus subversif. Il s’agit de débusquer – littéralement: sortir du bois, de la forêt de l’oubli – des essais négligés qui, peu importe leurs ventes passées ou à venir, ont eu, avec panache ou dans l’ombre, un impact important sur la culture québécoise.

    Le choix de cibler plus précisément les essais n’est pas anodin. Car si l’imaginaire québécois semble témoigner d’une identification à la survivance, et peut-être à la créativité, il ne se reconnaît pas dans la figure de l’intellectuel. En outre, lorsque l’on établit une histoire culturelle au Québec, un biais semble opérer pour valoriser ceux qui ont été des agents d’action et de polémique, gommant les plus théoriques, méditatifs, qui sont pourtant tout aussi révolutionnaires. Prenons l’exemple de la joyeuse bande de dominicains qui a participé à la fondation ici d’une vie de la pensée. On ne se surprendra pas de voir que le plus connu soit le père Georges-Henri Lévesque (à l’origine de l’École des sciences sociales à Québec, en 1938), qui a pris le risque d’appuyer les grévistes d’Asbestos en 1949. L’on fait bien de célébrer les intellectuels dits «engagés», pourvu que ce ne soit pas une manière de mieux refouler les autres engagements, jugés plus passifs, moins actifs et virils… C’est ainsi, du moins, que je m’explique l’exclusion presque complète d’autres dominicains tout aussi novateurs et influents. Le texte ici réédité, le troisième numéro de la revue Frayages, intitulé La naissance de la psychanalyse… à Montréal, répare en partie cet effacement1. On pourra y prendre connaissance de cette figure majeure qu’a été le père Noël Mailloux, fondateur de l’Institut de psychologie à l’Université de Montréal en 1942. Il a pu compter sur la complicité du père Marie-Ceslas Forest et du père Louis-Marie Régis, tous deux de la Faculté de philosophie qui chapeautait l’Institut de psychologie. Lise Monette y explique bien les deux sentiers par lesquels le clergé a pu donner une légitimité à l’étude de la psychanalyse: un intérêt pour les composantes névrotiques de la vocation religieuse, le souhait de construire des ponts entre le thomisme et la vie psychique. Le père Claude-François Lévesque – mon père –, qui a assisté à l’enseignement d’André Lussier à l’Institut de psychologie en 1957, sera quant à lui professeur à la Faculté de philosophie, de 1960 à 2002, le premier à enseigner ici le croisement des héritages freudien et nietzschéen en France (Georges Bataille, Maurice Blanchot, Jacques Derrida, Jacques Lacan et d’autres).

    L’histoire du mouvement psychanalytique au Québec recoupe en certains points mon histoire personnelle. Dans ce numéro de Frayages, en plus de mon père, on retrouve le nom du psychiatre et poète Lorenzo Morin, qui était l’oncle de ma mère. On l’aura compris: ce ne sera pas une préface objective, elle sera même émotive, personnelle, engagée, parfois même polémique, mais toujours dans l’esprit d’ouvrir le plus possible la liberté de penser, les associations, un peu à la manière d’une séance d’analyse. Grâce à Freud, nous savons qu’il n’y a pas, pour les humains, de projets désintéressés et grâce à Nietzsche, nous savons que toute philosophie est une forme d’autobiographie, la confession de son autrice, de son auteur. C’est dans la joie que je tente donc à mon tour de me plonger dans cette histoire, transporté par ces mots de Noël Mailloux: «toute vie intellectuelle authentique puise d’abord son dynamisme et son orientation dans des idiosyncrasies particulières, mais elle ne porte tous ses fruits que chez celui qui demeure vraiment sensible à l’inquiétude des gens de son époque.»

    *

    Théo Chentrier a été du premier noyau du Mouvement laïque, André Lussier a écrit dans Cité libre, Bruno Cormier dans Refus global, Camille Laurin a rejoint le Parti Québécois et orchestré la loi 101. Cette participation active des psychanalystes dans l’agora et les enjeux de l’époque, aux côtés des autres contre-pouvoirs, devrait nous laisser songeurs, et un peu honteux dans notre confort et notre indifférence. Jacques Mauger propose cette interprétation lumineuse: il souligne l’identification problématique des psychanalystes de son temps à la passivité dans le culte sacré qu’ils vouent au cadre clinique: «Quand la technique devient plus active, la condamnation n’est pas loin, comme si seules les modifications passives pouvaient être acceptables: allonger le temps de l’analyse, allonger le temps des séances, rester allongé, ajouter à la fréquence, ajouter du silence.» Si, comme je le disais plus tôt, la société a tendance à favoriser l’action au détriment de la réflexion dans la mise en récit de l’histoire, les psychanalystes semblent avoir trouvé, à contrario, leur identité dans une adhésion toujours grandissante au culte de la non-action, toute sortie de la position passive étant condamnée en tant que péché de l’acting out. Se repliant de plus en plus parmi les siens, l’analyste a aussi de plus en plus adopté un style monastique en séance, se cloîtrant en lui-même. Mon souhait: que nous retrouvions la juste circulation entre l’activité et la passivité, l’expression et la contemplation, le dehors et le dedans, le collectif et l’intime.

    *

    La naissance de la psychanalyse… à Montréal fait partie des cinq livres que je sauverais si ma maison, ma bibliothèque, passaient au feu. J’ai bâti ma pratique clinique sur deux phrases que j’y ai lues: «dans chaque cas, dans chaque cure, toute la psychanalyse est à réinventer» (François Péraldi); «le patient au service de la psychanalyse, alors que ce devrait être l’inverse, c’est grave du point de vue thérapeutique» (Michel Dansereau). Je me suis identifié à cette bande d’esprits libres et marginaux, prêtres, philosophes, psychiatres, psychologues, peintres automatistes, poètes exploréens – ma gang de BMX non conformiste – qui ont fondé la psychanalyse québécoise avant d’en être exclus par son institutionnalisation.

    *

    À la suite de mon doctorat en psychologie, j’ai choisi d’avoir des enfants, de bâtir une pratique privée, d’écrire, d’éditer, de m’engager dans l’écosystème littéraire québécois et d’utiliser le titre non protégé de psychanalyste, sans être passé par un institut. Je suis aujourd’hui un clinicien heureux, épanoui, je fais partie d’une communauté, je peux intervenir dans la cité. Cela me pousse à réfléchir à ce qui m’a aidé dans ce trajet et à réfléchir à ce qui s’offre aux prochaines générations de psychanalystes.

    *

    Mireille Lafortune insiste avec raison sur la tension nécessaire entre la solitude créatrice et le besoin d’un port d’attache. «Suis-je psychanalyste?», se demande-t-elle. Je me sens chez moi avec des gens qui préfèrent n’avoir jamais de réponse à cette question.

    *

    L’idée ingénieuse, la ruse qui sous-tend ce collectif publié en 1987, dirigé par Josette Garon Léonard et Jacques Mauger, a trait à un déplacement qui fait glisser de la complainte habituelle à propos de la répression à l’endroit d’une psychanalyse incomprise, aux refoulements de la psychanalyse – ceux qu’elle opère elle-même. Ce n’est à rien de moins qu’une psychanalyse de la psychanalyse québécoise que nous sommes conviés, comme si les deux psychanalystes avaient voulu la remettre en contact avec sa propre enfance, afin qu’elle y rencontre son roman familial, sa scène primitive, son théâtre œdipien. Le philosophe Jacques Derrida procédera lui aussi à ce type de retournement de perspective, passant de la résistance à la psychanalyse aux résistances de la psychanalyse.

    «Le présent numéro, écrit Josette Garon Léonard, espère contribuer, en tentant de lever le refoulement d’une partie de ses origines, à la liberté de penser de la psychanalyse»; «l’accès à quelque chose de caché de l’origine ne peut qu’ouvrir l’accès à quelque chose de l’inconscient et permettre que ça circule.» Et aujourd’hui, peut-on se demander, est-ce que ça circule librement au sein de la psychanalyse québécoise? Et est-ce que ça circule de manière fluide entre elle et la société québécoise? Bien sûr que non. Les artisans de Frayages le savaient déjà. Ils ont essayé d’intervenir, de faire un acting in, qu’il me semble aujourd’hui nécessaire de répéter, de tenter à nouveau, 35 ans plus tard, avec de nouvelles ruses.

    *

    Une vitalité est possible lorsque ça circule, lorsque le sang et le sens circulent. Pour s’en convaincre, il suffit de prendre connaissance de la multitude de migrations internationales qui ont été nécessaires à la fondation de la psychanalyse québécoise. Rien ne serait né ici sans les retours d’Italie et d’Allemagne de Noël Mailloux, de Londres de William Clifford Scott, de France de Jean Bossé – pour ne nommer que ceux-là. Rien sans l’immigration de François Péraldi refusé par la Société psychanalytique de Paris en raison de son homosexualité, de Miguel Prados fuyant l’Espagne de Franco, de Gregory Zilboorg se sauvant d’abord des communistes, puis des nazis. Que sont devenues, dans l’inconscient de nos institutions, les traces de ces expériences de la cruauté?

    *

    La publication de La naissance de la psychanalyse – un recueil de lettres de Freud à Fliess – aux Presses Universitaires de France en 1956 a été un déclencheur, en après-coup, une sorte de réveil par un retour aux sources. On peut d’ailleurs y retrouver la notion de frayages (bahnung), de passages de l’excitation sensorielle qui modifient les neurones, fondent une mémoire. Il ne serait pas impossible que la psychanalyse soit née à ce moment-là, dans cette lettre de 1896.

    Lacan a senti la nécessité d’un retour à ce Freud des origines, Frayages d’un retour au temps du Montreal Psychoanalytic Club, et moi d’un retour à tous ces retours. N’y a-t-il pas dans ce mouvement du retour des saumons adultes dans la frayère le mouvement même de l’analyse, à la fois reprise et renaissance, à la fois rencontre de la mort et du sexuel?

    Oui, mais à condition que ce soit un retour qui débouche sur l’origine en tant que déprise, non en tant qu’emprise. L’analyse n’est pas le voyage impérialiste du conquérant du passé, mais bien un travail de deuil infini. Jean-Yves Roy rappelle que «toute psychanalyse tire sa nécessité d’une rupture ou d’une insuffisance du langage», d’un «non-sens fondateur». Claude Lévesque renchérit: «la vérité doit mourir pour que la parole parle et parle souverainement.» Ce double mouvement de l’ana-lyse (étymologiquement: retour-déliaison) devrait incarner aussi bien sa pratique (rituel-déconstruction), sa théorie (la pulsion en tant que répétition et déliaison) que son institution (rassemblement-créativité). Lorsque le mariage des pulsions de mort et de vie se dénoue, lorsque leur relation se rompt et qu’elle devient clivage, opposition binaire, c’est alors que naît une destructivité qui ne retourne à l’origine que pour la posséder, la contrôler, exercer sur elle et à partir d’elle son emprise. C’est peut-être ce que j’ai appris de plus précieux de tous ces témoignages sur les commencements: il faut y retourner pour y retrouver l’expérience de la naissance, du cordon qui se coupe, de la déliaison de tous les liens trop serrés, étouffants, contraignants (à l’autre, à la vérité, à l’institution).

    Associations. Libres. Deux mots qui sont comme la mort et le vivant. Comme la norme et la singularité. Deux mots qui souffrent lorsque séparés l’un de l’autre. L’histoire de la psychanalyse le révèle trop bien: les associations ont tendance à étouffer le feu sacré, à faire mourir le désir, mais les libres sans port d’attache solide, qui naviguent seul ou à quelques-uns sur un radeau, se sentent rapidement brûlés par un soleil sans pitié, qui condamne à trop de précarité et d’isolement dans les hautes mers de l’abandon, de l’exclusion. Comment allier la mort et la vie, le rituel et l’inédit, l’association et la liberté? Comme le dit si bien Gabrielle Clerk, on peut espérer que «la transmission de la psychanalyse [se fasse] dans un climat où la conception de la règle ne soit pas au service du pouvoir quel qu’il soit, mais au service de la créativité». Nous ne sommes toutefois pas seuls dans cette galère, car ce double mouvement est aussi celui des arts et de la littérature, qui font retour aux systèmes du langage (des mots, des images, des sons, des corps) en espérant retrouver en eux la part anarchique, la part du feu, libérant ainsi les forces du chaos, du désir, du risque et du devenir.

    *

    Il y a dans ce numéro de Frayages plusieurs allusions au refoulement scandaleux des femmes, du féminin et des homosexuels par la psychanalyse2. C’est Gabrielle Clerk qui trouve les mots pour le dire: «si le pouvoir était plus souvent tributaire du féminin, je crois que les règles seraient différentes.» Voilà. C’est une des lueurs d’espoir qui scintillent dans la nuit comme des lucioles: qu’après avoir vu beaucoup de femmes devenir psychanalystes, la psychanalyse laisse une nouvelle fluidité entre le féminin et le masculin s’installer, circuler en elle, la changer de l’intérieur, dans la façon de se parler, d’écrire, de penser, de soigner, de former, de se rassembler.

    *

    Il n’est pas étonnant que ce collectif ait été publié en 1987. En plein désenchantement. En quête de beaux souvenirs d’enfance. Les années 1980 seront celles du référendum perdu, de la guerre froide, de la chute du mur de Berlin; le capitalisme (et sa religion positiviste) deviendront le rouleau compresseur que l’on sait. Ce grand angle permet de saisir que les institutions psychanalytiques ont subi le même mauvais sort que toutes les autres institutions dans le monde occidental – je conseille de lire, dans la même collection, Le naufrage de l’université, de Michel Freitag. Ce que les psychanalystes avaient inventé à Albert-Prévost,

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